Fin mai 2024

Aujourd’hui, Harper s'engage dans une mission de sauvetage dans une grande située à Jacks Peak Park . Un groupe de cinq jeunes, amateurs de spéléologie, s’y trouve prisonnier après un glissement de terrain. Avec ses compétences en médecine, en escalade, et en parkour, elle est la plus apte à les secourir. Les pompiers étant très sollicités aujourd’hui la contraignent à faire équipe avec... Lukas, et deux spéléologues chevronnés. Dans toute la caserne, il fallait que ce soit lui. L'atmosphère promet d'être électrique.

Au début de 2023, alors que Harper se changeait dans les vestiaires de la caserne pour une séance de sport intensive, elle croise un spectre du passé : Lukas. Son cœur s’emballe, elle bégaie... Elle ignorait qu’il était revenu. Leur conversation, glaciale, est tissée de reproches et de froideur. Justifiés ? Oui et non. Leur relation fut un tumulte de querelles et de passion, intense, sincère, et destructrice. Ils s’aimaient, mais mal. Après une énième rupture, ils se retrouvèrent dans un laboratoire pharmaceutique avec le groupe d’activistes extrémistes, le WCR. Tout devait se dérouler sans heurts, mais un vigile les surprit et Lukas, voulant impressionner Harper, brandit une arme et tira. Ce fut le début de leur fin. Harper refusa de fuir, elle resta pour secourir l'homme blessé, ce qui la conduisit à être arrêtée. Sous la pression du policier, de l’avocat du WCR, et de son père, elle finit par dénoncer son ex, le condamnant à la prison. Elle espérait qu’il ne prendrait que du sursis, voire quelques mois. Mais il écopa de trois ans. Harper s’en est voulu énormément. Lukas ignore qu’elle a tenté de plaider sa cause auprès du procureur, en vain. Encore aujourd’hui, elle s’en veut de l’avoir dénoncé. Mais avait-elle le choix ? Aurait-elle dû se condamner et risquer la déception de son père, son seul parent présent, celui qui ne l’a jamais abandonnée ?

Depuis leurs retrouvailles glaciales, les anciens amoureux ont décidé de s’éviter à la caserne. Ils y sont parvenus pendant un an, aidés par l’écartement de Harper à la suite de son empoisonnement. Ça a certainement dû les aider.

Néanmoins, leurs chemins devaient se recroiser. Le problème, c’est qu’en raison de la situation, ils devront se faire mutuellement confiance. La jeune femme ne serait pas surprise que Lukas l’abandonne au fond de la grotte.

Après un trajet silencieux, ils atteignent les lieux de l’incident. En s’équipant de leur matériel de spéléologie, tout comme Lukas, Harper décide de briser le silence. Ils doivent communiquer, alors autant mettre leurs différends de côté pour la mission. Surtout que celle-ci s’annonce périlleuse. Ils doivent entrer dans la grotte, prendre un tunnel, descendre en rappel dans une cavité, secourir les cinq jeunes et les ramener en sécurité.

- On va devoir bosser ensemble, alors laissons de côté nos histoires, tu veux ? Juste le temps de la mission, dit-elle en tournant le regard vers lui. On a cinq personnes à secourir.

On ne va pas se mentir, ce n’est pas simple pour elle de ressentir autant de haine à son égard. Surtout venant de lui. Elle a l’impression qu’il lui reproche toute l’histoire, alors qu’il est en grande partie responsable.

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Fin mai 2024

Tout sauf elle.
C’était tout ce qu’il demandait. Il s’était battu pour faire une autre mission, mettre quelqu’un à sa place, faire semblant d’être malade. Il avait même supplié Ismaël mais le supérieur était catégorique : après la connerie de la dernière fois, c’était un peu sa punition. C’était aussi ce qui pourrait lui coûter sa place s’il n’arrivait pas à gérer ses émotions dans ce genre de situations. Car cela demande du sang froid quand on doit descendre pour aller sauver cinq jeunes. Il se rappelait de sa discussion avec Ismaël, de son envie de tout foutre en l’air, jusqu’à ce qu’il se reprenne en main. Lukas n’avait jamais pardonné à Harper de l’avoir dénoncée. Si elle avait fermé son clapet, il n’aurait pas écopé de trois ans de prison. Dans un autre État, il n’en aurait pas fait non plus. Mais en Californie, on avait décidé qu’il s’agissait d’une tentative d’homicide avec les circonstances aggravantes qui étaient le fait qu’il fasse partie d’une groupe d’activiste, qu’il ait une arme non réglementée et encore tout un tas de choses qu’il avait décidé d’effacer de sa mémoire.

L’ambiance était froide. Glaciale, même. Le regard de Lukas évitait Harper et quand il posait ses yeux sur elle, il n’y avait qu’une haine pure. Les flammes dansaient à travers ses pupilles. Décidant de rester dans le silence, il se repassait les premiers moments où il avait débarqué à la caserne. S’il avait su que Harper bossait ici, il aurait postulé dans une autre caserne. La chance, c’était qu’il n’était pas dans le même département. Mais, quand une situation comme celle-ci demande la présence des deux équipes, Lukas n’avait pas eu d’autre choix que de collaborer avec elle.

Alors qu’ils étaient en train de se préparer, il entendit la voix d’Harper s’élever près de lui. « Va te faire foutre Harper avec ta condescendance. » Il avait envie de piquer, tel un scorpion. Impossible pour lui de se taire, de se plier en quatre pour elle, après ce qu’elle lui avait fait. Elle entendrait toute sa haine et tout son poison jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus ou jusqu’à ce que sa colère ne se calme. « Attache-toi bien, je te fais descendre en premier. Si tu tombes, essaye même pas de rejeter la faute contre moi. Parce que je te signale que ton noeud n’est pas assez serré. » La tension était à son comble tandis qu’il terminait son propre noeud de huit accompagné d’un noeud d’arrêt, comme en escalade. Les spéléologues avec eux étaient prêts à descendre et il la laissa serrer davantage son noeud avant de commencer à marcher à travers la grotte. Ils allumèrent de quoi leur éclairer le chemin jusqu’à la cavité où ils allaient devoir descendre en rappel. Au fond de lui, il n’avait même pas envie de vérifier le noeud d’Harper mais il savait que chaque pompier devait vérifier que tout était bon pour son binôme avant de s’engager dans une mission. Sans quoi, le coéquipier était tout aussi fautif.

- Va te faire foutre Harper avec ta condescendance

L’ambiance est pesante. Harper serre les dents pour éviter toutes représailles. Ce n’est pas le moment, ils doivent sauver des gens et surtout, se faire confiance.

Se faire confiance…
La bonne blague.
Elle ne serait pas étonnée s’il l’abandonnait dans une cavité.
Emmerdeur de service.

- Attache-toi bien, je te fais descendre en premier. Si tu tombes, essaye même pas de rejeter la faute contre moi. Parce que je te signale que ton noeud n’est pas assez serré.

La jeune pompière fronce les sourcils avant de s’approcher de lui.

- Mon nœud est parfait, lance-t-elle avant de lui tourner le dos pour rejoindre les spéléologues.

Pourtant, elle ne peut s’empêcher de jeter un œil à son nœud et de le resserrer. Mais elle préférerait mourir que d’admettre qu’il a raison. Ses émotions prennent le dessus, et ça, ce n’est pas bon. Elle doit rester professionnelle, sinon les choses pourraient mal tourner, et il n’en est pas question. Comme si elle n’avait déjà pas assez à faire avec les conséquences de son empoisonnement et le retour de ses deux mamans, voilà qu’elle doit gérer la haine de son ex.

Non.
Faut qu’elle se reprenne.
L’animosité entre eux, les regrets qu’elle ressent, tout cela doit rester loin de ses pensées. Seule la mission compte. Cinq personnes ont besoin d’eux. Sa petite personne peut attendre.

Harper prend une profonde inspiration, ferme les yeux, puis les rouvre et fait les derniers pas qui la séparent des deux spéléologues confirmés. Ensuite, ils pénètrent dans la grotte, suivant les professionnels pour retrouver les jeunes disparus. Lumière allumée sur son casque, elle fait attention où elle met les pieds pour éviter de se tordre la cheville — il ne manquerait plus que ça — mais aussi pour s’assurer qu’aucune créature à huit pattes ne vienne lui grimper dessus. Elle est capable de faire du parkour, de sauter de toit en toit, de participer à des rodéos urbains et de faire de l’urbex dans des lieux glauques sans problème, mais la simple vue d’une petite araignée pourrait lui provoquer une attaque.

L’arachnophobie, quelle phobie à la con. Elle déteste en avoir peur, mais c’est hors de son contrôle.

Arrivée à une cavité, elle se penche doucement pour estimer la hauteur et vérifier si elle aperçoit les jeunes. Malheureusement, il fait si noir qu’elle n’aperçoit rien du tout. Impossible de voir au-delà de deux mètres trente. Une fois prête à descendre, la règle veut que les pompiers vérifient l’équipement les uns des autres, afin de minimiser les risques. Harper lève les yeux vers Lukas et pose ses mains sur son matériel pour s’assurer que tout est bien attaché. Elle ne dit pas un mot. Ce n’est pas le moment. En plus des spéléologues, ils ont deux ambulanciers avec eux pour réceptionner les éventuels blessés.

- Ok, c’est bon, dit-elle simplement avant de le laisser faire de même avec elle, tandis qu’elle détourne son regard vers la fosse.

Un détail attire alors son attention. Une fois que Lukas a terminé, Harper s’approche d’un crochet auquel est attachée une corde.

- Ils sont passés par là… dit-elle en s’accroupissant et tirant sur la corde dont l’extrémité a été coupée. Il doit sûrement y avoir au moins un blessé. Ils ne doivent pas être loin, dit-elle en se tournant vers Lukas, avant de regarder les ambulanciers. Attendez-nous ici, c’est plus prudent. Vous nous ferez descendre les brancards.

De toute façon, les ambulanciers ne sont pas équipés pour les suivre dans la fosse. Harper descend prudemment, sachant que si la corde s’est coupée, il doit y avoir des roches tranchantes. Même si la corde n’était pas de la meilleure qualité, elle ne se serait pas cassée toute seule. Après presque huit mètres, elle finit par toucher le sol.

- C’est bon ! prévient-elle avant de se détacher et de faire un tour sur elle-même. Oh hé ! C’est les secours, est-ce que quelqu’un m’entend ?! crie-t-elle, avant d’entendre une voix un peu plus loin.

Ils avancent de quelques mètres et trouvent finalement les survivants.

- Vous nous avez trouvés ! Enfin ! Mon fiancé s’est fait mal à la jambe en tombant, lance un jeune homme. Et sa sœur s’est fait mal au poignet en essayant de l’attraper.
- D’accord. On va s’occuper de ça. Ceux qui n’ont rien, suivez les spéléologues, ils vont vous aider à remonter, leur demande-t-elle en s’approchant de l’homme blessé pour l’ausculter. Bonjour, je m’appelle Harper, je vais voir ce que vous avez.

En examinant la jambe du blessé, elle remarque rapidement une fracture fermée, visible à la forme inhabituelle de son mollet.

- Il a une fracture fermée… dit-elle à Lukas. On va avoir besoin d’une planche de sauvetage pour le remonter, explique-t-elle en palpant sa cheville pour vérifier le pouls.

Merde.

- Hum, monsieur…
- Harry.
- Harry… la fracture exerce une pression qui pourrait entraîner un syndrome des loges. Je vais devoir pratiquer une incision sur votre mollet pour éviter ça. Mais ne vous inquiétez pas, je vais vous administrer un antidouleur, dit-elle en fouillant dans son sac. Lukas, j’aurais besoin que tu m’éclaires. C’est difficile avec juste la lumière de mon casque.

Au moins, en se concentrant sur le blessé, elle parvient à ne plus penser au reste. Espérons qu’il en soit de même pour Lukas, sinon ce pauvre Harry pourrait se retrouver au milieu d’un clash digne d’une télé-réalité.

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Fin mai 2024

Il avait beau être pompier, Lukas n'avait aucune envie de faire confiance à Harper. Elle l'avait envoyé en prison et une chose était sûre : il lui en voudrait toute sa vie. Elle lui avait volé trois ans parce qu'elle avait été une balance. Et même si les années commençaient à se succéder, la douleur et le sentiment de trahison étaient encore trop vif pour qu'il calme sa colère envers elle. Heureusement, Harper n'entrait pas en confrontation contre lui. Il n'avait qu'une colère sourde qui s'exprimait dans chacun de ses gestes et chacun de ses mots mais tant qu'elle ne répondait pas, il ne déclencherait pas une dispute. Du moins, pas pour le moment. Il n'avait pas l'intention de perdre son job à cause d'elle. Harper répliqua que son nœud était parfait et Lukas marmonna dans sa barbe. « De toute façon, si tu tombes, c'est pas de ma faute. » Il avait fait son job, elle avait pas voulu qu'il vérifie, tant pis. Au fond, il savait qu'il n'avait pas le droit de réfléchir ainsi. Son chef le tuerait s'il voyait comme il joue les immatures vis-à-vis d'elle, incapable de mettre ses différends de côté. Mais Lukas n'en avait rien à faire. Il rejoignit les deux autres spéléologues confirmés, derrière Harper. Une petite voix diablesse avait envie de la pousser comme un enfant pour l'embêter mais il s'en empêcha. Ils pénétrèrent dans la grotte et son adrénaline grimpa d'un seul coup. Il aimait les endroits dangereux et les situations dangereuses. Il aimait vivre pour ça. C'était pour cela qu'il avait fait pompier au premier abord, même si on lui reprochait souvent son côté tête brulée, on était parfois bien content de l'avoir.

Arrivés à une cavité, les professionnels s'équipèrent tous. Harper vérifia l'équipement de Lukas sans un mot. Il avait vérifié lui-même deux fois ses propres équipements pour qu'elle n'ait rien à lui dire et de son côté, il vérifia ses équipements dans le silence. L'ambiance était pesante mais maintenant qu'ils étaient dans la grotte, Lukas était plus attentif aux risques et aux alentours qu'à Harper. Il la regarda jouer les détectives avant de l'aider à descendre. Une fois encore, une petite voix avait envie qu'elle tombe et se fasse mal à la cheville : ça lui ferait des vacances, elle ne pourrait pas venir travailler. Mais il balaya ces pensées horribles, parce qu'il avait un travail à effectuer avant tout et des personnes à sauver. Les ambulanciers l'aidèrent à descendre et il rejoignit Harper en bas. Il attendit que les ambulanciers lui fassent descendre doucement les brancards qu'il réceptionna avant de rejoindre la jeune femme. Il laissa passer les personnes indemnes qu'il guida jusqu'aux spéléologues et s'abaissa à la hauteur du blessé. « Je ramène la planche. » Il se dépêcha pour aller chercher l'une des planches de sauvetage et la posa à côté du blessé. À l'aide de la lumière de son propre casque, il éclaira la cheville du blessé mais Harry ne semblait pas très coopératif et n'était pas rassuré par ce que venait de lui dire Harper. « Harry, s'il vous plaît, regardez-moi. Tout va bien se passer. » Sauf que lorsqu'il regardait Harry, la lumière n'était pas pointée vers la cheville. Il enleva la lampe de son casque, pointa la lumière avec sa main et concentra le reste de son attention sur Harry. « Harry ? Harry, s'il vous plaît. Voilà. Racontez-moi comment ceci est arrivé ? Que veniez-vous faire ici ? » Détourner l'attention de la victime était la meilleur façon de réduire son anxiété et de le rendre coopératif. D'un coin de l'oeil, il regarda Harper effectuer l'incision. Harry évoqua sa sœur, qui avait essayé de se réceptionner. « Eleanor ? C'est un très joli prénom, mademoiselle. Ma sœur porte pratiquement le même prénom que vous. Vous voulez bien vous rapprocher, j'aimerai examiner votre poignet. » Eleanor s'approcha mais à la vue de l'incision, Lukas la vit pâlir. « Ele ... » Il lâcha tout et se précipita pour la réceptionner, elle venait de faire un malaise vagal et la lampe pour éclairer Harper était tombé par terre. « Harper, s'il te plaît, aide-moi. »

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Pendant que Lukas détourne l'attention du blessé, Harper en profite pour faire l'incision au niveau du mollet. Dans ces moments-là, elle est reconnaissante d'avoir suivi des cours de médecine. Même si elle n'a pas terminé son cursus, elle n'a rien oublié de ce qu'elle a appris. Son travail de pompière lui permet de mettre à profit toutes ses compétences, associées à son amour de l'adrénaline. C'est pourquoi elle est polyvalente au sein de la caserne. On l'envoie là où l'on a besoin d'elle. Elle peut aussi bien prêter main forte à l'équipe des ambulances qu'intervenir lors des opérations extra-urbaines ou dans la maîtrise des incendies. Aucun secteur ne l'effraie, et cela lui permet de varier ses journées. La monotonie, ce n'est pas pour elle. Ses compétences en médecine, en parkour et en escalade font désormais partie de son quotidien. C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles elle refuse d'écouter son cardiologue et de ralentir. Elle a déjà dû dire adieu à la danse après son accident ; il est hors de question qu'elle renonce à ce job.

L'incision faite, Harper attrape l'attelle pour stabiliser la jambe d'Henry. Elle entend Lukas parler à la sœur du blessé, mais elle reste concentrée sur l'état de son patient. Cependant, quand elle voit Lukas tout lâcher et se tourne pour découvrir Eleanor évanouie, elle soupire intérieurement. Sérieusement… ? Ce n'est pas si horrible, si ? Bon, il est possible que Harper soit désensibilisée à ce genre de scènes, et qu'il soit normal de s'évanouir en voyant un mollet ouvert.

- Harper, s'il te plaît, aide-moi.
- Et merde, souffle-t-elle avant de se tourner vers les spéléologues. Vous pouvez le faire remonter, leur dit-elle avant d'aller prêter main forte à Lukas.

Elle s'approche d'Eleanor et lui tapote doucement les joues.

- Mademoiselle… Eleanor, vous m'entendez ? demande-t-elle.
- Il ne faut pas traîner. Nous avons inspecté les alentours et cette cavité a plusieurs failles, il faut se dépêcher, lance l'un des spéléologues expérimentés.

Harper lance un regard rapide à Lukas. Manquait plus que ça. Elle ne veut même pas imaginer rester coincée ici avec lui. Elle doit donc faire reprendre connaissance à la jeune femme plus rapidement que d'habitude. Elle attrape la trousse de secours posée un peu plus loin, la fait glisser jusqu'à elle et prend une capsule d'ammoniaque. Elle la casse en deux et la passe sous le nez d'Eleanor, qui finit par revenir à elle.

- Doucement… Vous vous êtes évanouie. Votre frère va bien, il est en train d'être évacué. Lukas va vous poser une attelle à votre poignet et Andrès, le jeune homme là-bas, va vous aider à remonter, explique-t-elle en affichant un sourire rassurant et en jetant un coup d'œil à Lukas. Je te laisse t'en occuper, je vais ranger nos affaires.

La jeune pompière s'éloigne pour rassembler leur équipement et leurs déchets. Peu importe le danger, il est hors de question pour elle, en tant qu'activiste, de polluer un lieu naturel. Cela va à l'encontre de toutes ses valeurs. Elle attrape le casque de Lukas et revient pour le lui mettre sur la tête. Il y verra mieux avec, et si jamais des roches tombent, elle préfère qu'il ne finisse pas avec une commotion. Flemme de le soigner.

Une fois la sœur d'Henry évacuée, il ne reste plus qu'Harper et Lukas à faire la montée et à quitter les lieux. Alors qu'Harper s'apprête à grimper, elle sent des vibrations. Instinctivement, elle attrape le harnais de Lukas pour l'empêcher de monter.

- Planquez-vous ! Il y a un éboulement ! entend-elle crier.
- Putain ! lâche-t-elle en levant les yeux et voyant les rochers tomber vers eux. Attention !

Harper pousse Lukas vers une ouverture qui semble être l'entrée d'un tunnel pour échapper à l'éboulement.

Lancé de dé : Y aura-t-il un blessé léger ?:

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Fin mai 2024

Il faut s'attendre à tous les imprévus possibles quand on est pompier. On peut avoir des blessés, des morts, des personnes comme aujourd'hui, qui vont s'évanouir à la vue du sang ou d'une plaie ouverte. Le tout est de rester parfaitement concentré et plus que tout, parfaitement alerte. Il faut savoir s'adapter à la situation et quand Eleanor montre les premiers signes d'un malaise vagal, Lukas n'hésite pas une seule seconde à se jeter sur elle pour l'empêcher de se cogner la tête contre le sol dur de la grotte. Il aurait pu s'occuper d'elle seule s'il avait laissé complètement parler son égo et sa fierté, mettant de côté les précautions habituelles. Mais pour une fois, Lukas avait fait passer son métier avant tout. Pour une fois, il avait écouté son instinct en demandant de l'aide à la personne qui l'avait envoyé en prison pendant trois longues années. Il lui en voulait toujours férocement et pourtant, il avait balayé ce détail pour se concentrer sur la jeune femme qui avait besoin de leur aide. Harper s'approcha et quand l'un des spéléologues leur annonça qu'il ne fallait pas traîner, la tension monta d'un cran — un cran de plus, parce n'était clairement pas au point mort. Ces situations étaient toujours des situations d'adrénaline où chaque seconde comptait. Même si Lukas savait contenir son sang froid, les battements de son cœur étaient devenus soudainement plus rapides.

Il croisa le regard de Harper et comprit qu'ils pensaient la même chose : hors de question de se retrouver coincés ensembles dans la même cavité. Pendant qu'il maintenait la jeune femme, il regarda Harper attraper la capsule d'ammoniaque et réveiller Eleanor. Le jeune homme retint un soupir de soulagement quand la victime ouvrit les yeux et reprit peu à peu conscience. Harper lui expliqua la situation et il attendit que la jeune femme soit presque complètement consciente pour la lâcher et aller chercher l'attelle qu'il allait pouvoir poser sur son poignet. En revenant, il croisa le regard de la demoiselle et n'hésita pas à lui faire son jeu de charmeur avec le sourire au coin des lèvres tout en lui posant l'attelle.

« Et voilà, belle demoiselle. Tout est ok, vous pouvez rejoindre Andrès. Au fait, moi c'est Lukas. » avec un sourire provocateur vers Harper, il poussa la jeune femme vers Andrès, une main dans le dos de la victime. Lukas restait fidèle à lui-même : un amoureux des femmes qui savait le faire comprendre. Harper avait rassemblé leurs équipements pendant qu'il avait fait son numéro de charme. Il la laissa poser le casque sur sa tête, même s'il prit les devants pour l'attacher lui-même, refusant de lui laisser ce privilège.

Lukas leva les yeux, une fois que tout le monde fut évacué et s'apprêta à s'éloigner. Il s'apprêtait à remonter quand des vibrations commencèrent à se faire sentir. Avant qu'il n'ait pu réagir, elle le tirait déjà en arrière pour l'empêcher de remonter. Il se sentit poussé faire l'entrée d'un tunnel pour échapper à l'éboulement et il n'hésita pas à attraper son bras pour la tirer avec elle, la protégeant des rochers qui tombaient. « Harper ! » Malgré lui, l'instinct avait repris le dessus. Cet instinct où il se rappelait qu'avant d'être en prison, Harper avait été sa petite amie et il l'avait aimé. Ce n'était pas l'amour qui l'avait fait réagir et il n'aurait su dire ce qui lui avait donné envie de la protéger mais il n'avait pas hésité. Ses entrailles avaient parlé pour lui. Avant qu'ils ne puissent atteindre l'entrée du tunnel, un immense rocher tomba pour leur bloquer le passage, leur permettant tout de même d'échapper à la mort. À une seconde près, il leur tombait dessus. « Putain ! » lâcha-t-il de frustration. Maintenant, ils étaient finalement bloqués ensemble. Les cailloux continuaient encore de tomber, ne le rassurant pas. « Merde. » Il se tourna vers Harper et demanda doucement : « Ça va ? » Il voulait surtout savoir si l'un des rochers l'avaient blessé, si elle n'avait rien.

Occupée à ranger le matériel, Harper entend Lukas jouer les séducteurs avec la jeune femme. Elle jette un coup d'œil vers eux et aperçoit le sourire provocateur de son ex. Pourquoi est-elle encore étonnée ? Elle lève les yeux au ciel, termine de boucler son sac et ferme un instant les paupières pour se calmer. Allez, l’opération touche à sa fin. Une fois sortie de cette grotte, elle pourra enfin rentrer chez elle et n’aura plus à le supporter. Courage, Harper.

Mais alors qu’ils s’apprêtent à remonter, des vibrations se font ressentir. On leur signale qu’un éboulement est en train de se préparer. À cet instant précis, il n’y a plus de rancœur, plus de colère, plus rien. Elle est projetée des années en arrière, au temps où Lukas et elle s’entendaient bien, où ils étaient amis. Elle l’a aimé, après tout, et Harper n’est pas du genre à effacer facilement ses sentiments. Quand elle aime, c’est avec sincérité et passion. Même si elle a pensé, en plaisantant intérieurement, qu’elle le laisserait bien dans cette grotte, ce n’est pas pour autant qu’elle le souhaite réellement. C’est pourquoi son premier réflexe est de le retenir pour l’empêcher de grimper, de peur qu’il fasse une chute et se blesse. Elle le pousse alors instinctivement vers l’entrée d’un tunnel pour éviter qu’un des gros rochers en train de tomber ne le heurte. Un réflexe que Lukas semble partager, car il l’attire contre lui pour la protéger. Harper s’agrippe à sa tenue de spéléologue, baisse la tête et ferme les yeux en serrant les dents.

- Putain ! Merde. Ça va ?

Harper ouvre lentement les yeux, avant de tousser à cause de la poussière ambiante. Elle lève le regard vers Lukas, s’écarte légèrement de lui et acquiesce tout en l’examinant pour s’assurer qu’il va bien aussi.

- Ouais, et toi ? Tu n’as rien ? demande-t-elle avec une légère inquiétude dans la voix et toussant dans le creux de son bras. Putain… c’est vraiment notre veine … murmure-t-elle en levant les yeux vers ce qui aurait dû être leur sortie, veillant à éviter les pierres qui tombent encore.

Son regard se pose sur le gros rocher qui bloque désormais l’accès au tunnel. Ils sont bel et bien coincés. Leur pire crainte, depuis qu’ils sont entrés dans cette grotte, vient de se réaliser : ils se retrouvent piégés ensemble. Une fois les rochers stabilisés, Harper s’éloigne de Lukas pour analyser la situation en tentant de garder son calme. Paniquer ne servirait à rien ; cela ne ferait qu’aggraver les choses. Le problème, c’est qu’ils n’ont plus que la lumière de leurs casques pour s’éclairer et qu’ils risquent de manquer d’air après un certain temps.

- On est vraiment mal barrés, dit-elle en regardant Lukas avec une lueur de désespoir.
- Barrows ? Hartley ? Vous me recevez ? s’échappe alors une voix de leur radio accrochée à leur ceinture. Vous allez bien ?
- Oui ! On va bien, répond-elle en détachant sa radio pour la tenir en main et l’approcher de sa bouche. Par miracle, aucun de nous n’a été blessé. Mais il va falloir nous sortir d’ici rapidement.
- On va faire aussi vite que possible, mais ça risque de prendre un moment. Normalement, il y a un tunnel près de vous ; vous ne pouvez pas l’emprunter ?
- Non, il est bloqué par un énorme rocher.
- Merde, j’aurais pu vous guider vers une autre sortie. Tenez bon, on vient vous chercher !

Harper étouffe un gémissement de frustration. C’est à croire qu’elle attire la poisse depuis un an. Il ne manquait plus que ça pour compléter son palmarès d’emmerde.

- Tu crois qu’on pourrait déplacer ce rocher ? demande-t-elle à Lukas en examinant l’énorme pierre. On pourrait essayer avec les cordes. Si on arrive à les glisser derrière le rocher, on pourrait peut-être tirer ensemble pour le déplacer, propose-t-elle.

Harper est incapable de rester assise à attendre les secours. Elle a besoin de tenter quelque chose, de se sentir active. Car qui sait combien de temps ils mettront à venir ? Rien ne garantit qu’ils parviendront à les sortir de là avant que l’air ne commence à se faire rare.

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Oui, de toute évidence, Harper était toujours une très jolie femme, malgré les années passées. Premier amour, première haine, il avait encore du mal à croire tout ce qu’il s’était passé entre eux. Quand il la scrutait ainsi, il en oubliait parfois les raisons pour lesquelles il était profondément en colère contre elle. Parce qu’il n’avait pas oublié à quel point elle pouvait gérer de manière incroyable une situation, comment elle était capable de gérer son sang-froid. Comment elle connaissait son métier sur le bout de ses doigts et qu’elle l’exécutait extrêmement bien. Il aurait peut-être beaucoup de mal à avouer qu’elle l’attirait encore, qu’il y avait encore quelque chose. Une petite étincelle.
Quoiqu’il arrive, quand il y a de la haine, il y a encore de l’amour. Ce n’est qu’un sentiment maquillé par la colère, la frustration et l’incompréhension. Parfois, il se dit qu’il devrait avoir une discussion avec elle de tout ce qu’il s’est passé auparavant. Ce n’est peut-être clairement pas l’endroit ni le moment, mais c’est ici même, elle qu’il tire près de lui pour la protéger, qu’il se dit que cette discussion est nécessaire.

Pourtant, il doit se concentrer sur le problème évident du duo : sortir d’ici avant qu’il ne leur arrive quelque chose. Quelques dizaines de minutes plus tôt, Lukas était aigri, grognon, n’ayant aucune envie de faire cette mission avec Harper parce qu’il avait encore trop de rancunes en tête et ne lui avait pas reparlé depuis. Mais maintenant qu’il l’avait vu en action, faire comme s’il n’y avait rien, être capable de se concentrer sur son travail et de le protéger malgré le passif, il fallait qu’il sentait que sa vision d’elle changeait petit à petit. Et se retrouver coincé avec elle ne devenait plus si difficile à vivre qu’il ne le pensait. « Non, ça va, t’inquiète. » Il la laissa s’écarter, notant son inquiétude et commença à contempler les options qui s’offraient à eux.

La radio, comme par miracle ou un signe du destin, se met à crépiter et s’ensuit un échange entre Harper et la personne à l’autre bout du fil, protégé de son côté, libre de vivre. Il écoute Harper tenter de trouver une solution mais en examinant sa proposition, il était déjà certain d’une chose : ils vont devoir rester ici pendant un moment, économisant leurs efforts et se supporter l’un et l’autre. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Harper. On devrait rester tranquille, minimiser nos efforts pour garder le maximum d’oxygène. » Cependant, il connaissait Harper. Elle n’abandonnerait pas comme ça, ne resterait pas les bras croisés à attendre d’être secourue. Alors, dans un soupir, il prend une corde, prêt à donner tort à Harper. Il tente tant bien que mal de faire passer la corde derrière le rocher, sans pour autant y parvenir. Ça lui crevait les lèvres, dans ce silence, de discuter avec elle de leur passé commun. Il serrait les dents pour se taire et se contenir mais il ne pouvait s’empêcher de lui lancer des coups d'œil. « Hum, Harper ? » Il s’apprêtait à lui dire, il le savait. Mais en se tournant vers elle, en la voyant le regarder, il perdit ses moyens. « Impossible pour moi de passer la corde, tu veux pas essayer, tu as des mains plus petites ? » Il s’écarta, pour lui laisser la place, incapable de lui dire ce qu’il avait sur le coeur. Son palpitant battait la chamade dans sa cage thoracique et cela n’avait rien à voir avec le fait qu’ils soient pris au piège dans cette grotte.

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Entendre qu’il n’a rien, c’est comme si un énorme poids qui pesait sur son estomac s’envolait d’un coup. Peu importe leur animosité, peu importe la haine qu’il peut nourrir à son égard, Harper ne pourrait jamais supporter qu’il lui arrive quelque chose. Même si, plus tôt, elle se jurait presque de l’abandonner là, dans les faits, jamais elle ne l’aurait fait. Finalement, si elle est en colère contre lui, c’est parce que lui, il lui en veut. Il lui reproche d’avoir fini en prison, alors que c’est lui qui s’est mis tout seul dans cette situation. Mais il y a des choses que Lukas ignore. Harper a remué ciel et terre pour essayer de le sortir de là. Elle s’est battue dans l’ombre, en silence, pour lui. Malgré leur relation chaotique, malgré l’amour destructeur qu’ils se sont portés, Lukas a toujours occupé une place particulière dans son cœur et sa vie.

Elle n’a rien oublié. Pas leurs fous rires, ni leurs nombreux moments passés sous la couette. Pas les tentatives maladroites de lui apprendre le parkour ou ces soirées où ils refaisaient le monde, un verre à la main. Ces souvenirs, Harper les porte encore en elle, comme des fragments d’un passé qui la hante parfois.

Mais aujourd’hui, tout cela semble appartenir à une autre vie, comme si ça n’avait été qu’un rêve lointain. Harper est fière, trop fière, et déteste montrer la moindre faiblesse. Alors, le jour où elle a compris qu’il la détestait, elle s’est persuadée de faire pareil. Mais la vérité, c’est que ça l’a profondément blessée. Et encore aujourd’hui, ça lui fait mal. Mal de voir leur histoire se terminer ainsi, dans une guerre froide qui les détruit tous les deux un peu plus chaque jour.

Le silence entre eux est devenu pesant – un comble, quand on pense qu’avant, ils pouvaient passer des heures sans parler, sans que ce soit gênant. Harper, incapable de rester en place, décide de briser cette tension en trouvant une solution pour sortir d’ici. Elle n’a jamais pu tenir en place. Petite, c’était une véritable tornade. Les bonnes sœurs de l’orphelinat avaient bien du mal à la canaliser. Elles ont probablement poussé un soupir de soulagement le jour où elle a été adoptée.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Harper. On devrait rester tranquille, minimiser nos efforts pour garder le maximum d’oxygène.

Elle tourne son regard vers Lukas, la tête légèrement penchée sur le côté, l’air de dire : Sérieusement ? Il la connaît trop bien. Et elle, elle sait qu’il a déjà compris qu’il est inutile de la raisonner. C’est fou comme, malgré les années et la rancœur, ils continuent de se lire l’un en l’autre. Cette pensée la trouble un instant, mais elle la chasse rapidement pour se concentrer sur leur situation. De toute façon, elle sait qu’elle manquera d’oxygène avant lui, à cause de son problème cardiaque. Mais il est hors de question qu’il le sache. Ce serait lui donner une occasion de se venger sur un plateau en argent.

Harper finit par trouver une solution : ils vont essayer de faire passer deux cordes autour du rocher, dans l’espoir de le déplacer suffisamment pour accéder au tunnel derrière. Elle tend la première corde à Lukas, puis va déterrer la seconde, coincée sous quelques pierres.

- Hum, Harper ?
- Oui ? demande-t-elle, se retournant vers son ex.
- Impossible pour moi de passer la corde, tu veux pas essayer, tu as des mains plus petites ?
- Heu… Ok, dit-t-elle en prenant sa place. En attendant, tu peux essayer de libérer la seconde corde. Comme ça, je pourrai la passer aussi.

Elle s’accroupit devant le rocher, attrape la corde et commence à la glisser dans l’interstice entre la pierre et le mur. Elle la pousse autant que possible pour qu’on puisse la récupérer de l’autre côté. Mais en effectuant le geste, une pensée lui traverse l’esprit : pourquoi Lukas n’a-t-il pas réussi à le faire ? Elle se tourne légèrement vers lui.

- Tes mains ne passaient pas ? Sérieusement ? T’as des mains de bûcheron, maintenant ? Je ne m’en souvenais pas.

Un petit sourire étire ses lèvres. C’est sa tentative maladroite pour briser la glace, pour alléger l’atmosphère. Elle n’a aucune idée de comment il prendra cette pique, mais elle sent que la tension entre eux a baissé d’un cran depuis qu’ils sont bloqués. Dans leur situation, ils vont devoir s’entraider, qu’ils le veuillent ou non. Et, pour Harper, il est hors de question de rester dans cette ambiance glaciale. Peut-être que ce huis clos forcé est un coup du destin : une manière de les pousser à s’ouvrir, à crever l’abcès, à enfin laisser tomber cette rancœur qui les ronge.

Avec la seconde corde en main, Harper effectue la même manipulation qu’avec la première.

- Tu peux aller les récupérer de l’autre côté ? Comme ça, je vois si je dois encore pousser ou non.

Une fois les deux cordes en position, Harper se redresse, attrape fermement les extrémités d’un côté et recule pour faire face au rocher.

- T’es prêt ? On tire à trois. Un… deux… trois !

Rien ne bouge.
Même pas un centimètre.
Rien

Harper a beau tiré de toute ses forces, finir les fesses par terre, rien ne bouge. Elle soupire longuement tout en lâchant les cordes. Ils sont bloqués.

- T’as raison… ça ne sert à rien, soupire-t-elle. Par contre, interdiction de me sortir « je te l’avais bien dit », prévient-elle en levant son doigt en sa direction.