Il est 2h18 lorsque je commence à t’écrire cette lettre. Elle t’est entièrement dédiée et je l’écris avec la plume de mon cœur. Ce soir, je réalise que je ne vis pas très bien cette séparation entre nous. Tu me manques et cette distance me pèse à un point que seule toi peut comprendre et imaginer. Dis-moi, est-ce une mauvaise chose ? Devrais-je bien le vivre ? J’ai réfléchi à la question, mais à la place, je me suis mise à repenser à notre enfance. À ces souvenirs uniques et exceptionnels que nous partageons. Il y en a tellement. Pourtant, un m’est particulièrement remonté. Tu te souviens lorsque nous avions 6 ans ? Nous venions d’apprendre à gratter une allumette et j’étais tellement impatiente de mettre en pratique notre nouveau savoir faire. À l’époque, je trouvais qu’il n’y avait rien de plus satisfaisant que de voir la flamme jaillir de l’allumette et la voir se réduire en cendres. Je t’ai alors demandé ce que nous devrions brûler. L’expression de ton visage est encore parfaitement imprégnée dans mon esprit. Tu m’as regardé d’un air sidérer et ça m’a fait rire. Tu as essayé de m’en dissuader en me disant que papa allait nous gronder et qu’il en sera que très mécontent au point de nous punir une nouvelle fois. Ce jour-là, tu as encore endossé le rôle du petit ange sur mon épaule, mais mon petit diable était plus persuasif. J’ai donc utilisé ma superbe compétence de communication et de négociations sur le garçon d’à côté pour qu’il nous apporte les livres de ses parents. Tu te souviens de Tommaso, notre petit voisin ? Page par page, nous avons commencé à les brûler. Une belle erreur et une grande folie que je ne referais plus jamais. Ses parents sont venus le soir même trouver notre père. Nous avons été bannis de chez lui à tout jamais après ça. Je me demande ce qu’il devient aujourd’hui et si cette histoire le fait tout autant rire que moi. Le seul point négatif de cette soirée a été que tu m’as méchamment boudé lorsqu’on s’est fait punir. Tu n’as pas voulu dormir avec moi, mais c’était sans compter sur la force de la nature. Les choses ont fait que je me suis quand même réveillée à tes côtés le lendemain matin et l’air de rien, nous sommes reparties de plus belle.

Tu sais Flora, il y a des choses que je ne t’ai jamais dites, mais dont j’espère que tu en as conscience. Je suis profondément redevable à la vie. Comment ne pas l’air alors qu’elle m’a offert une jumelle comme toi ? Tu m’indiques toujours le nord. Sans toi, je me serais égarée maintes fois. Je pense bien que si tu n’existais pas, tu serais celle que je chercherais toute ma vie. Pourquoi ? Parce que tu es moi et je suis toi. On se comprend sans se parler et lorsqu’on parle, on sait entendre ces mots inaudibles qui se cachent entre deux paroles. Personne ne comprend ce lien unique qui nous lie. La plupart des gens ne font que l’imaginer, semblant de le comprendre ou semblant d’y croire. Je ne peux pas leur en vouloir. Comment le comprendre sans le vivre ? L’important, c’est que nous savons ce que toi et moi sommes. Chaque jour, tu apportes à ma vie la joie et la force d’avancer, de me battre. Tu es celle qui me rend plus grande que nature. Celle qui me fait grandir et devenir plus mature. Celle qui me dit que la vie n’est pas que souffrance et désespoir. Celle qui croit en un avenir radieux. Celle qui me donne un but et la force de croire. Tu apportes tellement à ma vie et je t’en serais éternellement reconnaissante. Alors merci ma fleur de m’apporter tant de bonheur. Ce fil en or qui nous rattache l’une à l’autre est ce que j’ai de plus précieux. Jamais rien ne pourra le rompre ou nous en détacher. Il est cousu dans nos cœurs. Dans nos âmes, car tu es ma moitié. La deuxième partie de mon âme.

Je t’aime ma jolie fleur.