"On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux" ∞ Melmont
Dante Lazzari
804
Devlen + Elle
Luke Pasqualino
ailahoz (ava) - adamparrishes (gif)
Malone, Riley, Archibald, Landon & Ilyas
31 ans (30.07.93)
Marié. Amoureux.
Quelque chose se passe avec l'un de ses meilleurs ami depuis le 21.07.2024.
Son mariage avec Mina ne l'empêche pas d'entretenir quelques aventures. La plupart des gens ne comprennent pas grand chose au lien qui les unit et c'est tant mieux. Leur histoire ne regarde qu'eux. De toute façon, Dante n'est pas du genre à tomber amoureux tous les quatre matins.
Puis, il y a Ionas, de qui il est tombé amoureux au lycée. L'un de ses meilleurs amis. Celui qui'il croyait hétéro jusqu'à il y a peu.
Traducteur et interprète. Il donne également des cours de langue aux primo-arrivants et enseigne la langue des signes par le biais d'une association.
Un modeste appartement dans un quartier du centre, qu'il partage avec sa femme et tout un tas de plantes et de fleurs.
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diamond member
Sujet: "On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux" ∞ Melmont Mar 27 Aoû - 18:27#
Fin août 2024
Toc, toc, toc.
Sur le seuil de la maison, je tâche d’afficher mon plus grand sourire, j’ai trop l’habitude d’avoir l’air sur le point de me marrer. Mes muscles faciaux ne comprendraient pas que je me mette soudainement à ressembler à un dépressif chronique. Alors, même si j’ai l’esprit encombré par un bon milliard de questions et le cœur consumé par le poison de la culpabilité, je mets un point d’honneur à avoir l’air d’aller bien. Encore plus quand une jolie demoiselle m’ouvre la porte. - Salut Mertheuil ! Quelqu’un devrait contacter le bon Dieu, parce qu’il lui manque un ange. Incontournable phrase de drague bien lourde, lancée avec un haussement de sourcil totalement surjoué. J’adore balancer ce genre de disquettes à la femme qui se tient devant moi. Ses réactions sont toujours un plaisir. Histoire d’enfoncer le clou de mon interprétation de Don Juan bas de gamme, j’ajoute. - Je parle de moi, évidemment ! Pour compenser ce sursaut d'arrogance, je lui tends mes présents. - Vin rouge, un zinfandel, le vendeur a dit qu’il était excellent et une immense commande de KFC. J’ai envisagé de te préparer le dîner, et après, je me suis souvenu que tu n’as pas cette cuisine depuis très longtemps. Tu m’en voudrais sûrement beaucoup d’y foutre le feu… De l’humour, toujours. M'est avis que nous avons de quoi dîner sur cinq générations. J'ai paniqué ! Quand je stress, j'ai tendance à oublier tout sens de la mesure.
Une fois entré, je lui demande : - Ionas bosse, c’est ça, hein ? Dans le jargon, on appelle ça une question pour gagner du temps. Je connais la réponse. Elle sait certainement que je connais la réponse. Et moi, je sais qu’elle sait que je sais. Vous voyez un peu le bordel ? Mains sur les hanches, j’essaie de me donner une contenance, tout en sachant que ça ne bernera personne, et encore moins Irini. J’expulse un soupir aussi lourd qu’un athlète avant de se lancer, il va falloir que j’assu…Ah non, visiblement, je choisis plutôt de faire un tour complet sur moi-même, mains sur les hanches, en hochant la tête d’approbation. Comme si j’y connaissais quoi que ce soit en décoration ! - C’est sympa ce que… Ce que vous avez fait là, de… Votre entrée. Malaise. Dans une mimique de gêne, j’aspire l’air entre mes lèvres. - J’ai pas mis le bon tee-shirt. J’aurais dû mettre “Si j’ai l’air d’un con, c’est que j’en suis un 95% du temps. Et les 5% restant, je dors en ayant l’air d’un con. '
Ma blague fait un tel flop que même moi, je n’ai pas le culot de rire. Au lieu de ça, je finis par me tenir tranquille. Mon regard se plante dans celui de mon amie. - À quel point je me suis mis dans la merde selon toi ? Je l’interroge des yeux. Parce qu’elle est au courant. C’est évident ! Mes épaules s’affaissent. Je me sens soulagé d’un poids immense, celui de mes propres tromperies. Le principe des petits mensonges entre amis, ce n’est vraiment pas pour moi. Je suis beaucoup plus à l’aise dans l’authenticité et la sincérité. Cela peut paraître étrange, mais j’apprécie pouvoir être moi-même en toute circonstance. D’ailleurs, là, une émotion brille dans mes yeux pendant que j’attends ma sentence.
Une chose est sûre, je peux compter sur Irini pour ne pas me rater.
Enfin, peut-être que j’ai besoin d’un bon coup de pied au cul aussi.
Trente et un étés ❧ Chiffre qui n'a que peu de valeur à tes yeux et qui témoigne du temps passé aux côtés de ton jumeau
Célibataire ❧ Ton exigence n'engendre que ton éternelle insatisfaction. Malgré cela, cet homme attire irrésistiblement ta curiosité. Il éveille en toi un sentiment jusqu'alors inédit, une fascination nouvelle qui t'attire vers lui. Cependant, malgré cette attirance, quelque chose te retient. Peut-être la peur de l'inconnu, la crainte de te laisser emporter, ou bien simplement une réticence face à une toute autre raison.
Substitute du procureur ❧ Fédéral, ton poste prend plus facilement l'appellation d'assistante, bien que ton travail reste le même. Tu formes un excellent duo aux côtés du procureur, bien que cette année, tu aspires à obtenir cette promotion, fraichement nominée pour prendre la relève.
Ouest ❧ Tu vis dans une magnifique maison avec une vue délicieuse sur les hauteurs depuis juillet avec ton fils et ton jumeau, Ionas.
"On n’apprend pas à connaître le coeur d'une fratrie quand on n’a pas fait appel à eux dans la misère"
Fréquente ✹ En d'autres termes, tous les jours
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Sujet: Re: "On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux" ∞ Melmont Dim 1 Sep - 22:03#
On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux ❧ fin août 2024
Alors que tu viens de mettre Hélios au lit, tu descends tranquillement les escaliers lorsque tu entends frapper à la porte. Dans un premier temps, tu laisses échapper un soupire, te demandant qui cela peut bien être. En ouvrant la porte, tu t’attends à voir un voisin avec une demande insignifiante, mais c’est une toute autre personne qui te fait face. L’apparition de Dante sur ton seuil, avec son sourire familier et son air de dragueur, est une surprise inattendue. Ta première réaction est un mélange de surprise et de plaisir : Dante, toujours si imprévisible, semble apporter un brin de légèreté dans ta routine quotidienne. « Valmont ? » Tes yeux s’ouvrent en grand, au même rythme que ta porte d’entrée, avec une combinaison d’étonnement et de plaisir. En le voyant, tu ressens une vague de chaleur et de réconfort. Les amis comme Dante, qui savent toujours comment amener une touche d'humour sont précieux. Mais derrière son sourire et ses répliques habituelles, tu perçois une étrange nuance. C’est dans cette subtilité que se cache le véritable Dante, et tu es attentive à ce qu'il essaie de dissimuler. Tu ne peux d’ailleurs t’empêcher de sourire face à l’une de ses phrases de drague. C’est typique de lui, et cette familiarité a toujours été une sorte de réconfort pour toi. « Je vois que tu as toujours le sens de la répartie, même si je ne suis pas sûre que tu mérites ce titre d’ange. » Cependant, en dépit du charme apparent de son discours, tu détectes une sorte de malaise sous-jacent.
Tu laisses ton regard le parcourir, te demandant ce que cache ce geste apparemment simple. Du vin et un KFC ? Tu sais que Valmont est un maître de l’humour, mais son comportement aujourd'hui semble un peu décalé, presque forcé. À mesure qu’il entre dans la maison, tu le suis du regard, observant chaque geste et chaque expression. Ton regard ne le quitte pas alors qu’il se tourne vers toi. Et comme tu t’en doutais, le prénom de ton jumeau finit par franchir ses lèvres. Le fait qu’il utilise une question pour gagner du temps n’est pas passé inaperçu. Tu comprends qu’il est là pour quelque chose de plus sérieux que ce qu’il laisse paraître. Ce n’est pas une simple visite de courtoisie, ça ne vous ressemble pas. « Manifestement, mais ça, tu le sais déjà, non ? » Sa tentative de complimenter la décoration est maladroite, et cela te fait rire malgré toi. Il est clair qu’il essaie de se donner une contenance, mais tu peux lire entre les lignes. Ce qu'il cache derrière son humour est beaucoup plus profond et préoccupant. Il paraît nerveux et ça t’intrigue. Néanmoins, tu es touchée par son effort de paraître à l’aise, par sa tentative de rester fidèle à lui même, donnant lieu à un moment à la fois comique et révélateur. Sa blague sur son tee-shirt est si typiquement Dante que tu te retiens de rire sincère. Bien qu’une partie t’échappe, ce rire est une réponse instinctive, une tentative de créer un espace de confort pour lui, tout en adoucissant l’atmosphère. Tu sais que ton rire est une manière de réduire la tension, mais en même temps, il te permet de marquer la transition entre la façade humoristique de Dante et la véritable gravité de la situation.
C’est alors qu’il finit par faire tomber le masque. Percevoir cette expression vulnérable dans son regard te sert le coeur. Rares sont les fois où tu peux apercevoir sa façade se fissurer, et tu te sens immédiatement concernée, voire protectrice. Ta réaction est instinctive : tu le vois non seulement comme ton ami malgré les apparences, mais aussi comme quelqu'un que tu te dois de soutenir dans les moments difficiles. « Je me demandais combien de temps tu allais jouer ton petit jeu avant de cracher une partie du morceau. » Tu fais une pause, prenant un moment pour évaluer ses émotions. Tu te décides enfin à le débarrasser de cette fameuse bouteille. « Interdiction de manger sur le canapé sinon je fais manger les miettes que tu mettras sur le tapis. » Sur ces mots, tu l’invites à se mettre à l’aise et à te suivre vers ta cuisine pour vous installer autour de ton imposant îlot central. Deux verres sous la main, tu poses la bouteille sur l’îlot avant de t’emparer du tire bouchon. Ainsi, tu l’invites à s’asseoir dans une douceur calculée, sachant que c’est le moment pour lui se dévoiler. « Assieds-toi, ne me force pas à te dire de faire comme chez toi, tu le fais très bien habituellement. » Sourire tendre et sincère sur les lèvres, tu optes pour un ton apaisant, alors que tu verses le vin dans vos verres. « Je pense qu’avant de dire quoi que ce soit, ce verre ne sera pas trop. On va en avoir besoin. » Ainsi, tu lui tends son verre avant de prendre place à ses côtés.
En le regardant, tu ressens un mélange de préoccupation et de détermination. Tu sais qu’il est important d’aborder cette conversation avec une sincérité totale. Tu sais aussi que Dante est un homme complexe, et tu veux être là sans jugement, essayer de faire la part des choses sans trop te ranger du côté de ton jumeau, même si cela signifie devoir de faire front. « Tu le sais, Dante, si tu veux avoir un réel échange avec moi ou tirer quelque chose de moi, il va falloir que tu sois entièrement franc et sincère. » Tu as conscience qu’il ne l’ignore pas, mais par mesure de précaution, tu préfères le lui rappeler. Dans ce léger silence, tu tentes de choisir tes mots avec soin, reflétant une réelle volonté de comprendre. « Je sais que tu essaies de garder les choses légères, mais ce n’est pas très convaincant. T’es trop affecté pour te le permettre. Il n’y a pas de place pour les faux-semblants. » Inconsciemment, ton regard se durcit légèrement, prenant une teinte plus sérieuse. Tu sais que la situation est délicate et qu’il est crucial de maintenir une atmosphère de confiance. « Dis-moi ce qui se passe vraiment. Avant de dire quoi que ce soit, je veux avoir ton point de vue et savoir ton ressenti. » Tu plonges ton regard dans le sien, prête à offrir tout le soutien, la compréhension et l’aide que tu peux.
Marié. Amoureux.
Quelque chose se passe avec l'un de ses meilleurs ami depuis le 21.07.2024.
Son mariage avec Mina ne l'empêche pas d'entretenir quelques aventures. La plupart des gens ne comprennent pas grand chose au lien qui les unit et c'est tant mieux. Leur histoire ne regarde qu'eux. De toute façon, Dante n'est pas du genre à tomber amoureux tous les quatre matins.
Puis, il y a Ionas, de qui il est tombé amoureux au lycée. L'un de ses meilleurs amis. Celui qui'il croyait hétéro jusqu'à il y a peu.
Traducteur et interprète. Il donne également des cours de langue aux primo-arrivants et enseigne la langue des signes par le biais d'une association.
Un modeste appartement dans un quartier du centre, qu'il partage avec sa femme et tout un tas de plantes et de fleurs.
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Sujet: Re: "On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux" ∞ Melmont Mar 10 Sep - 21:14#
Pas de coup de pied au cul, alors ? J’ai un répit ? Je n'écope que d’une menace, que j’accueille d’un sourire sincère. Une seconde, je suis tenté de répliquer pour l’unique plaisir de la taquiner. Sur un geste de sa part, j’abandonne ma veste et mes chaussures afin de la suivre, presque trop docilement. Pas de blague douteuse ni de farce manigancée. Je suis définitivement à côté de la plaque, ce soir.
Je récupère ce verre, plus que nécessaire, en acquiesçant plusieurs fois. J’envisage de le vider d’une traite tant ma gorge est sèche, mais, par chance, il me reste encore une ou deux paires de neurones fonctionnelles. Je continue à faire oui de la tête, sauf que plus Irini s’exprime et plus mon visage se transforme en celui d’un gamin pris en faute. Je me sens totalement désemparé. Moi, je trouve que je suis toujours plus ou moins franc et sincère.
« Dis-moi ce qui se passe vraiment.[...] »
Le silence s’installe tandis que je la fixe, sans trouver les mots. D’ordinaire, je m’en sortirais avec une pirouette d’auto-dérision ou une blague pour changer le sujet. Je fais ça à la perfection ! Parfois, même sans m’en rendre compte. Sauf qu’il s’agit d’Irini. Elle est beaucoup trop maline pour se laisser avoir par mes petits stratagèmes. Puis, elle sait, non ? Bien sûr qu’elle sait. Il n’existe aucun monde dans lequel Ionas ait pu garder pour lui nos deux dernières soirées.
Elle sait, mais, en matrone implacable, elle veut m’entendre le dire. Je reconnais bien là sa perspicacité, autant que sa manière de garder la maîtrise des choses. Cela n’enlève rien à son amitié. En la regardant, droit dans les yeux, je me remémore les messages échangés et les années à ses côtés. Elle est la seule personne au monde avec qui je peux partager ce secret. Mes épaules s’affaissent, écrasées par le poids de la culpabilité alors qu’enfin, je joue cartes sur table. - Je suis amoureux de ton frère.
Voilà ! C’est dit. J’étais censé me sentir mieux ? Parce que, pour être honnête, ce n’est pas du tout le cas. À l’image de ces petits diables qui sortent brusquement de leur boîte, poussés par un ressort, je me relève et comment à faire les cent pas en me passant la main dans les cheveux. - Je ne l'ai pas fait exprès ! Enfin, de toute façon, ça ne date clairement pas d’hier et tu m’avais déjà bien grillé sur le sujet. C’est juste que tu vois…. Ionas et moi…. C’est pas censé être possible, hein ? Fallait que je passe à autre chose, que je me le sorte de la tête, que je sois son ami. Son MEILLEUR ami ! L’un d’eux, en tout cas. Bordel ! Dios Mio ! Je parle vite, associant une bonne partie des signes. Finalement, j’avale le contenu de mon verre sans même savourer ce vin, pourtant hautement délicieux, dont le goût qui me distrait durant quelques petites secondes de mon propre mélodrame.
Je rends mon verre à son hôtesse. Tente maladroitement de récupérer le sien qui est plein, lui ! Puis, je reprends ma tirade après m’être immobilisé devant elle. - Je n’ai même pas réussi à en parler à Mina. N’est-il pas là, le fond du problème ? Mentionner ma femme me fend littéralement en deux. Je pousse un râle, mi-grognement de frustration, mi-soupir de détresse. - J’ai l’impression de .... De la tromper ! Un petit rire nerveux me saisit face à l’ironie de la situation. Il ne dure qu’une seconde ou deux. Sérieusement, c’est un comble ! Moi, qui prône la liberté d’aimer qui on veut, de la manière que l’on veut, celui dont les liens sacrés du mariage n’ont pas suffi à lui faire arrêter d’être volage ! Le destin exerce son sens de l’humour des plus douteux sur ma petite personne. C’est un désastre. Une catastrophe ! Je les aime tous les deux ! Pour la première fois de toute ma vie, je me sens infidèle. J’ignore comment s’en sortais Judas dans son costume de traître, parce que moi, je trouve ça vraiment insupportable. - Je ne veux pas lui faire de mal.
Trente et un étés ❧ Chiffre qui n'a que peu de valeur à tes yeux et qui témoigne du temps passé aux côtés de ton jumeau
Célibataire ❧ Ton exigence n'engendre que ton éternelle insatisfaction. Malgré cela, cet homme attire irrésistiblement ta curiosité. Il éveille en toi un sentiment jusqu'alors inédit, une fascination nouvelle qui t'attire vers lui. Cependant, malgré cette attirance, quelque chose te retient. Peut-être la peur de l'inconnu, la crainte de te laisser emporter, ou bien simplement une réticence face à une toute autre raison.
Substitute du procureur ❧ Fédéral, ton poste prend plus facilement l'appellation d'assistante, bien que ton travail reste le même. Tu formes un excellent duo aux côtés du procureur, bien que cette année, tu aspires à obtenir cette promotion, fraichement nominée pour prendre la relève.
Ouest ❧ Tu vis dans une magnifique maison avec une vue délicieuse sur les hauteurs depuis juillet avec ton fils et ton jumeau, Ionas.
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Sujet: Re: "On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux" ∞ Melmont Ven 13 Sep - 21:22#
On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux ❧ fin août 2024
Tu restes immobile, ton regard fixé sur Dante. Chaque mot qu’il prononce semble s’imprimer en toi, comme si le temps s’était ralenti autour de vous. Lorsqu’il avoue finalement être amoureux de ton jumeau, c’est comme si le sol se dérobait sous tes pieds, mais tu ne laisses rien paraître. Ton visage reste impassible, maîtrisé, tandis que ton esprit s’agite en tous sens. Tu ressens un choc intense, non pas parce que tu ignorais cette possibilité, bien au contraire, tu l’avais bien pressentie et ce depuis longtemps, mais parce que le poids de ces mots dits à voix haute rend la situation tangible, impossible à ignorer. Ton cœur s’emballe. L’idée que Dante soit amoureux d’Ionas crée en toi un tourbillon d’émotions contradictoires. La première est la protection farouche que tu ressens toujours envers ton jumeau. Lui qui est une partie de toi-même, la moitié de ton âme, doit-il maintenant gérer cela ? Cette révélation pourrait bouleverser son équilibre. Une vague de colère monte en toi, non pas contre ton ami, mais contre l’idée même que tout cela ait pris cette ampleur sans que tu ne t’en sois aperçue plus tôt. Comment as-tu pu ne rien voir tout en sachant ? Comment Dante a-t-il pu garder tout cela pour lui ? En même temps, une profonde empathie te traverse. Tu sais combien l’amour est compliquée et la crainte paralysante. Tu connais Dante, tu devines ses luttes intérieures, et tu sais combien il doit être déchiré. Surtout quand il mentionne Mina.
Alors qu’il commence à faire les cent pas, visiblement nerveux, tu croises les bras, te forçant à rester stoïque. Tu observes son agitation, chaque geste trahissant son tourment. Il parle vite, trop vite, mais tu comprends tout. Tu restes silencieuse, laissant Dante vider son sac, sachant qu’intervenir maintenant ne ferait qu’ajouter à son stress. Tes yeux suivent chacun de ses mouvements, tandis que tes propres pensées s’enchaînent rapidement. Tu songes à Ionas, à ce que cela pourrait signifier pour lui, pour leur amitié. Mais aussi à Dante, à son incapacité à gérer ses propres sentiments sans se retrouver piégé dans cette double loyauté. Lorsqu'il tente de te prendre ton verre après avoir vidé le sien, tu ne bouges pas, le laissant se débattre avec ses propres contradictions. Mais intérieurement, tu es tout aussi secouée. Tu ne t’attendais pas à avoir ce genre de conversation avec lui aussi rapidement et particulièrement ce soir. L’image de Dante amoureux de ton frère, mêlée à la réalité de son mariage avec Mina, crée une situation explosive. Un sentiment de malaise grandit en toi, renforcé par l’évocation de la trahison. Un parallèle avec Judas, la culpabilité de Dante, tout cela te fait réfléchir, alors que tu remplis le verre vide que Dante a laissé. Est-ce que tu as le droit de juger ? Ton amitié devrait t’interdire de prendre position trop rapidement, mais tu sais que Ionas prônera toujours au dessus de n’importe qui. Que dois-tu faire en cet instant ? Face à Dante qui se débat avec des émotions qui le dépassent ?
Finalement, tu inspires profondément, une manière de te recentrer. Ta voix, lorsque tu finis par parler, est plus douce que tu ne l’aurais imaginé, mais ferme. Tu sais que tu dois être à la fois protectrice envers Ionas et honnête envers Dante. Tes liens forts t’y obligent pour que tu puisses simplement te contenter de mots légers. « Dante... » Tu commences lentement, pesant chaque mot, tout en attirant son attention sur toi. « Ce n’est pas une impression. Tu la trompes. » Tu le fixes intensément, tes yeux ne laissant aucune place à l’échappatoire. Tu fais le choix d’être directe, qu’importe si cela risque de le secouer un peu plus. « Tes sentiments pour Ionas… Ils sont bien là. Ils sont là d’avant même que Mina croise ton chemin. Ils sont réels et tangibles, même si t'as cherché à les enfouir. Et c’est bien le fait que tu aimes Eros qui fait que tu la trompes. » Tu laisses un silence planer, juste assez pour que tes mots aient un impact. « Tu es parfaitement conscient que la tromperie ce n’est pas qu’une simple question de corps, particulièrement dans ton cas. Tu es émotionnellement lié à Ionas, bien plus que tu ne l’es à Mina en ce moment, même si je le suppose ta façon de les aimer doit être différente pour chacun des deux. » Tu fais un geste presque imperceptible, comme pour illustrer la complexité de la situation. « Quand tu dis que tu te sens infidèle, ce n’est pas justement un sentiment vague ou une métaphore. C’est une réalité. » Sur cette vérité, tu te permets de prendre une longue gorgée de ton verre. « Ton coeur est divisé, et crois-moi, elle le ressentira, si ce n’est pas déjà le cas. » Tes propres mots t’affectent. Ton regard se veut aussi triste que compréhensif. « C’est peut-être dur à entendre ou à concevoir, mais je le fais parce que un choix s’imposera à toi. Fais toi à l’idée que tu perdras quelque chose dans cette histoire, mais tu ne pourras pas continuer bien longtemps comme ça. Alors, je vais te le redire, mais dans ton coeur et dans ta tête, la tromperie est déjà présente. » Tes mots sont aussi lourds que ta façon de te relever pour t’avancer vers lui. « La pire des illusions est de continuer à prétendre que tu ne veux faire du mal à personne. Tu t’en fais et tu finiras par en faire, soit à Mina, soit à Ionas, soit au deux tout simplement. En revanche, je t’interdis de considérer Ionas comme un second choix et de tout simplement l’envisager comme un choix. » Tes derniers paroles raisonnent comme une menace, sourde mais incontestable.
Tu finis par détourner ton regard de lui, posant ton verre sur la table avec un léger cliquetis. « Tu as mis ou tu vas mettre un sacré bazar. » Tu marques à nouveau une pause, te retourner vers lui, ton regard plus intense que jamais. « Mais tu sais quoi ? Je t’en veux pas, ou du moins, pas encore. » L’idée même qu’il puisse faire du mal à ton jumeau te sert déjà le coeur. Parler de Ionas est une chose qui te touche toujours, mais cette fois-ci, c’est encore plus délicat. « Je devines à quel point c’est compliqué pour toi. » Tu ne poursuis pas sur ta lancée. À la place, tu te mords légèrement la lèvre. Une part de toi voudrait exploser, le secouer pour qu’il comprenne à quel point cette situation peut faire du mal à tout le monde, particulièrement à Ionas, mais une autre part de toi, celle qui porte de l’affection à Dante, veut le soutenir malgré tout. « Écoute… Je te connais assez pour savoir que tu as un grand coeur. T’aimes profondément, et je ne te blâme pas pour ça. Mais... » Tu t’interromps, prenant une grande inspiration. Tes mots sont calmes, mais il y a une tension sous-jacente. L’idée que ton frère puisse souffrir à cause de cette histoire te terrifie, mais tu sais aussi que Dante n’a jamais voulu blesser qui que ce soit. « Ionas n’est pas quelqu’un qu’on peut manipuler, tu le sais aussi bien que moi. Pour lui, tu ne peux jouer sur deux tableaux, il vaut mieux que ça et mérite mieux que ça. Je ne te dis pas de prendre une décision maintenant, mais ça va mal finir si tu ne finis pas par le faire. Pour toi. Pour lui. » Tu ressens une montée d’émotions monter en toi face à l’idée d’essuyer les larmes de ton frère et de ressentir son coeur brisé, mais tu gardes la garde sous contrôle. « Et Mina… Si tu l’aimes vraiment, tu dois être honnête. Peut-être pas tout de suite non plus, peut-être que tu dois d’abord clarifier tes sentiments pour Ionas, mais à un moment, il va falloir que tu sois sincère avec elle aussi et surtout avec toi. » Tu te redresses légèrement, ton regard se durcissant. « Ce que je veux te dire, c’est que tu as le droit d’aimer. Mais pas au prix de la trahison, pas au prix de ton propre malheur. » Tu laisses un léger silence s’installer, pour que Dante puisse digérer tes paroles. Tu as parlé avec ton cœur, mais aussi avec cette froide lucidité qui te caractérise. Tu sais que la situation est délicate, mais tu ne laisseras personne souffrir en silence, bien moins Ionas.
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Son mariage avec Mina ne l'empêche pas d'entretenir quelques aventures. La plupart des gens ne comprennent pas grand chose au lien qui les unit et c'est tant mieux. Leur histoire ne regarde qu'eux. De toute façon, Dante n'est pas du genre à tomber amoureux tous les quatre matins.
Puis, il y a Ionas, de qui il est tombé amoureux au lycée. L'un de ses meilleurs amis. Celui qui'il croyait hétéro jusqu'à il y a peu.
Traducteur et interprète. Il donne également des cours de langue aux primo-arrivants et enseigne la langue des signes par le biais d'une association.
Un modeste appartement dans un quartier du centre, qu'il partage avec sa femme et tout un tas de plantes et de fleurs.
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Sujet: Re: "On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux" ∞ Melmont Mer 25 Sep - 15:48#
- Je la trompe ? Je répète, visiblement incapable d’imprimer cette réalité. Je trompe Mina avec Ionas. Et si j’éprouve cette impression, c’est parce que j’ai des sentiments pour lui. Aucun de ces éléments n’est réellement nouveau. En revanche, présentés ainsi par Irini, ils font soudainement sens. J’avais peut-être besoin que quelqu’un me le dise pour prendre conscience de l’incommensurable bordel au centre duquel je me suis fourré. D’accord, bien. Et maintenant, je fais quoi ? Parce que je ne suis pas bon, moi, pour gérer les situations complexes ! Malgré tout, je mets quelques instants à prendre la pleine mesure de la situation. Un sourire me chatouille le visage. - J’avais oublié que tu l'appelles Eros, toi. Elle fait preuve d’une clairvoyance presque douloureuse et moi, tout ce que je trouve à relever, c’est le surnom attribué à son jumeau. Pour ma défense, il lui va incroyablement bien. Tout, chez lui, inspire l’amour.
STOP ! Je dérive encore. Je m’attache à penser à tout, sauf au problème initial. Je crois que c’est un moyen de me protéger. Je ne suis pas prêt à constater à quel point je suis tiraillé en deux. « Ton coeur est divisé [...]»
1 point pour Mertheuil. 0 pour le déni. - Elle le sent déjà…. Je grimace, conscient de m’être montré plus distant avec ma femme. J’ai agi de la sorte pour une raison bien précise : je déteste lui mentir ou lui cacher des choses. Je fronce les sourcils en entendant le mot choix. Je refuse de choisir. Je REFUSE d’en perdre un des deux. Ce serait comme prendre la décision de me couper plutôt un bras ou bien une jambe ? La panique se remet à me grignoter le ventre. Ensuite, mes sourcils se froncent sous la colère. Qu’elle sous-entende que je prends les choses à la légère avec son frère me met anormalement hors de moi. Je ne JOUE PAS ! Attends, comment ça, elle m’interdit de considérer Ionas comme un choix ? Ça y’est, je n’y comprends plus rien. Miss Dimitriou a dû oublier que je ne suis pas le couteau le plus affûté du tiroir.
« Je devines à quel point c’est compliqué pour toi. » Alors celle-là, je ne m’y attendais pas ! Je lève vers elle un regard aussi reconnaissant que perdu, zébré d’un éclair de douleur. - J’ai pas vraiment le droit de me plaindre, admets-je en sentant mes épaules s’affaisser. - Dans ce type d’histoire, le mec marié écope de la meilleure place, non ? Peut-être que c’est que la légende urbaine raconte, mais, pour moi qui suis en train de le vivre de l’intérieur, je peux vous le dire : ça craint. Cette conversation commence à ressembler à des montagnes russes émotionnelles.
Je décide de continuer à l’écouter tout en m’activant. J’ouvre le bucket de poulet, récupère les sauces que je disperse sur l’îlot central. Ensuite, je nous sors deux immenses barquettes de frites, puis positionne au centre de la table crispy tenders, popcorn chickens et deux boxmasters. Je jette mon dévolu sur les frites croustillantes, j’en enfourne quelques-unes dans ma bouche.
Maintenant qu’Irini a fini de parler, j’ai l’air de bouder. Ou de réfléchir ? De réfléchir en boudant ! Au bout d’un moment, je finis par reprendre la parole. - Déja, je ne le manipule pas. L’idée de profiter de lui m’horripile. - Tu sais très bien que je ferais jamais un truc pareil. Enfin, j’espère qu’elle en a conscience. - Il t’a raconté ? L’ébauche d’un sourire niais se faufile sur ma bouche. J’ai beau être au trente-sixième dessous et en proie à un mélange de panique et de culpabilité, penser au moment où Ionas m’a embrassé me donne l’air d’un parfait crétin aux anges. Apparemment, je n’ai pas perdu ma capacité à savourer chaque étincelle de bonheur qui peut se présenter à moi. Ma tête de parfait imbécile heureux ne saurait mentir. Je chéris précieusement ce souvenir. Je le garde, bien au chaud, au fond de mon cœur.
Pourtant, elle a raison. Évidemment qu’elle a raison ! C’est pénible ! Après un long soupir, je m’essuie les mains sur une serviette en papier et je bascule la tête en arrière. - Je les aime tous les deux, Irini. J'envisage ma vie sans l’un ou sans l’autre. C’est juste que… J’avais pas prévu que les choses tournent de cette manière… Cette fois-ci, je prends davantage mon temps pour savourer une gorgée de vin. - C’est pas comme si j’avais décidé ou choisis quoi ce soit. C’est un fait. Je les aime. Mina, elle… En plongeant mon regard dans celui de mon amie, je réalise à quel point j’ai peu parlé de ma femme à mes proches. Je la leur ai présentée, bien sûr. Elle m’accompagne souvent, sans que je me pose la moindre question. Mais pour autant, je ne me suis jamais expliqué, auprès de personne, quant à sa présence. Inconsciemment, j’ai voulu protéger les détails de notre histoire. - Elle est ma meilleure amie. Je lui raconte toute mes histoires, tu sais ? Enfin, je te réserve certains détails, mais elle sait l'essentiel. On ne s'est jamais menti, elle et moi et c’est pour ça que ça fonctionne. Je sais que c’est difficile à croire, encore plus à comprendre mais je l’aime ! Il n’est pas question que je la laisse tomber ! D’abord, de façon très égoïste, la perdre me ferait énormément souffrir. Ensuite, si je me mettais à penser aux conséquences d’une séparation…. Non ! C’est juste impossible ! Pas question ! JAMAIS ! Comme me faire comprendre sans la trahir ? - Elle a tout quitté pour moi, Irini. Ouai. Je ne suis pas certain que ça pourra émouvoir notre impératrice du pragmatisme. - Mais t’as raison. Je vais lui en parler.
Silence. Reprise. - J’ai essayé avant de partir. J’ai voulu lui dire mille fois, mais j’ai pas réussi ! Ah, tiens… Serait-ce une inflexion de désespoir dans le ton de ma voix ? Cela s’en approche diablement, en tout cas. Mon tempérament expressif s’exprime sans fard. - Tu veux pas jouer son rôle ? Et je m’entraîne avec toi ? Parce que j’ai aucune idée de comment m’y prendre, moi, sérieusement ! Vous la sentez, l’idée à la con ? L’odeur ne m’arrête pas personnellement. - Parce qu’en fait, pour en rajouter, tu vois. Si je dis à Mina, “je t’ai pas dit, j’ai embrassé un mec”. Elle va me dire “Qui ? “C’est normal. Je vais donc lui répondre que je ne peux pas lui dire qui, ce qui va la faire tiquer, donc elle va réfléchir et me demander pourquoi je lui en ai parlé avant ou si elle le connaît et… Putain, Irini, je sais pas mentir. Je VEUX pas lui mentir. Mais j’ai pas le choix ! Parce que j’ai promis à Ionas que…. je dirais rien sur lui ! Sous le flux de ma nervosité, je me remets encore sur mes pieds. J’use le sol de cette superbe baraque à force de faire des allers et des retours. Apparemment, je n’avais pas vraiment vidé mon sac tout à l’heure. Du coup, c’est reparti pour un tour du Dante Show. - Elle sait pour Ionas. Elle sait que je craquais pour lui au lycée et qu’il compte énormément pour moi. Et, elle a un genre de détecteur de mensonge spécial Dante, elle va me regarder et comprendre tout de suite que je ne lui dis pas tout et ça va lui faire de la peine. J’ai pas envie de ça. Bon sang, si seulement, tous les secrets pouvaient être avoués ! Les choses seraient tellement plus simples. Enfin, un peu, au moins. - C’est la merde. Tu vois à quel point c’est la merde ? Question rhétorique, évidemment qu’elle voit. Je ne veux trahir ni l’un ni l’autre. - Quand… Quand j’ai surpris ton frère avec ce mec, j’étais… Un peu contrarié, tu vois. Et j’ai remâché ça. J’ai pas été cool avec Mina, et quand je me suis excusé, j’ai bien senti qu’elle était triste que je ne lui dise pas tout. Elle a cru que… Qu’elle avait fait un truc mal et que c’était de sa faute et… Là, je m’embrouille. Hésite pas à m’arrêter et à me recentrer sur la question principale : Comment je m’y prends pour dire les choses à Mina sans trahir Ionas ? Parce que je ne me pardonnerais pas de lui faire faux-bond. - Je suis dans une impasse.
Trente et un étés ❧ Chiffre qui n'a que peu de valeur à tes yeux et qui témoigne du temps passé aux côtés de ton jumeau
Célibataire ❧ Ton exigence n'engendre que ton éternelle insatisfaction. Malgré cela, cet homme attire irrésistiblement ta curiosité. Il éveille en toi un sentiment jusqu'alors inédit, une fascination nouvelle qui t'attire vers lui. Cependant, malgré cette attirance, quelque chose te retient. Peut-être la peur de l'inconnu, la crainte de te laisser emporter, ou bien simplement une réticence face à une toute autre raison.
Substitute du procureur ❧ Fédéral, ton poste prend plus facilement l'appellation d'assistante, bien que ton travail reste le même. Tu formes un excellent duo aux côtés du procureur, bien que cette année, tu aspires à obtenir cette promotion, fraichement nominée pour prendre la relève.
Ouest ❧ Tu vis dans une magnifique maison avec une vue délicieuse sur les hauteurs depuis juillet avec ton fils et ton jumeau, Ionas.
"On n’apprend pas à connaître le coeur d'une fratrie quand on n’a pas fait appel à eux dans la misère"
Fréquente ✹ En d'autres termes, tous les jours
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Sujet: Re: "On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux" ∞ Melmont Sam 5 Oct - 18:28#
On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux ❧ fin août 2024
Tu l’observes, tes mots flottant encore dans l'air, pénétrant lentement sa conscience. Le voir vaciller entre le déni et la reconnaissance de la situation te rappelle combien la vérité peut être écrasante, surtout quand elle s’installe là où on s’efforce de ne jamais regarder. Ton cœur s'alourdit, non pas de colère, mais d'une compassion profonde teintée d'une pointe d'exaspération. Dante n’est pas mauvais, loin de là, mais il est désespérément mal armé pour affronter la complexité de ses émotions. Alors qu’il sourit en évoquant le surnom que tu donnes à ton jumeau, tu restes impassible. Tu vois clairement la tentative de diversion, ce sourire qui cherche à esquiver la réalité. C’est tellement lui, penses-tu, à moitié attendrie, à moitié agacée. Pourtant, tu ne le lâches pas du regard, bien décidée à ne pas le laisser glisser une fois de plus entre les mailles de la vérité. Tu le vois chercher des échappatoires, des excuses, presque désespéré de s’agripper à quelque chose qui le protège du poids de la situation. « Ne change pas de sujet, Dante. » Ta voix, quoique calme, tranche net, refusant de lui laisser cette porte de sortie facile. « Ce n'est pas le moment de plaisanter ou de t’accrocher à des détails. » Tu sais que ce que tu dis est dur, qu’il se sent acculé, mais c’est nécessaire. Tu sais que si rien n’est fait, cela finira par détruire bien plus que leur mariage.
Tu l’observes cette fois ci, s’agiter, son énergie nerveuse s'exprimant à travers ses mouvements alors qu’il s’affaire autour de la nourriture. Le contraste entre la légèreté apparente de la scène, du poulet frit, des sauces éparpillées sur l’îlot central, et la gravité de la conversation te frappe, mais tu ne perds pas de vue l’essentiel. Ce n’est pas parce qu’il essaye de fuir à travers l’action que tu vas le laisser s’échapper de cette conversation. Lorsque tu entends ses paroles, ton regard s’adoucit un instant, mais une pointe de scepticisme subsiste. Tu veux le croire, vraiment, mais tu ne peux ignorer la complexité des sentiments en jeu. Tu connais ton frère, sa vulnérabilité derrière son masque et son besoin d’aimer intensément. Et tu sais aussi que Dante, malgré sa bonne volonté, se trouve pris dans un chaos émotionnel qui le dépasse. Ton cœur se serre légèrement lorsque tu vois son sourire idiot se dessiner à l’évocation d'Ionas. Cette tendresse inconsciente qui transparaît sur son visage te fait presque mal. Pas à cause de Dante, mais parce que tu vois à quel point ton frère est important pour lui, et combien cela pourrait leur coûter à tous les deux. Tu inspires profondément, cherchant à tempérer l’envie de lui rappeler que ce sourire béat ne suffit pas à rendre la situation acceptable. Mais tu sais que ce n'est pas le moment de te laisser envahir par l'émotion.
Tu restes un instant silencieuse, tes pensées se bousculant, cherchant les mots justes. Puis tu plonges ton regard dans celui de Dante, déterminée à ne pas le laisser détourner le sujet. « Dante, je ne dis pas que tu le manipules intentionnellement. Je sais que tu tiens à lui, c’est clair. Mais parfois, même quand on ne le veut pas, on peut blesser les autres. » Tu te redresses légèrement, croisant les bras sur ta poitrine, te donnant un air plus distant, presque froid, mais c’est ta façon à toi de te protéger de l’intensité de ce moment. « Mon frère, il a cette manière de donner tout de lui, tu le sais aussi bien que moi. Il est tellement entier dans ce qu’il ressent… Et ça le rend vulnérable. » Tes mots se font plus doux, mais l’inquiétude que tu ressens pour Ionas transparait clairement dans ta voix, alors ton regard s’assombrit. « Je ne veux pas te mettre tout le poids de la situation sur les épaules. Mais… tu réalises qu’il pourrait se perdre dans tout ça ? Que s’il commence à espérer plus de toi et que toi, de ton côté, tu restes coincé entre lui et Mina, ça finira par le détruire ? » Ta voix se brise légèrement sur ces derniers mots, et tu t’en veux presque de montrer cette fragilité. Ionas est ta moitié, ton jumeau, et la simple idée de le voir souffrir te révolte. Tu inspires profondément, te concentrant pour ne pas laisser tes émotions déborder davantage. « Je ne veux pas te faire culpabiliser. Vraiment. Mais tu ne peux pas juste savourer les moments avec lui comme si tout était simple. Parce que ce n’est pas simple. » Tu laisses tes bras retomber, comme si ce geste symbolisait ton besoin de relâcher un peu de la tension accumulée en toi.
Tes pensées s’attardent un instant sur ce que Dante a dit, cette manière de prétendre que c’est lui le "gagnant" dans cette histoire, parce qu’il est marié. Mais tu sais que cette perception est faussée, qu’il ne voit pas encore toute l’ampleur des dégâts qu’il pourrait provoquer. « Le problème, ce n’est pas de savoir qui est le mieux placé dans cette situation. Le problème, c’est que personne n’en sortira indemne si tu continues ainsi. Ni Ionas, ni Mina… et certainement pas toi. » Tes paroles résonnent dans l'air lourd de la cuisine, tandis que tu continues de l'observer, guettant la moindre réaction sur son visage. Tu veux croire qu’il te comprend, qu’il saisit enfin l’urgence de la situation. « Je te dis tout ça parce que je tiens à toi, Dante. Mais je tiens encore plus à Eros. Et je veux juste être sûre que tu te rends compte de ce qui est en jeu. » Mais tu sais aussi que Dante, malgré sa bonne volonté, a cette capacité déconcertante à éviter les réalités les plus douloureuses, préférant se réfugier dans des moments de bonheur fugaces. Alors, tu termines sur une note qui se veut plus empathique, plus proche. Tu l’écoutes avec attention, tes bras croisés contre ta poitrine, dans une posture aussi défensive que protectrice. Chaque mot de Dante résonne en toi, mais il ne te surprend pas. Tu sais déjà tout cela, et c’est justement ce qui rend la situation si complexe. Lorsqu’il parle de Mina, de cet amour qu’il lui porte et de leur amitié profonde, tu le regardes intensément, sans ciller. Tu vois bien qu’il est sincère, qu’il aime vraiment sa femme, et pourtant, il aime aussi Ionas. Et c’est là que réside tout le problème. Ta gorge se serre légèrement lorsqu’il mentionne Mina. Tu sais qu’il ne ment pas, qu’il est véritablement attaché à elle. Mais ce que tu vois aussi, c’est cette incapacité à admettre l’inévitable : il ne peut pas les avoir tous les deux sans faire de mal. Et toi, tu es là, à essayer de protéger ton frère de ce désastre annoncé, à éviter qu'il ne soit broyé dans cet imbroglio. Tu déglutis, l’air sérieux. Ton regard ne se détache pas du sien, même lorsqu’il s’embourbe dans ses justifications. Tu comprends qu’il est perdu, qu’il ne sait pas comment gérer cette situation, mais cela ne change rien à ce que tu ressens.
Il refuse de choisir. Cela se voit dans son regard, dans chaque ligne crispée de son visage. Tu sais qu’il ne comprend pas encore pleinement l'ampleur de la situation. Alors tu décides d’être encore plus claire. « Dante… je sais que tu ne veux pas la perdre. Je le comprends. » Ta voix est douce, mais empreinte d’une gravité presque solennelle. « Je sais que tu refuses de choisir, que tu t’en crois incapable. » Tu marques une pause, scrutant son visage pour capter la moindre réaction. « Je sais que pour toi, c'est impensable, que tu les aimes tous les deux et que tu crois pouvoir les garder tous les deux. Mais c'est une illusion, Dante. Tu te trompes toi-même si tu crois que tu peux continuer ainsi. Tu te tortures à vouloir tout avoir sans te rendre compte que tu risques de tout perdre. Tu t’en rends bien compte n’est-ce pas ? Qu’à un moment, tu vas devoir faire un choix, non ? Parce que continuer comme ça… ça va finir par vous briser. Tous les trois. » Tu sens l'émotion monter en toi, mais tu la réprimes. Ton visage reste calme, mais ton cœur, lui, est en plein tumulte. Il parle d’amour pour Mina, mais tu entends aussi la douleur qu’il ressent à l’idée de la perdre. Cela te rappelle à quel point les sentiments humains sont complexes, et tu ne peux t’empêcher de t’inquiéter davantage pour Ionas. Tu sais combien il est investi, combien il est vulnérable, et combien cela peut le blesser profondément si les choses continuent ainsi. Tes pensées tourbillonnent un instant. Tu revois ton frère, Eros, avec cette tendresse que tu ne réserves qu'à lui, ton reflet presque parfait dans l’univers, et tu sens ton instinct protecteur s’enflammer. Tu connais la fragilité derrière la façade enjouée de Valmont, mais cela ne suffit pas à dissiper l’urgence que tu ressens. Tu dois le secouer. Pour Ionas. Pour lui. Et peut-être même pour Mina.
Lorsque Dante évoque le fait qu’il va en parler à Mina, tu hoches doucement la tête, mais tu sais que cela ne suffira pas. Ce n’est qu’un premier pas, un pas nécessaire, mais loin d’être suffisant. « Tu as raison de lui en parler, c’est la moindre des choses. Mais ce ne sera pas suffisant pour arranger tout ça. » Tu te penches légèrement vers lui, ton regard planté dans le sien, cherchant à percer cette carapace qu’il essaie de maintenir. « Il ne suffit pas d’être honnête pour que ça marche. » Ton ton est ferme, direct. « Tu dois être prêt à assumer les conséquences de ce que tu ressens pour Ionas aussi. Et c’est là que ça devient compliqué, non ? » Ionas compte tellement pour toi, et tu ne peux pas supporter de le voir souffrir à cause de cet amour partagé, à cause de l’indécision de Dante. Un soupir t’échappe malgré toi, alors que tu t’appuies légèrement contre le dossier de ta chaise. Tu es à la fois lasse et déterminée. « Pour tout ce que tu viens de me dire sur Mina, tu dois te douter de ma réponse non ? Si elle a tout quitté, c’est de sa responsabilité. Sa vie, ses choix, alors ce n’est pas l’une des raisons qui doivent te pousser à rester à ses côtés. » Tu inspires profondément, tes yeux s’assombrissent, une ombre de tristesse passe sur ton visage. Tu te souviens de toutes les fois où tu as vu ton frère se donner et de toutes les fois où cela l’a détruit. « Eros… » Tu t’arrêtes un instant, comme pour rassembler tes pensées. « Il mérite quelqu’un qui soit pleinement là pour lui, Dante. Quelqu’un qui ne se divise pas entre deux amours. Quelqu’un qui n’hésite pas avec lui. » Tu ne veux pas être dure, mais tu es réaliste. « Il souffre déjà tellement… je ne veux pas qu’il sombre davantage dans sa souffrance. » Tu baisses légèrement les yeux, ton cœur battant douloureusement à la pensée de la souffrance potentielle de ton frère. « Je sais que tu l’aimes. Mais ça ne suffit pas toujours. Et malheureusement… à mon sens, si il n’est pas une évidence pour toi, alors tu devrais passer ton chemin. Je me fiche d’entendre une nouvelle fois que tu ne le manipule pas ou toute autre chose, parce que c’est pas la question. C’est un fait. » Tu relèves enfin les yeux vers Dante, ton regard empreint de toute la complexité de tes émotions. « Si tu finis par le briser, tu te feras une ennemie. Je peux t’assurer et surtout te faire la promesse que je te détruirai, bien plus que cette situation ne l’aura déjà fait. Il ne restera plus une seule miette de toi. C’est clair ? » Tu veux lui faire comprendre à quel point cette situation te touche, non seulement en tant qu’amie, mais aussi en tant que sœur. Parce que pour toi, Ionas est tout.
Tu restes silencieuse un moment après le flot de paroles de Dante. Tu sais à quel point ton jumeau est sensible, combien il se protège derrière ses secrets, et combien il a dû souffrir pour en arriver à demander un tel silence à Dante. Et pourtant, tu vois aussi à quel point Dante est pris au piège, coincé entre ses sentiments pour Mina et sa promesse faite à Ionas. Tes bras toujours croisés, tu le scrutes avec un regard perçant, mais cette fois-ci, tu ne dis rien immédiatement. Tu réfléchis à tes propres dilemmes, à ce que tu ferais si tu étais à sa place. Ionas est une partie de toi-même. S'il est en danger émotionnel, tout ton instinct de protection se réveille. Et ce n’est pas dans ton habitude de forcer les autres à agir contre leur parole, encore moins quand cette parole concerne ton frère. Mais la situation est trop complexe pour qu'elle reste silencieuse plus longtemps. Tu inspires profondément, puis déplies doucement ses bras, ton visage toujours dur, mais ta voix plus mesurée, plus douce, comme pour t’assurer que Dante comprend bien l’importance de ce que tu vas dire. « Je ne te demanderai jamais de trahir Ionas. Jamais. Ce serait… inimaginable. » Tu prononces ces mots lentement, presque comme une promesse que tu te fais à toi-même. Tu soupires, passant une main dans tes cheveux pour se donner un peu de temps avant de poursuivre. « Tu ne peux pas trahir Ionas, et je sais que tu ne veux pas mentir à Mina. Mais tu es en train de t’enfoncer dans un mensonge par omission, et tu sais aussi bien que moi que ça ne va pas tenir. » Dans cette équation, Ionas restera toujours ta priorité. Et c'est là que le dilemme te frappe de plein fouet.
Tu se lèves lentement de ta chaise et marche vers la fenêtre, détournant un instant son regard de Dante pour organiser ses pensées. « Je sais que tu veux tout bien faire, que tu cherches une solution où personne ne souffre. Mais, Dante… il n’y en a pas. Pas cette fois. » Tu te retournes finalement pour lui faire face, la mâchoire serrée, tes yeux clairs et déterminés. « Ce que tu dois faire, c’est trouver une manière de protéger Ionas tout en restant aussi honnête que tu le peux avec Mina. » Tu sais que tes paroles peuvent sembler cruelles ou dénuées d’espoir, mais tu ne crois pas aux illusions. Pas dans ce genre de situation. « Dis-lui que tu as des choses dont tu ne peux pas parler, parce que c’est vrai. Tu n’as pas besoin de tout dire à Mina, mais tu ne peux pas non plus la laisser croire que tout va bien. Ce n’est pas une question de lui mentir… mais d’être assez honnête sans trahir ton serment envers Ionas. Tu devras lui expliquer que ce silence ne concerne pas votre relation, mais autre chose. Quelque chose d'extérieur, d’important. Si elle t’aime et te fait confiance, elle comprendra. » Tu te rapproches de Dante, ta voix plus douce, presque maternelle cette fois, consciente de la complexité de la situation dans laquelle il se trouve. « Tu as déjà beaucoup porté sur tes épaules. Mais tu ne peux pas tout résoudre seul. » Tu poses une main légère sur son bras, un rare geste de soutien physique venant de toi. « Prends une décision qui te permettra de rester fidèle à toi-même et à ceux que tu aimes. Je ne peux pas me mettre dans la peau de Mina, mais je peux te poser une série de questions pour que tu essayes d’y voir plus clair. Et je vais même commencer par celle là : Qu'est-ce qui est le plus important pour toi à cet instant précis : préserver ta relation avec Mina ou protéger Ionas ? » Il s’agit là d’une question quelque peu crue, mais bien essentielle. Par là, tu incites déjà Dante à faire un choix et tu espères pourvoir l’aider à clarifier ses priorités actuelles. Ainsi, le silence retombe dans la pièce, plus pesant cette fois. Tu te recules, croisant à nouveau les bras, mais plus par habitude que par froideur. Tu ne lui demandes pas de choisir, mais de trouver un équilibre fragile entre vérité et loyauté. Du moins, pour le moment.
Marié. Amoureux.
Quelque chose se passe avec l'un de ses meilleurs ami depuis le 21.07.2024.
Son mariage avec Mina ne l'empêche pas d'entretenir quelques aventures. La plupart des gens ne comprennent pas grand chose au lien qui les unit et c'est tant mieux. Leur histoire ne regarde qu'eux. De toute façon, Dante n'est pas du genre à tomber amoureux tous les quatre matins.
Puis, il y a Ionas, de qui il est tombé amoureux au lycée. L'un de ses meilleurs amis. Celui qui'il croyait hétéro jusqu'à il y a peu.
Traducteur et interprète. Il donne également des cours de langue aux primo-arrivants et enseigne la langue des signes par le biais d'une association.
Un modeste appartement dans un quartier du centre, qu'il partage avec sa femme et tout un tas de plantes et de fleurs.
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diamond member
Sujet: Re: "On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux" ∞ Melmont Dim 13 Oct - 9:35#
« Mais parfois, même quand on ne le veut pas, on peut blesser les autres. » Mais ça, c’est le risque à prendre quand on décide de vivre, non ? Je ne cherche pas à me dédouaner de mes responsabilités, simplement le risque est inhérent au plaisir. Irini me connaît. Je m’accroche à cette certitude. La confiance me réconforte. J’ai une sainte horreur de blesser les autres, au point que parfois, je préfère mentir pour me sortir des ennuis. Je souhaite à tout le monde d’être heureux dans sa vie, à sa manière. Je grimace en écoutant Merteuil mettre en lumière mes craintes. « Mais tu ne peux pas juste savourer les moments avec lui comme si tout était simple. Parce que ce n’est pas simple. » Pourquoi ? Cette phrase résonne à la manière d'un jugement rendu, inébranlable. Elle soulève en moi une vent de révolte. Je la déteste si profondément. J’en détourne les yeux, piqué au vif par cette interdiction injuste. Notre histoire nous a échappés pendant si longtemps ! Comment pourrait-on découvrir ce qu’on veut vraiment, l’un et l’autre, si on ne se donne pas la peine d’essayer ? Ses remarques me frustrent, cependant… Je vois bien qu’elle s’inquiète. Je ne peux pas lui reprocher. Elle connaît mon inconstance aussi bien que ma capacité à me lasser des personnes. Je me prends de passion toutes les six semaines pour une nouvelle conquête, que je prends le temps de séduire, de découvrir, d’aimer avant de la laisser repartir. Je ne suis le port d’attache d’aucuns de ces corps. Est-ce que ces bonheurs fugaces manquent de profondeur ? Très certainement. Pour autant, ils ne sont pas dénués d'intérêt ou d’importance. Je crois qu’ils peuvent faire du bien à tout le monde. Si chacun acceptait autrui sans lui imposer ses exigences démesurés, je crois que l'univers s'en porterait bien mieux.
Bref, tout ça pour dire que je comprends ses réserves. Je ne me ferais pas confiance non plus, au final. J’évoque le fait d’avoir la meilleure place, non sans amertume. Je pousse un long soupir alors qu’elle me répète, une fois encore, que les choses ne pourront pas continuer ainsi. Je le sais ! Mais qu’y puis-je ? « Je te dis tout ça parce que je tiens à toi, Dante. Mais je tiens encore plus à Eros. Et je veux juste être sûre que tu te rends compte de ce qui est en jeu. » Est-ce le cas ? Dans quel univers peut-elle envisager que je pourrais blesser consciemment son frère ? J’arrive à peine à réaliser que mes sentiments d’adolescents n’étaient pas réellement à sens unique. Avoir passé des années à me convaincre qu’il ne m’aimerait jamais de cette façon ne m’a pas laissé sans stigmate. J’ai tout caché derrière un sourire, j’ai enfoui tout ça derrière une pirouette en criant aux alentours “regardez moi faire le pitre !” J’ai fait tout ce qu’il fallait pour que jamais personne, ni même moi, n’aille s’intéresser au sujet. Même moi, j’ignore la profondeur de ce que je ressens pour Ionas. J’ai même trop peu d’aller vérifier !
Alors qu'elle continue à viser juste, à taper pile dans le centre de mes craintes, je serre les dents. Sauf que ça finit par être plus fort que moi et je soupire lourdement. - Non, je ne crois rien Irini ! Je ne sais pas. Je ne sais rien du tout ! Pourquoi devrais-je faire un choix ? Pour respecter une morale normée depuis des siècles ? Une éthique à laquelle je n’adhère même pas ? J’aime Mina ! J’essaie de le lui faire entendre, certes maladroitement, mais tout de même ! Ce fait ne peut être ignoré. « Il ne suffit pas d’être honnête pour que ça marche. » Dios mio ! Ce que cette réalité peut me paraître insoutenable. J’ai envie de hurler “Pourquoi ?” Tant cela me semble injuste. Au lieu de ça, je finis juste par secouer la tête en soufflant que - Ce n’est pas aussi simple. Des secrets me brûlent la rétine. Des histoires sordides, bien enfouies, que je n’ai pas le droit de confier ou de raconter. Ses menaces, sur fond de prévisions funestes, déclenchent chez moi des orages. J’ai envie de hurler ! « Si tu finis par le briser, tu te feras une ennemie. Je peux t’assurer et surtout te faire la promesse que je te détruirai, bien plus que cette situation ne l’aura déjà fait. Il ne restera plus une seule miette de toi. C’est clair ? » Le silence pour toute réponse. Mieux vaut ça que céder à mon impulsion première. Celle-ci consisterait en une colère noire avec option claquage de porte. Comment ose-t-elle sous entendre que je pourrais le briser ? Quant à sa menace... Il faut croire que notre amitié n'est que peu de chose...
Pas de solution pour que personne ne souffre ? C’est une nouvelle injustice ! La misère du monde s’abat sur mes épaules. Je sais déjà que je ne me pardonnerais pas de blesser Ionas. Pourtant, c’est déjà trop tard. Nous avons déjà franchi la ligne rouge. J’écoute la jeune femme, conscient de la sagesse de ses paroles. Ma main se pose sur la sienne, comme pour la remercier de m’apporter son soutien. Je tente même une ébauche de sourire qui ne trompera personne. J’ai conscience de devoir parler à ma femme. J’essaie depuis plusieurs semaines. Peut-être que j’avais besoin d’être secoué. Mis au pied du mur, et ce, même si je me débats. J’évacue mes émotions dans un long soupir de lassitude.
- Irini, le monde n’est pas blanc ou noir. T’as l’air de penser qu’il y a forcément l’un qui prend le pas sur l’autre, mais c’est pas comme ça que je vois ou ressens les choses… D’ailleurs, c’est peut-être ça le fond du problème : moi. Je n’ai jamais su me rendre à l’avis général en matière d’affection. - Je ne vais pas trahir Ionas. Et, je ne vais pas non plus continuer à mentir à Mina. Faut juste… Que je trouve comment faire. Les battements de mon cœur me semblent si lourds subitement. Pourquoi ne pourrais-je pas les aimer tous les deux ? L’idée même de devoir choisir me fait horreur. Pour autant, serais-je capable de revenir en arrière avec Ionas ? D’oublier la saveur de ses baisers afin de protéger notre amitié ? Je n’en suis plus si certain. Euphémisme. Je n'en ai aucune fichue envie. Je préfère en être incapable et garde en moi la chaleur de son corps contre le mien.
Tout est si récent, si rapide. Inconsciemment, une forme de méfiance se soulève en moi. Si elle s'oppose à ma relation avec son frère, si elle met en péril cette étincelle de bonheur et de liberté... - Je suis désolé. J’aurais pas dû t’embêter avec toutes mes histoires. Je relève les yeux vers elle. - Mais, j’suis partant pour ta série de questions. Je vais chercher du courage dans une gorgée de vin, convaincu qu’un peu d’alcool ne sera pas de trop pour affronter la complexité de mes propres émotions. - Tu devrais manger un morceau avant que je fasse disparaître tout ce que j’ai ramené. Ma fausse menace se perd dans un faux sourire joueur. - Bah quoi, si j’ai la bouche pleine, tu ne peux pas me forcer à répondre. Ce serait impoli.
Je prends le temps de me recentrer sur moi-même. Je cherche en moi, cet élan d’honnêteté qui m’a toujours guidé.
- Pour moi, l’amour n’a pas à être exclusif. Je ne fais pas de classement ou de comparaison quand j’ai des sentiments pour quelqu’un. Je crois que je trouve trop injuste de devoir sacrifier Mina pour avoir le droit d’être avec Ionas… Là, je suis à peu près sûr de déclencher la colère de Merteuil, alors je m’empresse de poursuivre. - Mais, ne vas pas croire qu’il compte “moins” pour autant… Je sais que tu veux le protéger, mais est-ce que le protéger de tout ne risque pas de l’empêcher de faire ses propres expériences et de vivre quelque chose dont il a peut-être envie…. ? Est-ce que c’est la bonne manière ? Le mettre sous cloche ne lui rendrait pas service. - T’es pas la seule à t’être promis d’être toujours là pour lui… Nouveau silence alors que, cette fois, je me décide finalement à regarder la vérité en face, en dépit de mes appréhensions et de mon déni. - Si tu me dis que je devrais forcément quitter Mina pour être avec Ionas…. Je ne la laisserais pas tomber, Merteuil. J’ai fait une promesse à ma femme. Il y a des choses que tu ne sais pas… Des choses que je n’ai aucune intention de lui confier aujourd’hui, mais qu’il est nécessaire de prendre en compte pour saisir la complexité de la situation.
Trente et un étés ❧ Chiffre qui n'a que peu de valeur à tes yeux et qui témoigne du temps passé aux côtés de ton jumeau
Célibataire ❧ Ton exigence n'engendre que ton éternelle insatisfaction. Malgré cela, cet homme attire irrésistiblement ta curiosité. Il éveille en toi un sentiment jusqu'alors inédit, une fascination nouvelle qui t'attire vers lui. Cependant, malgré cette attirance, quelque chose te retient. Peut-être la peur de l'inconnu, la crainte de te laisser emporter, ou bien simplement une réticence face à une toute autre raison.
Substitute du procureur ❧ Fédéral, ton poste prend plus facilement l'appellation d'assistante, bien que ton travail reste le même. Tu formes un excellent duo aux côtés du procureur, bien que cette année, tu aspires à obtenir cette promotion, fraichement nominée pour prendre la relève.
Ouest ❧ Tu vis dans une magnifique maison avec une vue délicieuse sur les hauteurs depuis juillet avec ton fils et ton jumeau, Ionas.
"On n’apprend pas à connaître le coeur d'une fratrie quand on n’a pas fait appel à eux dans la misère"
Fréquente ✹ En d'autres termes, tous les jours
diamond member
Sujet: Re: "On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux" ∞ Melmont Lun 14 Oct - 19:52#
On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux ❧ fin août 2024
Quand il prononce ces mots, tu sens un léger picotement de contrariété monter en toi, mais tu prends une profonde inspiration, comme pour retenir la réplique qui menace de franchir tes lèvres. Blanc ou noir ? Il te voit vraiment comme ça ? Tu serres les dents, croisant les bras pour te donner une contenance. Il te connaît bien mal en fin de compte s’il croit que ta vision des choses est aussi simpliste. D’autant plus avec ton travail. Tu laisses un rire nerveux t’échappe tout de même avant de te redresser pour mettre cette partie au clair. « Je suis loin de penser que le monde soit juste blanc ou noir, Dante. » Tu répliques d’une voix plus calme que tu ne te sens réellement. Ton regard, lui, est moins compatissent, mais tu ne comptes pas élever le ton. « Mais il y a des moments où tu dois trancher. Des moments où les nuances de gris n’apportent que de la confusion, et tu te retrouves à piétiner sur place, en croyant avancer. Ça ne veut pas dire que je ne comprends pas la complexité des sentiments. Je sais ce que c’est, d’être tiraillée entre deux réalités, de vouloir protéger quelqu’un à tout prix, même quand ça détruit. » Tu fais une pause, désireuse de peser tes mots. Tu l’as vécu pendant de longues années lorsque tu te trouvais à Boston, et encore maintenant à Monterey, particulièrement avec ce tiraillement permanent entre ton rôle de sœur, celui d’amie, et cette volonté de justice que tu portes en toi. Mais dans ce genre de situation, tu sais qu’il faut parfois choisir. « Je sais que tu n’as pas envie de choisir entre eux. Personne n’a envie de ça. » Tu sens la tension dans ton propre corps se relâcher, tes bras se décroisant alors que tu t’approches de lui, plus douce maintenant, mais toujours aussi directe. « C’est assez évident que le monde n’est pas noir ou blanc, mais à un moment donné, tu dois arrêter d’essayer de tout contrôler et de tout garder pour toi. Sinon, ce sont les autres qui souffrent de tes silences. Tu dis que tu ne veux trahir ni Ionas, ni Mina. Mais, en refusant de faire face à la situation, tu es en train de te perdre toi-même. C’est pour ça que je te pousse à agir. Parce que rester bloqué dans cette zone grise… ce n’est pas vivre. » Ainsi, tu te mets à le fixer, tes mots prenant une autre direction, cette fois pour lui montrer un chemin à suivre.
Tu le fixes, silencieuse, observant chaque nuance dans ses mots, chaque émotion cachée derrière ses gestes. Dante, assis à côté de toi, laisse transparaître une lutte interne que tu reconnais bien. Le chaos émotionnel qui l’habite résonne avec tes propres souvenirs, ceux que tu as enfermés bien au fond. Surtout, quand il parle de ne pas vouloir choisir, de l’impossibilité d’effacer ce qu’il ressent pour Ionas, une part de toi se serre. Tu fermes un instant les yeux, inspires profondément. Ton pragmatisme froid te maintient en place, mais sous cette surface d'acier, il y a aussi une profonde empathie. Et cet instinct protecteur que tu as développé avec ton frère ne te quitte jamais, même s’il n'est pas là pour entendre cette conversation. Il n’y a rien de surprenant à savoir qu’aucun de tes liens, qu’ils soient familials ou en amitié, n’est à la hauteur face à ce que tu partages avec ton frère jumeau. C’est peut-être à tort, mais ainsi les choses sont faites et personne ne passera jamais avant lui. « T’aimerais pouvoir les aimer tous les deux, c’est sûr. Mais est-ce que tu crois vraiment qu’eux peuvent accepter cette situation ? Qu’elle pourrait être en paix avec toi en sachant que tu as cette connexion avec mon frère ? Et Ionas… il mérite une place qui le met réellement en avant. Tu ne pourras pas continuer à avancer avec Mina et avoir Ionas dans ton ombre. Il y a déjà bien trop d’ombre autour de lui, alors vraiment, ne lui impose pas ça. Parce que… parce que, merde Dante... tu pourrais lui faire la pire des crasses qu’il resterait quand même à tes côtés. Je suis certaine qu’il serait prêt à accepter n’importe quelle place dans ta vie tant qu’il en fait partie, quitte à ce que ça lui fasse du mal. Il se sacrifierait pour toi, parce que c’est ce qu’il fait toujours, c’est ce qu’il faitpar ammour. Avec tous ses proches et avec moi la première. Il passe trop de temps dans l’ombre de tout le monde, et ça me brise le coeur que tout le monde ne puisse pas voir à quel point il brille. Eros rayonne. Il est de loin une meilleure personne que quiconque. Et là, qu’il pense enfin à lui… » Tu fais une pause, cherchant à formuler au mieux ce que tu ressens. La question n’est pas seulement de savoir s’il doit choisir, mais de savoir comment il peut avancer sans tout détruire autour de lui. « Dante, tu ne peux pas garder les deux. Pas comme ça, pas dans ce contexte. Et je dis pas ça parce que je te pousse à choisir entre eux, mais parce que c’est injuste, pour Mina et pour Ionas. Surtout pour toi. » Ta voix est ferme maintenant, pas dans une volonté de le blesser, mais pour lui ouvrir les yeux.
Tu sais que ça peut paraître brutal, mais tu es comme ça. Tu as vu trop de situations devenir ingérables parce que les vérités étaient évitées. « Qu’est-ce que tu penses qu’il ressentirait s’il savait que tu gardes tout ça pour toi, que tu t’enfermes dans ce rôle où tu es toujours à moitié présent avec lui, et à moitié ailleurs avec elle ? » Ton regard se fait plus intense, la tension entre ton attachement pour ton frère et ta volonté d’aider Dante clairement visible dans tes yeux. « Il n’a pas besoin d’être protégé de ça. Il a juste besoin de savoir où tu te situes, toi. C’est pareil pour Mina. Si t’as peur de leur dire tout ça, peut-être que c’est parce que tu sais déjà, au fond de toi, que t’es en train de te perdre dans cette situation. » Tu prends un instant pour le laisser digérer. Puis tu relâches doucement sa main, te levant pour marcher quelques pas. Ton pragmatisme te dicte qu'il doit arrêter de se voiler la face, mais une part de toi veut aussi qu'il comprenne que tu es là pour lui, malgré cette dure vérité. « Je dis juste que tu ne peux pas rester bloqué entre eux, pas plus que tu ne peux effacer ce que tu ressens pour Ionas. C’est à toi de décider comment tu veux avancer. Malheureusement, ça va bien au-delà d’une simple discussion avec l’un ou avec l’autre ou de choix. » Tu te retournes, croises son regard à nouveau, attendant de voir s’il est prêt à affronter ce qui vient, ou s’il va continuer à fuir. Dante semble sur la défensive, et tu le ressens immédiatement. Quand il mentionne cette idée d’un amour non exclusif, une onde de résistance monte en toi. Tes mâchoires se crispent, mais tu restes silencieuse, l’écoutant jusqu’au bout. Chaque mot qu’il prononce fait remuer quelque chose en toi, pas seulement parce qu’il s’agit de Ionas, mais parce que tu as cette intuition que Dante se trompe sur ce qu’il croit être capable de gérer. Il te provoque presque, en te parlant de liberté et d’expériences. Il te sous-estime s’il pense que tu vas simplement écarter le débat sur un prétendu besoin de "protéger" ton frère. Ionas n’est pas un enfant, mais un homme capable de faire ses choix. Pourtant, cette idée qu’il pourrait se brûler les ailes avec Dante, avec cette relation ambiguë, fait naître une inquiétude plus profonde.
Ton regard le fixe avec intensité lorsqu’il mentionne qu’il a fait une promesse à Mina. Tu hausses un sourcil. Des choses que tu ne sais pas ? Tu n’es pas en train de chercher à tout savoir, mais il vient de soulever une complexité supplémentaire à laquelle tu n’avais pas pensé. Et ça, tu n’aimes pas. Tu es une stratège, une femme qui prévoit chaque détail, chaque conséquence, mais ici, il te manque une pièce du puzzle. « Dante. » Tu commences d'une voix plus posée, bien que toujours inflexible. « Je ne cherche pas à enfermer Ionas sous cloche, et tu te trompes lourdement. Je sais qu’il a besoin de vivre ses propres expériences, et je ne prétends pas le contrôler. Je n’ai jamais fait ça avec lui, au contraire même. Mais ce que je vois là, c’est que tu es en train de courir après deux choses, deux personnes, sans vraiment réfléchir aux conséquences. Tu crois pouvoir tout avoir, et c’est un raisonnement particulièrement égoïste. Pense ce que tu veux de me façon d’agir avec mon frère. Je ne suis peut-être pas la seule à lui avoir promis d’être toujours là, je n’ai d’ailleurs jamais eu besoin de lui promettre, mais la réalité, c’est que je suis bien celle qui a toujours été là, tout le temps et ça ne changera jamais. » Tu te penches légèrement vers lui, appuyant sur chaque mot. « Tu parles d’honnêteté, de promesses, mais est-ce que tu t’es demandé ce que tu leur promettais vraiment ? Mina mérite la vérité, tout comme Ionas. Mais à quel prix ? Tu ne pourras pas continuer longtemps à te cacher derrière des demi-vérités. » Tu te redresses, croisant les bras, plus ferme encore, mais sans colère. Simplement avec cette lucidité froide qui te caractérise. « Et ne crois pas que je te demande de choisir entre eux. Ce n’est pas à moi de t’imposer quoi que ce soit. Mais tu dois être réaliste. Tu ne peux pas les aimer de la même manière. Ces deux relations sont fondamentalement différentes. Tu es avec Mina depuis longtemps. Ionas… c’est autre chose. C’est à la fois plus ancien et totalement nouveau, c’est intense. Mais ne te leurre pas, ça ne signifie pas que c’est viable à long terme. Et si tu penses que tu peux jongler avec tout ça sans conséquences, tu te trompes lourdement. Comptes-tu au moins prendre leur avis en compte ? Est-ce réellement ce qu’ils aimeraient et désirent ? » Puis, une pause, alors que tu laisses ces mots faire leur chemin dans son esprit. « Je te l’ai dit, je ne suis pas là pour te dire quoi faire. Mais si tu veux vraiment que ça fonctionne, autant avec l’un qu’avec l’autre, il va falloir que tu sois prêt à renoncer à certaines choses. C’est inévitable. Sinon, c’est toi qui vas finir par tout perdre, et tu entraîneras Ionas avec toi. Est-ce que c’est ça que tu veux pour lui ? Est-ce que c’est ça que tu veux pour toi ? Maintenant, à aucun moment je ne t’ai dit que tu devais renoncer à Mina, il y a tellement de façon de garder quelqu’un dans sa vie. » Ton regard reste fixé sur lui, attendant une réaction, une prise de conscience peut-être, ou au moins un instant où il admettra la gravité de la situation.
Tu en viens à te taire, tu entres dans un silence, sentant que la communication n’est pas au meilleur de sa forme entre lui et toi. Machinalement, tu attrapes ton verre et en vient à le finir d’une traite. Tu n’as aucune idée de où va réellement vous mener cette discussion, ni si elle sera vraiment utile pour Dante, mais qu’à cela ne tienne. Alors tout en remplissant ton verre, tu te mets à lui poser ces fameuses questions. « J’ai ai des tonnes de questions, alors ouvre bien tes oreilles. Lequel des deux te fait ressentir le plus de bonheur au quotidien ? Qui semble le plus aligné avec tes projets et tes valeurs de vie ? Laquelle te soutient le mieux dans tes moments difficiles ou t'aide à devenir une meilleure version de toi-même ? Avec qui te sens-tu le plus en sécurité émotionnellement, sans peur du jugement ou de la trahison ? Avec lequel d’entre eux ressens-tu une connexion plus profonde, au-delà de l'attirance physique ? Lequel te pousse à sortir de ta zone de confort de manière positive et à évoluer ? » Tu reconnais que ça fait beaucoup de questions en même temps, mais tu ne les as malheureusement pas encore toutes posées. Alors, tu ne t’arrêtes pas là. Lentement, tu tournes le regard vers lui, et tu reprends. « Qu'est-ce qui te fait le plus peur dans cette situation Valmont ? Qu’est-ce qui te ferait te sentir le plus fidèle à toi-même dans tout ça ? Est-ce que tu es prêt à accepter les conséquences de cette vérité, quelle qu'elle soit ? Mais surtout, qu'est-ce qui est le plus important pour toi à cet instant précis : préserver ta relation avec Mina ou celle avec Ionas en lui permettant d’évoluer ? Et je pense que tu devrais aussi te demander, si l’une de ces personnes sortait soudainement de ta vie, laquelle te manquerait le plus et pourquoi. » Ainsi, tu es venue à bout de ta longue liste de questions. Tu laisses pas au silence, estimant lui avoir donné assez de matière à réfléchir plus profondément à la situation.
Marié. Amoureux.
Quelque chose se passe avec l'un de ses meilleurs ami depuis le 21.07.2024.
Son mariage avec Mina ne l'empêche pas d'entretenir quelques aventures. La plupart des gens ne comprennent pas grand chose au lien qui les unit et c'est tant mieux. Leur histoire ne regarde qu'eux. De toute façon, Dante n'est pas du genre à tomber amoureux tous les quatre matins.
Puis, il y a Ionas, de qui il est tombé amoureux au lycée. L'un de ses meilleurs amis. Celui qui'il croyait hétéro jusqu'à il y a peu.
Traducteur et interprète. Il donne également des cours de langue aux primo-arrivants et enseigne la langue des signes par le biais d'une association.
Un modeste appartement dans un quartier du centre, qu'il partage avec sa femme et tout un tas de plantes et de fleurs.
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diamond member
Sujet: Re: "On médit plus d'un ami que d'un ennemi : on le connaît mieux" ∞ Melmont Ven 22 Nov - 13:23#
Je fronce les sourcils à la mention des mots “contrôler”, “garder pour soi” et “silences”. Cette description de la situation me semble beaucoup trop éloignée de la réalité. Moi, je parle ! Je ne fais que ça ! Enfin, si on excepte ce secret. En revanche, l’un de ses arguments fait rudement mouche. Non, pardon, il anéantit ce qu’il me reste de dignité et d’amour-propre. Est-ce que je suis en train d’empêcher Ionas d’avancer, de se réaliser pleinement et d’être heureux ? C’est vrai qu’il mérite plus que des rendez-vous cachés, du temps volé au nez et à la barbe de tous, mais… En même temps… Après toutes ces années à évoluer dans les plus strictes limites de l’amitié, je m’attends un peu à être renvoyé en pleine friendzone, à n’importe quel moment ! En attendant, quel mal y a-t-il à s’aimer ?
Aucun.
« Qu’est-ce que tu penses qu’il ressentirait s’il savait que tu gardes tout ça pour toi, que tu t’enfermes dans ce rôle où tu es toujours à moitié présent avec lui, et à moitié ailleurs avec elle ? » - Tu parles comme si je lui cachais que je suis marié, Irini ! Il le sait. Il connaît Mina ! Ma réponse stagne au premier degré, certes. Quoi que même au deuxième et au troisième, Ionas est au courant. Puis, quand je suis avec lui… Je jette un regard désespéré à la jeune femme. Irini est si certaine d’elle-même, si persuadée d’avoir raison que je me refuse soudain à lui dire ce que j’ai sur le cœur. Je préfère garder pour moi le fait qu’avec son frère, je suis loin de ne me donner qu’à moitié ! J’ai bien trop peur qu’elle écarte cette donnée avec dédain, la jugeant trop fluctuante et humaine, insuffisamment tangible pour être prise en compte. Je ne supporterais pas qu’elle remette encore en question ce que j’éprouve pour lui. Autant éviter.
« … Malheureusement, ça va bien au-delà d’une simple discussion avec l’un ou avec l’autre ou de choix. » J’acquiesce alors même que je suis convaincu du contraire. Je fais ce que je fais toujours quand une situation me déborde : je dis oui, en pensant non. À quoi bon me battre contre elle ? Je ne la ferais pas bouger d’un pouce, ce soir. Alors pourquoi est-ce qu’il faut que je me mette à lui expliquer le caractère non-exclusif de ma vision de l’amour ? J’en sais rien. Visiblement, je suis foutrement con. Stupido ! Les qualificatifs s’enchaînent, avec en tête le grand démon de l’égoïsme. Le bonheur est aussi égoïste que l’amour. Je n’y vois aucun problème tant que personne ne souffre. Je me rembrunis plus encore quand elle me parle de demi vérité, insinuant que je pourrais ne pas prendre leur avis en compte. L’horreur de cette perspective se lit sur mon visage. La colère palpite en moi, au rythme des battements rapides et vifs de mon cœur ! Un profiteur. C’est comme ça qu’Irini, pour qui j’ai le plus grand des respect doublé d’une affection sans borne, me voit. À ses yeux, je suis un danger pour son frère.
“Renoncer” : verbe transitif indirect, se dessaisir d’un droit, abandonner, cesser d’envisager, ne plus user de quelque chose. To give up. Abbandonare. Yataslim. Renunciar. Akirameru. Peu importe la langue choisie, je trouve ce mot atroce. J’ai écouté le discours d’Irini. Je l’ai laissé me faire une démonstration haute et en couleur de son point de vue, sans plus jamais ouvrir la bouche. Progressivement, mon regard hagard s’est sensiblement modifié. Je me suis retranché en moi-même. J’affiche un air blessé et distant. Visiblement, nous ne pouvons pas nous comprendre. J’avais besoin d’une amie, d’un soutien et d’une oreille attentive. J’avais besoin de déposer quelque part, ces secrets trop lourds à porter.
Certaines de ses vérités m'apparaissent comme immuables, d’autres empruntent juste l’allure du vrai pour camoufler le fait qu’elles sont, en réalité, des opinions. Merteuil se trompe forcément ! Il FAUT qu’elle fasse erreur. Renoncer à Mina ? Alors qu’elle a tué un homme pour me protéger ? Qu’elle a tout quitté pour moi et qu’on s’est juré de faire front ensemble ? Renoncer à Ionas ? C’est impossible ! Ce serait comme arrêter de respirer. Je ne peux pas revenir en arrière et dé-savoir tout ce qu’il m’a confié ! Impossible d’oublier non plus la douceur de son regard quand nous sommes tous les deux, à l’abri du monde entier, avec les étoiles pour seuls témoins.
Chaque question me fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Je n’ai aucune réponse à fournir. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Ionas - Mina. Mina - Ionas. Ionas et Mina. Mina ET Ionas. Ma tête est sur le point d’exploser. Une envie de hurler me torture le ventre. Je me lève, légèrement fébrile. J’engloutis le reste de mon verre en fuyant le regard intransigeant d’Irini. - Pardon, Merteuil. Je… Je repousse ma chaise sous l’îlot central. J’aurais pas dû te parler de ça. C’était une mauvaise idée. C'est ce que je devrais lui dire pour me montrer transparent. J’ai beau être vexé comme un pou et terriblement triste, je ne suis pas tellement du genre à me rentrer dans des colères terribles. Les conflits ? Je les fuis, je les dégonfle comme on perce un ballon de baudruche avec une aiguille. Je ne prends JAMAIS RIEN au sérieux. Mais ça, ça l’est. Il l’est. Terriblement. - J’ai oublié un truc. Il faut que j’y aille. Pardon. Je passe derrière elle afin de planter un baiser sur sa joue, cherchant à apaiser une potentielle déception (ou exaspération ?).
Je fais demi-tour, je quitte la cuisine. Je m’enfonce dans l'entrée, direction la porte. J’essaie de ne pas prêter trop d’attention à ce qu’elle pourrait dire. En fait, je crois que dans ces moments-là, je me détache de mes propres ressentis parce que c’est trop compliqué à gérer. Sur le seuil, je finis par me retourner et la confronter. - Tu crois que… ? Que me fréquenter est une mauvaise idée ? Que Ionas est en train de s’embourber dans une histoire dont il ne sortira pas indemne ? Qu’il va souffrir à cause de moi ? L’idée même me révolte au point que je suis incapable de prononcer ces mots. Je suis incapable de prendre en considération cette possibilité. Je l’aime.
Mais, Irini n’est rien de moins que l’a moitié de son âme, le reflet d’une partie de lui. Si elle pense ainsi… Le doute s’infiltre en moi. C’est un courant d’air froid, venu étouffer les braises de ma confiance. - On se voit plus tard. Embrasse le minitoi de ma part, fais-je d’un ton manquant définitivement d’entrain. Je lui tourne le dos. Je m’enfonce dans l’allée et disparais dans l’obscurité sans demander mon reste. Ses questions persistent à tourbillonner sous mon crâne. Cette torture cessera à la seconde où un message de Ionas apparaîtra sur mon téléphone…