Personne ne peut échapper à son passé.

Cette phrase résonne en moi, avec plus d’impact que jamais. Je fais en sorte de l’ignorer tout au long de la mission. Je ne me donne aucun droit à l’oreille. Chacun d’entre nous reste garant du bon fonctionnement de notre escouade. Nous sommes les engrenages d’un mécanisme précis et efficace. Chacun connaît son rôle. La moindre erreur nous affecterait tous. Je deviens une arme, au service d’une cause commune. Me retrouver directement sur le terrain ne me rend pas plus vulnérable. Je sais que, perché dans son nid, notre sniper veille. Je n’ai pas peur. Je suis concentré.

Silencieux, sur le chemin du retour. Laconique durant le débriefing. Je me montre encore plus taciturne qu’à mon habitude. Le passé finit toujours par nous rattraper. Je prends le temps de ranger minutieusement mes effets, autant parce que je suis maniaque que pour éviter d’avoir à discuter avec qui que ce soit.

Quand enfin, je décolle, je suis presque sûr que tout le monde est parti. À part Dareios, apparemment mais, je le soupçonne d’être en train de s’occuper de ses propres affaires, quelque part au ranch. En conséquence, je ne m’attends pas à son attaque.

Pris par surprise - ou pris en traître ? - par l’un des nôtres, je garde le contrôle pour m’éviter de répliquer. En me mordant la langue jusqu’au sang, les yeux rivés sur Dareios, je m’engage tout entier à faire refluer mes premiers instincts. C’est-à-dire riposter, plus fort, plus vite et plus violemment. - Lâche-moi. La tranquillité de ma voix contraste avec la scène. Je la dois à des années de discipline. En faisant abstraction de mes propres émotions, j’arrive à rationaliser, et donc à comprendre qu’Anubis ne cherche que des réponses. - De là où je suis, je dirais qu’un de tes supérieurs avait très envie de pouvoir le coincer. Ou de se venger de toi.Je ne vois que ces potentielles pour expliquer sa mise à pied.  Cela n’a rien de surprenant. - Le gars en question s’appelle Efrem Burgess, ou Chuppa Nuts pour ses clients et ses ennemis. C'est un des bras droit d'un chef de gang à Détroit. Mais ça, il le sait déjà. S’il a pris le temps de jeter un coup d’œil au dossier qui l’accable, il saura qu’il s’est fait coincé pour trafic de stupéfiants. Surveillé depuis longtemps, il a quitté le deal du coin de rue depuis longtemps pour monter au niveau supérieur et gérer les importations d’héroïne lui-même. Réputé pour être sans pitié, il est également soupçonné d’être coupable du meurtre d’une de ses passeuses. Une gamine de même pas 18 ans.

Un sale type, en somme.

Personne ne peut échapper à son passé. Moi, moins que les autres aujourd’hui. - J’ai besoin de lui, Dar'. Ça, je le lui ai déjà dit, le jour même où je lui ai demandé de me faire une fleur et de laisser partir ce type. - T’es sûr que c’est sur moi que t’as envie de passer ta colère ? Parce que si c’est le cas, je te laisse 30 secondes avant de riposter. J'avertis en faisant craquer ma nuque, les poings déjà serrés. Moi aussi, j'ai de la rage à revendre. - Après, je te fais bouffer la poussière. Ça a l'air de lui manquer d'avaler un ou deux caillou.

@Dareios Geller

Je sais que j’ai visé juste à l’éclat colérique de ses yeux. Garder le silence ne me rend pas moins concerné. Je refuse simplement de lui montrer toutes mes cartes, de raconter ce qui pourrait le mener à une certaine période de ma vie. Bien sûr que Chuppa constitue MON problème. En réalité, il l’était déjà avant que Dareios ne se retrouve mêlé à tout ça. Chacun des crimes de ce type me salit un peu plus les mains. Sa culpabilité alourdit la pile de mes responsabilités. Je l’accepte sans remords parce que c’est à la fois utile et nécessaire à mon projet de justice.

Quand il me lâche enfin, je me permets de lui adresser un - Merci beaucoup trop tranquille en comparaison de la scène qui se joue. J’évacue toute rigidité potentielle en faisant rouler mes épaules. - Vous pourrez toujours leur rendre justice… Après. D'autres attendent encore leur tour, et depuis plus longtemps. Pourquoi les premières auraient-elles la prévalence sur les secondes ? Ma réponse n’en a que l’apparence puisque je ne lui livre toujours rien de moi ou de mes raisons. D'ailleurs, plutôt que d’expliquer en quoi j’ai besoin de ce type, je joue consciemment la carte de la provocation.

Dar ne se fait pas prier pour répliquer. L’ébauche d’un sourire mauvais se faufile sur mes lèvres. J’avance également. On ne pourrait plus glisser plus gros qu’une feuille de papier entre nos deux corps. - J’aimerais bien voir ça. Il a l’air d’avoir oublié qui les entraîne aussi régulièrement que possible, au corps-à-corps. Même si, de par son métier, il dispose de bases solides en la matière, je n’ai pas le moindre doute sur ma capacité à l’étaler à la fin. Même s’il y a de grandes chances qu’il arrive à m’en coller une ou deux bien avant que je ne parvienne à mes fins. Quelque part, cela aura le mérite de me permettre de me défouler.

Chercher des noises à mes comparses n’est pas dans mes habitudes. Je ne joue jamais la carte de la provocation, en temps normal. D’ordinaire, j’ai plutôt tendance à prendre du recul, à canaliser et à calmer le jeu au besoin. Pas aujourd’hui. L’enjeu est trop important. Tout ça me tient beaucoup trop à cœur. Mes émotions me débordent au point de ne plus supporter l’attitude de merdeux du gars face à moi. Sans préavis, je lui assène un coup de boule en plein dans le nez et profite de la surprise pour remonter ma garde. - Qui vient faire le malin, Dareios ? QUI ? Je gronde, furieux de devoir affronter le passé autrement que SEUL. - Lâche l’affaire, tu veux ? Avant que ça finisse mal. Quoi que je ne sois pas vraiment contre l'option combat.

@Dareios Geller

Le contrôle, Landon. Garde le putain de contrôle ! Je m’impose une discipline brutale et violente, m’oblige et me force à réagir avec ma tête en oubliant mon instinct et mes tripes. Je sais qu’il n’y comprend rien. Comment pourrait-il ? Lui affirmer haut et fort que je partage son point de vue, que je suis d’accord sur le fait que Chuppa mérite la taule (ou bien pire), n’y changera rien. J’ai besoin d’avoir le champ libre. Je me force à le faire dévier de sa trajectoire, convaincu qu’en le provoquant, il changera lentement d’objectif.

Mon yaourt ? Est-ce qu’il se fout de ma gueule ? Cette remarque achève de mettre le feu aux poudres et je lui envoie un coup de boule. Avoir levé ma garde me permet seulement d’amortir le choc de son coup de poing. Étrangement, m’en prendre une me réanime. La douleur me réveille en moi, cette rage de vaincre jamais totalement éteinte. Alors quand Dar’ se permet de me menacer, quelque chose s’effondre en moi. Je me suis promis de ne plus jamais subir de contraintes imposés par autrui.

Il est passé où, ce foutu contrôle de moi-même ? Enterré avec mon frère, dont le corps n’a jamais pu obtenir de sépulture. - Vas te faire foutre, Dar’ ! Je ne parle jamais comme ça. Jamais. Mais, là, j’ai besoin que ça sorte et c’est plus fort que moi. Toute cette histoire sordide, touche chez moi, des points un peu trop sensibles. Parler de Chuppa me ramène des années et des années en arrière, quand j’étais qu’un gosse occupé à distribuer des coups dans une cage. Quand mes mauvais choix m’ont imposé une route dont je ne voulais pas mais qu’il a bien fallu emprunter pour assurer la survie de ma propre famille. Des années que je rêve de cette justice, alors, de quel droit est-ce qu’il aurait le droit de m’en priver ?

Je me jette en avant, percutant ses côtés avec la puissance de mon élan. Je balance tout mon poids sur ce crétin. Pourtant, au fond de ma tête, une petite voix m’enjoint de reprendre le contrôle d’une autre façon, d’une meilleure manière. Ce n'est pas vraiment contre Dar' que je suis aussi furieux. Une partie de moi sait qu'il n'y est pour rien. Malheureusement pour nous deux, je ne réussis pas à l’écouter. Ma tranquillité a explosé en plein vol. Il ne reste que le petit Darren, acharné et hargneux, celui que j’étais avant de devenir Landon et qui dort, tapis au fond de mon ventre. - Donne-moi plus de temps ! J’ai BESOIN de plus de temps ! J'exige, d'une voix tonitruante et brutale.

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@Dareios Geller  

 

C'est une histoire de confiance ; ―

Tu te sens complètement trahi par lui. Cette confiance que tu as pour lui est en train de disparaître tout simplement parce qu’il se la joue perso. Tu ne lui demandes pas d’avoir de l’empathie, mais tu veux qu’il comprenne un peu ton résonnement. Tu as besoin de plus d’information et a aucun moment, tu t’en serviras contre Landon. Il fait partie de ce groupe ou la confiance est aveugle et tu ne vas pas regarder constamment derrière ton dos. Ton regard en vers  lui est bien trop sombre, tu essaies de garder un peu de self-contrôle, mais son arrogance t’agace d’un plus haut point et il n’a pas l’air de comprendre. Pourquoi il veut protéger cette enfoirée ? Pourquoi il faudrait qu’il soit libre alors que des familles réclament justice. Tu t’en fou de ne plus être dans la course, tu as merdé, tu assumeras de rédiger les rapports. Encore une fois, tu es puni, car tu as voulu rendre un service à un ami. Mais est-ce que Landon est ton ami ? Alors, oui, tu t’amuses un peu à le titiller, mais tu vois bien que ça l’énerve plus qu’il veut le montrer. Tu n’agis pas bien du tout, tu laisses ta colère prendre le dessus et ce n’est pas bon du tout pour lui, mais surtout pour toi. Dès qu’il commence à t’insulter, tu ne peux t’empêcher d’avoir ce petit rire sur tes lèvres, comme ci, il pensait que c’était de cette façon que tu allais arrêter et rentrer chez toi.
Il donne le premier coup et tu ne peux t’empêcher de lui répondre en lui donnant une méchante droite. Oui, tu ne vas pas te laisser « dominer » par lui. Actuellement, c’est lui qui prend la main au début du combat puisque tu re retrouve au sol. Tu essaies de te débattre de car hors de question de rentrer chez toi en perdant ce combat ! Tu lui donnes quelques coups même si il te bloque. «  24 HEURES, Et si tu es au milieu de notre chemin, je t’arrêtais jusqu’à que l’enquête soit terminé !   » Bon. ce n’est pas très crédible alors qu’il est clairement sur toi. Tu essaies de te sortir de là, mais à la place, tu commences à lui mettre des coups pour trouver un moyen de te libérer de son emprise. La scène est d’un ridicule et on dirait deux adolescents qui ne se battent pour rien. Merde, vous êtes quand même adulte vous devez forcément réussir à trouver un moyen de vous parler de trouver un arrangement dans tout ça ?

[ @Landon Grimes     ]

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