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Et voilà, je suis là, dans l’immense stade du lycée. Seul. Il n’y a que les lumières qui illuminent les lieux. Je trimballe ce foutu prix à la con. Je ne sais même pas quoi en foutre, sérieusement. Est-ce que je dois le garder, le mettre en trophée sur ma cheminée – que je n’ai pas ? Est-ce que je dois le balancer, le briser en mille morceaux quelque part dans la nature ? Est-ce que je dois le donner ? Bordel, qu’est-ce que je fais de ce truc ? Machin d’ores et déjà perdant de son éclat doré. Du laiton, ça se voit à des kilomètres… Le pire ? C’est que ça a dû leur coûter un beau pactole. Dire qu’avec cette thune, ils auraient pu faire un truc foutrement plus utile que ce truc dont j’ignore encore le réel intérêt. Je me sens tellement ingrat. Ingrat de ne pas pouvoir accepter cette récompense, ingrat de me sentir aussi arrogant, prétentieux vis-à-vis de cette distinction. Je m’écœure à penser seulement et uniquement du mal d’une chose qui, pourtant, a été faite dans le seul et simple but de me faire plaisir, de m’honorer, d’une certaine façon ?

Merde, c’est quoi mon problème ? J’en suis persuadé, d’autres auraient été reconnaissants, aussi accueillis cette récompense humblement, auraient fait un beau discours sur la vie ou une connerie dans le genre, seraient en train de célébrer la chose avec tous les autres, ces anciens camarades de classe qui, quand j’y pense, ont voté pour moi ? Comme si je ne me sentais pas assez coupable d’accuser l’coup de la sorte, il faut que je réalise, maintenant, seulement, la confiance dont ils ont fait preuve à mon égard pour me donner ce bout de laiton.

J’aimerais agir différemment. Ça serait tellement plus simple. Pour moi. Pour toutes ces personnes qui sont quelques mètres plus loin, dans le gymnase, en train de se remémorer de bons souvenirs, de rattraper le temps perdu. Dans cette pièce, il y a mes meilleurs amis. Ceux avec qui j’ai passé la totalité de mes années lycées, ces gens à qui je disais tout, absolument tout, sans filtre, sans retenue, sans gêne. Tout ça pour, aujourd’hui, les laisser, au détriment de mon putain de mauvais caractère. Au lieu de fêter cela avec eux, de leur dire merci, je suis là. Tournant en rond avant de poser au centre du terrain, ma récompense est soigneusement installée à mes côtés.

Le bruit de fond, au loin, la musique détonnant du gymnase, le grésillement des spots et une légère brise. Des souvenirs d’il y a vingt ans refont surface. Ces matchs de foot auxquels j’ai participé, mis mes tripes dedans. Ces après-midis à m’entraîner et à devoir écourter ces heures de défouloir pour aller chercher ma fratrie à l’école. Ces gradins dans lesquels ils s’installaient pour me voir jouer. Tous sans exception. Même mon père a fait l’honneur de sa présence au dernier match de ma “carrière”. L’âge d’or, celui où tout semblait me réussir, à peu près. En tout cas, je réussissais à faire semblant, à prétendre, à avoir cet espèce de masque sur mon visage. Aujourd’hui, j’en suis tout simplement incapable. Je n’arrive plus à berner personne… pour la simple et bonne raison que je ne réussis plus à me piéger moi-même dans cette mascarade.

L’esprit ailleurs. Je regarde au loin, sans réellement regarder. Je m’évade psychologiquement, à défaut de ne pouvoir le faire physiquement. Alors qu’il serait facile pour moi de le faire, je n’ai qu’à partir, prendre ma voiture et rentrer chez moi. Toutefois, je ne peux m’empêcher de voir la réalité ; c’est déprimant. Il faut dire que mon quotidien est d’une banalité sévère…

D’un coup, au loin, une petite voix me sort de mes pensées. Une voix que je reconnaîtrais entre mille. Phoebe. Du regard – légèrement plissé – je la cherche dans ce halo lumineux, presque aveuglant. Je la distingue en la voyant s’approcher de moi. Un léger sourire, le premier sincère de la soirée, s’installe sur mon visage. Jusqu’à cet instant, je ne l’avais pas encore vu. Persuadé qu’elle ne pouvait venir. Finalement, là voilà. Je suis content de la voir. Rassuré d’avoir cette personne familière, ce soir, à mes côtés. Un brin étonné qu’elle m’ait cherché – parce que pour me trouver, il faut me chercher, sachant que nous n’avons aucunement le droit d’être ici. Elle s’installe, elle aussi, sur l’herbe fraîche. J’ignore comment attaquer la conversation. J’ignore quoi lui dire. A vrai dire, j’aurais tellement à lui dire… Sauf qu’elle a stoppé cette amitié. Semblerait-il qu’une trêve soit possible, au vu de la reconstitution de notre duo emblématique pour le mariage de ma mère.

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10 mars 2024

Il est présentement cinq heures du matin. C'est maintenant la dernière journée de travail avant ses vacances. Incapable de rentrer à la maison. Elle vit trop des émotions fortes dernièrement. Elle ne pourrait pas dire pourquoi. Elle se sent si triste et en colère. Elle voudrait connaître son père. Elle voudrait effacer son passé et pouvoir avoir un présent qu'elle apprécie en dehors de son emploi. Elle est épuisée de voir les gens sourires comme ils le font à l'aéroport. Elle voit tous les jours, les gens qui se revoient après quelques jours ou semaines. Phoebe n'a pas personne qui l'attend à l'aéroport sauf peut-être parfois sa soeur. Elle se sent seule. Phoebe a vraiment besoin de changer d'air. Sans même réfléchir, elle décide de prendre un vol pour la Grèce. Elle ne prend pas le temps d'aller chez elle ou de nettoyer les vêtements qui sont dans sa valise. Elle décide simplement de se changer dans la salle de bain de l'aéroport. Elle attend son vol. Elle regarde le mur. Elle a envie de pleurer. Aucune larme coule sur son visage. Incapable de pouvoir sortir ses émotions de son corps. Elle a juste envie de se sentir bien. Elle sait que ce voyage va être un pansement de quelques jours.

C'est après trois semaines qu'elle est retour chez elle enfin dans sa ville natale. Elle va donc à la poste. Elle reçoit une invitation pour des retrouvailles des anciens à son lycée de l'époque. Au début, elle se mit à rire. Elle sait que c'est vraiment du passé même on dirait que ca va bien plus longtemps que cela. Comme si quand elle était au lycée, c'était dans un autre vie. Phoebe ne peut pas nier qu'elle en garde de très bons souvenirs. C'est certain que plusieurs souvenirs négatifs lui viennent en tête comme quand Cole a décidé de se mettre en couple avec Clio. Cela a été son premier coeur brisé et cela a été le seule.

17 mai 2024, Monterey, High School Musical.

Phoebe se réveille un peu trop tôt. Pourtant quand elle est congé, elle fait la grâce matinée. Cette fois-ci, elle n'est pas capable de dormir. Ses pensées s'arrêtent pas dans sa tête. Une après l'autre, c'est comme un spectacle qui ne finit plus. Phoebe a vu l'invitation, rien une fois. Elle a une très bonne mémoire car, elle se souvient encore de cette date. Elle regarde le plafond. Elle imagine le ciel. Elle imagine ensuite le coucher du soleil. Phoebe fait une méditation. Cela fonctionne quelques minutes. Elle décide de manger un petit quelque chose. Ensuite, elle se met à courir pendant des heures et des heures. Elle arrête au moment qu'elle s'effondre en plein forêt. Elle pleure toutes ses larmes de son corps. Elle retourne à la maison. Elle se dit qu'elle peut bien aller dans cette foutu réunion. Phoebe ne peut pas dire qu'elle ne dira pas non à retrouver quelques amies du lycée. Elle veut bien savoir de leurs nouvelles. En même temps, ils remettent des prix. Peut-être qu'elle pourrait en avoir un ou bien applaudir des gens qu'elle connait. C'est en écoutant de la musique que Phoebe se prépare. Elle décide de s'habiller de façon assez simple.

C'est quelques minutes en automobile pour se rendre au lycée de la ville. Phoebe se trouve devant. Elle ne bouge pas de son automobile avant quelques minutes. Elle veut certain qu'elle fait le bon choix. Elle sait que si elle n'est pas bien. Phoebe pourrait que partir. Elle sait si bien y faire après tout. C'est après quelques respirations, elle sort de son automobile. Elle fait un grand sourire comme si rien ne la dérange. Au départ, elle décide de voir quelques connaissances mais, elle voit clairement qu'elle n'a pas de points en commun comme dans le temps du lycée. Après deux heures à parler, c'est l'heure de se rendre dans le gymnase. Elle décide de s'assoir au milieu de la salle. Elle a envie de voir partout sans être un fantôme ni le centre de l'attention. Phoebe a tellement changé depuis le lycée. Elle a peur qu'on ne la reconnait pas. Elle a le même physique. C'est la seule chose qui lui reste d'avant. Deux anciens élèves rencontrent des anecdotes du passé. Ce qui fait bien rire Phoebe même si on dirait qu'ils parlent de quelque chose qu'elle n'a pas vécu. Phoebe a le rire facile. Cela lui fait toujours du bien de rire. À sa grande surprise, Cole est invité sur scène. Il est l'honneur. Phoebe n'a pas attendu parler de lui depuis des années. Elle l'a croisé quelques fois mais sans plus. Elle devient captive du discours à son sujet. Cole ne se sent pas à sa place. Même si cela fait quelques années qui ne sont pas parlé. Phoebe le comprend. Elle semble la seule dans toute la salle.

Quand Phoebe a vu Cole sur scène. Beaucoup d'émotions lui ont revenus en tête. Phoebe ne peut pas nier que Cole lui manque après autant d'années. Malgré ses sentiments de l'époque, elle reste son ami dans son corps. Elle a pu besoin de sortir. Elle est aller au stage et s'est assis dans l'herbe fraîchement coupé. Phoebe prend quelques respirations. Elle voit aussi Cole qui est assis. Elle n'ose pas faire les premiers pas. La belle brunette lui fait un petit sourire.

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La sensation d’avoir été piégé. D’avoir participé sans le vouloir, d’avoir gagné sans le mériter. Bordel, d’habitude, je déteste ce genre de fausse modestie. Je déteste ce type pour lequel je suis passée aux yeux de tous. Ce discours que tout le monde pense être simplement stérile d’une réelle intention, à la recherche d’une attention que je ne veux pas. Il suffit de voir toutes les personnes qui, après, m’ont dit que je méritais d’avoir cette distinction. Qu’est-ce que je m’en fous de ce trophée à la con ! Prêt à le donner à n’importe qui le voulant. Je déteste toute la sollicitude qu’il apporte autour de moi. Moi qui voulais me faire tout petit, moi qui avais réussi à ne pas me faire remarquer. Moi qui étais content d’avoir réussi, jusque là. Foiré en beauté. Je me sens mal, foutrement mal. Je peine à trouver ma place, en règle générale, j’espérais me sentir à l’aise, pour la première fois depuis que j’ai quitté officiellement ces lieux, y a plus de vingt ans, voilà que je me retrouve piégé dans ce qui est, de loin, mon pire cauchemar.

Forcé de m’éloigner de tout ce beau monde, obligé de respirer, de prendre un temps pour encaisser tout ça. Tout sauf bon acteur, je ne sais pas faire semblant. Mes sentiments se lisent sur mon visage que je ne le veuille ou pas. Là, je sais que ce qu’il ressort, ce n’est rien de très positif. En plus de passer pour un faux modeste, je dois passer pour le roi des cons. Je n’arrive pas à montrer autre chose qu’à quel point je suis emmerdé rien qu’à l’idée d’être là, davantage d’avoir ce bout de laiton entre les mains. Prendre un grand bol d’air frais, tout ce dont j’ai besoin ! Il est fort possible que je passe une très grande partie de la soirée ici. Il faut dire que parmi tous mes défauts, celui d’avoir du mal à redescendre de mes émotions, est certainement le roi de la liste, en tête avec ce foutu cynisme qui ne m’a pas quitté un seul putain d’instant, cherchant encore l’intérêt à tout ce qui se passe, cherchant la raison pour laquelle je suis venu, finalement. Si je suis honnête avec moi-même, je savais qu’elle se terminerait de la sorte, ma soirée de la réunion des anciens. Moi dans un coin tandis que tous s’amusent et que la musique s’entend à des kilomètres environnants.

Allongé sur le pelouse, ce qui m'apaise, c’est de regarder les étoiles. Ce beau ciel noir mais joliemment décoré de ces points de lumière, la lune qui se montre sous son plus beau et plein profil. Tout ce que j’aurais pu faire chez moi, tranquillement, dans une tenue confortable, pas ce costard qui me sert étrangement au niveau des bras… il faut dire que cette tenue est presque vieille de dix ans. En dix ans, je ne l’ai sorti que trois fois. Rien de très glorieux, c’est clair. Ce trois-pièces de sortie pour mater les étoiles. Eh, beh, elles ne m’auront jamais vues aussi bien vêtu. A deux doigts de m’endormir. Contrairement au gymnase où la musique bat son plein, ici, tout est calme. Un calme presque religieux. Même les avions volent assez loin pour ne pas les entendre. Un moment que je pourrais qualifier de religieux, de précieux, d’euphorique – de la meilleure des façons, à mes yeux.

Alors que mes yeux se ferment légèrement, je sens une légère brise, rapidement suivie d’une chaleur. Signe que quelqu’un s’est installé à côté de moi. J’ouvre les yeux, tourne ma tête vers cette énergie nouvelle. Je ne peux m’empêcher de lâcher un léger sourire, le premier véritable de la soirée, dès l’instant où je vois Phoebe. La situation est quelque peu étrange. D’une certaine façon, toute la soirée, sans que je ne veuille l’admettre, je l’ai cherché du regard. J’ai arrêté de la chercher à l’instant même où j’ai eu honte de moi, honte de ce prix, honte qu’il me revienne. Je n’ose même pas imaginer ce à quoi elle pense, la façon dont elle me perçoit. Je suis à des années lumières du type qu’elle a laissé, à cet hôpital. Je ne suis, pour ainsi dire, que la pâle ombre de ce dernier. Très loin de Cole Hayes, son meilleur ami. Plutôt Cole Hayes, le type qu’elle a laissé comme une loque, y a des années de ça, au Monterey Hospital. En y repensant, elle a eu raison de partir. Elle a eu raison de se “protéger”, même si je dois admettre, à ce jour, ignorer ce qu’elle voulait dire avec ce choix de mots.

« Sacré soirée, hein ? », dis-je.

J’aurais tellement de choses à lui dire, je peine à savoir par quoi ou par où commencer. Lui parler, partager des moments avec elle m’a tellement manqué. Elle m’a tellement manqué, tout simplement. A sa simple présence, je me sens mieux, plus léger, plus apaisé comme si toutes les contrariétés de la soirée disparaissaient aussitôt alors qu’elle n’a encore rien dit.

« Je pensais que tu viendrais pas, si je dois être honnête. »

Une pause s’installe. Je capte son regard, et naturellement, j’ajoute :

« Je suis content que tu sois là, Pheebs. »

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Les nombres de fois où elle a passé à Cole Hayes. C'est à peu près une fois par jour. Elle n'en parle pas vraiment à personne de ses pensées. Elle espère pouvoir mettre cette période de sa vie dans un sac et ne plus jamais revenir à ce sac. La vie ne fonctionne pas du tout ainsi. Pheobe a essayé de passer à autre chose en allant vers d'autres hommes pour trouver son bonheur. Malheureusement, personne a été à la hauteur de Cole. Cole est vraiment un homme extraordinaire que personne arrive à oublier encore moins Pheobe Valdez. Elle ne peut pas nier qu’elle a voulu lui parler et reprendre un nouveau départ. Aura-t-elle le courage de le faire un jour ? C'est enfin le moment qu'elle a tant attendu. Son coeur bat si fort qu'elle pense qu'on l'entend à l'autre bout de l'école. Elle préfère simplement le regarder et faire un petit sourire. Elle manque totalement le courage en ce moment. Habituellement quand c'est trop difficile, elle décide de partir. C'est maintenant un mot d'ordre. Pour une fois, elle se sent incapable de bouger. L'air lui fait un grand bien. Elle aime bien sentir l'herbe sur elle. Elle peut respirer grâce à la fraicheur de dehors.

Quand Cole décide de prendre la parole. Pheobe pense rêver quand elle entend sa voix. Elle a tant rêvé de ce moment. Elle ne peut pas imaginer que ca se réalise. Pourtant ils savent très bien que toutes les deux se sont croisés des milliers de fois en ville sans se dire un mot ni même se sourire. Pourquoi aujourd'hui Cole lui adresse la parole ? C'est vraiment une bonne question à se poser. Pheobe a envie de profiter de la soirée. Elle a envie de se laisser aller pour une fois depuis si longtemps. D'ailleurs depuis qu'elle ne voit plus Cole. Elle n'a plus envie de se laisser aller par peur de se faire blesser de nouveau. Pheobe ne peut pas nier qu'elle vit des émotions comme tout le monde. Quand c'est trop fort, elle ne peut pas s'empêcher d'arrêter le tout.

- Une sacrée soirée certain. On ne s'ennuie pas du tout.

Les premiers mots sont maintenant dit. Pour une fois que Pheobe décide d'affronter une situation qui est difficile. Cela fait quelques années que les anciens amis ne sont pas vu. Pheobe aurait tellement de choses à dire mais, rien ne sort de sa bouche. Au moins, elle a pu dire quelques mots qui sont cohérants. Sa présence l'aide à se sentir en confiance. Personne autre que lui, lui fait cet effet. En plus, son corps aussi près du sien lui fait sentir qu'elle n'est pas seulement un inconnu dans la rue principal de la ville. Cole lui indique qu'il pensait qu'elle n'allait pas venir. Il la connait si bien.

- Disons que cela a été une décision prise à la dernière minute. Toi tu dois heureux d'être venu avec ce discours à ton honneur.

Pheobe ne sent pas capable de mentir à Cole. Elle n'a pas nier que sa décision a été prise à la dernière minute. Elle n'a pas su pourquoi. Elle a peur de son passée difficile. Pour une fois, elle a pu penser à ses anciens souvenirs où elle se sentait heureuse comme elle l'a jamais été.

- Je suis également heureuse de te voir, ce soir.

Pourquoi pas fait la paix avec le passé et se concentrer sur le présent ? C'est ca que Pheobe essaie de faire.

- Clíodhna n'est pas présente ? Je ne crois pas l'avoir vu.

Il faudrait bien en parler à un moment ou un autre de cette femme qui l'a éloigné de Cole, l'homme qu'elle aimait tant.

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On ne s’ennuie pas. C’est le cas de le dire. A vrai dire, tout va trop vite, tout s’enchaîne d’une rapidité que je n’arrive pas à suivre. Tout le monde à avancer, tout le monde à évoluer, fait quelque chose de significatif de son existence, tous ont quelqu’un qui l’attend, tous ont une personne qui les accompagne. Quant à moi, je suis là, perdu, franchement paumé dans cet océan dans lequel je me sentais comme un poisson libre et foutrement à l’aise. Maintenant, je me sens mal. La sensation de ne plus avoir ma place, d’être de trop, d’être la pièce rapportée pas réellement importante, nécessaire ou même voulue. Malgré tout, je suis là. Je me sens comme une fraude. Je vois cette statuette qui, malgré que je n’ai que depuis quelques minutes, presque une heure, commence à faire une drôle de tête ; l’humidité de l’air qui ne doit pas aider. L’impression d’avoir volé cette distinction, de ne pas avoir mérité une telle attention. Qu’est-ce que j’ai fait de plus que les autres ? Rien du tout.

A vrai dire, j’ai même fait moins. Je le vois, je le remarque, je le souligne sans souci. N’importe qui pourrait le faire, de la même façon, réaliser que je ne suis qu’une arnaque, que je ne mérite rien de tout ce que j’ai eu, ce soir. Pourtant, tous semblent aveugler par ce type, ce Cole Hayes que j’étais à l’époque. Ce Cole Hayes qui raflait toutes les récompenses possibles dans toutes les disciplines dans lesquelles j’étais, dans lesquelles je ne faisais qu’exceller. La fierté même de mes parents, l’exemple par excellence pour mes petits-frères et ma petite-sœur. Une époque révolue et, pourtant, tout le monde semble volontairement s’aveugler à ce sujet, fermant les yeux sur ma pauvre existence.

A la réflexion de ma meilleure amie… ancienne meilleure amie à qui, malgré les années de distance, je ne peux mentir, je me contente d’un simplement haussement d’épaules. Je ne peux pas lui mentir. Je ne peux lui dire, comme je l’ai dit à tant de gens, en quelques minutes, que je suis flatté par ça, par ce speech motivant, inspirant autour de ma personne. A vrai dire, même si je venais à lui sortir ce discours fade, sans profondeur, dépourvu d’une quelconque sincérité, plus que personne, elle le saurait, elle le comprendrait, elle verrait clair dans mon jeu. J’ose lâcher un léger rire, j’essaye de me montrer rassurant, faire semblant que tout va pour le mieux, prétexter que je n’ai pas envie de tout envoyer valser dont cette statue en laiton.

Mon sourire qui s’est forgé par ce rictus forcé devient soudainement sincère lorsqu’elle m’avoue, elle aussi, être heureuse de me retrouver. Je ne m’attendais pas à une telle simplicité. Je ne pensais que Phoebe dirait les choses comme elle le pensait elle, qui, la dernière fois que nous nous sommes vus, il y a déjà bien longtemps de cela, semblait être tant dans la retenue. Agréablement surpris par cette humilité pure. J’étais sous le point de répondre à ses dires avant qu’elle ne me coupe, sans le savoir, dans ma lancée pour me poser une question sur Cliodhna. L’espace d’un instant, ce sourire qui se forgeait doucement part aussitôt. Sujet sensible. Sujet tabou. Sujet à éviter à tout prix.

D’un coup, je me rappelle que ce jour-là, cette après-midi où nous nous sommes dit au revoir, pour de bon, avec un arrière-goût d’adieu, je n’ai pas pu aborder avec elle ma rupture avec celle qu’elle croit encore être ma petite-amie, certainement. Toutefois, à nouveau, je tente de garder la tête froide, la tête haute. Je souffle très légèrement avant de lui répondre, avec le peu de dignité qui me reste.

« Elle doit être chez elle, certainement. A vrai dire, j’n’en sais rien. Ça fait des années qu’on ne s’est pas vus. J’ai rompu avec elle… un peu avant… tu sais, toi et moi. »

Une explication bien pauvre. Des paroles bégayées sur la fin. Si cette rupture amoureuse avec Clio m’a profondément blessé voire même, n’ayons pas peur des mots, brisé, je dois avouer que ma rupture amicale avec Phoebe a été compliquée à vivre. Aujourd’hui encore. Je n’arrive même pas à mettre des mots sur ce qui s’est passé ce jour-là. En partie parce que je n’ai pas compris. De mon point de vue, du jour au lendemain, Pheebs a préféré ne plus être mon amie, a préféré partir pour ne plus souffrir. Malheureusement, je n’ai jamais eu des explications sur le pourquoi du comment se sentait-elle si malheureuse dans notre amitié sachant que je n’ai jamais rien voulu d’autre que son bonheur. Peut-être est-il temps d’avoir des réponses à mes questions, ce soir ?

« J’ai jamais compris…, je marque un temps de pause avant de reprendre. Pourquoi tu as arrêté notre amitié ? »

Je pose mes yeux sur les siens, du moins, j’essaye, c’était sans compter sur son évitement. Elle n’ose pas me regarder dans les yeux. Toutefois, je ne lâche pas mon regard, loin de là, loin d’être intimidé.

« Si j’ai fait quelque chose de mal, j’en suis désolé. »

La moindre des choses, s’excuser pour le tort que j’ai certainement causé sans le savoir. J’en ignore la raison, je ne sais pas ce que j’ai fait de mal. J’ose croire qu’aujourd’hui, ça n’a plus réellement d’importance. Toutefois, m’excuser semble être logique. Je lui ai fait du mal, bien que ça n'ait jamais été mon intention, je l’ai fait. Si à l’époque, au pied du mur, je n’ai rien pu dire, à par exprimer mon incompréhension, aujourd’hui, avec les années qui sont passées et la maturité qui m’a frappé de plein fouet avec tout ce qui s’est passé, je passe au-dessus de cette incompréhension pour lui demander pardon.

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Cette soirée a été assez mouvementé. Comme elle l'a dit, elle-même, on ne s'ennuie pas du tout au courant de cette soirée. Il ne manque pas d'animation. En plus, il y a beaucoup de situations qu'elle ne pensait pas vivre ce soir. Même quand Phoebe était au lycée, était le genre de personne qui aimait l'attention. Ce soir, elle n'a pas envie que ca soit le cas. Elle s'est un peu calmer avec l'âge. C'est certain qu'elle a encore le même caractère. Elle ne cherche plus autant l'attention. Ce soir, elle a voulu que ca soit d'autres personnes qui soient sur scène ou bien qu'ils puissent être la vedette du jour. Cela a été le cas de Cole sans même qu'il aille voulu. Cole n'a pas aimer sur scène. Pheobe a voulu voir ce qu'il pensait après l'avoir vécu. Cole fut sans mot. Il haussa les épaules en guise de réponse. C'est à cet instant que Pheobe a pu le comprendre. Il n'a pas eu besoin de dire un seul mot pour se faire comprendre. En même temps, Cole n'a pas su mentir comme Pheobe d'ailleurs. Le mensonge ne fait pas partie de leurs valeurs. Comme Cole, Pheobe n'a pas de réponse à lui dire. Elle lui fait un simple sourire en guise de réponse.

Il faut avouer que retrouver Cole, ce soir fait partie de ses souhaits pour cette soirée spéciale. Elle ne voudrait pas le dire à personne. Dans son coeur et son esprit, elle le sait très bien. Cela lui fait du bien d'entendre que Cole lui dit que c'est son cas. Son coeur bat encore plus fort quand il lui dit ses mots. Son amour revient rapidement à son coeur à un seul instant. Pour se protéger, elle décide de parler d'un sujet qui peut la freiner. C'est bien sûr le sujet de son ex petite copine de Cole : Cliodhna. Pheobe qui pensait que c'était l'amour fou entre eux. Elle doit bien se tromper. Cole perd son sourire sur son visage. Il devient bien sérieux. On dirait bien que la situation amoureuse entre les deux ne sont pas bien terminé non plus. C'est une situation bien triste malgré le fait que Pheobe a perdu un ami aussi. En fait, Cole lui avoue qu'il ne lui parle plus depuis des années. Il dit que d'ailleurs, ca s'est passé après leur rupture amicale. Cela a dû être une sale période pour Cole. Pheobe est contente d'avoir fait ce choix pour elle. Elle ne peut pas nier qu'elle se sent mal de l'avoir laissé tomber dans une période aussi difficile dans sa vie.

- Ca aurait dû être difficile pour toi surtout après ce qui s'est passé.

Elle baisse légèrement la tête. Ensuite, elle lui fait un petite sourire. Il semble bien trouver une solution pour s'en sortir. Il est là devant elle aujourd'hui. Pour une fois, Pheobe essaie de voir le bon côté de la situation. Elle sait que sa famille est assez soudée, ce qui a pu l'aider à trouver le bon chemin à prendre. En fait, Pheobe est totalement dans ses pensées pendant quelques secondes. Cole prend son courage à deux mains pour lui demander la question qui lui brise les lèvres. Cette question que Pheobe aurait voulu ne pas entendre. Elle n'a pas envie de parler du passé. C'est vrai qu'elle l'a fait sans même le savoir. C'est maintenant au tour de Cole. Pheobe n'a pas pu sortir aucun mot de sa bouche. Cole s'excuse si il a fait quelque chose de mal. Elle apprécie tout de même son intention.

- J'étais ... amoureuse de toi, Cole. C'était difficile pour moi de te voir avec une autre. Mon coeur était brisé de jour en jour. J'en pouvais plus.

Pheobe se rappelle de ce moment difficile où elle a du rompre son amitié avec Cole. Ce moment fait partie d'un de pire moment de sa vie. Pheobe verse une larme sur son visage. Cela a été une période difficile de vivre sans lui. Elle se demande encore aujourd'hui si elle a fait le bon choix. Même si aujourd'hui, elle a beaucoup plus de recul.

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Être installé à ses côtés, pouvoir sentir son léger parfum dès qu’une brise souffle, avoir cette vue si spécifique, être dans ce stade, plantés au milieu de l’espace. Me ramenant à ces moments si particuliers, à une époque où tout commençait doucement mais sûrement à s'effondrer autour de moi, où je prenais conscience de la complexité de la vie en tant que telle, réalisant qu’elle s’apprête à me frapper de plein fouet à la sortie du lycée. Stressé à l’idée de tout foirer, de tout gâcher, de tout détruire avec mes petites mains mais un pilier solide, une personne dont la présence n’avait aucune faille ; Phoebe. Un soutien indéfectible. Toujours présente, envers et contre tous. Elle ne rend pas compte, en grande partie parce que je ne lui ai jamais dit, mais lorsque la débâcle de ma famille a eu lieu, que des clans, des tensions sont nés, que je ne savais plus réellement où était ma place, que je n’étais plus qu’un type perdu, sans aucune réelle ambition, foutrement largué sur absolument tous les points, plus qu’un repère au quotidien, je suis persuadé que, d’une certain façon, elle m’a sauvé. Elle m’a sauvé d’une tourmente dans laquelle je plongeais à corps perdu. Elle m’a sauvé en étant cette bouée, cette présence continuelle, ce sourire à tout épreuve. Prête à tout pour me soutirer ne serait-ce qu’un rictus, aussi ridicule soit-il. Plus que n’importe qui, elle m’a aidé à sortir d’une spirale infernale, sans fin.

La fin brutale de cette amitié est certainement tombée au pire moment de ma vie. Me relever a été long… à se demander si, réellement, je me suis relevé à un moment. Si je suis complètement honnête avec moi-même, je n’ai pas l’impression d’avoir quitté cette spirale dans laquelle je me suis renfermé, sans grande difficulté, malheureusement. Un vide immense que j’ai ressenti par sa simple absence. Pourtant, il n’était pas rare, qu’avec le début de notre vie active, nous passions des semaines sans se voir mais… savoir que je ne la reverrais plus et que, par chance, je le reverrais, je ne pourrais pas aller vers elle, lui parler, me confier à elle, ce n’était ni plus, ni moins qu’un putain coup de poignard en plein cœur. Le nombre de fois que je l’ai croisé dans l’aéroport, le nombre de fois où je me suis battu contre moi-même pour ne pas aller la voir, pour lui foutre la paix, pour ne pas la déranger dans sa nouvelle vie, cette vie qu’elle voulait loin de moi.

Encore aujourd’hui, alors que je la voyais discuter avec nos amis, je n’osais pas la voir. Je n’ai pas osé aller vers elle. Je ne voulais pas enfreindre la petite chose qu’elle m’a demandé, à l’époque, celle d’être loin d’elle. Je pensais, sincèrement, que ce soir serait une soirée où je me battrais pour l’ignorer, pour faire comme si elle n’était pas là. Encore des instants difficiles à combattre cette irrépressible envie de la voir. Soulagé de la savoir, dorénavant, suffisamment à l’aise à l’idée d’être en ma présence. Ravi qu’une conversation s’instaure entre nous. Bordel, j’en ai rêvé des centaines de fois de la revoir, de lui parler, de rattraper tout ce temps, toutes ces années. Comblé d’avoir à nouveau cette proximité qui me fait tellement de bien. Malgré tout, je ne le montre pas de la meilleure des façons. Non, je fais parler ma cupidité, mes vieilles rancœurs du passé. Au lieu de lui demander clairement ce qu’elle était devenue, même si j’en avais une vague idée, je ressasse le passé. Je lui demande le pourquoi du comment… Merde, d’un côté, il faut dire que j’étais tellement paumé. Incapable de comprendre la fin de cette histoire. Personne n’a réellement compris. J’ai l’impression que quelques membres de famille le savaient mais ils ne m’ont jamais rien dit. Du coup, j’étais dans le flou. Je suis dans le flou. Impossible de savoir où j’ai bien pu merder.

J'étais ... amoureuse de toi, Cole.

Balancés si simplement, ces mots. A partir de cette phrase, je n’entends plus rien. Je vois ses lèvres bouger, j’entends un bruit sourd ; le reste de son explication. Sa franchise à cette question, tout ce que j’attendais, finalement, me sidère sur place. De toutes les possibilités que j’avais osé imaginer, celle-ci n’en faisait partie, ça n’avait même jamais traversé mon esprit. Il faut dire que l’amour, j’ignore avoir eu des bons exemples de ce dernier. A vrai dire, je ne sais même pas réellement en connaître la définition. Mon regard, plongé sur l’herbe, cesse d’être figé lorsque je passe ma main sur mon visage, frottant mes yeux – très mauvaise habitude, bordel –. D’un coup, je me remets à écouter pleinement ce qu’elle me dit. Je n’en pouvais plus. Je n’ai pas écouté ce qu’elle avait dit auparavant mais je mettrais ma main à couper qu’il s’agissait de Clio.

Merde, merde ! Qu’est-ce que je dois faire ? Qu’est-ce que je dois faire ? J’ai tellement peur… de la perdre. Tout simplement. L’impression de l’avoir à mes côtés mais qu’à n’importe quel moment, elle peut partir, s’enfuir loin et ne jamais revenir. Si je tentais l’honnêteté ? Après tout, le mensonge n’est même pas une option possible à mes yeux à cet instant T.

« Ce jour-là, je voulais te dire que j’avais rompu avec Clio, justement…, un silence de quelques silences s’installe avant qu’après une longue inspiration, je reprends. Est-ce que ça aurait changé quelque chose si tu l’avais su avant ? Ça aurait changé quelque chose si j’avais pris la parole avant toi, ce jour-là ? »

Mieux installé, cette fois-ci, nous nous regardons dans les yeux lorsque je lui pose la question. Je vois son visage dans sa globalité, je réalise la beauté de celui-ci et à quel point le temps a eu un effet bénéfique sur elle. Toutefois, je la vois soudainement tremblante. J’attends une réponse tout en sachant pertinemment qu’elle prendrait du temps, qu’elle réfléchirait avant de m’y répondre. Et alors qu’elle s’apprêtait à le faire, j’entends des cris, des rires et des voix qui s’approchent de nous, j’entends même quelqu’un courir. Je la quitte des yeux pour regarder qui s’approche de la sorte ; nos amis. D’un côté, ça m’emmerde qu’ils débarquent à ce moment-là. D’un autre, je me dis que c’est certainement un signe. Le signe que cette question n’avait peut-être pas lieu d’être.

Ils viennent en trombe, nous annoncent qu’un gâteau digne d’une célébration royale vient d’arriver, que la bonne musique vient d’être mise et quelques-uns commencent à être saouls et amusants, que nous ne devons pas louper, ça.

« Allez, venez Tic & Tac, des inséparables, eux là !  »

Sur ces mots, je me lève – non sans difficulté, mes vingt ans ne sont plus tout près. Je passe un coup sur mes fringues avant de tendre ma main à Phoebe pour l’aider à se relever.

« Allez, Tac !  », dis-je, un sourire en coin.

Et si au lieu de ressasser le passé, de vouloir le changer alors que c’est tout bonnement impossible, j'appréciais tout simplement le présent ?

said i'll give you space

ft.  @Cole Hayes   //
former students’ reunion //
monterey high school

Phoebe n'a pas été aussi proche de Cole dans un endroit même si c'est à l'extérieur depuis longtemps. Elle remarque celui-ci semble toujours porter le même parfum qui la charme autant qu'avant. C'est certain que ca fait un peu homme qu'avant. C'est peut-être la même marque mais, dans la section homme au lieu de garçon. Phoebe ne se soucie pas de cela. Elle trouve simplement qu'il sent bon. Son parfum lui rappelle beaucoup de souvenirs ensemble. Phoebe se rappelle de plusieurs moments qu'ils étaient que tous les deux. Rien ni personne ne pouvait pas les séparer enfin c'est ca qu'elle pensait à cet époque. En même temps, on dirait que ces moments, il y a un million d'années. Phoebe ne s'est pas quel genre d'homme, il est aujourd'hui. Elle voudrait poser des millions de questions. Rien ne sort de sa bouche. Elle ne sait pas comment lui dire. Phoebe sait également que Cole ne connait pas grand chose de celle-ci. C'est surement que les nouvelles sur les réseaux sociaux qu'ils ont pu savoir l'un de l'autre.

Depuis la séparation amicale avec Cole, beaucoup de situations ont changé dans la vie de Phoebe. En fait, celle-ci est beaucoup plus distante avec les gens. Elle a eu de la difficulté à faire confiance. Elle n'a pas pu avoir aucune relation sérieuse avec qui ce soit. Elle n'a pas de problème de passer la nuit avec un homme un peu trop séduisant pour elle. Elle n'a pas envie d'avoir de ses nouvelles. Bien sûr, Phoebe a poursuivi ses rêves. Elle n'a pas eu les mêmes rêves. Au lieu d'être une traductrice comme elle l'a toujours voulu être. Elle a décidé de devenir une hôtesse de l'air. C'est tout de même un métier qu'elle admirait de loin. Elle a pu faire de grands voyages. Elle a fait des rencontres extraordinaires. Elle a vécu de merveilleuses activités hors du commun. Elle a profité à fond de la vie. Malgré que plusieurs fois, on peut observer un sourire sur le visage de Phoebe. On ne peut pas dire qu'elle soit totalement heureuse. Elle a toujours eu l'impression qu'il lui manquait quelqu'un ou quelque chose. Elle ne peut pas dire quoi. On peut facilement penser que c'est Cole. Il n'a pas un jour qu'elle ne pensait pas à lui. Elle essaie de penser à autre chose pour ne pas souffrir d'avantage.

Malgré les nombres de fois qu'ils ont croisé, ils ont simplement éviter le regard. Pourquoi ce soir, c'est le temps de se parler de nouveau ? On ne peut pas savoir. C'est le moment qu'ils se sentent mieux parmi leurs anciens amis. Phoebe l'a observé de loin pendant un moment. Pour une fois, elle a eu le courage de lui sourire. Phoebe a eu envie de lui dire une fois pour tout pourquoi elle a décidé de terminer leur relation amicale. Phoebe ne lui a jamais donner aucune raison. Elle a manqué son courage pour lui dire. Elle ne trouvait pas nécessaire de lui parler de ca. Elle ne se souvient plus pourquoi exactement. Elle décide de s'ouvrir. C'est déjà un grand pas pour elle qui ne dit plus rien maintenant. Phoebe a envie de faire la paix avec le passé pour se concentrer vers l'avenir. Cole ne semble plus avoir de mots pour lui répondre. Il ne semble plus l'écouter après qu'elle a dit amoureuse de toi. Cole regarde sur l'herbe. Un petit malaise se crée entre eux pendant quelques secondes. Phoebe ne sait pas si elle aurait du dire ca. Pour une fois, depuis longtemps, elle a voulu être honnête. Cole reprend son souffle. Il décide de lui expliquer ce qui s'est passé ce jour-là pour lui. Il lui explique qu'il a rompu avec Clio. Il se demande si quelque chose aurait pu changer si il aurait parler en premier.

- On ne peut pas retourner dans le passé. On ne peut pas savoir si les choses auraient été différents. J'imagine que oui.

Phoebe a le cœur qui bat fort. Elle s'est suffisamment exprimé pour le moment. Pour elle, il ne sert à rien de se rappeler du passé. Il faut mieux se concentrer sur le présent. Il pourrait bien prendre un nouveau départ. Ils viennent leur annoncer que le gâteau est prêt à être servit. Ils disent que comme dans le temps, les deux sont toujours ensemble. Phoebe sourit. Elle se rappelle que c'est bien le cas dans ce temps-là. Cole se lève en premier. Phoebe tend sa main pour que Cole l'aide à se lever.