Le cœur profondément épris. Il a fini par donner une chance au coup de foudre ressenti pour Eden. Si l'intensité de ce que le tatoueur lui fait ressentir l'effraie encore, il n'a qu'à plonger dans ses yeux pour s'abreuver d'une forme étonnante de confiance.
Ébéniste - Sculpteur sur bois - Architecte pour le compte de son père (directeur d'un chaîne d'hôtel de luxe), occasionnellement et à son corps défendant.
Dans l'immense villa de sa bienfaitrice, Edna, à l'extrême Est de la ville. Son atelier borde Jacks Peak Park
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gold member
Sujet: “La délicatesse des gestes révèle celle des sentiments.” ∞ Sylie Ven 13 Sep - 10:37#
Pour une fois, je ne suis pas en retard. En réalité, je suis même très en avance ! Au fond de la salle, je prépare la table habituelle. J’y dépose café, thé, jus de fruits, crackers et petites douceurs sucrées, à destination de ceux qui souhaiteraient passer un moment ensemble après. J’installe les chaises en cercle. Une fois que tout est prêt, je contemple mon œuvre avec un léger sourire. J’y suis parvenu avant même que qui que ce soit ne soit arrivé. Cela peut sembler trivial, presque insignifiant, mais pour moi, avoir tenu les délais constitue une victoire. Mon rapport au temps serait-il un peu moins désastreux ?
Quelques minutes après, je suis happé par un coup de téléphone. À l’écart, pour y répondre, je ne vois pas l’espace se remplir, ni les membres prendre place. Quand je me retourne, la surprise me cueille. Un coup d'œil en direction de l’horloge murale m’indique qu’il est grand temps de commencer. Je rejoins le groupe en prenant la parole. - Toutes mes excuses, je suis navré. Bonsoir à tous. Merci à vous d’être là ce soir. Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je m’appelle Archie. Je suis sobre depuis cinq ans et demi et alcoolique depuis 16 ans. Je suis chargé de vous accueillir ce soir alors… Si vous voulez bien… On… On va commencer ? Si cela vous convient.J’esquisse un sourire maladroit avant de donner le signal de départ. Les habitués font résonner les mots d’une seule et même voix tandis que nous récitons la célèbre prière de notre association. [...]Accorde-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer les choses que je peux et la sagesse d’en connaître la différence . Sur un “Amen” final, le silence se fait.
Mon regard passe de personnes en personnes. Je tâche d’accueillir tout à chacun de façon individuelle. Tout le monde est le bienvenu. - Si quelqu’un veut prendre la parole, se présenter ou… Mon attention se pose sur un visage familier. Des traits infiniment doux, encadrés par une chevelure blonde. J’en perds un instant mes moyens. Quid de l’anonymat dès lors que quelqu’un, associé à votre quotidien, se trouve également dans la salle ? J’espère que je ne vais pas la faire s’enfuir ! Sylvia, si ma mémoire ne me joue pas des tours, a récemment emménagé dans la villa d’Edna. Jusqu’à présent, nous n’avons fait que nous croiser. Le temps que je ne passe pas à l’atelier, je le partage entre Eden et ma famille, incroyablement envahissante ces dernières semaines. - Ou partager quelque chose avec le groupe. Oui ? Tess ? Fais-je en essayant de poursuivre maladroitement la réunion.
Tout à tour, chacun est libre de s’exprimer. Les échanges se font dans un profond respect. Si des larmes surviennent dans un flot incontrôlable, il se trouve toujours une main amie pour vous tendre un mouchoir ou presser votre épaule. Aucun de nous n’a réellement de réponse. Nous nous offrons surtout du soutien, en plus de proposer un programme. Rien n’est obligatoire. Je distribue la parole tour à tour. Au fond de moi, j’ai bien peur d'être un grain de sable dans l’engrenage, concernant Sylvia. Je ne peux m’empêcher de reporter toute ma bienveillance sur elle en rappelant quelques règles élémentaires. - Tout ce qui se dit ici, reste entre nos murs. Enfin, ceux de l’hôtel qui nous prête gentiment sa salle de séminaire. Vous avez également le droit de ne rien dire et de simplement rester... Pour ceux qui le souhaitent, je serai disponible pour échanger à la fin de la réunion. Je n’ai plus qu’à prier pour qu’elle ne prenne pas ses jambes à son cou. Je m'en voudrais qu'elle s'interdise de saisir une aide profitable juste à cause de...Eh bien de moi !