Dangerous mission
@Micah Lewis -- scary neighborhood

Maudit soit les trafiquants. Enfin, non, rectification, cela te permet d’avoir ta dose d’adrénaline, de t’épanouir dans ton travail. Lorsque tu étais pilote d'hélicoptère, tu avais toujours ta dose d’aventure. La sensation du coeur qui s’emballe, l’adrénaline qui s’échappe et cette sensation plaisante de satisfaction, lorsque la mission est accomplie. Les missions que tu as maintenant sont différentes. Garder une couverture, devenir une ombre, celle qu’on ne doit pas voir, ni croiser, celle qui élimine des preuves, celle qui tente de rester neutre sans se positionner pour le “bien ou le mal”. On te donne des ordres, tu fais, tu reçois de l'argent. Tu ne te poses pas de questions, tu fonces. Cela te donne le sentiment d’être complètement vivante, te rapprocher de plus en plus du danger te donne l’impression d’être libre.
Là, on t’a dit de retrouver une personne importante dont tu tairas le nom, qui a été emmenée hors du territoire. Tu dois tout mettre en oeuvre pour obtenir des coordonnées GPS. Tu dois la retrouver vivante. Pas étonnant de te voir fouiner vers une planque où il y a des trafiquants. Un coin paumé de Monterey, un quartier où l’illégalité est le maître mot.
Tu pensais frôler la découverte de l’information lorsque tu as aperçu ce visage familier : Micah. Assis, dans une voiture. Que fait-il ici ? Tu le connais, tu as déjà piloté avec lui, lorsque vous étiez encore deux collègues. Vous avez bien fait plus que piloter. Alors, téléphone entre les mains, adossée contre un mur, tu lui demandes si c’est bien lui. La réponse est celle à laquelle tu t’attendais : oui. Tu te lances dans un mensonge, utilisant ta couverture de chroniqueuse qui visite un futur appartement à louer. Finalement cela a tourné à l’invitation pour boire un verre, peut-être des tapas en supplément. Tu cèdes, sans doute trop rapidement. Tu aurais dû focaliser ton attention  sur les coordonnées dont tu as besoin. Sauf si Micah sait déjà ?!
Tu marches en direction de sa voiture, tu toques à la vitre côté passager pour qu’il t’ouvre. Tu rentres dans la voiture, ton sourire qui se dessine. Ce sourire qui se plaque à ton visage, celui qui parvient à masquer les expressions qui pourraient te trahir.
Dis-donc tu ne deviendrais pas de plus en plus beau ?! Faire de l’humour, masquer. Même si une part de tes propos sont vrais, il s’embellit avec l’âge. Filons en direction d'un bar à tapas, je meurs de faim.

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@Blanka Clarke -- scary neighborhood

Trouver Blanka dans ce repère à malfrats me laisse penser qu’elle non plus n’est pas toute blanche, et quelque part, je le regrette parce qu’elle mérite bien mieux qu’une vie dans l’illégalité. Je savais qu’elle n’était pas des forces de l’ordre puisqu’il s’agissait de mon métier, mais j’avais du mal à croire qu’elle œuvrait pour des types que je m’efforçais de localiser pour qu’on puisse ensuite les mettre derrière les barreaux. C’était comme basculer du côté obscur de la Force. Elle était quelqu’un que j’appréciais, peut-être plus que de raison vu le passé que nous avions partagé, et je pouvais discerner le vrai du faux quand elle m’assurait être chroniqueuse. Peut-être l’était-elle au fond, une activité en plus du reste. Mais elle n’était pas là pour visiter un appartement, c’était le pire mensonge qu’elle aurait pu inventer. Aussi, plutôt que de prendre des risques, j’avais jugé opportun de la sortir de là. D’autant plus que si elle ne s’était pas exécutée, j’aurais dû remplir un rapport sur elle, et j’étais bien trop impliqué pour le faire. Il était évident que je ne lui donnerais aucun détail sur ma mission ici, il fallait donc faire preuve d’équilibre afin de ne pas tomber dans des travers tout en cherchant à savoir ce qui l’amenait ici. Elle frappa à la vitre de ma voiture, puisque je lui avais demandé de me rejoindre dans la voiture pour aller boire un verre. Déverrouillant la voiture, je la laisse prendre place alors qu’elle m’a offert un sourire radieux, du genre à vous faire frémir, et je ris à son compliment qui permet de noyer le poisson. « Si c’est une chroniqueuse qui le dit ça doit être vrai ! » M’amusais-je tout en cherchant à lui faire comprendre par le biais de l’humour que son excuse ne prenait pas avec moi. Elle avait une faim de loup et je lui répondais alors que je mettais le moteur en route : « Une chance alors que tu sois tombée sur moi. » Nous quittions le quartier, et arrêté à un feu rouge, je ne manquais pas de lui poser des questions : « Alors Blanka, ça fait combien de temps qu’on ne s’est pas vus ? Je ne savais pas que tu étais à Monterey ! » Nous avions partagé tant de choses, mais au final on s’était perdus de vue, notamment après avoir trouvé quelqu’un avec qui partager ma vie, que je pensais être la bonne. Quelle erreur. « Pourquoi t’avais envie de tapas ? Moi quand j’ai faim, je prends un bon gros burger. »

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@Micah Lewis -- scary neighborhood

Ton poing arrondi, tu tapotes sur la vitre de sa voiture pour lui indiquer ta présence, afin qu’il trouve. Tu espères te dépatouiller, lui faire croire jusqu’au bout que tu es une adorable chroniqueuse en manque d’argent ; qui pense acheter un appartement dans un quartier craignos. Oui… Cette histoire ne tient pas debout !
Tu t’installes dans la voiture, offrant ton plus beau sourire, laissant un compliment s'échapper de tes lèvres. Tu penses vraiment à tes paroles, même si tu les utilises surtout pour esquiver la question initiale : que fais-tu ici ? Tu roules des yeux quand il évoque ton nouveau métier. Pourtant il y a bien une part de vérité : tu es devenue chroniqueuse.  En plus, de l’autre job.
Allez en route pour le bar à tapas, ton estomac grogne et tu ne diras pas non pour un beau cocktail coloré. Il conduit en direction d’un bar, écourtant le silence dès le premier feu rouge. Alors, depuis quand vous ne vous êtes pas croisés ? Un coup de nostalgie dans le coeur, des reviviscences du passé, les années se sont écoulées.
- Bien trop de temps ! 2018 je dirais… Quand j’ai tout arrêté, quand j’ai construit une vie réelle ! Vie qui t’a très vite ennuyée, qui n’était pas ta réalité. Tu ne regrettes pas, parce que tu as ton fils, mais le reste… le mariage, la stabilité, avoir un foyer, ce n’est pas ta conception du bonheur. Je finis toujours par revenir à la source : Monterey et toi ?
Tu es restée dans cette ville, les souvenirs du passé, mais garder un semblant de stabilité au moins pour ton fils ; qu’il continue de voir son père une semaine sur deux. Un arrangement qui te va. Pendant ce temps, cela te permet de t’atteler aux missions que l’on peut t’offrir.
- Okay je valide un burger, c’est super bon quand il y a un supplément fromage. MAIS des tapas, tu en as de toutes les sortes, un immense plateau et une portion de frites à côté ! Amoureuse de la nourriture, lorsque tu commandes des tapas dans un bar, tu ne te contentes pas d’une rondelle de cornichon et de quelques olives qui se battent en duelle. Toi, tu en veux toujours plus.
- Tourne à droite, on va arriver !

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@Blanka Clarke -- scary neighborhood

Je ne suis pas dupe. J'ai été habitué aux excuses bancales d’autres soldats quand j'étais jeune et il semblerait que Blanka use de la même stratégie. Je sais qu’elle comprendra aisément que je ne la crois pas. Pour le moment, je fais abstraction de son mensonge, me concentrant sur la route devant moi, histoire de l’emmener à bon port où elle a décidé de manger puisqu’elle souhaite des tapas. Les années ont passé, et j'avais presque l’impression qu’une vie s’était écoulée tant nos batifolages paraissaient loin dans ma mémoire. 2018. C’était il y a si longtemps. C’était juste avant de rencontrer Olena et que ma vie change totalement. Mais depuis, les choses avaient autant changé, au point que je ne sois plus le pilote que j'avais été. « Hm.hm. Tu m’en dis plus sur ta vie réelle ? » Je ne suis au courant de rien, et ça m’intrigue. Qu’est-ce que la vie réelle quand elle se retrouve dans un quartier peu recommandable ? A-t-elle d’ailleurs compris que je travaille pour les forces de l’ordre ? Je ne préfère pas le spécifier pour le moment, nous aurons tout le temps qu’il faut pour le verbaliser. « Disons que j’ai traversé une salle période. J’ai quitté l’armée et me voilà sur Monterey. » Olena et ses révélations, mon crash d’avion, ma reconversion vers une unité des renseignements après avoir subi une descente aux enfers. Si elle avait retrouvé Monterey joyeusement, moi, je l’avais retrouvée à contre cœur, mais je ne détestais pas non plus l’endroit. Si nous discutions avec vif intérêt de nos préférences culinaires, au fond je me fichais bien de manger un burger ou non. Ca m'allait très bien de manger des tapas. Pourtant, je me plaisais à la contredire momentanément juste pour le fun. « Ouais mais on n’a jamais de mauvaise surprise avec un burger. Mais bon, je vais me plier à tes exigences… » On retrouve temporairement nos chamailleries de bon gré et puis alors qu’elle m'indique de tourner à droite, je mets mon clignotant et m’embarque sur la route suivante avant de me planter devant l’endroit que je juge être celui qu’elle m'indique. Je me gare, et la taquine une fois de plus, coupant le contact. « Bon, j’espère vraiment que les tapas en valent la peine. »

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@Micah Lewis -- scary neighborhood

Vos vies ont changé depuis. Tu as aussi changé. Même si une partie de toi refuse toujours de l’admettre. Devenir mère t’a sans doute fait prendre un peu conscience que tu te mettais parfois trop en danger. Ce danger tu l’as mis en standby, pour finalement retomber dedans. Le danger est ta source d’énergie, sans ça, tu as l’impression d’être morte. Alors qu’est-ce que Micah entend par vie réelle ? Est-ce vraiment une continuité de ce que toi tu entendais par vie réelle ? Un léger haussement de sourcil, ton petit soupire qui s’échappe de tes lèvres. Tu as l’impression d’être piégée à devoir répondre. Mais que répondre ?
- Tu sais trouver un mari, être stable, faire un enfant, avoir une jolie maison. Et pouf j’ai tout éclaté !
Tu as essayé, jusqu’à la dernière seconde, de tenir le coup dans cette vie-là, mais ces choix de vie ne te faisaient pas vivre une vie harmonieuse. Alors, tu as raccroché du jour au lendemain, les papiers du divorce, un nouveau départ et surtout tu as pu rejoindre le squad. Là, tu as retrouvé du peps dans ta vie, alors que tu sombrais au plus bas. Si tu n’avais pas modifié ta trajectoire de vie, tu te demandes parfois ce que tu serais devenue ?
- Et donc tu es devenu quoi ? Flic ?
Tu veux en savoir plus, de nature curieuse tu ne vas pas t’en tenir à quelques mots brefs.
- Tu sais très bien que je fais toujours de bons choix !
Vous entrez dans le lieu choisi, tu es déjà prête à t'empiffrer de différents tapas. Tu repères une table, laissant quelques secondes planer… Tu scrutes l’horizon, les recoins, les têtes, hûmes les odeurs, avant d’enfin t’installer. La déformation professionnelle, ce besoin d’être toujours en reconnaissance partout où tu vas, pour appréhender le danger s’il venait à apparaître.
Tes doigts fins attrapent une carte posée au milieu de la table. Tu la déplies et tu pointes le doigt sur l’assiette XXL.
- Il nous faut ça et deux bières, ça te va ! Tu souris, n’attendant pas une réponse avant d’agiter ton bras pour attirer le serveur jusqu’à vous et lui indiquer la commande.
- Je paye la première fournée ! En souvenir du bon vieux temps, du passé et de ce goût nostalgique qui te guette.
- Allez maintenant qu’on est assis, tu peux peut-être me dire ce que tu trafiquais dans ce quartier ?
Voilà la question un peu plus sérieuse !

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@Blanka Clarke -- scary neighborhood

C’est une nouvelle femme qui m’accompagne. Elle a l’air bien plus mûre, Blanka, mais elle garde ce regard pétillant qui en dit long sur la vie qu’elle mène. Et visiblement, en quelques années, elle a eu le temps d’en vivre plusieurs. Alors qu’elle m’en dit plus, je réalise que je ne sais plus rien de la femme que j’ai fréquentée. Elle est mère et semblerait-il qu’après avoir eu la bague au doigt, elle a pris la fuite. « Oh tu as un enfant ? Tu es divorcée ? » Toutes ces choses que je n’ai pas vécues moi-même. J’ai été en couple six ans, mais ça s’est soldé sur un échec. Pas d’enfant à l’horizon et je n’étais même pas sûr d’en vouloir pour une simple et bonne raison : je gérais déjà le handicap de mon frère. « Wow… Qu’avez-vous fait de la Blanka que je connaissais ? » M’amusais-je à la taquiner alors que j’imaginais qu’elle avait retrouvé une vie trépidante depuis. Mais je m’interrogeais sur le pourquoi du comment. « Pourquoi t’as tout envoyé valser ? » On avait tous des raisons plus ou moins valables, mais ça m’intriguait. Quant à ma profession, j’acquiesçais et ne donnait pas plus de détails. « Ouais. Il me fallait un travail de terrain. » Je me méfiais d’elle bien que je la connaisse parce que ses excuses précédentes étaient trop bancales. J’éclate de rire quant à son affirmation qui peut s’appliquer à certaines choses, mais pas à tout. « Hm. Ca reste à voir ça. » Et je me permets d’observer les alentours, surtout les gens qui s’y trouvent, non pas parce que je file quelqu’un, mais parce que je veux savoir si les gens autour la connaissent. Mon patron dirait que je me suis fait avoir, que je suis parti seul et que je n’aurais pas dû. Qu’importe. Alors assis, Blanka ne me laisse pas le choix de la commande et je continue de m’en amuser en souriant. « Ca a intérêt à être bon si tu veux que je paie la seconde tournée ! » Mais au moins, ça détendra l’atmosphère. Mais au regard de sa question, je ne suis pas sûr qu’on ne la joue pas langue de bois. « Mon boulot. En revanche toi, tu n’as rien à faire là-bas, donc arrête ton cirque et dis-moi ce que tu faisais vraiment là-bas. » Je ne peux en définitive pas lui fournir d’information sans être convaincu qu’elle ne me nuira pas.

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@Micah Lewis -- scary neighborhood

Oui, tu as bien un enfant, un vrai de vrai. Il commence à grandir, à une vitesse folle. Dès que tu pars en mission, même quelques jours et que tu reviens, tu as l’impression qu’il a encore poussé de quelques centimètres. Tu acquiesces, confirmant aussi le divorce. Tu le savais pourtant en enfilant ta robe blanche, le jour J que tu étais en train de faire une connerie. Un léger sourire sur le coin des lèvres quand il te demande pourquoi tu as tout envoyé valser. Oui, plus d’une femme ou plus d’un homme aurait été heureux d’être à ta place, d’avoir tout le packaging : mari, enfant, voiture, maison et joli jardin. Mais, toi cette vie ne t’a pas convenu.
- Je me suis sentie prise dans un piège ! J’étais malheureuse… Enfin mon fils m’apporte du bonheur, je l’aime de tout mon coeur. Mon ex-mari était gentil et aimant, mais on était trop différents. J’avais tout mis en stand-by pour cette vie. J’ai craqué, j’ai accepté une mission, je suis partie. Le quotidien, la routine, tout ça étaient bien trop effrayants ! Tu lèves les mains, signe que “c’est la vie !”
Tu n’as pas peur de la prise de risque, d’avoir tourné une page rapidement, sans forcément réfléchir trop longtemps. Heureusement, ton ex-mari s’est montré compréhensif. Il le savait, on ne peut pas aussi facilement dompter une lionne.
Tu prends la commande, imposant les choix, prenant les devants. Le serveur tourne les talons. Et tu souris de toutes tes dents à Micah.
- C’est une valeur sûre ! J’ai que de bons goûts.
Tu as relancé la conversation débutée plus tôt sur ce qu’il faisait dans le coin où tu étais aussi. Il ne semble pas vouloir lâcher le morceau, ce qui te fait râler. Un clapotement de tes doigts fins sur le rebord de la table, te remettant droite avant de le capter du regard.
- Je travaille ! Je ne peux pas t’en dire plus. Souffles-tu !
Décidément, tu es dure comme fer et tu ne veux pas cracher non plus le morceau. Pourtant c'est Micah, tu lui as toujours fait confiance. Mais avouer ce que tu fais, c'est faire prendre le risque de mettre en danger les gens.

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@Blanka Clarke -- scary neighborhood