{outfit} ❧ Depuis ton accident, tu as rarement été séparée de Ionas. Ce drame a bouleversé votre quotidien, mais il a aussi permis de révéler la force de votre lien. Après ta sortie de l'hôpital, une décision tacite s'est imposée : Ionas a choisi de rester constamment à tes côtés. Lui ne supportant pas l'idée de te laisser seule, toi, te sentant  perdue à l'idée d'être éloignée de lui. Sans échanger un mot, sous un accord silencieux, vous avez compris que votre présence mutuelle était essentielle pour traverser cette épreuve. Durant cette période, vous avez partagé des moments d'une grande intensité émotionnelle. Ces instants passés ensemble ont été précieux, vous permettant de retrouver cette complicité qui, parfois, avait pu s'effriter sous les coups de la vie quotidienne. Vous vous êtes redécouverts, renouant avec des habitudes qui avaient fait de vous un duo inséparable. Les nuits passées ensemble, à discuter ou simplement à apprécier la présence de l'autre, ont renforcé ce lien unique qui vous unit. Vous vous êtes souvent endormis l'un contre l'autre, devant un film ou au cours de l'une de vos longues conversations nocturnes, trouvant dans ces moments une sérénité et un réconfort incomparables. Chaque matin, tu te réveillais avec le sourire, heureuse à l'idée de partager ton café avec Ionas. Ces petits rituels du quotidien, aussi simples soient-ils, prenaient une nouvelle dimension en sa présence. Le café du matin devenait un moment de complicité, une parenthèse douce avant de commencer la journée. Et chaque soir, la journée se terminait dans la quiétude de sa présence. S'endormir sur son épaule, sentir sa chaleur rassurante, c'était pour toi la meilleure façon de clore la journée. Cette période où Ionas est resté à tes côtés t'a permis de te sentir en sécurité, protégée et soutenue. Sa présence a été un véritable pilier, te donnant la force de surmonter les défis imposés par l'accident. Tu savais que, quoi qu'il arrive, il serait là pour toi, prêt à t'aider et à te soutenir. Cette certitude, cette constance dans son soutien, t'a permis de puiser dans tes ressources et de retrouver peu à peu la force et le courage nécessaires pour avancer. En somme, l'épreuve de l'accident a paradoxalement renforcé votre relation, vous rappelant l'importance de l'autre dans vos vies respectives. Vous avez redécouvert la valeur de chaque instant partagé, et cette période, malgré ses difficultés, restera gravée dans ta mémoire comme un temps où votre lien s'est encore solidifié, ancré dans une proximité et une affection profondes.

Tu sors de ton penthouse, le cœur battant à tout rompre à la vue de la moto d'Eros. Ta main serre nerveusement ton téléphone, les mots de ton frère résonnant encore dans ton esprit. Chaque pas vers cette moto est un effort conscient pour surmonter la peur qui te tenaille. La vue du casque dans ses mains, prêt à te le tendre, ravive instantanément le souvenir de ton accident. L'image de la route, le bruit assourdissant du métal contre l'asphalte, la douleur vive et l'angoisse qui t'avaient envahie, tout revient en un instant. Tu fermes les yeux une seconde, inspirant profondément pour calmer tes pensées. « Bien sûr que je te fais confiance, Eros. » Tu essayes de garder ta voix stable malgré la boule de stress qui s'installe dans ta gorge. Chaque mot est un petit pas vers la confrontation de tes peurs. Prendre le casque de la main de ton frère, avec tes doigts tremblant légèrement, est une décision consciente. Le casque semble plus lourd qu'il ne l'est réellement, un poids symbolique de ton appréhension et des souvenirs douloureux. Tu t'obliges à lever les yeux vers lui, cherchant le réconfort dans son regard. « J'ai juste... encore un peu peur, tu sais. Mais je veux vraiment essayer. » Chaque mot prononcé est un acte de courage, une promesse de surmonter la peur pour ton propre bien, et pour la confiance que tu as en lui. Accepter de monter sur sa moto marque le début d'un défi personnel intense. En enfilant le casque, tu prends un moment pour lui faire comprendre qu'il doit ajuster tes sangles. Ses mains travaillent de manière automatique, habituées aux gestes, tandis que ton esprit lutte pour rester calme. Tu sens le tissu se resserrer contre ta peau, une sensation qui devrait être familière mais qui, dans ce contexte, ravive encore plus ton anxiété. Tu respires profondément, te concentrant sur le sentiment de sécurité que t’apporte la présence de ton frère. « D'accord, on y va doucement, et si je me sens mal, je te le dis tout de suite. » Tes yeux rencontrent à nouveau ceux de ta moitié d’âme, cherchant et trouvant l'assurance et l'amour que tu sais qu'il a pour toi. « Si tu sens mes doigts s’enfoncer dans tes côtés, tu auras compris le message. » Faible sourire aux coins des lèvres, cette connexion, cette certitude de sa bienveillance, te donne la force de monter sur sa moto et de t'accrocher à lui, essayant de laisser derrière toi la peur qui te paralyse.

[ ft. @Ionas Dimitriou ]