C'est dans un pas de course que tu te dirigeais vers la maison familiale de ta meilleure amie. L'échange de sms avec cette dernière t'avait plus que chamboulée. Allie pensait être enceinte. C'était une sacré nouvelle. Le genre de nouvelle qui bouleversait toute une vie. En plus, cela tombait à un mauvais moment. Si encore, il y avait vraiment un bon moment. Tu te doutais qu'Allie devait être dans tous ses états. Si bien que finalement, tu avais laissé tomber la librairie pour la rejoindre. Tu pensais qu'elle avait besoin que tu sois là. Ce n'était pas si grave si tu fermais la librairie un peu plus tôt. Tu avais prévenu ton boss. Demain tu feras un peu plus d'heure pour rattraper aujourd'hui, ce n'était pas la fin du monde. Tu avais beau apprécier ton boulot, la famille, les amies passaient bien avant tout ça. Parce que quand tu avais eu besoin d'elles, elles avaient été présente. Bref, tu avais le cœur qui battait la chamade alors que tu prenais la direction des Soares. Tu connaissais le chemin par cœur pour avoir été des millions de fois chez eux. Que ce soit pour des après midi entre filles, des soirées barbecue, des anniversaires, etc. Tu connaissais le quartier et la maison comme ta poche.

Tu ne mettais donc pas longtemps avant de gravir les marches du perron. Puis tu frappais deux coups secs avant d'ouvrir et de t'annoncer. Tu savais qu'Allie était seule. Alors tu ne perdais pas de temps. Sans même jeter un œil autour de toi, tu montais jusqu'à sa chambre. Cette même chambre qui avait été la témoin muette de vos confidences d'enfants, d'adolescentes puis de jeunes femmes. La porte était entrouverte et Allie se trouvait assise sur son lit. « J'ai fait aussi vite que j'ai pu. » Tu étais même un peu essoufflé. Et dire que tu avais fait de l’athlétisme pendant près de dix ans. Si Lolo te voyait, elle se ficherai bien de toi et elle aurait raison. Tu manquais d'exercice. Et à vrai dire la course te manquait. Mais tu avais du mal à trouver un peu de temps pour ça dans ton agenda. Tu jetais un œil à la jolie brune avant d'avancer et de la prendre dans ses bras. « Je suis là. » Elle pouvait craquer, pleurer, crier, bref, tu n'allais pas la juger.

design  ϟ vocivus // icons ϟ tumblr  

J'ai peur d'être enceinte… Enfin, tu as réussi à formuler la crainte qui grandit en toi depuis quelques jours, tapant ces 6 petits mots dévastateurs à l’attention de Daphné. Il n’y qu’à elle que tu as réussi à l’avouer même si lui dire rend la situation encore un peu plus désespérément concrète… Une fois que tu as cliqué sur “envoyer”, tu jettes ton portable à côté de toi, restant assise sur ton lit, enserrant tes jambes de tes bras. Tu attends la réponse de ta meilleure amie. Elle, elle saura quoi faire. Alors que toi, tu es bien incapable de réfléchir posément, dans un état de panique absolu. Il ne fallait pas que ce soit vrai. Il ne fallait pas que tu sois enceinte. Parce que sinon, ça finirait forcément mal pour toi, d’une façon ou d’une autre… Tu fixes le vide sans bouger, n’entendant pas le vibreur de ton téléphone en réponse. Daphné n’a peut-être pas pu lire ton message, sans doute coincée au boulot à cette heure-ci. Sinon, elle t’aurait forcément répondu immédiatement, vu l’ampleur de la bombe que tu viens de lâcher…

Les minutes passent et tu ne bouges toujours pas, fixant le vide, perdue dans tes pensées. C’est alors que la réponse de Daphné arrive finalement, mais pas sous la forme que tu aurais pu imaginer. En effet, au lieu de t’écrire un texto de réponse, elle débarque en personne, frappant tout d'abord en bas avant de gravir rapidement les escaliers pour débarquer dans ta chambre. Ce qui a, au moins, le mérite de te faire sortir de ta torpeur. Tu te redresses, brusquement. " Mais ton boulot... Tu ne vas pas avoir d'ennuis ?" Au fond, tu  n'es pas vraiment surprise par sa venue. Car c'est un véritable appel au secours que tu lui as lancé. Mais tu ne veux vraiment pas qu'elle ait des ennuis à cause de toi... Bien que tu dois admettre que la voir te réchauffe le cœur. Elle est toujours là pour toi, quoi qu'il se passe et alors que la terre est en train de trembler sous tes pieds, c'est bien la seule pensée qui te met un peu de baume au cœur... C'était comme ça entre vous. Il lui suffit d'ailleurs d'un seul regard pour qu'elle comprenne ce qu'il te faut. Elle te tend les bras, se glissant sur ton lit pour te serrer contre elle. Avec soulagement, tu te laisses aller dans son étreinte familière, laissant enfin les larmes couler. Comme si tu l'avais attendue pour t'autoriser à finalement craquer. " Merci... Merci d'être venue." Murmures-tu entre deux hoquets. Tu restes ainsi un long moment ainsi, vidant les vannes, laissant retomber la pression. Et quelque part, c'est salutaire car le brouillard de ton cerveau se dissipe un peu, te rendant un peu plus l'usage de la parole. " Dada... Je suis terrifiée. Je n'ai jamais de retard comme ça. " Lui avoues-tu, sachant que jamais elle ne te jugera pas. " Tu crois que tu pourrais aller m'acheter un test ? Je n'ai pas osé y aller... Si quelqu'un me reconnaît et en parle à ma mère, je suis morte."

design  ϟ vocivus // icons ϟ tumblr  

Tu n'avais pas perdu de temps en te dirigeant chez Allie. Même si tu étais en plein shift. Tu savais que ta meilleure amie avait besoin de toi. Voilà pourquoi, tu n'avais pas hésité une seule seconde avant de la rejoindre. Tu n'avais pas de mal à imaginer le détresse dans laquelle devait se trouver ta meilleure amie. Enceinte ?! Tu avais du mal à imaginer ta best avec un ventre comme une citrouille. Tellement de mal que cela te paraissait complètement impossible. Surtout qu'aux dernières nouvelles, Allie voulait à tout prix attendre le mariage à cause de ses parents rigides et catholiques au possible... Mais elle avait flanché. Tu ne pouvais pas la juger pour ça. Tu savais que pour un type, les femmes étaient capables de faire des folies... Tu avais rapidement prévenu ton boss et tu avais fermé la boutique plus tôt. Tu lui avais promis d'ouvrir plus tôt et de fermer plus tard, demain. Tu lui avais dit que c'était une urgence, sans rentrer dans les détails et sans dire qu'il s'agissait de cette urgence.

Tu étais sur la route quand tu te rendais compte que tu n'avais pas répondu au dernier sms de la brune. Tant pis, tu allais lui répondre en live. C'était quand même beaucoup mieux. Tu savais qu'Allie avait besoin de toi. Et pas que des mots pianotés sur ton téléphone. En entrant, tu savais exactement où te rendre. Allie était là où tu l'attendais, assise sur son lit. Tu ne l'avais pas vu comme ça depuis des années. Et cela te peinait. Mais tu étais là. Et la bande aussi allait être là. Tu n'en doutais pas. Tu la serrais contre toi, essayant de l'apaiser comme tu pouvais, essayant de la rassurer comme tu pouvais. Tu l'entendais pleurer contre toi. « Tu n'es pas seule... » La gardant contre toi, tu attendais qu'elle se calme sans la presser, faisant preuve de patience. Tu lui donnais un mouchoir de la boite qui traînait pas loin de son lit. Puis tu reposais tes yeux sur elle. « Je sais... » Oui tu n'avais pas de mal à comprendre sa réaction. Tu réagirais pareil si la situation était inversée. « C'est pour ça que je suis passée en chercher pour toi. » Tu sortais les boites de ta besace. Tu en avais pris cinq. De cinq marques différentes. « Je ne savais pas lequel prendre... Et comme ça, tu n'auras plus de doute. » Tu en donnais un à ta meilleure. « Allie, peu importe le résultat, tu sais que tu peux compter sur moi, sur la bande... peu importe ton choix aussi, c'est toi qui décide de ta vie, personne d'autre, pas même ta mère. » Même si tu l'appréciais. Elle ne vivait pas la vie de sa fille et inversement. Allie avait le droit de faire ses propres choix, de prendre ses propres décisions. « Tu en as parlé à Pete ? » Même si tu pensais déjà connaître la réponse. Tu voulais t'en assurer, au cas où, si ce connard avait encore fait un faux pas...

design  ϟ vocivus // icons ϟ tumblr  

« Tu n’es pas seule. » Les mots de Daphné sont exactement ceux que tu as besoin d’entendre, elle est d’ailleurs exactement ce dont tu as besoin en ce moment. Quel que soit la gravité de la bêtise ou de la tuile, elle était toujours celle qui t’aidait à la couvrir, à la réparer ou à la dédramatiser. Bon bien sûr, le problème du moment était bien plus conséquent que vos problèmes d’enfants mais comme elle l’avait dit, tu n’étais plus seule pour l’affronter, et ça, mine de rien, c’était déjà réconfortant.... Tu te serres donc contre elle, tordant le mouchoir qu’elle t’a donné entre tes doigts quand tu ne te mouches pas, le temps que l’angoisse passe un peu et que tu sois en état de lui expliquer plus précisément les choses. « Je sais. » Dit-elle, cependant, comprenant certaines sans que tu ais besoin de les expliquer. Le résultat de plus de 20 d’amitié et surtout, le fait de savoir quelle catastrophe une grossesse représentait pour toi, une jeune fille issue d’un milieu très catholique.  Tu es donc contente de lui avoir finalement dit, parce que comme tu l’avais espéré, elle prend les choses en main, faisant preuve de réactivité pour deux. A vrai dire, c’est plus que de la réactivité car elle te dit qu’elle est déjà allée chercher les tests pour toi, se doutant bien que tu ne pouvais pas aller en acheter. Tu la regardes avec émotion. Tu ne sais pas si les hormones jouent déjà un rôle à ce stade, mais tu débordes littéralement de gratitude. « Tu es vraiment la meilleure ! Merci... Je vais te rembourser, bien sûr. »  Souffles-tu bluffée par son esprit d’anticipation et sa prévoyance. Car le fait qu’elle ait pris plusieurs tests est vraiment très avisé. « Et oui plusieurs, c’est mieux. Je ne veux pas causer de séisme sur une simple probabilité. Il faut qu’on soit sûres. » Sauf que « probabilité » te paraît être un mot bien trop clinique pour décrire le fait qu’il y ait une chance sur deux que ta vie bascule irréversiblement. « Mon dieu, Dada... Il faut vraiment que ce soit une fausse alerte. Il le faut vraiment. » Tu recommences à paniquer en disant cela alors qu’elle te tend la boîte d’un des tests. Tu l’attrapes comme si c’était un bâton de dynamite et métaphoriquement, c’est bien le cas... Daphné doit le sentir car elle prononce de nouveaux mots destinés à te rassurer, te rappelant que quel que soit le résultat, tu pourras compter sur elle et sur la bande. Elle te rappelle aussi que personne ne peut décider pour toi, surtout pas ta mère. Ce sont des mots précieux, cruciaux, ceux qui conviennent mais tu n’es pas en état de les recevoir comme il se doit pour le moment. Tu secoues la tête, n’arrivant pas à rationnaliser. « Le truc c’est que si c’est positif, il n’y a aucun bon choix. Je ne peux pas avorter sans être en conflit avec ma famille et ma foi... Et si je le garde... Ma vie ne sera plus jamais la même. Je ne suis pas prête... Sans compter que tout le monde saura que j’ai fauté et je serai quand même en conflit avec ma famille. » Tu essayes d’exprimer les pensées qui tournoient dans ta tête, de les ordonner un peu mais c’est bien un magma confus qui sort de ta bouche. « Je ne comprends pas.... J’ai fait attention. Ça ne peut pas arriver… » Le déni revient te frapper avec puissance. Et puis, il y a la question de Daphné à propos de Pete et donc du père, qui est tout aussi épineuse que les autres. Tu lui réponds franchement, ne lui cachant jamais rien. « J’attends d’être sûre avant de lui dire quoi que ce soit... Surtout que la dernière fois qu’on s’est vus, ça ne s’est pas très bien passé... » Tu secoues la tête, résonnant à nouveau en termes de probabilités. « Et je ne peux pas être certaine que ce soit lui le père. » Dis-tu d’une toute petite voix, rappelant à Daphné ce que tu lui avais confié à propos de ta nuit avec Jamie. Certes, vous vous étiez protégés mais avec Pete aussi alors maintenant, tu ne répondais plus de rien.

design  ϟ vocivus // icons ϟ tumblr  

« Ne dis pas de bêtises. » Répondais-tu quand Allie te disait entre deux sanglots, qu'elle allait te rembourser. Mais tu étais quand même rassurée dans le fait, qu'elle pensait elle-aussi, que plusieurs tests était une meilleure solution pour s'assurer du résultat. Sincèrement, si cela t'arrivait, tu ferais la même chose. Tu prendrais tous les tests disponibles en pharmacie afin de t'assurer qu'il ne pourrait pas y avoir de doute. Tu n'avais pas de mal à te mettre à la place d'Allie. Elle qui avait toujours suivi sa foi et ses convictions. C'était plus que compliqué pour elle. Tu respectais sa croyance, tu avais la même. Tu croyais en Dieu, en une entité supérieure, à un tout qui avait mené à la création de la vie sur Terre. Mais tu n'étais pas aussi fermée que pouvaient l'être les Soares. Tu vivais ta foi sans contrainte. Cela ne t'empêchait pas d'avoir des relations sexuelles. Ce qu'Allie avait toujours refusé jusqu'à récemment pour garder son connard de petit ami. Tu ne la jugeais pas. Par amour, on pouvait faire des choses que l'on regrettait. Tu gardais tes yeux sur Allie alors qu'elle prenait le test en main. Tu entendais les tremblements dans sa voix. Le résultat allait bouleversait sa vie si ce dernier était positif. C'était certain. Elle allait devoir s'organiser, gérer ce bébé. Parce que tu savais très bien que si elle était enceinte, elle allait garder cet enfant. Il n'y avait pas de doute. Tu connaissais assez ta meilleure amie pour avoir cette certitude. Tu passais une main sur son dos, essayant de la rassurer comme tu le pouvais. Ce qui n'était pas évident. Même si comme tu lui disais, elle avait tout le monde à ses côtés, la bande n'allait jamais la laisser tomber. C'était une certitude. Il fallait au moins en avoir une dans ce méli-mélo émotionnel. Tu l'écoutais sans la couper, comprenant son état d'esprit. « On s'en fiche des autres, Allie. C'est ta vie, personne n'a le droit de la vivre à ta place. » C'était ça le plus important. « Mais pour l'instant, on va déjà voir le résultat avant de se faire des films et penser à cet avenir. » Cela ne servait à rien de se tordre l'estomac alors qu'elle n'avait pas encore fait le test. Aux autres paroles d'Allie, tu lui faisais un tendre sourire alors qu'elle disait qu'elle avait fait attention. La seule façon pour être certaine à cent pour cent de ne pas tomber enceinte, c'était l’abstinence. Mais tu évitais de le lui rappeler. Tu voulais la rassurer comme tu pouvais et non l'accabler. Tu avais beau toi-même utiliser la pilule, tu savais qu'elle n'était pas fiable à cent pour cent. Et c'était pareil pour les préservatifs. Puis Allie te parlait de Pete. Tu évitais de soupirer quand elle te disait qu'elle s'était encore disputé avec lui. Aux autres paroles de ta meilleure amie, tu fronçais un peu les sourcils. « Tu penses à Jamie ? » Oui, elle t'en avait parler le lendemain de cette fameuse soirée. « En tout cas, positif ou non, il faut que tu fasses ce test... » Tu l'observais. Tu aimerais lui éviter ce moment mais il n'y avait qu'elle qui pouvait le faire. « Je ne bouge pas. » Tu la prenais une nouvelle fois dans tes bras pour lui donner une nouvelle dose de courage avant de la laisser regagner la salle de bain toute proche.

design  ϟ vocivus // icons ϟ tumblr  

“ Ne dis pas de bêtises” Souffle Dada, te rappelant ainsi qu’il n’y a aucun service qu’elle ne te rendra pas, et que des choses aussi triviales que l’argent n’ont aucun importance au regard de votre amitié ou de la situation présente. Il est vrai que tu t’attardes sur des détails minimes, sans doute pour éviter de penser aux autres sujets qui fâchent. Il y a notamment cette question lancinante qui tourne dans ta tête. Comment as-tu pu en arriver là ? Comme dans un film, tu revois ta mère te mettre en garde, t’enjoindre d’attendre le mariage. Et jusqu’à un certain point, tu l’avais écoutée, soucieuse de respecter la foi dans laquelle, tu avais été élevée, trouvant une forme de poésie dans l’idée d’attendre le bon pour te lancer. Puis Pete était arrivé dans ta vie, emportant tout sur son passage, de ton bon sens jusqu’à ton cœur. Pour tenter de le garder près de toi, tu as renié tous tes principes, commettant ce péché pour lui. Le poids de ta transgression avait hanté ta conscience pendant des semaines mais ce n’était rien à côté de la façon dont tu la payais maintenant… Sans compter le fait que tu as perdu Pete quand même en fin de compte...  A vrai dire, seule la main de Daphné qui caresse ton dos avec douceur t’empêche de sombrer dans l’hystérie. Elle est ta boussole dans la tempête, celle qui te dit les choses que personne d’autre ne te dira. Dans le brouillard de ton esprit, tu sais qu’elle a raison, que c’est ta vie et qu’il t’appartient d’en prendre les commandes. Mais tu n’as pas aussi foi en toi qu’elle. Tu pousses un petit soupir. “ Mais justement, c’est n’importe quoi ma vie… J’arrive à peine à bien m’occuper de moi, comment je pourrai m’occuper de quelqu’un d’autre ? Ou même juste prendre la bonne décision .” Tu étais au moins lucide sur ce point. Si tu avais fait les bons choix, tu n’en serais pas là. Si tu avais une propension un peu moins marquée au chaos, tu ne serais pas en train d’avouer à ta meilleure amie qu’il y avait deux pères potentiels dans l’équation. “ Oui, je pense à Jamie.” Avoues-tu quand elle devine sans peine qui peut bien être le second. Tu secoues la tête, dépitée. “ Mais j'espère de tout cœur que ce n'est pas lui au cas où. Parce qu'il ne mérite absolument pas que je détruise sa vie comme ça." Et pourtant... Une part de toi se dit que ce bébé hypothétique aurait de la chance d'avoir un père décent comme Jamie. Parce que tu sais au fond de toi que Pete n'en a absolument pas l'étoffe... De toute façon, comme te le fait très justement remarquer Daphné, ça ne sert à rien de spéculer tant que tu n'es pas certaine. Juste à te faire plus de mal encore. Mais tu repousses le moment où le terrible verdict va tomber, te comportant comme une poule mouillée. Heureusement, tu as la bonne personne à tes côtés, et Dada ne te laisse pas le choix, te rappelant que tu dois à tout prix faire ce test. Elle te pousse gentiment hors du lit, te disant qu'elle t'attend, qu'elle ne bouge pas, te donnant l'impulsion que tu n'arrives pas à prendre. Avec l'impression de vivre un mauvais rêve, tu te rends à la salle de bain, avec deux des tests. Tu lis rapidement les instructions sur les notices, regardant les petits bâtonnets en plastique d'un air désabusé. Il te paraissait fou de se dire que ces petits objets étaient tout à coup, la seule chose qui comptait à tes yeux. Puis, pensant à Dada qui t'attend et qui n'a sans doute pas que ça à faire, tu te fais violence pour retirer les capuchons et uriner sur les deux tests, te surprenant à prier pour qu'aucun membre de la famille n'ait l'idée de rentrer à la maison pour une raison ou pour une autre... Lorsque c'est fait, tu déposes les tests sur les lavabos, te lavant les mains avant d'appeler Daphné. Tu t'assieds par terre, t'adossant à la baignoire. " Je crois que c'est bon...  Ils disent qu'il faut attendre 5 minutes. Tu as un minuteur sur ton téléphone ?" Puis abusant encore et toujours de sa bonté, tu lui adresses encore une requête. " Je les ai laissés sur le lavabo... Mais quand il y aura le résultat... Tu pourras regarder pour moi ? Je n'ai pas la force." Avoues-tu, toujours aussi noyée dans ton désarroi.

design  ϟ vocivus // icons ϟ tumblr