{outfit} ஐ Tout n’est qu’une question de perspective. L’art te l’a appris, mais la vie te l’a fait comprendre. Dans un grand malheur, peut se cacher un grand bonheur. Dans une tentative de reconstruction, tu as trouvé dans l’effroi, des amitiés remarquables. Une connaissance du passé qui se veut aujourd’hui un fidèle ami de ton présent, pour ne pas dire meilleur ami. Il t’a fallu un peu de temps avant de découvrir la profondeur d’une amitié sincère, fluide et réciproque avec Cain. Là n'était qu'une question d'acceptation et non d'une difficulté à s'entendre. Grâce à lui, mais surtout en lui, tu as déniché cette amitié précieuse, particulière et forte. Le genre d’amitié qui se veut de plus en plus rare dans un monde qui tourne trop rapidement sur lui-même. Aujourd’hui, tu n’hésites pas à dire qu’il t'est un ami vital. Il te permet de garder un semblant d’équilibre et de nourrir ta confiance en toi. En dépit de certaines frictions, bien habituelles d’une quelconque relation, il n’existe aucun rapport de force, l’ombre d’un mensonge ou de doutes entre vous. Tu n’as plus besoin d’être convaincue pour savoir que tu tiens entre tes mains une belle et profonde amitié.

Avec lui, tu n’as jamais eu besoin d’entendre ses mots pour comprendre ce qu’il en est. Tu perçois ses expressions faciles, ses gestes et ses regards comme des messages silencieux. Ils te sont comme de légers murmures au creux de l'oreille. De plus que son comportement et ses réactions ne t’aident qu’à déchiffrer avec certitudes son état d’esprit et les émotions qui peuvent le tourmenter. Aux côtés de Cain, la notion de sécurité en amitié prend tout son sens. Tu oses partager tes idées et tes pensées sans détour. Tu oses mettre à plat tes émotions et te montrer vulnérable. Tu oses lui confier le moindre de tes secrets, même les plus intimes et inavouables. Tu sais que tu pourras toujours compter sur sa discrétion, comme il le peut avec la tienne. Là est le propre de l’amitié : volonté de s’ouvrir, de partager et de s’écouter en toute liberté.

S’ajoute à ça, le soutien mutuel que vous vous portez. Qu’il s’agisse d’une rupture, d’une période de stress, d’un problème du domaine familiale, personnel, professionnel ou d’une tout autre sorte d’épreuve, la loyauté et le soutien s’entremêlent. Deux termes qui rayonnent sur votre amitié et que tu appliques autant à ton ami qu’à votre amitié. Tu te tiens toujours prête à l’écouter, à le conseiller et à le réconforter que ce soit à tort ou à raison. Tu l’acceptes comme il est, avec ses qualités et ses défauts. Une chose qu’il sait parfaitement te rendre, bien que vous vous servez parfois pour garde-fou. À vrai dire, le jugement n’a jamais fait partie intégrante que votre relation et tu l’apprécies d’autant plus pour ça. Nonobstant vos nombreuses similitudes et points communs, votre diversité t’est d'une vraie stimulation. Qu’ils soient directement liés avec vos milieux d’évolutions différents ou à votre légère différence d'âge, tu estimes qu’ils sont tous deux des atouts très précieux. Vous avez bon nombre de choses à apprendre l'un de l'autre. Peut-être, est-ce même vos différences qui favorisent plus aisément l’encourage mutuel, les célébrations et félicitations qu’elles soient grandes ou petites et la force de ce lien inobservable ? Qu’importent les faits, tu ne faillis jamais à l’encourager, à aller à la poursuite de ses rêves, à relever les défis et à s’améliorer continuellement. D’une certaine façon, votre amitié est un réel vecteur de croissance.

C’est donc très naturellement que vous avez pris l’habitude de vous retrouver une fois par semaine. Tantôt chez lui, tantôt chez toi ou même dans ce que vous aimez appeler votre endroit. Tu ne laisses jamais cette occasion passer. Vos retrouvailles hebdomadaires te sont bien trop précieuses. Pour aujourd’hui, il est prévu que tu le rejoignes chez lui. Ce n’est pas pour te déplaire. Tu éviteras avec plus de facilité la présence de ton frère et ses airs d’ours mal léchés. En réalité, ses agissements te font bien rire intérieurement. Tu es bien placée pour savoir la bonté et la sensibilité qui l’habitent. Tu sais parfaitement que ses airs de rudesses ne se limitent bien souvent qu’à des airs. De plus, tu te réjouis de ne pas devoir te mêler au reste e la population aujourd'hui. Dans le cas où ta sœur te chercherait en rentrant ou ton frère, tu laisses un mot sur le tableau de l’entrée avant de claquer la porte derrière toi et de filer dans les escaliers. Instinctivement, tu lances un léger regard à la porte de ton fameux voisin. C’est que bien involontairement, il ne t’a pas laissé de marbre. Désireuse d’arrivée à l’heure, tu te mets rapidement en route. Tu ne bénéficies pas du privilège de ne vivre qu’à quelques mètres de ton meilleur ami et sachant que ta voiture est encore loin de frôler les finitions, tu fais rapidement le choix de commander un uber. Après quelques brèves minutes de voiture, tu parcours son allée et sonnes sans attendre. Tu en es même impatiente, au point où tu frappes aussi à sa porte malgré le bruit de pas qui se rapprochent. C'est alors que les traits de ton meilleur ami glisse rapidement sous ton regard. « J’espère que tu as sorti ta meilleure bouteille ! » C'est vrai que tu aurais pu simplement commencer par des banalités, comme bonjour ou encore lui demander comment il va, mais cela ne te ressemble pas vraiment. Après tout, vous allez avoir tout l'occasion d'en discuter autour d'une bonne bouteille. Alors, sans en dire plus, tes pas s’activent à entrer et tu déposes une bise délicate sur sa joue à l’aide d’un grand sourire.

[ ft. @Cain Wilder ]

{outfit} ஐ Fixant le réveil posé sur ma table de nuit, j'attendais avec espoir que le sommeil vienne me cherche mais c'était peine perdue. Depuis plusieurs nuits maintenant je dormais une heure ou deux avant d'être réveillé. L'impression d'entendre sa voix qui m'appelait, comme un fantôme qui se trouvait dans ma chambre. La déception de voir qu'il n'y avait personne d'autre que moi dans la pièce plongée dans l'obscurité. Si par chance je parvenais à m'endormir, c’étaient cependant des cauchemars qui venaient me réveiller en sursaut. Je n'étais pas présent, je ne savais pas ce qui s'était passé lorsque Paul avait été tué mais mon esprit s'était imaginé tout un scénario. Je le voyais mourir devant moi sans que je ne puisse rien faire, cloué au sol mes jambes refusant de m'obéir. Les larmes coulaient sur mes joues et cela m'étais déjà arrivé de sentir mon visage mouillé à mon réveil. La douleur était toujours présente dans mon âme, pire que lorsqu'il avait été absent car j'avais alors l'espoir de le revoir un jour. Mais il n'y avait plus que le désespoir à présent. J'avais pleuré, beaucoup, inconsolable me moquant que mon manager me voit dans un tel état. Incapable de ne rien faire de toute manière concernant le boulot. Je n'avais pas avancé sur la lecture des contrats qu'il m'avait transmis ni répondu aux différents mails ou sms qu'on m'avait envoyé. Il n'y avait que dans le repos que je trouvais moins de douleur à ma vie. Cette dernière avait décidé de m'arracher la seule personne pour qui j'avais été prêt à faire des efforts, à devenir quelqu'un de meilleur. Etait-ce ma faute s'il était mort ? Parce que ne méritait pas qu'on m'aime ? Etais-je destiné à finir seul dans cette villa et à devenir un vieil homme qui ne faisait que critiquer tout et tout le monde ? Mes amis aussi allaient-ils finir par m'abandonner à leur tour ? Pourtant il y en avait que j'avais réussi à garder précieusement autour de moi. Ceux qui me connaissaient assez pour savoir que je n'étais pas qu’un sale con. Cassiopéa, elle, le savait. Une amitié parfaite nous liait. Je n'avais pas besoin de parler pour qu'elle me comprenne, c'était presque trop beau en fait maintenant que j'y pensais. Les lèvres tremblotantes, je ravalais un sanglot alors que je me roulais en boule sur mon lit. Imaginer la jeune femme me lâcher la main me donnait envie de vomir. Ironiquement, il en était de même pour Hyun-Jin qui me suivait depuis plusieurs années maintenant. Lorsque je lui avais annoncé au milieu de mes pleurs ce qui était arrivé à Paul, il avait été étrangement gentil et m'apportait régulièrement à manger. Je me forçais à le faire, mais bien souvent tout finissait au fond de la cuvette des toilettes. Mon estomac était tellement serré que rien ne passait. Evidemment j'avais prévenu Cassiopéa aussi de ce qui s'était passé, n'étant pas vraiment en état d'assurer nos retrouvailles hebdomadaires.

Cela faisait quelques jours maintenant mais le mal était toujours présent. J'essayais d'être un peu actif. Le printemps était de retour et je partais dans ma piscine nager un peu pour me libérer l'esprit. La pensée de me laisser me noyer m'avait traversé la tête mais je ne pouvais pas laisser mon manager découvrir mon cadavre flottant. Perdu dans mes pensées, je n'avais pas vu l'heure tourner ni le jour se lever. Au final, je n'avais pas dormi longtemps encore une fois. Mon téléphone vibrant pour me rappeler que Cass' venait à la maison aujourd'hui. Soupirant, je quittais mon nid pour aller prendre une douche froide afin de me réveiller un peu et avoir une meilleure mine. Bien qu'une fois propre, j'avais toujours la tête d'un type qui traversais un mauvais moment. Bientôt j'allai être aussi pâle qu'un cadavre. Soupirant, j'attrapais mes produits de beautés pour donner un peu plus de couleur à tout cela afin que la jeune femme ne pense pas que j'allai m'évanouir d'un instant à l'autre. J'attrapais ensuite des vêtements qui m'allait encore, ayant perdu pas mal de poids ces derniers temps et depuis ma dernière dépression je n'avais pas vraiment repris des kilos. Heureusement, cela ne se voyait pas trop.

Je me dirigeais ensuite vers le salon pour chercher une bouteille dans le bar. Kareme m'en avait donné beaucoup suite à notre dernière sortie ensemble. Son objectif de ne plus boire m'avais conduit à accepter de les prendre. Par chance, mon désespoir ne s'était pas répercuté sur l'alcool ou sur la nourriture. Ce n'était d'ailleurs jamais ainsi que je gérais les choses. Je m'isolais, m'oubliais et faisait grève de tout. Ce qui en soit, n'était pas mieux non plus vu mon état cadavérique. J'allai ensuite dans la cuisine, remerciant mentalement Hyun-Jin de remplir mes placards et mon frigo. Je préparais des kimbaps, cela ne demandait pas beaucoup de temps et puis j'aimais bien faire manger à Cass' de la nourriture coréenne. Je venais justement de finir de couper lorsque la sonnette avait retenti. Essuyant mes mains sur mon tablier je me dirigeais vers la porte d'entrée sentant l'impatience de la jeune femme vue qu'elle venait aussi de toquer.

- Je n'ai que de bonne bouteille

Rétorquais-je faussement outré, heureux de la voir finalement. Mon manager m'avait dit que je devais voir mes amis pour penser à autre chose et je le faisais. Rarement. Mais j'avais accepté l'invitation de Cass', c'était déjà bien non ?

- J'ai fait des kimbaps pour accompagner

Déclarais-je tout en la laissant me suivre dans la cuisine ouverte sur le salon.

[ ft. @Cassiopéa Uccello ]

{outfit} ஐ Avec un sourire que tu espères contagieux, tu poses délicatement ton sac à main dans l’entrée. En te retournant vers Cain, tu l’observes avec une lueur de tendresse dans les yeux. Son ton faussement outré t’amuse et te réchauffe le cœur. Si tu en suis ta logique, cela te prouve que son humour sommeille toujours en lui et qu’il tient bon face à l’adversité. Le deuil est un processus long et pénible que tu connais trop bien. Ce sombre compagnon a tracé ta route pendant de nombreux mois et, d’une certaine façon, il se tient encore à tes côtés. Il s’était insinué dans ta vie sans prévenir et avait tissé cette toile autour de ton cœur endeuillé. Les souvenirs de ce cauchemar te hantent encore. Il t’avait frappé comme la foudre, t’arrachant trois êtres aimés en l’espace de quelques jours. Agissant à la fois sur toi comme un éclair de choc et de déni, cela a laissé ton esprit hébété et tu as refusé de croire que ta situation était une réalité. Encore aujourd’hui, il t’arrive de te perdre dans tes mirages, tes mots et tes fantômes. Ton âme reste désespérément accrochée à ce fil ténu d’incrédulité. Un calvaire, un chaos, une anarchie qui hante encore chacune de tes nuits sous forme de cauchemars. « Des kimbaps ? Je suis vraiment contente que tu aies pris le temps de cuisiner pour moi. Tu sais combien j’adore déguster tes plats. » Aussi surprenant, et exigeante que tu puisses être, Cain a toujours su comment te faire plaisir. Un trait que tu lui envies beaucoup, trouvant la tâche difficile dès lors qu’il s’agit de trouver ce dont tes proches ont réellement besoin.

Tu le suis avec une aisance naturelle vers la cuisine. L’odeur alléchante des kimbaps fraîchement préparés emplit l’air et chatouille tes narines. Il a mis tant de soin dans leur préparation, malgré la douleur qui l’anime. Cela te rappelle combien tu tenais à tes moments partagés en Italie et combien tu voulais retrouver une normalité, même brisée, lorsque tu affrontais les difficultés du deuil une fois arrivée à Monterey. Le temps, ce vieux guérisseur, essayait de t’apporter l’espoir d’une acceptation. Il tentait de te mener à une réconciliation douce et amère avec la réalité de l’absence. Tu observes quelques secondes la disposition soignée de sa préparation. Chaque détail révèle le soin et l’attention qu’il y a mis. « Ça sent délicieusement bon. » Ta voix se veut légère et tes yeux trahissent une sincérité profonde. Néanmoins, tu ne peux ignorer cette fatigue marquante sur son visage, malgré les efforts qu’il déploie pour la cacher. Ton cœur se serre sous cette vue et, naturellement, tu te rapproches de lui. Dans un acte de tendresse, tu poses ta main sur la sienne, ton regard doux se plongeant dans ses pupilles. « Comment tu te sens aujourd’hui ? » Tu le demandes sur un ton empreint de sollicitude. Tu aimerais qu’il te dise sincèrement et franchement ce qu’il en est afin que tu puisses agir et l’aider au mieux. Tu sais que la période qu’il traverse est particulièrement difficile, alors tu as à cœur de lui offrir tout le soutien possible sans pour autant te montrer intrusive. « Si tu as besoin de parler, je suis là, tu le sais. Sinon, on peut simplement discuter de tout et de rien, savourer ces kimbaps qui me font déjà saliver et descendre une bonne bouteille de vin. » Tu espères qu’il se sentira suffisamment à l’aise pour s’ouvrir à toi s’il en ressent le besoin. Tu veux qu’il sache que son bien-être est ta priorité, même si cela signifie passer la soirée dans le silence confortable de votre amitié.

[ ft. @Cain Wilder ]

{outfit} ஐ Malgré mon statut de célébrité j'aimais bien cuisiner, depuis toujours à vrai dire. Lorsque j'avais abandonné l'école pour étudier à la maison, il avait bien fallu que je me débrouille car ce n'était pas mes parents qui m’auraient laissé des restes ou préparer un plat avant de partir au boulot.  Je n'avais donc pas besoin que quelqu'un le fasse pour moi et je pouvais manger ce que je voulais. J'étais bien sûr plus doué pour faire des plats coréens ayant vécu pas mal d'années là-bas. Ça avait aussi un côté relaxant de se focaliser sur la préparation d'un plat, d'en faire un pour quelqu'un aussi. Cass' adorait goûter ce que je cuisinais alors j'espérais que mes kimbaps allaient être bons. J'étais un peu distrait à cause de mon état émotionnel. Mais normalement j'avais suivi la recette correctement. J'allai bientôt le savoir si c'était un échec ou non car on venait de sonner à la porte. Sans surprise il s'agissait de ma meilleure amie. Après l'avoir laissé entrer, je la laissais me suivre tout en lui expliquant ce que j'avais cuisiné pour accompagner la bouteille d'alcool que j'avais finement choisi. Comme toujours.

- Hum...J'espère que c'est bon...J'ai pas cuisiné depuis...

La suite était restée coincé dans ma gorge, c'était trop dur pour moi de le dire à voix haute. Je me pinçais les lèvres pour tenter de reflouer les larmes qui commençaient à me monter aux yeux. Heureusement, elle ne voyait pas mon visage et je me reprenais alors qu'on se retrouvait dans le coin cuisine du séjour. Je n'avais pas envie de penser à lui maintenant, alors que Cass' se trouvait là. Elle savait que je vivais mal sa perte évidemment. Elle avait été une des premières au courant de ce qui s'était passé.

- C'est déjà bon signe

Je tentais un léger sourire, qui devait certainement faire ressortir encore plus mon visage fatigué. Il était impossible de cacher ce dernier de toute manière. Je le voyais bien dans les yeux de Cass' alors que celle-ci venait poser sa main doucement sur la mienne. Je baissais mon regard sur ces dernières, clignant des yeux pour chasser une larme qui avait réussi à se frayer un chemin. Comment je me sentais ? Comme tous les autres jours d'avant à vrai dire. J'essayais d'avancer et à me rattraper à ce que je pouvais pour ne pas succomber à l'appel.

- Mal...J'ai toujours la sensation d'être...vide...

Envie de ne rien faire, de simplement rester dans mon lit à attendre que la journée passe puis dormir. Parce qu'il n'y avait que là que la douleur était moins forte, mais rapidement rattrapé par les cauchemars.

- Je ne sais pas comment faire...je...j'ai l'impression que quelqu'un m'écrase le cœur sous son pied constamment

Soufflais-je avant de récupérer ma main pour sortir deux assiettes et deux verres à pieds du placard. Je n'avais pas l'habitude d'exprimer ce que je ressentais, mais avec Cass' c'était différent. Je me sentais en sécurité avec elle et je pouvais tout lui dire, je savais qu'elle ne me jugerait jamais vraiment.

[ ft.  @Cassiopéa Uccello   ]

{outfit} ஐ En le regardant se débattre avec ses émotions, ton cœur se serre. Tu observes chaque nuance de son visage, chaque éclat de douleur dans ses yeux, et cela réveille en toi un écho profond de tes propres souffrances. Tu ne comprends que trop bien ce qu’il traverse en ce moment. Les déchirements, la confusion, l’incompréhension face à une réalité si cruelle, tout cela t'est familier. Apprendre la perte de Paul a ravivé des souvenirs douloureux chez toi, des souvenirs que tu as longtemps essayé de refouler sans jamais vraiment y parvenir. La nouvelle de la disparition de Paul a été comme une décharge électrique, une secousse qui a réveillé en toi des douleurs que tu croyais atténuées. Elle t'a renvoyé à cette période sombre où tu as perdu ton propre petit ami. Le choc de cette perte, l'incapacité à concevoir qu'il ne serait plus jamais là, tout cela est revenu avec une clarté déchirante. Tu te souviens de la sensation d'être vidée de toute substance, comme si une partie de toi-même avait été arrachée, de ne plus savoir comment avancer, tu la connais intimement. Chaque année, à la même période, ce souvenir refait surface, malgré les années qui passent. Le temps, bien qu'il soit souvent présenté comme le grand guérisseur, ne fait que poser un voile fin sur tes blessures. Il pense avec prudence et lenteur tes plaies profondes, mais elles ne disparaissent jamais complètement. Tu continues de côtoyer cette douleur, de la ressentir au plus profond de ton être, même si elle s'est adoucie avec le temps.

Ton expérience te permet de comprendre la détresse de ton ami. Tu sais qu'aucun mot ne peut véritablement apaiser cette peine, qu'aucune consolation ne peut vraiment combler ce vide. Tout ce que tu peux faire, c'est être présente, offrir une épaule sur laquelle pleurer, une oreille attentive pour écouter. Ton propre parcours de deuil t'a appris que parfois, le simple fait de ne pas être seul dans sa souffrance peut apporter un semblant de réconfort. « Tu as fait du bon travail. Ça sent vraiment délicieux, et je suis sûre qu’ils sont aussi bons que ceux que tu fais d’habitude. » Tu tentes de lui transmettre un peu de douceur à l’aide d’un sourire, tout en sachant que sa sensation de cœur écrasé prendra le dessus. Alors, tu poses ta main sur son bras après ces paroles. Un geste mêlant à la fois force et réconfort. Tu sais que tes mots peuvent sembler insuffisants, alors tu espères que ta présence saura combler cette insuffisance. En le voyant ainsi, tu te rends compte que, malgré la douleur persistante, tu as trouvé en toi une force insoupçonnée. Cette épreuve, bien qu'elle t'ait marquée à jamais, t'a également forgée, t'a rendue plus résiliente. Et aujourd'hui, tu te tiens prête à soutenir ton ami dans cette épreuve, à l'accompagner sur ce chemin difficile du deuil, avec toute la compassion et la compréhension que tu as acquises au fil des années.

Tu le regardes dans les yeux, essayant de lui montrer que tu comprends, que tu ressens sa douleur. Tu prends une grande inspiration, tentant de maîtriser tes propres émotions pour rester forte pour lui. « Je sais exactement ce que tu ressens. Quand j’ai perdu Eros, j’ai cru que la douleur ne partirait jamais, que je ne pourrais plus jamais respirer normalement sans ressentir cette oppression, ce vide, cette sensation d’être écrasée. C’est une bataille quotidienne. Mais souviens-toi que tu n’es pas seul. Je suis là, et je serai toujours là. On va traverser ça ensemble. »  Tu fais une pause, cherchant les mots justes pour partager ton expérience de la manière la plus délicate possible. « Il y a des jours où rien ne semble avoir de sens, où le poids de la perte est écrasant. Mais ces petites actions, comme préparer un repas, sont des victoires. Elles montrent que, malgré tout, tu choisis de continuer et de te battre. C’est normal de se sentir perdu, d’avoir l’impression de stagner, mais chaque pas, aussi petit soit-il, est un pas vers la guérison. Et je serai là pour chaque étape, pour chaque instant de doute, pour chaque moment de faiblesse. À toute heure, tu le sais, tu peux m’appeler ou m’envoyer un message, je répondrai. » Tu les sens, chacune de tes propres émotions monter, mais tu les refoules, déterminée à être le soutien dont il a besoin. « La route est longue et parsemée d’embûches, mais on réussira à traverser ça. Tu as la force en toi, même si tu ne la vois pas maintenant, et jusqu’à ce que tu la retrouves, je serai là pour te rappeler, pour être ton pilier. » Un silence s’installe, lourd mais plein d’espoir. Tu sais que la douleur ne disparaît pas du jour au lendemain, mais en cet instant, tu débouches une bouteille, verses son contenu dans deux verres et t’en saisis d’un en lui tendant l’autre. Le cœur serré, ton verre levé, tu trouves toujours un brin de lumière dans l’obscurité. Tu sais que le chemin s’annonce ardu pour lui, mais tu sais aussi qu’il ne le parcourra pas seul. Après tout, si ton frère et ta sœur n’avaient pas été à tes côtés, Dieu seul sait ce que l’avenir t’aurait réservé. Mais une chose est certaine : il aurait été bien plus sombre.

[ ft. @Cain Wilder ]

{outfit} ஐ Malgré mon état actuel je m'étais poussé pour préparer quelque chose à manger en compagnie de la bouteille que ma meilleure amie et moi allions partager. Je n'avais même pas cherché à noyer mon chagrin dans l'alcool, me contentant simplement d'être une masse morte dans mon lit. Être ainsi entouré par mes amis et même mon manager m'avais permis de ne pas sombrer totalement. C'était uniquement grâce à leur présence que je n'avais pas perdu entièrement pieds. Evidemment, je souffrais malgré le sourire forcé que j'affichais sur mon visage pour faire plaisir aux autres. La foi de travailler n'était pas non plus la priorité et je remerciais Hyun-Jin d'être compréhensif là-dessus. Il avait beau semblé manqué d'empathie, étonnamment il avait été beaucoup à mes côtés, me ramenant à manger même si je n'avais pas pu avaler quoique ce soit depuis la terrible nouvelle. Ce n'était pas comme ma dernière dépression où je m'étais goinfré de paquet de gâteaux à la place. J'ignorais si j'allai pouvoir manger ce que j'avais fait mais c'était surtout pour Cass' que j'avais mis mon tablier. Elle aimait ma cuisine et je voulais la remercier pour son soutien depuis le début.

- Hum...tu me mets la pression là

Avouais-je dans une tentative de plaisanterie même si mon visage était loin d'être en accord avec ce que je voulais faire. J'espérais cependant réellement que je ne m'étais pas loupé dans la préparation des kimbaps. Je n'allai pas tarder à le savoir de toute manière. Je laissais mon invitée me suivre jusque dans la cuisine tout en essayant de rester fort pour profiter de sa présence mais ce n'était pas facile. Elle voulait que je me confie à elle, évidemment, nous étions meilleurs amis et ce n'était pas pour rien. Je pouvais compter sur elle comme elle pouvait le faire aussi avec moi. Il n'y avait jamais de jugement entre nous, parfois simplement de la taquinerie mais rien de méchant. Deux âmes qui s'étaient trouvés et peut-être qu'il aurait été plus simple de l'aimer elle, sans craindre de perdre un être aussi bénévole que Paul. Même si Cass' avait un passé pas facile dont j'étais au courant, qui pouvait la rattraper. La vie parfois pouvait avoir l'allure d'un film dramatique.

- Et elle est toujours là...?

Demandais-je même si je savais déjà la réponse. Elle m’avait raconté ce qui était arrivé à son petit ami et j'avais perçu encore de la tristesse dans sa voix à ce moment-là. C'était naturel évidemment puisque malgré tout le temps passé, il restait important pour elle. Je voulais simplement que cette douleur infernale cesse et je ne savais pas comment faire.

- Il m'est arrivé de me demander plusieurs fois pourquoi je me battais...

Je n'avais pas honte de dire que l'idée d'abandonner m'avais déjà traversé l'esprit mais quelque chose en moi me forçait à ma battre. J'ignorais quoi, peut-être parce que depuis ma naissance j'avais été un battant, que j'avais toujours survécu au pire et finit par me relever seul. Sauf que cette fois-ci je ne l'étais pas. Je pouvais compter sur Cass' et d'autres personnes qui étaient entrés dans ma vie.

- Merci Cass' en tous les cas, d'être toujours présente pour moi...Je ne sais pas si un jour j'irai totalement mieux...Il était...La personne la plus importante pour moi, celle pour laquelle j'avais évolué humainement...Je l'ai aimé de tout mon cœur et dieu sait que ce n'est pas facile pour moi de le faire

Passer du temps avec Paul m’avait calmé un peu sur mes "caprices" et la façon de traiter les autres. Être plus patient aussi. Un changement qui n'avait pas échappé à mon manager évidemment. Je ne comptais pas laisser tomber tout cela mais il était certains qu'en ce moment je n'étais pas apte à pouvoir me contrôler face à une contrariété. Je prenais le verre rempli par soin par Cass' et l'entrechoquait avec le sien avant de le porter à mes lèvres pour en boire une gorgée. Je fermais les yeux, appréciant le goût de ce bon vin.

- Alors...le moment fatidique

Déclarais-je en posant mon verre et en posant une tranche de kimbap dans une assiette avant de la pousser vers elle.

[ ft.  @Cassiopéa Uccello   ]