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Une invitée inattendue (Alaska)

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Jayson Salazar

Jayson Salazar
1307
Fréquence
Joe of Gilgun
Vesper, Loredana
Fils unique

41 ans (09/03)
Elle pourrait être heureuse avec lui, ils découvriraient de nouveau la vie ensemble. Elle le pousserait à s'accepter, à être meilleur, à croire que leurs différences ne sont pas si insurmontables. Elle lui redonnerait l'goût d'aimer, d'faire confiance et de s'accrocher à son humanité, d'rester à peu près dans l'droit chemin... Il la ferait rire, il serait un homme bien, attentionné, protecteur, loyal et il l'admirera à sa juste valeur à chaque seconde. Ça sera l'bonheur... 34% du temps. Mais est-ce réellement suffisant, face à 66% de p*tain de chaos avec un gars comme lui ? Missy

Une invitée inattendue (Alaska) Fm6i0kIo_o

Fait de son mieux. Ancien détenu, libéré en 2023 après 5 années passées à la prison fédérale d'Atwater pour trafic de drogue et d'armes. Liberté conditionnelle qui l'oblige au port d'un bracelet électronique jusqu'à juin 2024. Cassos à plein temps, voleur et spécialiste en plans foireux. Non qualifié, sait à peine écrire. Il est devenu Gardien & trappeur pour la fourrière animale.
Dans un appart de l'immeuble communautaire

Does kindness always win ?

If all my scars marked where I was passed through, I would look like a f*coming map

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Pretending I'm ok. Pretending people can be happy with me.
F**king TDAH

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Comme mon perso, j'fais au mieux.

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MessageSujet: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptyDim 4 Fév - 19:50#


 Immeuble Communautaire
FT.    @Alaska Maxwell
 
tw :  angoisses, prison, flashback sensoriels, langage grossier, armes à feu 



Lune croissante, décroissante, pleine ou absente, rien n’y fait. Dormir demeure un calvaire. Les astres, je les ai longuement regardés depuis ma fenêtre, depuis l’toit, dans les rues où j’erre sans aucune envie de répondre à l’appel de Morphée. Ma dernière consultation médicale obligatoire dans le cadre de ma réinsertion n’a rien donné de plus que celle d’avant ; parce qu’à cette question : Est-ce que vous dormez bien ? La réponse que je donne est toujours la même : Comme un bébé. Mentir. Refuser d’être aider. Craindre l’aide qui pourrait être apportée. Trois crédos qui martèlent ma pauvre cervelle dès que je me trouve devant quelqu’un en blouse blanche, des injonctions qui se résumerait en Ne fais confiance en personne.

Pourtant je ne suis pas seul, j’ai une famille et des amis sincères. Ils m’ont prouvé plus d’une fois qu’ils étaient près à être présents pour moi et pourtant… Il y a toujours une part de moi qui se dit que si je faisais usage de leurs promesses d’être là pour moi, ils se rendraient compte d’à quel point ça ne va pas. Je ne veux pas qu’ils soient obligés de revenir sur cette promesse, celle de m’aider, parce que c’est tout simplement impossible. Alors j’fais ce truc, pour lequel j’suis vraiment doué : faire semblant d’aller bien. Faire le con, sourire, dire des conneries, exprimer la joie, incarner l’bonheur. Prétendre que je vais bien, n’est qu’un petit simulacre, parce qu’il est vrai que lorsque je suis près de ceux que j’aime, j’exploite la moindre parcelle de bonheur ressentie pour en faire un étalage amplement convaincant à leurs yeux. Mon énergie débordante, ce moteur qui m’anime décuple sans mal mes sourires, mes fous rires, ma joie de vivre communicative. J’crois que j’arrive aussi à me convaincre moi même, que tout va bien.

Puis il y a des nuits pluvieuses, comme ce soir. Seul chez moi, fuyant cette solitude par une balade nocturne de plus reprochée par mon agent de probation. Foutu bracelet électronique. On me demande ce que je fou, toutes les nuits, pourquoi je vais dehors à des heures pareilles. On m’a même menacé de restreindre mes heures d’autorisation de sortie à domicile si je continue à être louche. Alors j’reste chez moi, j’fais les cents pas entre les murs d’mon appartement, comme j’le faisais il n’y a pas si longtemps entre ceux d’ma cellule.

Sursauts sur sursauts, allongé sur c’canapé qui fait face à une télévision éteinte qui me regarde. J’sombre, mais mon corps le refuse. Mon coeur palpite dès que ma conscience commence à s’échapper et puis finalement mes derniers réflexes m’abandonnent. Je m’endors. Epuisé. D’abord sans un songe, sans une seule pensée. Une partie si vitale du repos, régénératrice, profond même. J’m’enfonce littéralement, j’me laisse happer par cette fatigue qui m'engloutit dans c’linceul de silence et de néant absolu. Puis l'électricité revient, celle de mes pensées. Elle envoie des images à mon cerveau, elle me crée des films, des sensations jusqu’à la surface de ma peau. C’te peau qui se couvre peu à peu de sueur. La douleur se glisse dans ce corps qui peu à peu se crispe, tremble et spasme. J’donne des coups aux forces invisibles, mon poing frappe une fois le mur derrière le canapé, puis le pied ; deux fois.

Goliath, le chihuahua que j’ai recueilli de la fourrière alors qu’il n’était qu’un chiot misérable commencer à pimer d'inquiétude, à grogner. Lui aussi, il veut combattre les fantômes.

L’enfer qui se tramait sous mes paupières avait l’odeur de centaine d’hommes enfermées. Cette enfer possédait le son du métal, des cris et des larmes qui ne se taisent jamais dans les interminables couloirs de la prison. Le gout ferreux du sang, de l’acidité de sa propre gorge du à un alimentation ignoble, à l’amertume des médicaments que l’on se voyait forcé d’avaler. Cet enfer, c’était ce drap doucement noué au barreau du lit et les gardiens qui viennent t’arracher à tes projets, ils t’empoignent avec violence, avec force, ils te tabassent pour ton bien, pour te faire sortir cette idée d’la tête. Ils te mettent à l’isolement, pour que t’oublie bien plus encore ce que c’est la joie d’vivre, que t’oublie au point de ne plus te souvenir d’avant, te rappeler que la vie c’est pas ça, que mourir ne semble plus être une échappatoire…

Mes paupières se soulèvent brutalement, dévoilant deux iris vertes entourées de veines rouges explosées de douleur. Un glapissement face au souffle envolé, puis la brûlure des poumons avant de se mettre à pousser un cri puissamment déchirant, traduisant une douleur inhumaine ressentie. Un seul cri, qui déchire la nuit. M’en fait tomber au sol dans un bruit sourd alors que j’me roule en boule, comme si m’faire plus petit rendrait tout ça acceptable. J’ferme les yeux, aussi fort que possible, je serre les dents à m’en faire mal à la mâchoire et j’essaie d’mes jambes repliées sur mon torse de retenir toute cette douleur à l'intérieur de mon poitrail.

Bruit inédit, celui d’la porte qui éclate. Une porte que j’fermais pourtant jamais verrouillée, parce que ça m'insupporte d’être cadenassé  même si je possède la clé pour m’évader. Goliath s'époumone sur notre invitée surprise, tandis que j’ouvre à nouveau les yeux et c’est là que je vois cette lueur dans l’obscurité, celle d’un peu de lumière sur le métal du canon d’une arme à feu. Et là… Je les vois tous, ces flics qui débarquent qui nous regardent : deux hommes à interpeller. Ils n’en avaient besoin que d’un. Le hasard à fait les choses. La pluie de balles qui s’abat, en quelques mètres transperce leur cible à mes côtés. C’bruit assourdissant qui m’a déchiré les tympans, ce corps qui s’écroule et le mien qui s’brise sous les coups. Et cette pensées déchirante… Pourquoi j’vis encore, moi ? Pourquoi… J’ai jamais d’chance.

Bancal, tremblants, instable, l’air blessé ; j’me relève de ma hauteur d’un mètre quatre vingt cinq. Putain d’volonté, putain d’énergie, c’putain de moteur à l’intérieur de moi, qui m’contrôle. Faut toujours que j’me redresse, anarchiste, à faire face à la menace. Sans la souffle, sans la force, j’entend que le sang qui bouillonne entre mes deux oreilles.

- T’approche pas putain ! T’approche pas !

Sinon quoi ?
J’improvise ma défense.
Un pauvre couteau qui trainait là.
Pathétique.




_________________
why can't we all live in peace & harmony?
because we fucking can't! And no amount of flowers that you put in your fucking, middle-class, henna'd hair is gonna change that! "Would anybody like a disco biscuit?"
FUCK OFF!
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Alaska Maxwell

Alaska Maxwell
216
Tsanah (elle)
Saoirse Ronan
avengedinchains
Harmony Dorris, Flora Uccello & Séraphina Saxenheim

34 ans
Célibataire
Chasseuse, trapeuse au départ... Un détour dans l'armée, et maintenant la voilà mercenaire. L'argent, ça tombe pas du ciel. Videuse le reste du temps, au Diesel & Dust.
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MessageSujet: Re: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptyDim 4 Fév - 20:53#

Il avait plu toute la nuit. Alaska avait fait le planton dehors à trier les entrées, ses cheveux étaient trempés. Ce n’était pas bien grave, elle avait l’habitude de passer des heures dans le froid et la neige, avec la brûlure désagréable qui venait avec. Mais ça ne voulait pas dire non plus qu’elle avait apprécié sa soirée. Mettre des sales types dehors était facile et avait un côté plaisant mais elle se sentait fatiguée maintenant. Elle avait dû laisser son vieux pick-up en Alaska, pour son grand-père, et donc après son service elle avait marché jusqu’à chez elle, toujours sous la pluie. Le bruit des gouttes sur son perfecto en cuir avait fini par sérieusement l’agacer. Il fallait croire que la vie à Monterey l’avait adoucie, parce qu’elle se surprit à rêver d’une douche bien chaude. Un vrai luxe.

Alaska fit tourner sa clef dans la serrure et rentra rapidement dans son appartement désert. Elle jeta son blouson sur le dos d’une chaise, referma la porte d’un habile mouvement de pied et se laissa tomber sur le vieux canapé qu’elle avait acheté dans un magasin de meubles d’occasion. Au départ elle n’avait pas voulu de ce truc, mais ça faisait vraiment trop vide sans un gros meuble au milieu. Ses visites en urbex lui avaient fait comprendre que les gens mettaient habituellement des canapés dans ce genre de pièce. Le sien était hideux, et ça ne la dérangeait donc pas du tout de mettre plein d’eau dessus. Elle soupira bruyamment.

Mais il y avait d’autres bruits. Comme des bruits de… Combat. De coups dans des murs. Alaska posa directement sa main à sa ceinture, comme par réflexe, et y sentit son couteau. Elle ne connaissait pas bien ses voisins, pas encore du moins, et son livre de développement personnel dont elle suivait tous les conseils à la lettre ne couvrait malheureusement pas les relations entre voisins. Elle avait cependant passé assez de nuits ici pour savoir que c’était généralement tranquille. Enfin, plus que ça.

Il y avait même un chien qui aboyait, comme s’il faisait face à des intrus. Alaska n’hésita pas une seconde de plus. Qu’est-ce qui serait le pire ? Ne pas aider quelqu’un qui en avait besoin, ou se tromper ? La réponse lui semblait évidente. Elle attrapa une de ses armes à feu, un pistolet tout simple, et se décida à ressortir. Elle avait évidemment un permis pour toutes les armes qu’elle gardait chez elle, mais il y en avait d’autres auxquelles elle pouvait avoir accès en cas de nécessité. Il était facile de justifier de la raison d’avoir un fusil de chasse ou un petit pistolet, mais ses fusils de sniper c’était un peu plus… Délicat.

Elle se glissa près de la porte de son voisin, sans même prendre le temps de lire son nom sur la sonnette. Elle ne savait pas qui c’était, même si elle croyait avoir déjà vu son visage et son chien. Mais c’était son voisin, et il avait des problèmes. Et Alaska n’avait aucune envie d’avoir ça sur la conscience. Elle avait l’habitude de s’occuper de pourris en tout genre, pas de laisser les innocents à leurs problèmes. Enfin, peut-être que son voisin n’était pas innocent, mais l’idée ne lui traversa pas l’esprit. L’adrénaline, quand elle entendit un cri de terreur et de corps qui tombe. C’était trop pour renoncer.

Alaska avait un entraînement, elle avait des réflexes. Le coup qu’elle donna dans la porte pour l’ouvrir était méthodique. C’était pas le premier. Sa manière de tenir son pistolet laissait voir toutes les années d’expérience qu’elle avait. Le chien aboyait sur Alaska mais elle ne lui lançait pas un regard.

Il faisait sombre dans la pièce. Elle regarda directement à droite, à gauche, avant de se décaler dans un coin pour être sûre de ne pas se faire surprendre. Son arme se pointa sur chaque porte tour à tour. Mais son attention retourna bien vite sur l’homme paniqué qui venait de se redresser. Alaska n’était pas petite, mais il était tout de même plus grand qu’elle. Ce n’était pas de nature à l’impressionner.

- T’approche pas putain ! T’approche pas !

Elle reconnut la silhouette de son voisin, ce qui la poussa à abaisser son arme.

- Où sont-ils ? Demanda-t-elle d’une voix autoritaire mais égale, une voix qui n’acceptait pas qu’on la contredise.

Elle n’avait pas l’intention de s’approcher. Ce serait stupide. En revanche elle avait bien l’intention de s’assurer que son voisin ne courait aucun danger, et il lui semblait évident qu’avec un boucan pareil, il avait forcément subi un genre d’attaque. Il y avait forcément quelqu’un d’autre dans son appartement. C’était si évident qu’elle ne prit pas la peine de préciser ce qu’elle cherchait exactement. Mais au moins elle ne pointait plus son arme sur le voisin. Seulement ses yeux glacials, perçants, ses yeux de chasseuse qu’elle plantait dans les siens malgré l’obscurité.

Elle approcha de la première porte qu’elle trouva, l’ouvrit dans un geste brusque, braqua son arme à l’intérieur et vérifia qu’il n’y avait personne. C’était pour la sécurité de son voisin. Il avait de la chance qu’elle soit là pour l’aider. Qui savait ce qui aurait pu lui arriver, sans elle, ce soir ? Elle retourna dans le salon aussi vite qu’elle l’avait quitté, bien décidée à ne pas laisser son voisin tout seul face à une quelconque menace. Ce serait plus simple si elle avait eu un binôme avec elle, mais bon, on faisait comme on pouvait.

Mais elle se rappela qu’elle ne s’était pas annoncée, et qu’on leur avait appris qu’il valait mieux s’assurer que les victimes savaient dans quel camp on se trouvait avant de mettre le bazar. Elle grimaça. Alaska parlait si peu qu’on pouvait croire que chaque mot lui blessait la langue. Elle n’aimait pas prononcer le moindre son articulé. Elle n’était pas bavarde. Mais certaines situations exigeaient qu’elle se force.

- Je suis venue t’aider. Reste derrière moi.

@Jayson Salazar
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MessageSujet: Re: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptyMar 6 Fév - 22:18#


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tw :  angoisses, prison, flashback sensoriels, langage grossier, armes à feu 



La sanction la plus terrible, avec la prison, c’est le retour à la vie normale.

Pourtant, dans ce microcosme bruyant qu’est la taule, on survit chaque jour en espérant voir celui où il sera possible de sortir, de récupérer ce droit humain le plus fondamental : la liberté. On s’habitue à la vie carcérale, à ce milieu hostile, l’homme peut tristement s’adapter à tout, mais à quel prix ? Le plus difficile, c’était bel et bien la nuit. Une nuit comme celle-ci. Ce silence laisse la place à toutes les pensées, à tous nos démons. Le silence de la nuit, l’angoisse. Tout simplement. En prison, on doit être fort entre les murs, car le moindre signe de faiblesse peut être fatal face aux autres, seul… On a le droit de s’exprimer à nouveau, mais ça fait peur et tellement mal. Avoir pleuré devant Missy, ce fut violent… Tellement violent à l’intérieur.

Je le sais putain, je sais que j’suis abimé à jamais…

Où sont-ils ? J’en sais rien, je ne sais pas qui ils sont, je ne voit qu’elle… Je ne voit que cette femme armée dans mon appartement. Je ne vois que cette arme et j’entend des tirs lointain et pourtant tellement présent. Ils font vibrer mon âme d’une torpeur de laquelle il semble tellement impossible de sortir… Alors j’me cramponne à c’couteau, j’me cramponne à la vie sans savoir pourquoi. L’instinct de survie, j’vous assure, pour avoir gouté à la noirceur de la dépression, il faut une volonté froide pour aller à l’encontre de ce foutu instinct et attenter à se détruire…

- J’sais pas.

C’est la seule réponse qu’elle aura. Mon regard flou peine à distinguer son ombre, cette silhouette qui ouvre la porte de ma chambre, qui scrute l’obscurité… Elle en fit de même avec la salle de bain, et j’reste planté là. Figé. Ma raison tente de se faire un chemin jusqu’à mes pensées, de me dire que tout va bien, que ce n’était qu’un cauchemar.

- M’aider ?

Cette affirmation me semble folle.
Qui viendrait m’aider ?

J’aurais dû la reconnaître, ma nouvelle voisine. Je l’ai croisé une paire de fois sur le pallier, mon chihuahua entre mes grandes mains tatouées. J’lui ai adressé un sourire, pour qu’elle ne s’occupe pas de moi. Je ne vois qu’une femme armée dans mon salon, et bordel ouais, si ça n’avait pas été une femme… Ce couteau, j’aurais probablement essayé de m’en servir contre elle. Mais j’vais pas vous mentir, les personnes qui ont été les plus bienveillantes avec moi dans ma vie ont été des femmes, mais aussi… La personne qui m’a fait le plus de mal fut une femme, ce fut ma mère. Je l’ai pardonné depuis tellement longtemps, à défaut de m’être pardonné.

- Tu n’as pas à m’aider.

Finissais-je par lui dire, comme si j’avais oublié que la menace n’existe pas, la seule menace ici sont les horreurs qui se trament dans ma pauvre tête.

- Tu n’as pas à être blessée pour moi.

Non, elle n’a pas à le faire. Pourquoi cette dévotion, cette absence d’hésitation… J’crois que j’reconnais ça, à toutes les fois où j’me suis sacrifié pour les miens, jusqu’à aller en prison pour éponger des dettes, pour éviter toute forme de représailles, pour m’assurer de la bonne santé de ma seule fille. Cette énergie que j’ai déployé pour sauver ce gamins sur le pont cette nuit là, à m’en déchirer les muscles. Obliger Missy de fuir sans moi, pousser Celian avant que tout s’effondre et m’laisser emporter par les débris. Ouais, aller à l’encontre de ce foutu instinct de survie, parce ce qu’il faut faire ce qu’il faut être fait.

J’pose ma main sur son avant bras armé. Une sueur froide coule le long de ma tempe, mes yeux clairs se posent sur cette arme.

- Ils sont partis.

Que j’affirme, que j’mens. Parce qu’il n’y a jamais eu personne. Parce que rien n’est parti, tout est toujours là, en dedans. J’peux pas lui expliquer, j’peux pas en parler. J’veux seulement… Qu’on s’accorde au moins le temps d’une soirée à dire qu’ils sont partis.

- D'accord ?

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MessageSujet: Re: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptyMar 6 Fév - 23:20#

Son voisin ne savait pas où étaient partis les intrus, alors Alaska prit sur elle de fouiller. Ses gestes méthodiques et assurés trahissaient aisément que ce n’était pas sa première fois. Enfin, c’était la première fois qu’elle rentrait comme ça chez un voisin – peut-être d’ailleurs parce qu’elle n’avait jamais vraiment eu de voisin avant. Mais sécuriser un périmètre, ça, c’était dans ses cordes. La chambre, la salle de bain, c’était vide. Elle finit par se replier au salon, prenant une posture défensive vis-à-vis de la victime. Vis-à-vis de ce type qui tenait pourtant un couteau. Elle n’imaginait pas une seule seconde qu’il songe à s’en servir contre elle. Après tout, elle était là pour lui.

- M’aider ?

Elle ne répondit rien et ne lui lança pas un regard. Elle n’aimait pas se répéter. Oui, elle était venue l’aider. N’était-ce pas une évidence ? Elle était là, avec son arme, prête à le défendre contre ces gens qui lui voulaient assurément du mal. Ceux qui avaient fait tout ce bruit contre les murs, ceux qui l’avaient fait crier. Mais elle avait beau tourner le regard à droite, à gauche, les mains fermement agrippées à son pistolet, elle ne croisait personne. Comment avaient-ils fait ? Ils avaient été trop rapides pour elle, qui n’avait pourtant pas vraiment pris son temps avant de débarquer ici. Elle s’en voulait. Peut-être que si elle était rentrée plus tôt, que si elle avait fait plus attention, il ne serait rien arrivé à son voisin.

Il dit qu’elle n’avait pas à l’aider, mais elle n’écouta pas. Ce n’était pas important, c’étaient des bêtises. L’être humain était très différent des animaux qu’elle connaissait si bien. Il ne survivait que par la force du groupe, et de son intelligence. Être le plus fort, pour un homme, ne signifiait pas la même chose que pour un loup dans sa meute. Alaska défendait ceux qui en avaient besoin parce que c’était ce qu’elle savait faire de mieux, et même si elle n’attendait pas spécialement quoi que ce soit en retour, généralement ils savaient le lui rendre d’une manière bien plus utile pour elle. Aider son voisin, c’était son rôle. Elle n’aurait pas pu lui donner de conseils de drague, de cuisine, de décoration intérieure. Mais débarquer chez lui au milieu de la nuit pour éloigner les indésirables, elle savait le faire. Alors elle le faisait. Un point c’est tout.

- Tu n’as pas à être blessée pour moi.

Cette fois-ci, elle tourna la tête vers son voisin dont elle ne connaissait pas le nom. La perplexité se lisait très clairement sur son visage. Elle ne comprenait rien de ce qu’il était en train de lui raconter.

- Je suis pas blessée
, répondit-elle sur un ton qui laissait comprendre qu’elle ne voyait pas où il voulait en venir avec sa phrase. Elle n’avait même pas vu les types, comment pourrait-elle être blessée ? Et puis, elle n’était pas venue pour se faire attaquer. Elle était venue pour les chasser. L’idée de se faire blesser par des imbéciles lui semblait bizarre, à elle dont le métier était de balancer des sales types dehors toute la nuit. A elle dont la deuxième occupation était de nettoyer un peu plus la surface de la Terre des pourritures.

Le voisin posa sa main sur l’avant-bras d’Alaska, alors elle baissa les yeux sur sa main. Son visage ne trahissait rien d’autre que son incompréhension. Il n’était habituellement pas très expressif. C’était ce qui faisait que les gens la trouvaient souvent bizarre. Elle pouvait ressentir une joie intense sans même que ses lèvres ne se recourbent dans un sourire, tout comme elle pouvait ressentir la plus grande panique sans même cligner des yeux. Il n’y avait que l’incompréhension qui se lisait sur ses traits, ou une neutralité souvent dérangeante. Ce n’était pas faute d’avoir essayé de faire mieux, pourtant. Mais quand elle s’entraînait devant son miroir, elle trouvait ses sourires bien différents de ceux des autres. Ils n’avaient rien de naturel. Ils semblaient presque carnassiers.

- Ils sont partis.


Elle releva les yeux vers ceux du voisin. Ses yeux transperçaient l’obscurité et sans doute un peu son âme, alors qu’elle le fixa avec son insistance habituelle. Partis, hein ? Elle voulait bien le croire, elle n’entendait plus rien, elle ne voyait rien non plus. Alors elle baissa doucement son arme, avant de la glisser dans son étui comme si de rien n’était. Elle haussa les épaules, alors qu’il lui demandait si elle était d’accord. Ils étaient seuls, c’était un fait, pas besoin d’être d’accord.

- Ils t’ont fait du mal ?

La question franchit quand même ses lèvres, parce qu’elle avait quand même entendu quelque chose, parce qu’elle avait quand même vu le couteau qu’il tenait. Parce qu’elle s’en voulait de ne pas avoir été là. Alaska, elle descendit lentement son regard sur le voisin tout entier, cherchant la moindre trace de blessure. Elle avait toujours de quoi faire les premiers secours, chez elle, et sans doute de manière un peu plus exhaustive que la plupart des gens. Quand on avait vécu sans docteur, perdue en Alaska avec seulement deux autres personnes à des kilomètres à la ronde, on avait l’habitude de se préparer au pire en toute circonstance.

- Ils peuvent revenir ?

Elle ne les connaissait pas, ces gens. Elle ne les avait même pas croisés. Tout ce qu’elle savait d’eux, c’était les bruits qu’elle avait entendu. Elle ne savait pas ce qu’ils pouvaient vouloir à son voisin, d’ailleurs. Mais s’il y avait le moindre risque qu’ils reviennent, alors elle serait là. Parce qu’il n’y avait aucune raison de laisser quelqu’un seul face au danger. Jamais.

@Jayson Salazar
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MessageSujet: Re: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptyDim 25 Fév - 13:35#


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J’veux qu’elle fiche le camp d’ici avec cette arme, avant que ça soit ma raison qui s’fasse la malle. J’pose mes doigts tatoué sur sa main, à cette étrangère. J’lui fais baisser son canon. J’peux entendre mes pulsations cardiaques dans mon cerveau, c’est anxiogène à tel point que s’en est presque douloureux. J’la regarde, dans cette obscurité tamisée par une ampoule allumée dans la salle de bain. Je ne me souviens pas de cette fille, en fait, j’ai trop de mal à sortir d’ma torpeur pour réfléchir à tout ça. Mon cerveau traite des infos simples et stupides… Comme oser se permettre de penser qu’elle est belle, cette fille.

- Pas ce soir.

Les cauchemars, finissent toujours pas revenir.
Elle me fait froid dans l’dos, aussi belle soit-elle.

Mes doigts quittent la peau de la femme armée. Je m’éloigne doucement, pas lucide. J’peux pas lui faire confiance, mais j’peux pas rester plus longtemps ici. Goliath, le colosse chihuahua, s’approche de moi pour venir apposer ses pattes minuscules sur ma cheville. J’me penche pour l’attraper, ça m’apaise un peu curieusement, cette p’tite chose.

- Tout va bien…

Que j’lui dis, avant de le déposer avec soin sur son coussin disposé sur l’vieux canapé. J’souffle un coup, j’attrape ma veste en jean usé et l'enfile par-dessus ce t-shirt rose avec un papillon dessus. Pour rappel,  j’m’en fiche pas mal de mon allure, tout vient des associations pour les pauvres, presque tout. J'enfile mes baskets, elles, furent offertes par ma fille. J’passe ma chaussette au-dessus de mon bracelet électronique, une habitude qu’il me tarde de perdre. J’serre les lacets, malgré les kilomètres que j’ai déjà parcourus avec, elles sont encore en bon état, j’y fais attention, parce que ça vient d’Azara.

Mes yeux verts se relèvent vers cette silhouette filiforme au beau milieu de mon appartement, puis glissent sur son arme à feu. J’entend l’écho des balles qui fusent, qui perforent la chair de mon acolyte de l’époque, j’entends sa chair se pulvériser à leur passage. Pourquoi pas moi, hein ? Pourquoi faut-il que j’supporte encore tout ça ?

- Je sors.

Ce n’était pas une question, ni une invitation.
Je suis libre de sortir si j’veux.
C’n’est plus la prison ici.

- J’veux pas d’ce flingue ici… Assez d'problèmes...

J’veux pas d’elle non plus, mais on a pas tout c’qu’on veut dans la vie. Je m’approche de la porte, rien qui ne puisse pas être réparé demain, quand j’en aurai l’envie. J’passe la tête dans l’couloir. Personne. Pas même Logan, faut croire que mon ancien camarade de taule dort sur ses deux oreilles contrairement à moi. La chance… Killian et lui sont bien moins marqués par cette expérience. Peut-on comparer quelques mois à cinq longues années ? Killian a vécu la prison comme un jeu, parce qu’il savait que j’étais là pour le protéger, parce qu’il savait qu’il serait sorti avant que les autres décident sincèrement de le tuer. Killian, c’est un de mes meilleurs amis, mais je le jalouse férocement par rapport à tout ça. J'aurais voulu ne pas laisser une part de mon humanité là bas, de ressortir différent, blessé à jamais.




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Alaska Maxwell

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MessageSujet: Re: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptyLun 26 Fév - 19:37#

Alaska regarda son voisin se diriger vers son chien et le prendre dans ses bras. Si on demandait son avis, elle préférerait rappeler que les chiens descendaient des loups et qu’ils étaient bien mieux avec leur quatre pattes au sol mais il semblait évident que la parenté de celui-là avec le fameux canis lupus lupus était… Lointaine. Peut-être que ça expliquait pourquoi la petite bête ne semblait pas se plaindre de son sort.

- Tout va bien…

Alaska ne savait pas s’il se disait cela à lui-même, ou à son chien, ou à elle, et au fond elle s’en moquait bien. Peu importe le destinataire, ce n’était qu’un fait n’est-ce pas ? Et ce qu’il y avait de bien avec les faits c’était qu’ils étaient les mêmes pour tout le monde. Ça, c’était rassurant. Alaska aimait les faits. Il n’y avait même pas toujours besoin de les comprendre, seulement de les accepter, et c’était particulièrement reposant.

Le voisin déposa son chien sur un coussin qui, vu le nombre de poils accrochés au tissu, devait être la place habituelle de l’animal. Elle était douée pour observer, Alaska, bien plus que pour parler, ou pour comprendre ses semblables. Elle arrivait généralement à comprendre ce qu’ils exprimaient, tant que ça ne leur faisait pas utiliser trop de mots compliqués en rapport avec leurs sentiments, mais elle ne savait jamais comment répondre. Il leva les yeux vers elle, avant de les baisser vers l’arme qu’elle avait déjà rangée dans son étui, maintenant persuadée à son tour qu’ils ne craignaient rien. Du moins pour l’instant. Il avait dit qu’ils ne reviendraient pas ce soir, mais comment en être sûr ?

- Je sors.

Sortir ? Alaska ne songeait évidemment pas à l’enfermer, elle était de toute façon elle-même une grande fan de l’extérieur et n’appréciait que très peu d’être coincée en quatre murs. Mais était-ce bien prudent ? Et s’ils l’attendaient dehors ? Le temps qu’elle se décide à dire quelque chose, il avait déjà ajouté :

- J’veux pas d’ce flingue ici… Assez d'problèmes…

Quel flingue ? Son flingue ? Elle n’arrivait absolument pas à comprendre pourquoi ça pourrait être un problème. Après tout, ça lui permettait de se protéger, de protéger ses camarades en mission, et de protéger son voisin. Elle était intimement convaincue que c’était une protection. Que ça ne pouvait que les aider. Comme si le problème n’était pas que ceux d’en face auraient eux aussi une arme à feu.

- J’ai un permis
, répondit Alaska comme si c’était évidemment le seul problème.

Elle avait tout à fait le droit d’être armée, si c’était ce qui l’inquiétait. D’ailleurs, elle avait un casier judiciaire immaculé, des états de service irréprochables, et des médailles reçues de l’armée dont elle était très fière. Ça tranchait bien avec son récent nouvel emploi de mercenaire, il est vrai. Mais le gouvernement n’en avait pas eu vent et si tout se passait bien il n’entendrait jamais parler d’Eagle, son alter ego.

Évidemment, elle n’allait pas rester dans l’appartement alors qu’il partait. Elle le suivit à la trace, le regarda regarder la porte et convint en silence que c’était un problème qu’il faudrait réparer très vite, parce qu’une porte abîmée serait une opportunité de plus pour les agresseurs d’entrer facilement. Alaska ne comptait pas laisser ça se produire. Pas sous son commandement. Enfin, elle ne commandait pas d’habitude. Elle préférait obéir aux ordres. Elle avait toujours été un soldat particulièrement discipliné.

- Je réparerai ta porte,
dit-elle sans même se demander s’il voudrait bien lui confier cette tâche.

Elle ne disait même pas ça pour s’excuser d’avoir participé à son saccage, d’ailleurs, parce qu’elle était bien persuadée qu’elle avait dû être esquintée auparavant par ceux qui voulaient du mal à son voisin. Ceux qui avaient fait tout ce bruit. Elle se sentait désormais investie d’une fonction de garde du corps, de protectrice de ce voisin qu’elle avait pourtant à peine croisé jusque là. Elle le regardait avec insistance, parce que c’était comme ça qu’elle regardait tout le monde, les yeux plantés dans les yeux sans se rendre compte que ça aussi, ça pourrait le mettre mal à l’aise.

Mais ça se voyait sur sa tête qu’elle croyait sincèrement bien faire.

- J’habite là,
dit-elle en pointant sa porte. Si tu as besoin d’aide.


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Elle pourrait être heureuse avec lui, ils découvriraient de nouveau la vie ensemble. Elle le pousserait à s'accepter, à être meilleur, à croire que leurs différences ne sont pas si insurmontables. Elle lui redonnerait l'goût d'aimer, d'faire confiance et de s'accrocher à son humanité, d'rester à peu près dans l'droit chemin... Il la ferait rire, il serait un homme bien, attentionné, protecteur, loyal et il l'admirera à sa juste valeur à chaque seconde. Ça sera l'bonheur... 34% du temps. Mais est-ce réellement suffisant, face à 66% de p*tain de chaos avec un gars comme lui ? Missy

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Fait de son mieux. Ancien détenu, libéré en 2023 après 5 années passées à la prison fédérale d'Atwater pour trafic de drogue et d'armes. Liberté conditionnelle qui l'oblige au port d'un bracelet électronique jusqu'à juin 2024. Cassos à plein temps, voleur et spécialiste en plans foireux. Non qualifié, sait à peine écrire. Il est devenu Gardien & trappeur pour la fourrière animale.
Dans un appart de l'immeuble communautaire

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MessageSujet: Re: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptyLun 11 Mar - 12:29#


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Tout va bien, probablement le mensonge que j’ai le plus prononcé dans ma vie. Je sais que je ne suis même pas crédible, la plupart du temps, mais ça ne m’empêche pas de prétendre que c’est la vérité. En l'occurrence, ça n’allait pas bien à cet instant. Ces cauchemars me bouffaient l’existence, m'éloignent de l’espoir d’être en paix. Est-ce qu’un type comme moi, mérite de se sentir en paix ? J’ai payé ma dette, auprès du réseau de drogue, auprès de la société et pourtant je crois que je ne me sentirais jamais légitime de dormir sur mes deux oreilles. On s’habitue à tout, la fatigue se ressent de moins en moins, mais parfois votre esprit vous joue des tours, juste pour voir rappeler que rien de tout ça n’est acceptable ou normal.

- J’m’en fou.

Que j’répondais vis à vis d’son permis de port d’armes, que ça soit un mensonge ou pas. Je veux pas de ça ici, point. Néanmoins, j’n’ai pas l'énergie à débattre avec elle sur le sujet, à part lui dire que j’m’en fou de son permis, je ne vois pas ce qu’il y a de plus à dire sur le moment. J’ai besoin d‘air, je me souviens que mes cauchemars ont longtemps été prisonniers avec moi dans ma cellule. Que je devais rester en leur compagnie après mon réveil. Aujourd’hui, je pouvais les fuir, prendre la distance nécessaire avant de les affronter. Ou de les mettre sous l’tapis…

Elle dit qu’elle va réparer ma porte, mon regard clair coule sur cette planche de bois qui me semble dérisoire quand on voit la fille qui a été capable de la forcer. On ne peut pas dire qu’elle soit particulièrement bodybuildée. Eh oui… Si je peux sortir d’ici à ma guise, n’importe qui peut également entrer. Ce prix à payer ne m’effraie pas, la mort ne me terrifie pas autant que les fantômes que je me traine. Mourir, m’a même semblé séduisant une époque, m’a même semblé être la solution la plus raisonnable, la plus digne.

- Pas ce soir. Les voisins dorment encore.


J’suis un gars loquace, en temps normal. J’suis pas capable de faire de longs discours. Les voisins ne se sont pas manifestés, ni Juan, ni Logan sur le même palier. Il n’y avait qu’elle pour réagir. J’me dis que les deux autres on peut-être tout simplement l’habitude ou le sommeil lourd. Pour tout dire, j’m’en fiche de ça aussi, tout ce qui compte, c’est qu’ils ne sont pas là à me questionner.

Il n’y avait que cette fille, qui me fixait.

- J’n’ai pas besoin d’aide.

En fait, si. Je ne sais seulement pas laquelle.
Et même si je le savais, ça ne changerait rien.

J’ferme à peu près la porte, avec le peu de patience qu’il me reste. Puis j’reste quelques secondes planté devant cette dernière, à réaliser qu’elle est venue là pour moi. Même si la raison m’échappe complètement, elle est venue pour moi, pour m’aider. Pourtant, l’monde a toujours été c’qu’il est. Violent et c’est chacun pour soi.

J’devrais la remercier.
J’ai encore du mal avec ça.
Stupidement du mal à admettre que j’lui dois quelque chose.

- Tu veux venir ? J’connais plus grand chose à cette ville, mais j’ai entendu dire qu’on pouvait faire ses courses la nuit maintenant. Moins d’monde, moins d’bruit…

Il faut que j’mange, j’me suis habitué à avoir faim, mais ce n’est pas une bonne chose et puis, quitte  ne pas dormir, autant occuper ce temps où il n’y a rien à faire, à faire des choses que je déteste… Même si j’étais loin de m’imaginer à quels obstacles technologique j’allais m’frotter en m’essayant aux grandes surfaces ouvertes 24/24.






hrp : désolé pour le délai de réponse Une invitée inattendue (Alaska) 2606896528

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MessageSujet: Re: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptyLun 11 Mar - 18:50#

Alaska n’était pas du genre à se vexer facilement. On pourrait l’insulter longtemps sans parvenir à la mettre suffisamment en colère pour riposter. Alors quand le fameux voisin dit qu’il se moquait bien de son permis, elle se contenta de hausser les épaules. Il avait bien le droit de s’en foutre. Elle avait espéré que ça réglerait le problème, apparemment ce n’était pas le cas, donc ça voulait dire qu’elle avait sûrement mal cerné le problème. Et qu’il fallait donc réagir autrement. Alaska n’était entêtée que lorsqu’elle était certaine d’avoir raison – et dans une discussion, c’était rarement le cas.

Elle hocha la tête quand il dit que ce n’était pas le moment de réparer la porte. Il avait raison, elle n’avait de toute façon pas pensé à s’y mettre tout de suite, même si elle était d’avis qu’il ne faudrait pas trop tarder. Et sûrement choisir une porte un peu plus épaisse. Mais ça, elle s’en occuperait, c’était le moins qu’elle pouvait faire après avoir constaté une telle brèche de sécurité. Et puis, elle était certaine de faire ça bien. Très bien même. Et ainsi, le voisin n’aurait plus jamais à subir l’intrusion de qui que ce soit. Ça, ce serait vraiment utile. Et se rendre utile, c’était la meilleure chose qu’on pouvait faire de sa vie. C’était son grand-père qui le lui avait appris.

Même s’il dit qu’il n’avait pas besoin d’aide, Alaska ne regrettait pas de l’avoir proposé. Il n’avait pas besoin d’aide maintenant, peut-être, mais qui pouvait savoir avec certitude ce que l’avenir lui réservait ? Il se plaignait de son arme, mais peut-être qu’un jour il serait soulagé de pouvoir toquer à sa porte et savoir qu’elle prendrait sa défense. Ou peut-être qu’un jour il aurait un problème de plomberie, et il serait bien content de savoir que sa voisine, élevée à la dure et au système D au milieu d’un état pour le moins inhospitalier, pourrait lui sauver la mise sans avoir besoin de payer quelqu’un. Avoir Alaska comme voisine était parfois bizarre, mais ça pouvait aussi être un sacré avantage.

Elle restait là, dans le couloir, à fixer l’homme comme si elle s’attendait à une suite alors que rien ne laissait penser qu’il avait spécialement envie de lui parler. Parce qu’ils pouvaient revenir. Qui ? Elle n’en savait toujours rien et ce n’était pas important. Ce qui était important, c’était qu’elle comptait bien les empêcher d’approcher son voisin. Pourquoi ? Parce que c’était son voisin, et qu’elle avait décidé de croire qu’il n’avait rien fait de mal. Il ne lui avait donné aucune raison de penser le contraire.

- Tu veux venir ? J’connais plus grand chose à cette ville, mais j’ai entendu dire qu’on pouvait faire ses courses la nuit maintenant. Moins d’monde, moins d’bruit…

Oui, il avait raison, c’était possible maintenant. Mais Alaska n’avait jamais tenté. Elle passait toujours devant la supérette quand elle rentrait, tard la nuit, mais elle n’était jamais entrée à l’intérieur. Elle avait généralement ses petites habitudes, et faire ses courses la nuit n’en avait jamais fait partie. Elle avait l’impression que c’était une activité de journée, et elle évitait de faire des choses bizarres. Après tout, comment se ferait-elle des amis sinon ? Mais elle ne considérait pas que défoncer la porte de son voisin pour voler à son secours avait quoi que ce soit de bizarre, alors elle n’avait sans doute pas la même échelle de bizarrerie que les autres en tête.

- D’accord,
répondit-elle simplement.

Elle prit quelques secondes pour rentrer chez elle, attraper sa veste parce qu’il lui semblait qu’il devait encore pleuvoir et ses papiers. Elle déposa son arme aussi, parce que le voisin n’en voulait pas, mais elle garda comme toujours son fameux couteau de chasse. On n’allait jamais nulle-part sans couteau, c’était la règle. C’était son grand-père qui le lui avait appris. Ça pouvait sauver la vie, en tout cas en Alaska. Ici, elle n’avait pas encore eu l’occasion de le sortir, mais on ne savait jamais ce qui pouvait se passer. Autant ne pas prendre de risque.

Elle rejoignit son voisin dehors en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, par habitude de ne pas traîner, n’envisageant même pas une seule seconde qu’il aurait pu vouloir la planter là, et profiter de sa disparition momentanée pour s’éclipser. De toute façon, même s’il l’avait fait, elle l’aurait rapidement retrouvé. Elle savait suivre une piste.

- Je l’ai rangé,
annonça-t-elle sans préciser qu’elle parlait de son arme. Il allait comprendre de toute façon, ça lui semblait évident. Elle n’avait pas voulu le contrarier, seulement rendre service, et c’était sa manière de le montrer. Il ne voulait pas voir son pistolet, il ne le verrait pas. Et puis, elle n’était pas stupide, elle n’avait pas envie qu’on l’accuse de vouloir braquer le magasin. Elle avait beau avoir un permis, les gens en Californie paraissaient moins armés que ceux qu’elle avait pu côtoyer en Alaska. Ça les rendait plus nerveux.

Ils prirent tous les deux la route de la fameuse supérette. On aurait pu croire à une drôle de sortie entre amis, même si c’était beaucoup plus compliqué que ça. Quoique, ce n’était pas compliqué. C’était surtout particulier. Le magasin avait une jolie devanture moderne, il semblait rutilant, les lumières éclairaient la rue avec plus de force que les lampadaires. Et c’était désert.

Vu l’heure ça n’avait rien d’étonnant, il fallait l’avouer. Alaska se plaça un peu en retrait de son acolyte, prenant son rôle de garde du corps très à cœur même si elle n’en disait pas un mot. A vrai dire, elle était curieuse de voir l’intérieur du magasin, de voir ce que ça faisait de faire un tour ici au milieu de la nuit. Elle était loin de se douter du niveau d’automatisation de l’endroit.

Alaska savait se servir de certains outils de pointes : ceux qui lui étaient utiles à l’armée, ou dans son métier de mercenaire. Mais en dehors de ça ? Son téléphone, même si c’était un smartphone depuis peu, n’avait pour fond d’écran qu’un écran noir. Elle n’avait enregistré aucun contact à l’intérieur : elle connaissait tous les numéros qui l’intéressaient par cœur. Aucun jeu, aucune application particulière. S’il n’y avait pas cette fissure sur l’écran, on aurait pu croire qu’il sortait de l’usine. Mais Alaska n’y tenait pas vraiment, alors elle y faisait moins attention qu’au reste de ses affaires. Elle n’était pas spécialement matérialiste.

- Tu cherches quoi ?
Finit-elle par demander. Parce qu’Alaska n’était pas bavarde, mais elle était curieuse.

@Jayson Salazar

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MessageSujet: Re: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptyMer 27 Mar - 23:04#


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M’demandez pas l’pourquoi du comment, mais on s’retrouve à quitter l’immeuble pour aller faire des courses en pleine nuit. D’un point de vue extérieur, c’était sans doute burlesque comme situation, de mon point de vue… Plutôt banal. J’m’interroge plus depuis longtemps que le sens de c’qu’il se passe dans ma vie. J’ai juste besoin de sortir de cet appartement, de cet immeuble. J’ai juste besoin d’penser à autre chose, d’laisser mes démons derrière moi quelques heures. Un peu d’répit, c’est tout c’que je demande. J’demande la lune, faut croire.

Elle n’avait pas emporté son arme, je me disais que c’était bien plus sage ainsi. Je n’avais aucune envie de passer la soirée au poste pour une énième erreur. A croire que j’commence à m’assagir ? A quarante piges, il est peut-être enfin temps…

En chemin, la conversation fut palpitante.
Le silence.

Je suis pourtant un type affreusement bavard quand je m’y met, très doué en conversation superficielle qui m’fait passer pour un hurluberlu aux yeux de tous. Plus j’essaie, plus j’ai l’air étrange. Puis parfois, comme ce soir, j’m’enfonce dans mes propres pensées. J’m’y plonge, dans ces ténèbres séduisantes qui m’pousseraient à abandonner l’combat…. A prendre la voie la plus facile, la plus courte et parfois même… La plus expéditive.

Mais il y avait la blonde, à mes côtés.
C’te présence inattendue qui m’empêchait de vaciller.

On entre dans l’magasin, c’était calme. La musique était à peine audible les néons étaient presque trop forts pour une telle heure de la nuit. Mes yeux clairs repèrent les caméras de surveillances et devine les angles morts. C’est plus fort que moi, cet attrait pour voler. La question d’la jeune femme m’sort de mes instincts de voleur.

- J'sais pas.

C’est plus difficile à trouver, quand on ne sait pas ce que l’on cherche. Même si ce que je recherche, je le sais bien, c’est le souvenir de c’que j’étais.

- J’ai passé cinq ans d’ma vie à manquer des choses que j’aime et j’ai fini par les oublier.

Bien sur, les basiques me sont revenus rapidement. Azara s’était chargé de me rappeler nos burgers indécents et les hots dog xxl dont j’avais le secret. Si seulement il n’y avait que la nourriture que j’avais oublié, c’est si difficile de s’accrocher à son humanité dans ce genre d’endroit. J’observe les étales sur ma droite, je ne reconnais plus rien. C’était aussi pour ça, que j’n’aimais pas faire les courses, que j’mange pas, parce que de toutes manières… Je ne sais pas ce qui m’fait envie. Je ne sais plus ce qui me ferait juste plaisir de manger.

Mon index tatoué désigne quelques boîtes en plastique au frais.

- Qui est assez stupide pour acheter des fruits coupés à ce prix alors qu’il y a les mêmes entiers là bas ? Les gens sont devenus fainéants au point d’pas savoir couper une pomme ?

Bordel, c’monde me fascine et me terrifie à la fois.

- J’crois pas que j’aime ça, les pommes. J’en sais rien, j’ai pas mordu dans une pomme depuis une éternité. J’en ai soupé, d’la compote par contre… Dégueulasse.

En tout cas, il se pourrait bien que j’ai enfin retrouvé ma langue. Allez savoir si ce sont les néons ou si c’est la fille qui m'a guidé d’un pas vers la lumière.








hrp : t'es adorable, j'ai pas l'bon rythme en ce moment Une invitée inattendue (Alaska) 2606896528

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MessageSujet: Re: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptySam 30 Mar - 20:33#

Elle regarda son voisin bizarrement quand il annonça qu’il ne savait pas ce qu’il cherchait. Qu’est-ce qu’ils faisaient là alors ? Elle, elle n’était pas du genre à se déplacer sans savoir pourquoi. Parfois, comme ce soir, la raison pouvait être aussi simple que le fait de suivre quelqu’un, un but comme un autre, ou que la curiosité. Elle était là parce qu’elle avait envie de voir à quoi ressemblait l’intérieur du magasin, et parce qu’il lui avait proposé de venir. Mais lui, pourquoi était-il là ?

- J’ai passé cinq ans d’ma vie à manquer des choses que j’aime et j’ai fini par les oublier.

Explication énigmatique qui n’aida pas Alaska à comprendre davantage la raison de leur présence dans cette supérette 24/24 aux néons qui agressaient ses yeux bleus. Elle trouvait la petite musique de fond particulièrement agaçante d’ailleurs, elle aurait voulu que le son soit plus fort ou alors complètement coupé, supportant mal cet entre deux désagréable même si elle se garda bien de se plaindre. Alaska était habituée à la fatalité. Habituée aux lois immuables de la nature qu’on ne pouvait changer aussi bien qu’au commandement rigide et impossible à contredire des ses supérieurs de l’armée. Se plaindre ne changeait jamais rien selon elle, et elle était passée maître dans l’art de supporter sans broncher des choses qu’elle détestait. Sans jamais même penser que simplement le dire, parfois, pouvait amener des solutions. Ou du soutien.

Elle le suivit en silence dans l’allée des fruits et légumes, méditant sur ses dernières paroles. Alaska n’avait aucune idée de ce qui avait pu le priver de ce qu’il aimait pendant cinq ans, mais elle se souvenait très bien de son sentiment d’émerveillement et de panique mêlés quand elle avait mis les pieds dans un hypermarché la première fois. Elle en avait de vagues souvenirs, de ces magasins bondés où elle allait avec ses parents quand elle était toute petite, mais les années d’isolement dans la neige et la nature à ne manger que ce qu’ils pouvaient tuer, trouver ou faire pousser avaient eu raison de tout ça. Quand elle était arrivée pour faire des courses la première fois dans un endroit comme ça après son entrée à l’armée, elle se souvenait avoir acheté exactement la même chose que la fille qu’elle avait accompagnée, au centime près. Parce qu’elle n’avait pas su ce qu’elle était censée faire. Est-ce que c’était ce que ressentait son voisin, en ce moment ?

Parce que maintenant, elle avait trouvé ses habitudes, et elle serait ravie de lui en faire part si ça pouvait l’aider. Enfin, les vieux réflexes avaient l’habitude, et elle était du genre à avoir des étagères remplies de boîtes de conserves chez elle plutôt qu’autre chose, parce que c’était tout de même ce qu’elle avait le plus connu. Et du café. Elle adorait le café.

- Qui est assez stupide pour acheter des fruits coupés à ce prix alors qu’il y a les mêmes entiers là bas ? Les gens sont devenus fainéants au point d’pas savoir couper une pomme ?

Elle était bien d’accord avec lui, mais étendait volontiers cette réflexion à un certain nombre d’autres rayons. Ça pouvait être un peu surprenant quand on ne la connaissait pas, quand on ne savait pas d’où elle venait. Quand on ignorait jusqu’à son prénom, qui évoquait parfaitement et pourtant par hasard le genre de vie qu’elle avait pu mener avant de se retrouver à Monterey.

- Ils sont fainéants, ils chassent pas.


Elle, elle avait toujours eu l’habitude de mériter sa nourriture. Des heures de traque dans la neige, avant d’abattre sa cible et de passer d’autres heures à la préparer, pour la conserver, pour la manger, pour en tirer le maximum et surtout ne rien gâcher. Voir des morceaux de viande sous-vide au rayon frais lui provoquait le même sentiment de perplexité que son voisin devant les pommes coupées.

- J’crois pas que j’aime ça, les pommes. J’en sais rien, j’ai pas mordu dans une pomme depuis une éternité. J’en ai soupé, d’la compote par contre… Dégueulasse.

Est-ce qu’elle aimait les pommes, elle ? Alaska regarda le fruit comme si ça l’aiderait à se faire une idée. Elle avait goûté ça bien tardivement sans sa vie, et avait elle aussi bien plus mangé de compote que de fruits frais. Mais les pommes, c’était un fruit accessible. Un de ceux qu’elle avait déjà pu cueillir dans un arbre, et dans lequel elle avait plus planter ses dents.

- C’est bon les pommes.

Elle hocha la tête plusieurs fois comme pour appuyer ses propos, sans se dire une seule secondes que les goûts c’était subjectif, que peut-être qu’il ne partageait pas les mêmes qu’elle, et que ça n’était pas grave. Elle ne songea même pas qu’il se moquait sûrement totalement de son avis, en fait. Son livre avait dit qu’il fallait faire la conversation à ses amis et elle faisait de son mieux comme elle le pouvait, voilà. Après tout, elle était venue le sauver, donc ils devaient être amis n’est-ce pas ? N’est-ce pas ? Ce fut à ce moment là qu’elle réalisa qu’elle n’avait absolument pas mis en pratique les précieux conseils du chapitre deux « Apprendre à connaître quelqu’un », ce qu’elle s’empressa de rectifier de la manière la plus naturelle du monde.

- Tu t’appelles comment ?

Alaska n’avait aucun problème à avouer qu’elle avait fait ce qu’elle avait fait sans même connaître le nom de son voisin, elle n’avait pas non plus l’intention de faire croire qu’elle connaissait son nom ou de s’empêcher de le demander jusqu’à le lire sur sa boîte aux lettres. Elle connaissait son visage, son petit chien, et sa porte d’entrée – enfin maintenant son salon aussi. Heureusement elle n’avait pas tout fait de travers, après tout, elle lui avait quand même demandé comment ça allait assez tôt dans la conversation ce soir, tout n’était pas perdu.

Elle savait beaucoup de choses sur beaucoup de sujets, mais à partir du moment où ça ne poussait pas chez elle alors c’était inconnu, et son regard se balada sur les différents fruits du magasin avec intérêt alors qu’ils continuaient leur… Shopping ? Ils n’avaient même pas pris de caddie ou de panier pour le moment, alors étaient-ils seulement venus ici acheter quelque chose finalement ?

- C’est bon ça ?
Finit-elle par demander en pointant un ananas. Elle connaissait le mot ananas, elle le lit sur l’étiquette en fronçant les sourcils, mais elle savait de source sûre qu’elle n’avait jamais goûté ça. Si son accompagnateur était près à deviser sur les goûts des aliments, alors elle comptait bien utiliser ça à son avantage pour en apprendre le plus possible. Elle planta ses yeux clairs dans ceux de son interlocuteur, la seule autre âme qui vive dans cette supérette, démontrant instantanément le sérieux de sa question, et le sérieux qu’elle attendant en réponse. 

@Jayson Salazar


Hrp: Mais vraiment t'en fais pas hein Une invitée inattendue (Alaska) 1309405760 Prends ton temps, pas de pression !
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Jayson Salazar

Jayson Salazar
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Fréquence
Joe of Gilgun
Vesper, Loredana
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Elle pourrait être heureuse avec lui, ils découvriraient de nouveau la vie ensemble. Elle le pousserait à s'accepter, à être meilleur, à croire que leurs différences ne sont pas si insurmontables. Elle lui redonnerait l'goût d'aimer, d'faire confiance et de s'accrocher à son humanité, d'rester à peu près dans l'droit chemin... Il la ferait rire, il serait un homme bien, attentionné, protecteur, loyal et il l'admirera à sa juste valeur à chaque seconde. Ça sera l'bonheur... 34% du temps. Mais est-ce réellement suffisant, face à 66% de p*tain de chaos avec un gars comme lui ? Missy

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Fait de son mieux. Ancien détenu, libéré en 2023 après 5 années passées à la prison fédérale d'Atwater pour trafic de drogue et d'armes. Liberté conditionnelle qui l'oblige au port d'un bracelet électronique jusqu'à juin 2024. Cassos à plein temps, voleur et spécialiste en plans foireux. Non qualifié, sait à peine écrire. Il est devenu Gardien & trappeur pour la fourrière animale.
Dans un appart de l'immeuble communautaire

Does kindness always win ?

If all my scars marked where I was passed through, I would look like a f*coming map

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Pretending I'm ok. Pretending people can be happy with me.
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Comme mon perso, j'fais au mieux.

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MessageSujet: Re: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptyVen 17 Mai - 13:15#


 L'épicerie de nuit automatisée
FT.    @Alaska Maxwell
 
tw :  angoisses, prison, flashback sensoriels, langage grossier, armes à feu 



J’arque un sourcil en contemplant l’expression, ou l’absence d’expression, du visage de ma voisine concernant les fruits coupés. Le contraste de nos personnalités ne me marquait qu’à présent, je ne suis pas un type qui percute bien vite ; néanmoins, le coup de la démolition de porte était une circonstance atténuante en ma faveur pour une fois !

- Ouais fainéant d’pas couper eux même les fruits, de là à devoir aller chasser… Les gens ont pas l’temps, c’est plus une sorte de loisir pour certains, la chasse maintenant. Enfin personnellement, ça m’dérange pas de chasser pour manger, mais j’crois que les autorités seront pas contentes de m’voir avec un fusil d’chasse dans les mains pour l’moment…

Ok, là j’parle trop. Mais j’me dis que les voisins parlent beaucoup, j’la connais pas elle, mais j’me dis que de toutes manières mon p’tit secret est sans nul doute le plus mal gardé de tout l’immeuble. Plus j’avance, plus j’me dis qu’essayer de cacher cette part de moi, d’ma vie, c’est inutile. Un trou de cinq ans dans la vie “normale” bah ça laisse des marques à vie. Des marques qui m’poursuivent la nuit, qui m’empêchent de dormir ou qui provoque ce genre de situation et nous mène à l’épicerie au beau milieu de la nuit.

- Bon bah j’en prend une alors.

Répondais-je en empoignant une des pommes au hasard parce qu’il y avait beaucoup trop de variété, comme pour complexifier le jeu déjà bien difficile.

- Jayson, toi ?

J’vais pas l’appeler la folle au revolver…

Mes yeux clairs se dirigent vers un fruit classique parmi les exotiques.

- De là à dire que c’est bon… Non. En plus c’est chiant à couper. Y’en a qui en mettent sur les pizzas, j’pense qu’il existe deux types de gens en fait. Ceux qui trouvent ça pas à vomir mais pas bon non plus. Et ceux qui adorent ça et en foutent absolument dans tous leurs plats. Faut que tu choisisses ta team par toi même.


J’lui désigne un p’tit ananas, pour un risque modéré dans le cas où elle n’aimerait pas ça ; en tout cas, qu’elle me propose pas de finir avec elle. J’mange déjà pas grand chose, c’est certainement pas pour m’envoyer de l’ananas dans l’estomac.

Perso, ça m’choque pas qu’elle n’ai jamais mangé d’ananas de sa vie, en tout cas, ça m’turlupine pas. Parce que j’connais pas sa vie et que moi, y’a une tonne de choses que j’connais pas dans la vie, alors j’serais qui pour la juger ? Au moins, j’me sens moins seul, à me demander si j’aime les pommes ; c’est encore plus naze que de n’avoir jamais mangé d’ananas de sa vie ! Si quelqu’un doit juger l’autre, c’est elle. Mais j’ai pas l’impression que ça soit dans ses intentions, à la blondinette.

- Désolé pour t’à’l’heure.

Soupirais-je.  

- J’aurais dû t’remercier, plutôt que de t’envoyer chier… Enfin, ça n’a pas l’air de t’avoir refroidi d’me tenir compagnie ici. J’suis un peu à cran, enfin t’connais surement ça… Pour avoir des armes chez toi.

J’me dis qu’on doit pas se sentir serein si on a des flingues à la maison, même moi qui étais en danger constant, je n’ai jamais rapporté de flingue chez mon ex. Je ne voulais pas qu’elle ou ma fille ne se blesse avec, mais quand j’l’ai quitté pour vivre seul, ça été différent. La quitte m’a plongé dans un enfer indescriptible, droit dans mes conneries, parce que j’me disais que les conséquences ne concerneraient que moi.

- Tens, ça c’est mon secret perso pour rendre presque n’importe quel plat dégoutant mangeable ! J’ai jamais essayé sur de l’ananas par contre…

J’attrape un pot de sauce piquante, méga piquante et j’en tends un à la blonde.



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Alaska Maxwell

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MessageSujet: Re: Une invitée inattendue (Alaska) Une invitée inattendue (Alaska) EmptyHier à 13:55#

L’explication de son voisin par rapport à la chasse et la fainéantise ne perturba pas Alaska plus que ça, pas même le passage sur les autorités. Elle avait elle-même un permis de port d’armes, et des armes enregistrées à son nom. Elle en avait aussi d’autres, qui lui servaient dans d’autres cadres, dans certaines activités un peu moins licites que la chasse ou la défense de ses petites affaires dans son appartement. Elle se moquait de ce que les autorités pouvaient penser. Elle considérait que ce n’était pas un bout de papier et une autorisation stupide qui devraient définir si quelqu’un avait le droit de se défendre ou de survivre – parce que là d’où elle venait, d’une nature hostile, c’était effectivement une question de survie. Et pas « un loisir ». Quelle idée idiote. Mais Alaska n’était pas du genre à laisser paraître ce genre de pensées, au contraire, elle essayait souvent de comprendre ce qui poussait les gens à avoir d’autres avis que les siens. C’était important. Ça les rendait plus prévisibles, quand on connaissait leur mode de pensées. On pouvait alors mieux anticiper leurs actions. La chasseuse n’était jamais bien loin.

- Alaska.


Certaines personnes croyaient que c’était un surnom, certains avaient même été jusqu’à supposer que son grand-père l’aurait en réalité simplement trouvée là-bas et nommée ainsi, mais non, ce n’était pas l’histoire de son prénom. Son prénom, c’était le rêve de retour à la vie sauvage de son père qui était mort avec son mariage, son prénom c’était le destin qu’on lui avait collé sur le front dès la naissance. Elle adorait son prénom, même si elle était la première à reconnaître qu’un prénom ce n’était de toute façon qu’une suite de syllabes faites pour qu’on se retourne et qu’on se confonde pas. Ça marchait avec n’importe quoi. Avec son numéro de matricule, avec son surnom de l’armée, avec son surnom du commando, avec son prénom. Les humains, parfois, n’étaient pas si différents des chiens. Même si Alaska, elle tenait peut-être plus du loup que du bichon.

- De là à dire que c’est bon… Non. En plus c’est chiant à couper. Y’en a qui en mettent sur les pizzas, j’pense qu’il existe deux types de gens en fait. Ceux qui trouvent ça pas à vomir mais pas bon non plus. Et ceux qui adorent ça et en foutent absolument dans tous leurs plats. Faut que tu choisisses ta team par toi même.

Alaska dépeçait ses proies, couper un ananas n’était pas de nature à l’effrayer. Elle se demandait quel goût le fruit pouvait avoir pour qu’on en place sur des pizzas, parce que les pizzas c’était salé, parce qu’elle n’avait jamais vu de fruit dessus depuis que l’armée lui avait fait découvrir ce plaisir de la gastronomie italienne, et elle fronçait les sourcils en attrapant dans ses mains un des ananas pour l’observer avec circonspection. Est-ce que c’était un fruit salé ? Elle aimait le sel, en tout cas, alors ça devrait lui plaire pas vrai ? Si Jayson n’avait pas mentionné une technique particulière pour le couper, elle aurait peut-être même tenté de croquer dedans, comme ça. Après tout, c’était comme ça qu’on mangeait les pommes, les fraises, les baies… Mais pas les bananes, ni les oranges. Les fruits, ça mériterait parfois un mode d’emploi.

En entendant les excuses de Jayson, elle tourna la tête vers lui. En gardant l’ananas en main, parce qu’elle était bien décidée à goûter.

- J’aurais dû t’remercier, plutôt que de t’envoyer chier… Enfin, ça n’a pas l’air de t’avoir refroidi d’me tenir compagnie ici. J’suis un peu à cran, enfin t’connais surement ça… Pour avoir des armes chez toi.

A cran ? Non, Alaska n’était jamais à cran. Elle était méthodique, elle était déterminée, elle savait prendre des décisions dans l’urgence, elle n’hésitait pas à l’instant critique. Mais Alaska elle ne s’énervait jamais. Elle regardait le monde avec un calme et une placidité qui en surprenaient plus d’un, elle avait laissé de nombreuses personnes l’insulter sans même leur jeter un regard, se contentant de simplement refuser d’accepter leurs excuses quand ils finissaient par les présenter, persuadés qu’elles leur étaient dues. Elle haussa les épaules, ce qui signifiait « de rien » pour elle.

- Je suis chasseuse, et j’étais sniper avant.


Elle avait grandi avec des armes, elle en avait fait son métier, quand on connaissait ces deux informations on ne s’étonnait pas vraiment. Mais il était vrai que Jayson ne savait sûrement rien d’autre à son sujet que ce qu’il avait appris ce soir – c’est à dire pas grand-chose. Mais il avait bien dû voir tout de même qu’elle ne s’était pas emportée, et qu’elle avait géré la situation avec un certain sang-froid. Défoncer une porte était un peu extrême peut-être, mais elle l’avait fait pour lui venir en aide, et pas comme une psychopathe violente sans but. Elle avait seulement fait ce qu’il fallait, elle en était persuadée. Et s’il fallait recommencer, il pouvait compter sur elle. Jayson s’approcha d’une étagère et y attrapa un pot qu’il lui tendit, accompagné d’une description un peu énigmatique.

- Tens, ça c’est mon secret perso pour rendre presque n’importe quel plat dégoutant mangeable ! J’ai jamais essayé sur de l’ananas par contre…

Alaska n’était pas difficile. Elle mangerait quasiment n’importe quoi sans sourciller, sans même se demander si elle aimait ça ou pas, juste parce qu’elle avait faim et que c’était comestible. Mais quelque chose qui rendait le reste meilleur, ça valait le coup de goûter quand même et sa curiosité était aisément piquée. Elle attrapa le pot sans poser de questions, ignorante du fait qu’elle ne supporterait certainement pas ce niveau de piquant, elle qui n’était pas une grande cuisinière et qui avait plutôt l’habitude des rations fades et des boîtes de conserve.

- Je vais goûter,
répondit-elle avec détermination, ajoutant l’objet à la liste de ses achats au côté de l’ananas.

Parce qu’évidemment, elle allait goûter la sauce sur le fruit à un moment ou un autre. Si Jayson l’avait mentionné, c’était que ça devait aller ensemble non ? Tant qu’il ne dirait pas le contraire, elle le croirait en tout cas. Mais ce qui l’intéressait encore plus que l’ananas et la sauce piquante, c’était ce qui s’était passé chez lui. Elle n’aurait peut-être pas remis le sujet sur le tapis mais avec ses excuses, elle se disait qu’il voulait sûrement bien en parler. Et son supérieur à l’armée, il disait toujours qu’il valait mieux parler des choses à froid. Ça tombe bien, ils étaient à côté du rayon frais.

- C’est qui, les gens qui sont venus ?


Et évidemment, elle ne précisa pas sa question.
@Jayson Salazar
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Une invitée inattendue (Alaska)

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