Un petit moment chill avec la bonne personne…

Le baiser sur la joue à comme un gout de trop peu, je ne peux qu’y penser alors que nous nous éloignons l’un de l’autre pour nous préparer. J’y pense en validant le brossage de dent de ma fille, j’y pense en vérifiant la batterie de mon appareil photo et en changeant la carte mémoire afin d’être certaine d’avoir de la place pour nous faire de nouveaux souvenirs. J’y pense encore lorsque nous nous retrouvons tous dans la cuisine préparant les affaires sous les rires de cette joyeuse tribu. J’y pense même au volant, même si c’est mal même si ça ne me distrait pas pour autant de ma conduite. Je transporte mon bien le plus précieux et j’en ai pleinement conscience. Arrivés sur la plage nous avançons. Je récupère rapidement les tongs de ma fille qui court un peu devant nous trouvant l’emplacement sois disant idéal... enfin pour elle. Il ne me faut qu’une explication ou deux pour lui faire comprendre que si elle veut faire un château qui tienne plus de cinq minutes et surtout si elle n’a pas envie de manger son sandwich détrempé il nous faut reculer un peu. Je laisse le soin à Benjamin de couvrir Isis de crème solaire pendant que j’étends nos serviette et place soigneusement des “charges” pour qu’elles ne s’envolent pas. Par quoi veux tu commencer ma puce? Baignade? Cha? Ouiiii on va a l’eauuuuu!!!!! Pourquoi diable avais-je eu l’outrecuidance de poser la question? J’attrapais rapidement les brassards/ceinture et l’enfilais à ma fille avant qu’elle ne se dirige tête baissé vers l’eau. Voilà comme ça, c’est mieux. Et plus sûr... aussi. Je tenais la main de ma fille qui tentait de me tirer vers l’eau. Prêts pour une petite baignade? Je ne voulais pas le forcer s’il n’en avais pas envie de se mettre à l’eau moi et bien... je n’avais pas trop le choix et puis j’adorais l’eau, je pouvais y passer des heures et ma fille était comme moi, deux petits poissons mais elle na maitrisait pas encore la nage comme je le souhaiterais. La coordination n’était pas encore à son apogée et ... dès qu’il s’agissait de m’écouter quand je tentais de lui enseigner les bases elle se fermait comme une huitre et faisait n’importe quoi.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

Dans l’eau, sans surprise, Isis s’évertuait à m’arroser copieusement alors que je me retenais tout en riant. Je tentais, une unique fois de lui enseigner les rudiment de la brasse mais la nage du petit chien avait sa préférence en ma présence. Peu importait, avec sa ceinture et les brassards aucun risque qu’elle ne se retrouve épuisée au fond de la mer. Alors je la laissais faire, profiter simplement de l’eau et de ses jeux d’enfants. Benjamin ne mit pas longtemps à nous rejoindre et à participer à nos jeux. Preuve que le moment était important, essentiel même, j’en oubliais de faire des photos tant le souhait de vouloir vivre pleinement le moment surpassait tout le reste. Aucun de nous ne voyait réellement le temps passer, ce n’est que lorsque les estomacs crièrent famine que nous comprimes tous qu’il était sans doute temps de retrouver nos serviettes et le pique-nique préparé. Ma fille ouvrait les yeux ronds avant de laisser éclater un rire clair et franc et je l’accompagnais rapidement. Remontons. Je peux ramener de l’eau? Bien sur dans ton seau là... Elle s’exécutât rapidement et nous remontions vers notre petit spot ou je sortais le pique-nique.

Je tendais un sandwich a Benjamin et croisant son regard je lui offrais un simple sourire silencieux. Comme un énième merci. Merci d’être là, merci d’être lui, merci de me faire vivre des moments simple mais heureux, profondément heureux. Je me rendais compte de cette présence à sa juste valeur et plus nous passions du temps ensemble, plus l’évidence me sautait aux yeux. Mon bonheur était avec eux. J’observais ma fille qui dévorait son sandwich. Doucement tu vas avoir le h...Hoquet, ce qui ne loupa pas, bien sur. Mais peu importait. Je profitais pleinement du moment. Une petite sieste après ce repas? Demandais-je mi sincère mi amusée à Benjamin.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

Je pose un doux regard sur Benjamin qui prends soin de ma fille. J’avais à peine eu le temps d’esquisser un mouvement vers sa gourde qu’il avait déjà pris les choses en main en conseillant à Isis de contrôler sa respiration. Elle hochait la tête avant d’essayer, si le premier essai fut infructueux le second l’aida à reprendre sa respiration. Elle pouvait ainsi reprendre son repas. Non non non pas de sieste maman! Ah, je me disais aussi que ma proposition ne ferait pas, que, des heureux. Même pas une toute petite pour digérer comme l’a dit Ben? Elle fit une moue qui voulait clairement dire non, elle était à présent trop grande pour dormir mais je savais qu’elle pouvait facilement céder pour un temps calme. Mais je n’eu pas le temps de proposer cela qu’une paire d’yeux particulièrement vert se posa sur nous. Bonjour Isis, bonjour maman d’Isis, bonjour monsieur.   Bonjour Rayan.  . Je cherchais du regard ses parents qui ne devaient pas être loin ou alors le petit camarade de ma fille venait de se perdre. Isis elle peut venir faire un château de sable avec moi? On est là-bas avec papa et maman. Il pointa sa famille du doigt et je vis sa mère me faire de grand signe. Isis mon ange, tu veux aller jouer avec Rayan? Oui oui oui oui oui ! Alors vas y mais sois sage d’accord? A peine un oui plus tard qu’elle attrapait sa pelle et son seau et courrait avec le petit garçon vers son nouveau terrain de jeu.

Je l’observais quelque instants le temps de capter le regard du papa et de lui dire “merci” en lui souriant avant de retourner mon attention sur Benjamin. Les enfants sont si ingrat... tu as vu la vitesse avec laquelle elle nous a abandonné? Dis-je en riant n’y croyant pas une seule seconde. Il était tout a fait compréhensible qu’elle parte aussi vite, surtout que je lui avais proposé une sieste une poignée de seconde avant que son ami n’entre en scène. Tu as encore faim? J’ai des fruits en dessert également...  Dis-je alors que le rouge me montait légèrement aux joues, c’était idiot de me sentir un peu mal à l’aise alors que nous avions passé la soirée tous les deux sans que cela ne me dérange une seule seconde. Mais nous n’étions justement que tous les deux, pas sur une plage public en tête à tête avec l’étrange impression d’être observé. Est ce que cela me déplaisait? Pas du tout en réalité et ça aussi c’était assez... surprenant.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

Tant pis, j’aurais essayé, pas de sieste pour nous enfin... peut-être que si vu que nous étions seuls à présent. Enfin seuls... oui et non, seuls sur une plage qui se remplissait doucement, seuls avec ces regards que je sentais étrangement curieux comme si ces inconnus ne regardaient que nous. C’était faux, bien sur, j’en avais conscience mais je ne pouvais pas m’empêcher d’être un peu mal à l’aise, comme une enfant prise en faute. C’était incompréhensible enfin surtout stupide mais je ne pouvais pas m’en empêcher.  Tu sais que tu ne me rassures pas du tout là n’est ce pas? Demandais-je non sans rire un peu. Il était évident que l’adolescence était une période compliquée mais je ne m’en inquiétais pas réellement. Grandir était quelque chose d’obligatoire et je n’y couperai pas. Je n’avais pas eu une adolescence de tout repos et ma mère n’avait de cesse de me répéter qu’elle me ressemblait alors, au fond, je m’attendais forcement à en baver un peu à devoir faire taire mes angoisses de maman durant un moment et surtout, oui, surtout je voulais me concentrer essentiellement sur tout ce que j’avais à lui transmettre pour qu’elle soit le mieux armé possible pour évoluer sereinement. Ne pas avoir peur de faire des erreurs et surtout savoir se relever. Voilà pourquoi j’acceptais de plus en plus ce genre de moment qu’elle passait avec ses amis.... Sans moi. Il était évident que depuis le décès de son papa et de son oncle nous avions presque été ... oui siamoise, collé mais elle grandissait et j’avais conscience qu’elle ne devait pas avoir peur de s’éloigner de moi. Elle ne devait pas sentir ma propre peur. Mes angoisses étaient les miennes, elle n’avait pas à les ressentir ou pire les affronter. Alors, je prenais sur moi même si je lançais quelques regards vers elle, de temps à autre de façon automatique, machinal.

Mais ça c’était avant de ressentir un léger courant electrique quand la main de Benjamin effleure la mienne. Par réflexe je retirais ma main mais ses excuses me firent sourire.  J’ai toujours su que le courant passait très bien entre nous deux. Oui notre relation avait toujours été fluide, naturelle. Il retourne le regard et je me mordille la lèvre inférieure. Doucement, je pose ma main sur sa joue et dépose un baiser sur son autre joue.  Je vais parfaitement bien, tu n’as pas à t’inquiéter. Ou à s’excuser, il n’avait jamais été à l’origine de sentiment négatif, même si plus jeune j’avais pu lui tirer la langue comme une gamine que j’étais, ou le titiller mais il n’avait, vraiment pas, besoin de s’excuser. Au contraire, il était comme cette bouée de sauvetage sur laquelle on s’accroche, certain d’y être en sécurité et aujourd’hui il y avait... plus et ça aussi je devais en prendre conscience et m’autoriser certaines choses.