Un petit moment chill avec la bonne personne…

Après quelques échanges de SMS nous nous étions mis d’accord avec Benjamin afin de passer une soirée chill à mon appartement, un petit diner -une pizza/bière quoi- devant une série ou un film. Une nuit réparatrice chez moi afin de profiter pleinement d’un dimanche ou nous avions décider d’une petite sortie plage pique-nique lorsque le petit monstre serait réveillé. Il faut dire que ce samedi avait été, pour ma part, des plus bruyant et animé. Une petite camarade d’Isis fêtait son anniversaire aussi avais-je passer une grande partie de mon après-midi avec les mamans et papa de sa petite section à surveiller des enfants surexcités non seulement par la fête, les ballons, les structures gonflables mais aussi et surtout par une ingestion bien trop importante de sucre en tout genre sous forme liquide, gélifié ou encore sablé ! Ajoutez le choix épineux du cadeau le matin même et vous obtenez, forcement, une journée harassante. Oui mais voilà cette journée à mille à l’heure avait eu du bon pour au moins une chose, ma fille n’avait pas protester une seule seconde pour rejoindre son lit et à peine avais-je lu la troisième page d’Arc-en-ciel, le plus beau poisson de l’océan qu’elle avait rejoint le pays des rêves pour mon plus grand bonheur.

Benjamin devait arriver un peu plus tard, nous avions convenu qu’il passe à la pizzeria en bas de mon immeuble ou j’avais commandé les pizza et glace pour ce soir avant de monter. J’avais encore un peu de temps aussi après avoir rangé les affaires d’Isis qui trainait dans quasi toutes les pièces je me dirigeais vers la salle de bain pour prendre une bonne douche. J’enfilais un pyjama tout doux avant de rejoindre la cuisine pour sortir des serviettes en papiers ainsi qu’un peu d’eau et des verres. Je déposais le tout sur ma table basse avant de m’affaler dans le canapé en observant ma télé… éteinte. Merde. Je regardais la télécommande… longtemps dans le vain espoir qu’une magie venue de nulle part ne la fasse léviter jusqu’à ma main. Rien, pas un mouvement bien sûr. Mais quand mon téléphone vibra je répondais à Benjamin qui avait pris l’habitude de téléphoner pour ne pas a avoir à faire sonner l’interphone pour ne pas réveiller Isis même si elle avait un sommeil TRES profond. Je viens t’ouvrir. Je finissais donc rapidement par me lever pour appuyer sur le bouton de l’interphone pour ouvrir la première porte. Même s’il avait quelques minutes avant de prendre l’ascenseur et d’arriver à la porte de chez moi je l’ouvrais et en profitais pour faire un aller/retour cuisine/salon pour sortir les bières fraiches et les poser sur la table basse, j’envoyais également la télécommande sur le canapé histoire de ne pas avoir à revivre ce moment de gène et/ou de frustration de ne pas pouvoir la faire venir à moi comme par magie. Je revenais vers l’entrée juste à temps pour le voir franchir la porte. Je sautillais à moitié (bien obligé t’as vu la différence de taille) pour déposer un bisou sur sa joue. Entre ! Ce qu’il a déjà fait, bravo Marley. Contente que le programme t’ai fait envie ! Comment a été ta journée ? Viens j’ai tout préparé dans le salon comme ça on se pose tranquillement ! Beaucoup d’informations en peu de temps… mais il avait l’habitude et je l’accompagnais vers ledit salon même s’il connaissait le chemin. Ca sent trop bon, tu n’imagines pas que j’ai presque rêver de cette pizza toute la journée !  Avec tout ce sucre, oui j’avais eu envie de quelque chose de salé et bien gras et il tenait dans ses mains mon plat préféré. Installes toi, fais comme chez toi ! Dis-je avec un large sourire, heureuse de passer ce moment avec lui.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

Je suis contente de le voir et de passer du temps avec lui, entre adulte. Benjamin est celui qui peut le mieux me comprendre et même si je n’en parle qu’extrêmement rarement je sais que lui comprendra. Au fond, je sais qu’il saisi également mes silences. Je savais qu’un jour, si je devais me confier il serait la personne sur laquelle je pourrais compter mais je camouflais plutôt bien mes crises d’angoisses pour le moment me donnant à corps perdu dans l’éducation de ma fille et mon travail. Enfin ça n’était pas vraiment la raison de sa présence ce soir, passer du temps de qualité avec lui était en soit un très beau programme. Je le regarde, tourne presque autour de lui comme une puce, je me fatigue moi-même. Insinuerais tu que je suis un peu survoltée?Par l’abus de sucre? Pourtant je n’en ai pas mangé tant que ça mais nous avons passé l’après midi avec une dizaine de petits gnomes, c’était l’anniversaire d’Emma, la meilleure copine d’Isis et ce matin elle a mit une bonne heure et demi à choisir LE bon squishmallow qui allait lui plaire. Un peu moins aux parents qui se demandaient forcement OU ils allaient mettre toutes ces peluches même si elles étaient, il est vrai, très mignonnes et toutes douces cela prenait une place monstre, il n’y avait qu’à voir le lit de ma fille dans lequel je ne pouvais presque plus m’allonger à ses côtés. Il a bien raison pourquoi te laisser partir! dis-je amusé, c’est vrai que Benji était d’une très agréable compagnie et j’en savais quelque chose. Depuis toute petite j’avais apprécié sa présence et nos discussions même Annie n’avait pas toujours compris pourquoi je m’entendais si bien avec son grand frère qui était parfois, pour elle, un peu casse pied. Cela fait longtemps que je n’ai pas croisé ton voisin mais dans mes souvenirs il n’était déjà pas tout jeune! Parce que c’était plus “simple” pour moi de le faire venir ici ou Isis avait ses affaires et ses habitudes je n’allais presque plus chez les autres... a part chez mes parents et encore moins depuis un an ou je n’avais pas quitté une seule nuit ma fille, préférant une fois encore recevoir chez moi toutes ses copines afin qu’elle ne se sente pas mise à l’écart.

Oh j’ai eu le temps de la mettre au lit et même de prendre une douche, elle n’a pas demander son reste à peine avait elle posé la tête sur l’oreiller que pschit directement au pays des rêves! Dis je avec un large sourire, Isis n’était pas une enfant difficile mais le moment du couché pouvait être parfois ... fluctuant. Oh oui je suis bien contente de pouvoir la passer à tes côtés! J’ouvrais la boite de pizza pour profiter pleinement des effluves de mon plat préféré, une double peperroni fromage, sans olive! Je fermais même les yeux quelques secondes pour en profiter au max! Est ce que j’en faisais un peu trop? Non en réalité c’était tout bête et complètement naturel. Rien du tout non, tu as des propositions? Envie de voir une nouveauté ou une bonne vieille comédie? Un film d’horreur?? Je suis ouverte à tout! Je “séparais” les parts déjà prédécoupés et attrapais la première tout en appuyant sur la télécommande avant de la lui tendre pour qu’il fasse son choix qui serait le mien.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

Je devrais passer lui rendre visite je crois qu’il serait heureux de voir Isis et de manger quelques petits biscuits faits maison... Mon sourire fut néanmoins ponctué d’un voile de tristesse que je tentais de camoufler au mieux. En réalité je n’avais pas revu le voisin de Benjamin depuis qu’il s’était déplacé pour l’enterrement de Robert et Mickael... et je venais de me souvenir de son visage ce jour là et de la pression de sa main sur mon bras. Je ne me souvenais plus des mots qu’il avait pu prononcer il y en avait eu beaucoup, beaucoup trop. Je n’avais jamais trouvé la force et le courage de lire les cartes qui m’avaient été envoyées à cette époque. Je secouais doucement la tête pour éloigner ces sombres souvenirs et de revenir à l’instant présent et à mon invité. J’hochais la tête concernant la comédie, c’était une bonne idée! J’étais du genre très bon public mais c’est vrai qu’assez épuisée par la journée je préférais ne pas avoir à me ronger les ongles toute la soirée.

J’avale ma bouchée avant de me relever légèrement pour dire avec entrain. Oh oui, le premier !! Je l’ai vu mais il y a quelques années maintenant... Avec Ashley en buvant beaucoup trop de coca et en mangeant beaucoup trop de pop corn au cinema. Il est très sympa c’est un excellent choix, je suis contente de le revoir. Je terminais ma part de pizza laissant à Benji le soin de s’occuper de trouver le film en question et de le démarrer. Oh et puis j’adore Taron Egerton, il a cette tête de bébé tu sais un peu joufflu, ce visage que les vieilles tantes aiment tant pincer aux fêtes de famille! Ajoutais-je mutine avant de rapprocher la table basse afin que nous puissions sans peine attraper parts de pizza et bière même si nous étions complètement au fond du canapé. Je regardais Benjamin qui me proposais de me caler contre lui. J’hésitais une seconde... J’attrapais en fin de compte une seconde part de pizza avant de me rapprocher de Benji et de m’installer tout contre lui. Ca va toi... en ce moment? Le travail? Toussa, toussa?   Demandais-je tout en regardant les premières images du film avant de croquer dans ma part de pizza.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

Je me retrouve dans ses bras avec surprise, moi qui pensais cacher mieux que ça mes émotions, c’était loupé. Il faut dire que Benjamin avait un passé presque similaire et... il connaissait cette peine intarissable que nous conservions au fond de nous. Bien entendu avec Isis à mes côtés je n’avais pas eu d’autre choix que d’avancer mais enterrer mes craintes comme je le faisais n’avait rien de bon et si j’en avais pleinement conscience je ne savais pas vraiment comment faire autrement. Je devais me montrer forte pour ma fille, pour ma famille... Mais je profite de cet instant pour expirer, profondément. L’instant est bref mais je lui offre un sourire, des remerciements silencieux avant que nous passions à d’autres sujets de conversation.

Je me doute! Tu n’as pas choisi une carrière simple et je parle en connaissance de cause. Avec mon père à la maison et Annie... Oui j’avais été toute ma vie entouré par les forces de l’ordre et je savais que le travail était dangereux, qu’il côtoyait tous les jours la misère humaine, la violence et la mort. Un métier que je n’aurai pas pu faire. Mon père faisait il partie des victimes? Des glisseurs?Je pouvais assez aisément imaginer Benji glisser lui aussi... et cette simple image me laissait un large sourire aux lèvres. C’était aussi ça leur travail, un travail d’équipe, comme une seconde famille que je respectais. Je relevais les yeux vers lui. Ne t’inquiète pas. Je sais.Oui, je savais pouvoir compter sur lui en toute circonstance, le faire en revanche était une autre histoire. Mais ça va en ce moment... je suis pas mal occupé ces temps ci... le travail, les sorties scolaires, compter les points entre mes parents...Et puis mes frères et Annie. Elle dort c’est très calme mais crois moi c’est une véritable petite boule d’énergie avec les piles, tu sais celle des lapins roses! Celles qui ne s’arrêtent jamais.Isis n’était pas une enfant compliquée mais elle était très vive et mes parents n’avaient de cesse de me répéter que les chiens ne faisaient pas des chats et qu’ils avaient vécu les mêmes problèmes avec moi à son âge. J’attrapais une bière et voyant qu’il avait la main libre en ayant terminé sa part de pizza lui tendais la bière fraiche. Tu as trouvé une idée de cadeau pour Annie? Son anniversaire approche et si Isis foisonne d’idées toutes plus improbables les unes que les autres je t’avoue que je sèche un peu!

Un petit moment chill avec la bonne personne…

Simplement l’imaginer est déjà très amusant. Simplement parce que ça n’était pas une “position” habituelle pour mon père. Bien sur il avait joué avec nous lors de notre enfance mais Derreck n’était pas réputé pour être le clown de notre famille. Pourtant ma mère dirait sans doute l’inverse actuellement... qu’il n’arrêtait pas ses bêtises depuis plusieurs mois. Les voir comme ça me peinait sincèrement mais que pouvais-je faire? Leur parler s’avérait infructueux et même s’il était évident pour tout le monde qu’ils s’aimaient encore personne ne pouvait se mettre à leur place. J’avais tenté mais force était de constater que j’étais incapable d’imaginer davantage perdre un enfant. Perdre Iris c’était me perdre moi et ça j’en avais la certitude la plus profonde aussi je ne parvenais pas réellement à me mettre à la place de ma mère. C’était trop douloureux, je n’en avais pas le courage même si dans les faits cela pourrait les aider et je m’en voulais de ne pas trouver cette force en moi. C’était une des raisons pour laquelle je ne m’étendais pas sur le sujet et puis... Benjamin connaissais assez mes parents pour savoir ce qu’il en était.

C’est assez étrange en réalité... c’est épuisant et pourtant... je n’ai vraiment pas envie qu’elle grandisse, je veux continuer de la voir aussi vive, aussi enjoué, aussi speed. J’aime bien la voir courir partout dans un parc et s’émerveiller de tout. Je n’ai pas vraiment hâte d’avoir une ado à la maison. Le genre bougon qui grogne au moindre problème ou quelque chose du genre... En réalité c’était aussi et surtout la peur de la voir s’éloigner mais j’avais tout de même un peu de temps avant que nous ne passions par cette étape de la vie. Je buvais une gorgée de bière tout en réfléchissant à l’anniversaire d’Annie. C’est une bonne idée mais elle a tellement de matériel que je ne me hasarderai pas la dedans! Tu t’y connais davantage que moi.Mais il avait raison, je trouverais bien l’inspiration sur place!

Je dégustais la pizza tout en regardant le film. Mon regard se posait quelque fois sur Benjamin, lui aussi absorbé par le film. Sans m’en rendre compte je jouais un peu avec ses doigts, nous étions à la moitié du film quand je lui proposais. Tu veux un peu de glace? Je me redressais un peu me rendant compte que je m’étais clairement laissé aller dans ses bras. Une petite voix ensommeillée vint nous rejoindre. Y’a de la glace? Isis venait de nous rejoindre et elle se glisser entre nous deux avant de me faire son plus beau regard de chat potté tenant fermement son doudou Yoda et m’offrant une petite moue trop mignonne. Tu devrais être au lit Isis. Mais je veux être avec vous et manger de la glace.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

Croisons les doigts. Dis-je en faisant le geste mais je ne peux que sourire amusé avant de lui demander. Je ne suis pas certaine d’avoir été une ado exemplaire pourtant les règles et le sport ce n’est pas ce qui a manqué à la maison... Et il devait s’en souvenirs, nous avions grandis ensemble plus encore Annie et moi et nous avions fait vivre à nos familles quelques moments mémorable dans le bon et dans le moins bon. Nous n’étions certes pas deux petites terreurs mais nous n’étions pas deux petits anges non plus. Je comprends mieux ma mère qui n’a de cesse de me répéter que ma fille me ressemble. C’est à la fois le plus beau compliment et un poil effrayant. Parce qu’aujourd’hui je pensais à la sécurité de ma petite fille, j’étais de l’autre côté de la barrière et l’adulte c’était moi. Même si Isis était entourés d’adultes bienveillant, son modèle c’était moi et je doutais chaque jour d’être à la hauteur de la tâche mais je faisais de mon mieux. Elle méritait le meilleur.

En parlant de meilleur la demoiselle pensait vraisemblablement que le meilleur était actuellement auprès de nous ce que je ne pouvais pas lui reprocher. Elle s’installait bien en plus.. J’échangeais un regard avec Ben. Une cuillère, une histoire et au dodo hein? Ouiiiii Dit elle toute joyeuse, victorieuse. Je me levais et déposais un baiser sur le front de ma fille. Chipie. J’en déposais un second sur le front de Benjamin avant de lui murmurer. Merci... Je me rendais en cuisine pour préparer les trois coupelles de glace rapidement et tendais celles ci à chaque personne. Tout en enfournant sa cuillère dans sa bouche Isis demanda. Tu vas faire dodo ici hein? Oui il fait dodo ici et il passera même la journée de demain avec nous! Ouaiiissss Je levais les yeux au ciel, cette petite adorait être entouré. J’ai tout fini, tu vas raconter l’histoire a doudou et a moi? Tu connais une histoire de dragon? Moi j’adore les dragons j’en ai même pas peur pis il me protège tu sais! Elle montrait fièrement son doudou. J’en profitais pour attraper une serviette et essuyer sa bouche. Je peux écouter l’histoire moi aussi? Elle hochait la tête et regardais Ben, c’était a lui de donner son accord, c’est lui qui racontait l’histoire après tout!

Un petit moment chill avec la bonne personne…

Son sourire en dit long, il se souvient de mon enfance et de mon adolescence. Dans la famille je n’étais pas réputé pour avoir été la pire côté crise d’ado mais à la différence de mes frères c’est que moi, en plus d’être la seule fille j’avais mon frère… mon jumeau, mon double et si on ajoutait Annie il fallait régulièrement se frotter à trois ados au lieu d’un. Trois ados faisant front ensemble même lorsque nous savions avoir tort. Je me souvenais avec nostalgie de ces moments, avoir des frères c’était avoir des piliers stables et j’avais adoré mon enfance. La présence de ma fille m’extirpa légèrement de ces pensées. Pourtant en observant la silhouette de ma petite fille je ne peux pas m’empêcher de penser à ce que Micka et moi avions espéré pour elle… un petit frère ou une petite sœur qu’importe l’essentiel était qu’elle ne soit pas seule. Seule. Je prends une inspiration pour ne pas laisser transparaitre quoi que ce soit pour cesser de tout rapporter à ce que j’avais pu perdre afin de profiter au mieux de ce que j’avais. J’hoche alors simplement la tête en réponse à Benjamin et observe ma ptite pomme, la plus jolie même si elle vient squatter alors qu’elle devrait être sous sa couette tranquille.

Je prépare la glace les laissant discuter tous les deux, c’est que, bien éveillée ma fille peut-être un vrai moulin à parole ! Je reviens sans trop avoir perdu de temps, plus vite elle retourne au lit mieux c’est. Je m’installe de nouveau près de ma fille et souri a Ben le remerciant que j’assiste moi aussi au conte. Durant l’histoire mon regard se perd doucement de ma fille à Ben. Isis serre fort son doudou mais sa tête repose sur l’inspecteur en qui elle a toute confiance. Je regarde le conteur et mon cœur se serre. C’est simple avec Ben, c’est naturel et ça l’a toujours été mais… pas comme ça. Je détourne un peu le regard pour reprendre un peu contenance et mon regard se perd sur une photo d’Isis et de son papa… mon estomac se noue, heureusement la voix de Benjamin me rappelle sur terre. Je regarde Isis. Oui, je veux bien merci… je vais ranger un peu tout ça. Je dépose un bisou sur la joue de ma fille et m’assure de son emprise sur son doudou afin qu’il ne lui échappe pas lors du transport vers son lit. Je regarde Benjamin s’éloigner tout en récupérant les coupelles et en rangeant les assiettes et les restes de pizza. En repassant devant, je tourne la photo de Mickaël sur le côté et m’en excuse en détournant le regard. Je glisse les coupelles dans le lave-vaisselle lorsque Benjamin revient. Elle ne s’est pas réveillé ? C’était parfois une petite comédienne pour s’endormir et demander encore une histoire. Je regarde l’inspecteur en souriant. On termine le film… tranquillement ?   Je n’avais certes plus suivi grand-chose depuis l’interruption de ma fille et avais le cœur un peu chamboulé mais j’avais promis une soirée chill à Ben et je n’allais pas lui dire aller on s’brosse les dents, un pipi et au lit tout de même ! Nous étions en âge de veiller un peu même si c’était laisser du temps à mon esprit et mn cœur tout le temps de se battre.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

C’est la digne fille de sa mère une atroce petite gourmande, je devrais déjà me montrer chanceuse qu’elle n’ait pas sentie la pizza et soit venue plus tôt.. Dis-je avec un petit sourire à l’attention du jeune homme qui m’aidait avec la vaisselle. Par Merlin venais-je de lui dire que j’avais été heureuse de partager un moment en tête à tête? Non.. hrm... non juste que ma fille était gourmande et qu’elle me ressemblait, voilà. Il faut dire que depuis sa naissance j’avais modifié ma propre alimentation pour habituer ma fille à des choses plus... saines et pourtant la pizza restait mon met préféré au même titre que les milkshake et Isis s’avérait en effet aussi gourmande que moi. Une fois le rangement effectué je lui proposais de finir le film, je n’en avais certes pas une grande envie mais l’envie de grapiller encore un peu de temps à ses côtés, oui. J’hochais alors simplement la tête à sa proposition et avançait de nouveau vers le canapé. J’attendais qu’il s’y installe correctement pour y retrouver ma place, posant ma tête contre lui et trouvant en moins de cinq minutes  le chemin de ma main... dans la sienne.

Durant le film mon regard se posait tant sur l’écran que sur la photo retournée et la main de Benjamin, pas une seule fois je parvenais à observer autre chose que sa main. Non pas que l’envie m’en manque mais... quelque chose m’en empêchait et je me sentais à la fois frustrée et stupide. Je mordillais mes lèvres comme une enfant prise en faute. J’ai l’impression d’être une mamie en appréciant le calme de ce moment partagé... Le calme et ta présence aurais-je pu dire si j’avais fait montre d’un peu de courage. Veux tu faire... autre chose... J’avalais ma salive. après je veux dire... Sait on jamais que l’un de nous deux n’ait réellement suivie le film. Nous avions tous deux eu une longue journée et la journée suivante allait être sportive elle aussi sans doute était il fatigué et peut-être avait il simplement envie et besoin de repos une fois notre film terminé.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

C’était assez étrange et même un poil angoissant. Benjamin faisait partie de ma vie depuis... depuis toujours. Il avait toujours été ce pilier rassurant que j’aimais taquiner avec Annie juste parce que justement il était le grand frère d’Annie. Aujourd’hui, pourtant le voir gêné, l’entendre bafouiller était déstabilisant. Je n’étais pas du genre à tourner autour du pot, j’exprimais mes sentiments clairement en tout temps avec Mickael et avec mes autres petits copains avant lui et pourtant. Pourtant aujourd’hui c’était différent. J’étais pleinement consciente de mon attirance pour lui, de mes sentiments bien moins fraternel, bien moins... platonique. Mais il existait un mais, une retenue, une question. Avais-je seulement le droit? Le droit d’aimer quelqu’un d’autre que le père de ma fille. Y’avait il un délai acceptable? Avais-je seulement le droit d’infliger ça a Benjamin, n’était il pas plus simple que je taise mes sentiments pour qu’il n’ait pas à subir mes interrogations, mes doutes et mes peurs. A qui pouvais-je bien parler de cela? Surement pas a Annie, il était son frère... Je me serais sans aucun doute retourné vers mon jumeau mais je n’avais plus ce soutien non plus et ni Ash ni Dodo surtout pas mes parents... bref la liste des personnes avec qui je pourrais potentiellement parler s’amenuisait à vue d’oeil. Il ne restait que mes questions... et moi. Voilà à quoi je pensais durant la fin du film avant de proposer autre chose ou du moins de demander si lui avait envie de faire autre chose que de se diriger vers la chambre d’ami pour y passer une nuit réparatrice avant une journée sur la plage. Oh heu oui non enfin je veux dire oui c’est une bonne idée... la terrasse.

J’observais la fenêtre derrière laquelle il y avait en effet une terrasse de belle taille mais cette porte.. je ne l’avais pas ouverte depuis un moment, je refusais même l’accès à ma fille. Tout était resté intacte depuis plus d’un an. La table, les six chaises, les trois chaises longues, la longue vue... oui tout était encore sous les protections et sans doute recouverts d’une couche de poussière. Mon père et ma mère m’avaient aidés a tout ranger et puis plus rien, je n’y étais jamais retourné mais j’avais besoin d’avancer et c’était un pas en avant comme un autre. Je me redressais et esquissais un sourire en direction de l’inspecteur. Allons profiter de toutes ces étoiles. Le ciel était dégagé toute la journée et la météo annonçais une magnifique journée demain aussi les étoiles devaient être bien visible. Je me levais et prenais une respiration avant d’ouvrir la porte fenêtre et de regarder le balcon et d’avancer. Désolée y’a... un peu de poussière mais fait comme chez toi, mets toi... ou tu veux. Dis je en retirant la protection d’une première chaise longue et de la plier. C’est vrai qu’elle était agréable cette terrasse... J'observais le ciel et les étoiles un peu pensive.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

Pas de problème pour la poussière... moui... je laissais échapper un petit rire. Il avait raison, c’était un peu bête de s’excuser pour ça. La poussière reflétait simplement le temps qui passe. Inexorablement. Je ne pouvais nier que j’avançais plutôt doucement lorsqu’il s’agissait de modifier mes habitudes, mes anciennes, habitudes. Depuis un an j’avais construit ma vie pour et autour d’Isis me montrant présente à tout moment, en faisant partie des parents qu’on appelait dès qu’il fallait un parent d’élève pour une sortie, un cours d’art, une présence quelconque. Je me rendais disponible pour elle à tout moment. J’avais conscience de m’oublier un peu mais j’avais bien du mal à faire autrement. Même bien entouré j’avais presque l’impression de l’abandonner dès que je prenais un peu de temps pour moi mais j’y travaillais et parvenais aujourd’hui à la laisser à mes parents pour une après-midi lorsqu’elle n’était pas à l’école. Doucement mais surement, je tentais de redevenir davantage qu’une maman. Voilà pourquoi je parvenais doucement à profiter de cette soirée avec Ben, c’était simple avec Ben... enfin en théorie.

Il y a un peu de vent, il ne fait pas froid à proprement parler mais j’ai quelques frissons et Benjamin le remarque en me proposant d’aller chercher un plaid pour me réchauffer. Je n’ai même pas le temps de dire quoi que ce soit qu’il part déjà en direction du salon. Je regarde le ciel et me tourne vers Benjamin quand il revient et dépose le plaid sur mes épaules. Merci... Je me poussais un peu pour qu’il puisse prendre place sur le transat à mes côtés, surtout qu’il puisse allonger ses longues jambes. Je n’avais jamais eu se problème, j’étais plutôt du genre polypocket à passer partout. Je n’hésitais pas vraiment en posant mon épaule contre la sienne tout en observant le ciel. On voit toutes les étoiles... je crois qu’on aura une belle journée demain.Demain... demain sur la plage. Je le regardais arborant un doux sourire. Merci pour cette soirée Benji’, je sais qu’elle a été entrecoupé mais... j’aime beaucoup passer du temps à tes côtés.Et ce pour plusieurs raisons dont certaines qui m’étaient très personnelles. Je suis heureuse que tu ais accepté cette soirée et cette journée à la plage, je sais qu’Isis sera ravie également.Je reposais ma tête contre son épaule et observais de nouveau les étoiles soufflant un dernier. Merci beaucoup. J'étais fatiguée... éreintée mais je me rendais compte que j'étais avec la bonne personne, celle avec qui je pouvais parler, celle avec qui j'avais entièrement confiance. Je pouvais m'endormir, là, maintenant contre lui, il serait là à mon réveil, il serait là pour moi, non... avec moi.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

Avec plaisir.Avais-je simplement soufflé dans un sourire. J’étais certes assez connu pour organiser ce genre de chose, sans doute un héritage de ma mère dont c’était le travail et la passion mais j’aimais également beaucoup me laisser porter par des activités, des moments organisés par d’autres. Oui c’était aussi très agréable d’avoir des surprises et de simplement profiter du moment. Mes yeux se ferment sans mon accord réel mais je sens les lèvres de Benjamin sur mon front et mon sourire s’étire. C’est tout doux, un peu comme cette histoire que je li a ma fille avant de m’endormir, un petit détail dont je pourrais aisément apprendre a ne plus me passer avant de passer une bonne nuit.

La nuit a été douce, très agréable et lorsque, par habitude, je m’éveille aux premières lueurs du jour c’est sur le visage endormi, paisible de Benjamin que je tombe. Je ne peu m’empêcher de sourire un peu bêtement en le regardant. Doucement, avec mille et une précaution je fais passer le plaid de mon corps au sien et avant de me lever sans bruit je dépose un léger baiser sur sa joue. Je rejoins le salon et commence a jouer les petites abeilles en préparant le pique-nique et les diverses affaires de plage pour Isis. Son maillot, ses vêtements, ses jouets, des serviettes et une glacière. J’étais en pleine préparation du petit déjeuner, des pancakes, plus précisément, quand Isis me sauta dessus. Je déposais un gros bisous mouillé sur sa joue. Tu vas réveiller tout doucement Benjamin ma puce? Il fait dodo sur la terrasse, tu fais attention hein, tu ne t’approches pas du bord. Promis maman. Et elle s’en alla alors que je déposais de la pâte à tartiner et de la confiture maison sur la table.

Dehors la petite fille c’était approché de l’inspecteur et elle grimpait avec une agilité toute enfantine à ses côtés. Bonjouuuur Benjaminnn Dit elle avec un grand sourire. Maman elle prépare le petit déjeuner elle m’a dit que j’aurai une surprise alors tu viens? Parce que, oui, je n’avais pas encore annoncer la journée place pique-nique, autant que tout le monde profite de la bonne humeur d’Isis au petit déjeuner. Les journées plages étaient ses préférées, la déception n’était donc pas au programme. Je continuais de déposer les préparation sur la table, fruits, toasts, pancakes. Un petit déjeuner de champion pour bien commencer la journée!

Un petit moment chill avec la bonne personne…

La petite demoiselle était heureuse de réveiller Benjamin, elle aimait beaucoup quand il y avait du monde à l’appartement, de la vie, des rires, de la joie. Non pas que nous ne passions pas, toutes les deux, de très bon moment juste entre mère et fille mais... c’était un peu différent et j’étais du même avis qu’elle. Quoi qu’il en soit je m’affairais en cuisine alors que ma fille se chargeait de notre invité. Rapidement ils revinrent tous les deux dans la cuisine. Ma fille s’installait déjà sur sa chaise attendant en grande gourmande que son assiette soit devant elle. L’inspecteur, lui, vint vers mo. Merci. Comme un bébé et toi? Demandais-je en souriant non sans ajouter un ton plus bas. Grâce à toi. Je n’étais pas particulièrement sujette aux cauchemars de façon régulière mais... j’avais surtout du mal à m’endormir, ressassant beaucoup trop, ce qui n’avait clairement pas été le cas en compagnie du jeune homme. Je m’étais endormie, apaisée, me sentant protégée... juste bien.Je ne pu que rougir un peu en sentant ses lèvres sur ma joue. Ne me remercie pas je crois qu’on... se tire vers le haut, tous les deux. Et quand on avait notre passif en commun ça n’était pas gagné. Mais en fin de compte Benjamin connaissait tout de ma vie, de ma famille et réciproquement et c’est sans doute pour cette raison que tout semblait si évident entre nous.

Je déposais l’assiette devant ma fille et celle devant la place de Benjamin. Deux pancakes avec des yeux morceaux de bananes et deux pépites de chocolat pour les pupilles, une demie fraise pour le nez et deux morceaux de bacon pour la bouche. Bref un smiley petit déjeuner. Je laissais Benjamin apporter le reste des fruits coupés et d’autres pancakes si quelqu’un avait encore faim et je prenais enfin mon assiette. Une fois tous installés je regardais Isis. Que dirais tu d’une journée à la plage avec un bon pique-nique?vrai de vrai? Vrai de vrai. Tous les trois? J’hochais la tête positivement mais laissais Benjamin répondre que, oui, bien sur il serait de la partie pour cette journée. Peut prendre ma grosse bouée licorne? On fera un grand château de sable grand comme ça? Tout ça! Je me tournais vers Benjamin. Thé? Café? Chocolat? Il y avait déjà un jus d’agrumes sur la table et j’en servais un verre à Isis qui continuait beaucoup trop contente à la simple idée de passer cette journée. Elle ponctuait la conversation de question tout en mangeant avec appétit son petit déjeuner. Faire un gros trou pour me mettre dedans comme dans le dessin animé avec juste la tête qui dépasse? Je secouais doucement la tête amusée des références et des souhaits de ma fille pour cette journée. Etre à l’extérieur, avec nous, s’amuser, se baigner, voilà tout ce qu’elle souhaitait en fin de compte, des moments simple, des jeux de son âge... La voir aussi heureuse gonflait mon coeur de bonheur, j’observais ma fille et Benjamin, le sourire aux lèvres, oui, simplement heureuse.

Un petit moment chill avec la bonne personne…

J’échange un sourire complice avec Benjamin qui répond à Isis. Il y a quelque chose de doux et de léger dans l’air, quelque chose de simple qui me fait beaucoup de bien. Je les observe attendri tous les deux, jamais ô grand jamais je n’aurai pu espérer que ma fille soit si heureuse. J’ai bien conscience qu’elle est jeune et des médecins m’avaient dit qu’il y avait en réalité peu de chance qu’elle ait des réels souvenirs de son papa que c’était à moi enfin à sa famille de lui en parler. Ce que je faisais lorsqu’elle le demandait, qu’elle en éprouvait le besoin. Mais en la voyant agir avec Benjamin je suis heureuse qu’elle se soit tant attaché à l’inspecteur. Je sers le café à Benji alors qu’il répond à Isis qui se met à rire. Voui! Ma belle casquette licorne!! Blanche et arc en ciel avec une corne pailleté... bref une véritable licorne à n’en pas douter! Je n’avais pas remarqué le petit moment de flottement ni même le sourire crispé du jeune homme. Le commentaire était innocent et légitime je n’y avais vu en aucun cas une attaque ou qu’il outrepassait ses droits vis à vis de ma fille. Le petit déjeuner fut avalé par toute la tablée, il ne restait même pas un pancakes en trop, tout juste quelques fruits coupés que je mettais dans une petite boite qui viendrait avec nous au pique-nique.

Je donnais à Isis les dernières directives concernant sa tenue et le brossage des dents et elle parti rapidement alors que nous rangions le salon et la cuisine. Je rassemblais tout ce que j’avais préparé pour le pique-nique quand le demande de Benjamin me surpris. Pardon? Je ne comprenais pas, qu’avait il fait ou dit? Avais-je fait une sieste durant le petit déjeuner?? Je ne comprends pas tu n’as rien dit ou fait de mal... Le commentaire sur la casquette me revint en mémoire. Ne t’inquiète pas voyons je suis contente de ne pas être la seule à lui dire. Je lui souriais sincère tout en finissant de préparer et ranger . Je dois aller m’habiller et vérifier la tenue d’Isis. Je t’ai mis une serviette propre dans la salle de bain de la chambre d’ami. S’il voulait prendre une douche, se rafraichir, qu’importe il était ici chez lui c’est d’ailleurs ce que je précisais. Je n’en ai pas pour longtemps mais fais comme chez toi. Un “mamaaaaaannn” résonnait déjà dans le couloir, ma fille devait avoir fini de se brosser les dents et elle attendait ma validation. Ah on m’appelle. Dis je en riant avant de la rejoindre pour préparer avec elle la bouée et les jouets qu’elle voulait emmener. Short, tee-shirt, maillot de bain en dessous, crême solaire mise, elle avait son petit sac à dos et arborait fièrement sa casquette. On est prêteeuuuhh! Criait elle presque en déboulant dans le salon. On a plus qu’à mettre tout ce bazar dans le coffre, il y a déjà le charriot de transport ça sera plus pratique pour amener tout ça sur la plage. Chariot qui ressenblait a une énorme poussette mais dans lequel nous pouvions mettre toutes les affaires sans problème, cela permettait également de faire “monter” Isis lorsqu’elle serait fatiguée afin de lui éviter de marcher sur le sable. Tu es prêts pour cette journée? demandais-je à Benjamin. Ma voiture était dans le parking, nous n’avions qu’a prendre l’ascenseur et après 10 petites minutes de voiture a peine nous serions arrivés à la plage.