30 ans, cap franchis il y a peu. Enfant du printemps, sa vie qui file sans qu'elle ne puisse y faire grand chose. Vie qu'elle avait imaginé différente, échec pour elle d'en être à ce stade.
Célibataire, coeur brisé quand celui qu'elle croyait l'homme de sa vie l'a laissé devant une centaine de personnes le jour de leur mariage. L'amour elle n'y croit plus, n'en veut plus.
Juge des enfants, métier aux lourdes responsabilités et pourtant elle adore ça. Se sent utile et fière de son cheminement et des ses actions.
Maison dans le quartier ouest, petit coin de paix il y a peu encore. Aujourd'hui, seule en ses quatre murs, ne sait plus si elle se sent encore chez elle alors que c'était jadis chez eux.
Présente
bronze member
Sujet: À l'ombre des confidences | Irini Ven 25 Oct - 16:18#
À l'ombre des confidences
Le crépuscule se retire lentement, laissant la place à la douceur timide de la soirée, et Charlotte ajuste avec soin les dernières touches de leur petit cocon improvisé. La lumière chaude des guirlandes éclaire le salon, projetant des éclats dorés sur les murs et sur le visage de la blonde, qui s’affaire à disposer les coussins avec un sourire discret, mais trahissant une légère fébrilité. Ce n’est pas la première soirée qu’elle organise avec Irini, mais celle-ci lui paraît différente, plus précieuse peut-être. Il y a, entre ces murs et dans l’intimité de cette ambiance feutrée, tout ce qu’elle n’a pas pu confier encore à sa meilleure amie, tout ce qu’elle a gardé pour elle, en silence, malgré le tumulte qui s’agite au fond de son cœur. Sur la table basse, une collection éclectique de leurs gourmandises favorites, des bonbons, des chips, des fruits, du chocolat et évidemment une bouteille de vin dont le rouge profond résonne avec les tons chaleureux de la pièce. Le parfum subtil des fleurs, récemment achetées et soigneusement arrangées dans un vase, vient parfaire cette atmosphère intime, comme un murmure invitant à la confidence. Charlotte prend un moment pour regarder autour d’elle, pour apprécier la beauté simple de cet espace, celui qui a bien changé. Déco refaite entièrement, murs repeints depuis le départ soudain de son ex-fiancé. Cette maison ne lui semble plus autant être le cocon d'amour que jadis elle chérissait. Pourtant, elle garde de bons souvenirs entre ces murs et des soirées entre filles organisées avec Irini où la complicité de leur amitié s’est tissée au fil des années, entre éclats de rire et instants partagés, comme autant de fils invisibles qui les relient l’une à l’autre.
Charlotte et Irini partagent bien plus que des souvenirs d’enfance et des rires complices : leur amitié est le fruit de nombreuses années passées à se soutenir, à se comprendre, même au-delà des querelles et des silences qui ont parfois marqué leur relation. Après le départ d’Irini et des querelles d'adolescentes, un fossé s’était creusé entre elles, mais la force de leur lien a permis de surmonter cette distance et de se retrouver, plus solides que jamais. Aujourd’hui, la Wayne n’est pas seulement une amie : elle est marraine d’Hélios, le fils d’Irini, pour lequel elle ressent un attachement profond, teinté de tendresse et de protection. La substitue du procureur représente ainsi cette figure de stabilité et de réconfort. Elle est cette présence honnête et rassurante vers laquelle elle se tourne quand la tempête des doutes l’envahit. Et ce soir, dans la chaleur de leur cocon préparé avec soin, elle ressent le besoin de se confier, de mettre en mots les doutes qui l’assaillent, certaine que son amie sera là pour l’écouter, comme elle l’a toujours été.
Un coup discret à la porte la tire de ses pensées. Elle lisse rapidement son top et se dirige vers l’entrée, inspirant une bouffée d’air pour calmer la fébrilité qui s’agite en elle. Lorsqu’elle ouvre, son visage s’éclaire d’un sourire sincère, et elle accueille Irini dans une accolade chaleureuse, un geste simple mais empli de tout l’amour qu’elle lui porte. "Entre ! J’ai tout préparé pour que ce soit parfait." Charlotte la guide jusqu’au salon, où elles s’installent parmi les coussins moelleux. Une fois Irini confortablement assisse, elle remplit les verres de vin, profitant du son cristallin du liquide versé, symbole de cette parenthèse intime et complice qu’elles s’apprêtent à vivre. "À nous, et à cette soirée !" lance Charlotte en levant son verre, son sourire devenant presque malicieux. Elle observe la douce avec affection, prenant un instant pour la contempler, comme si elle redécouvrait leur amitié. "Et toi, comment tu vas ?" La juge penche la tête, ses yeux s’illuminant de bienveillance. "Et comment va ton petit trésor ?" demande-t-elle, une lueur douce dans le regard. Elle sait combien Irini s’épanouit dans son rôle de mère, un rôle que Charlotte admire, elle qui est fière et reconnaissante d’être marraine de ce petit être. Elle l'envie d'une certaine manière s'étant elle aussi imaginé créer une famille bientôt et pourtant la vie en a décidé autrement. Mois teintés de désillusion sur son avenir, ayant trouvé refuge dans les bras de Tim' pour penser à autre chose. Et pourtant... Les choses ont pris une drôle de tournure, une tournure impliquant un coeur battant trop vite dès qu'il se trouve dans la pièce et des sentiments qu'elle tente tant bien que mal d'enfouir. Si Irini est au courant des nuits que les deux ont partagés, le côté émotionnel de l'histoire est encore tout un mystère. Le vin exhale un arôme puissant et chaleureux, et elle prend une petite gorgée, laissant le liquide la calmer quelque peu. "Alors ? Qu'est-ce que tu racontes ? Notre dernière soirée remonte il y a trop longtemps." La question reste suspendue, sourire aux lèvres dans l'attente que sa chère amie puisse aussi lui confier certaines infos.
Trente et un étés ❧ Chiffre qui n'a que peu de valeur à tes yeux et qui témoigne du temps passé aux côtés de ton jumeau
Célibataire ❧ Ton exigence n'engendre que ton éternelle insatisfaction. Malgré cela, cet homme attire irrésistiblement ta curiosité. Il éveille en toi un sentiment jusqu'alors inédit, une fascination nouvelle qui t'attire vers lui. Cependant, malgré cette attirance, quelque chose te retient. Peut-être la peur de l'inconnu, la crainte de te laisser emporter, ou bien simplement une réticence face à une toute autre raison.
Substitute du procureur ❧ Fédéral, ton poste prend plus facilement l'appellation d'assistante, bien que ton travail reste le même. Tu formes un excellent duo aux côtés du procureur, bien que cette année, tu aspires à obtenir cette promotion, fraichement nominée pour prendre la relève.
Ouest ❧ Tu vis dans une magnifique maison avec une vue délicieuse sur les hauteurs depuis juillet avec ton fils et ton jumeau, Ionas.
"On n’apprend pas à connaître le coeur d'une fratrie quand on n’a pas fait appel à eux dans la misère"
Fréquente ✹ En d'autres termes, tous les jours
diamond member
Sujet: Re: À l'ombre des confidences | Irini Dim 27 Oct - 0:17#
À l'ombre des confidences ❧ octobre 2024
{outfit} ❧ Tu jettes un dernier coup d'œil dans le miroir de ta salle de bain, ajustant une mèche rebelle avant de te décider à partir. Dans tes vêtements, tu te sens presque comme si tu redevenais cette Irini plus jeune, celle qui passait des heures à papoter avec Charlotte sans te soucier des lendemains. Ce soir, tu laisses de côté la rigueur imposée par ta carrière, les dossiers qui t’attendent impatiemment sur ton bureau et le rythme effréné de ton quotidien de substitut du procureur. Tu laisses aussi de côté ton rôle de mère le confiant bien volontiers à Daphnée, sa baby-sitter, dont il ne peut plus se passer. Le téléphone sonne une dernière fois, mais tu l’ignores, pour cette soirée, tout cela n’aura pas de prise sur toi. Tu attrapes tes clés, une bouteille de vin soigneusement choisie pour l’occasion, et te diriges vers la porte. Une dernière accolade à ton fils, un dernier baiser et voilà qu’une légère appréhension te saisit, bien que tu n’en comprennes pas tout à fait la raison. Vous avez déjà passé tant de soirées ensemble avec Charlotte, que ça soit actuel que par le passé, et pourtant, tu perçois un sentiment de fragilité dans cette invitation. Peut-être est-ce simplement l'envie de retrouver la complicité qui a souvent été un refuge pour vous, ou bien le besoin de te reconnecter avec elle.
La route jusqu'à chez Charlotte est étrangement paisible. Le crépuscule s’est installé, plongeant la ville dans une lueur tamisée, et cela te permet de calmer doucement ton esprit. Tu repenses aux rires partagés, aux confessions murmurées tard dans la nuit et aux nombreux souvenirs qui lient vos deux vies. Charlotte est bien plus qu'une amie, elle est une ancre, un repère dans ce monde parfois chaotique. Tu te souviens du jour où tu l’as choisie comme marraine pour Hélios, un choix qui s’était imposé naturellement, une évidence, tant tu sais combien elle est une présence solide et aimante pour ton fils. Quand tu arrives devant la porte, tu prends une inspiration profonde, ta tenue comme pour te donner un élan. Ce n’est qu’une soirée entre vous, te répètes-tu, mais tu as conscience que cette fois-ci, il y a plus en jeu. Tu as remarqué le sourire de Charlotte, un peu plus distant, les messages un peu plus courts, comme si quelque chose pesait sur ses épaules sans qu’elle n’ose en parler. Un coup discret sur la porte, et tu attends quelques secondes avant que celle-ci ne s’ouvre. Le visage de Charlotte, illuminé par la douce lumière et ce sourire sincère, te fait instantanément oublier toutes les petites appréhensions. Tu te sens enveloppée par une vague de chaleur familière dès l’instant où tu la vois. Tu te glisses dans une accolade chaleureuse, l'étreinte réconfortante venant de ta flamme jumelle. « Tu m’as manqué. » Tu le murmures presque dans les derniers instants de votre étreinte. La maison respire une atmosphère douce et apaisante, comme une bulle temporelle loin de vos vies effrénées et des défis qui occupent ton quotidien. Charlotte te guide vers le salon avec un sourire, et tu te laisses happer par l'ambiance soigneusement créée. Les guirlandes diffusent une lumière dorée qui danse sur les murs, et tu remarques les coussins moelleux, les accompagnements soigneusement disposés sur la table et la bouteille de vin qui t’attend. Chaque détail respire la tendresse et l'attention que ton amie a mises dans cette soirée, et tu ne peux t'empêcher de ressentir une gratitude profonde.
Tu déposes la bouteille que tu as ramené sur la table, avant de t’installer confortablement parmi les coussins. Ce n’est qu’une fois après avoir trinqué que tu prends enfin cette première gorgée tant méritée. Son goût riche et doux coule dans ta gorge, chassant les dernières traces des tensions de ta journée. La chaleur du liquide et de l'instant t’apaise, et tu te surprends à sourire en observant Charlotte. Son sourire a quelque chose d’un peu différent ce soir, et tu vois dans son regard une émotion que tu reconnais sans peine, celle que l'on a lorsqu'on porte un poids un peu trop lourd à partager. Tu la connais trop pour pouvoir espérer à côté de certains détails. Quand elle évoque Hélios, ton cœur se réchauffe. Son amour pour lui, sa tendresse sincère lorsqu'elle parle de ton fils, sont des choses qui te touchent toujours profondément. « Il va bien. Il grandit trop vite… parfois j’ai l’impression de ne plus le reconnaître tellement il change vite. » Tu le dis dans éclat de fierté et de nostalgie dans la voix. Tu sais combien Hélios adore sa marraine, et elle est bien plus pour lui qu'une simple marraine : elle est une seconde figure maternelle, quelqu’un en qui il a toute confiance. « Il me parle de toi souvent. Et il me demande sans cesse quand est-ce qu’il pourra revenir chez sa ‘tatie Char’, quand il ne t’appelle pas marraine pour te voir. » Tu ajoutes ce détail avec un sourire attendri. Hélios a toujours eu ses périodes, alternant entre l’une autre l’autre appellation. « Je crois qu'il t’aime autant pour les gâteaux que pour tes histoires. » Charlotte, avec sa bienveillance et son affection, a ce don de faire sentir à Hélios qu'il est quelqu'un d'unique et d'important. « Depuis que nous avons déménagé du penthouse, depuis qu’il vit et voit son oncle tous les jours et que nous vivons tous dans cette nouvelle maison, Hélios rayonne. J’ai l’impression qu’il se dévoile enfin, et vraiment il est sous le charme de sa nouvelle baby-sitter. » Tu le dis à l’aide d’un petit rire ayant du mal à concevoir comment le risque de prendre une jeune fille de 14 ans pour s’occuper de ton fils a fait toute la différence pour lui. Pour l’une des rares fois, tu es intimement convaincue d’avoir pris les bonnes décisions en ce qui concerne votre emménagement avec Ionas et l’embauche de Daphnée, bien que cette dernière ait apporté son lot de révélation malgré elle. « Alors, tu sais, le fait qu’il aille parfaitement, me fait aller bien. » Et pourtant, tu en as des choses à raconter à ton amie ce soir, dont une en particulier que tu portes depuis maintenant 3 mois, et qui concerne directement ton fils.
Ton regard se pose à nouveau sur elle. Tu la connais, et ce soir, quelque chose semble légèrement différent, une fragilité perceptible au-delà de ses sourires et de ses petites attentions habituelles. Tu sais que Charlotte est d’une résilience impressionnante, qu’elle porte ses batailles en silence, mais tu ressens qu’elle a besoin de parler, peut-être de se confier comme rarement elle le fait. Cette étincelle un peu nerveuse dans son regard te saute aux yeux. Cette soirée, tu en as l’intuition, est plus que ce qu’elle semble être. Tu restes un instant silencieuse, contemplant les traits de ton amie, qui semblent marqués par quelque chose qu’elle ne dit pas. Tu repenses à toutes les fois où toi-même as caché tes émotions, choisissant le silence plutôt que de révéler tes failles. « Mais toi, Cha, tu sembles avoir pas mal de choses sur le cœur ces temps ci. » Tu le fais finalement remarque, ton ton à la fois doux et franc. Ta main se pose doucement sur celle de Charlotte, ce geste simple mais empli de tout le soutien et l’amour que tu lui portes. Tu sais qu’elle a ce même courage d'aller de l'avant, mais tu comprends aussi que même les plus fortes ont parfois besoin d’un espace pour être vulnérables. « Et puis au-delà de ça, j’ai aussi besoin de savoir ce qui se passe dans ta vie, parce que clairement, tatie Char’ travaille beaucoup, moi aussi, et je sais que j’ai manqué pas mal de choses. » Vous avez toujours été ce soutien réciproque, chacune la confidente et l'épaule de l'autre. Ainsi, tu reprends une gorgée de ton verre, avant de t’installer davantage confortable parmi ces nombreux coussins qui te font sentir comme sur un petit nuage.
30 ans, cap franchis il y a peu. Enfant du printemps, sa vie qui file sans qu'elle ne puisse y faire grand chose. Vie qu'elle avait imaginé différente, échec pour elle d'en être à ce stade.
Célibataire, coeur brisé quand celui qu'elle croyait l'homme de sa vie l'a laissé devant une centaine de personnes le jour de leur mariage. L'amour elle n'y croit plus, n'en veut plus.
Juge des enfants, métier aux lourdes responsabilités et pourtant elle adore ça. Se sent utile et fière de son cheminement et des ses actions.
Maison dans le quartier ouest, petit coin de paix il y a peu encore. Aujourd'hui, seule en ses quatre murs, ne sait plus si elle se sent encore chez elle alors que c'était jadis chez eux.
Présente
bronze member
Sujet: Re: À l'ombre des confidences | Irini Jeu 7 Nov - 20:10#
À l'ombre des confidences
Sourire au lèvres dans l'attente de voir la belle blonde qu'elle considère comme sa meilleure amie. Leur amitié a toujours eu cette force, ce lien unique qui perdure malgré les distances, malgré les vies bien remplies et les rendez-vous manqués. Il y a dans leurs retrouvailles une simplicité apaisante, comme si les jours et les mois s’évanouissaient dès qu’elles se retrouvaient. Peu importe le temps écoulé, peu importe les obligations respectives, leur complicité reste intacte, inébranlable, résistant aux aléas de leurs vies effrénées. Chaque moment passé ensemble est une parenthèse, un retour à cette intimité rare qu’elles partagent depuis l’enfance, cette compréhension mutuelle qui ne nécessite ni mots ni explications. Charlotte se sent infiniment chanceuse d’avoir dans sa vie une amie telle qu’Irini, une présence solide, aimante, à la fois douce et franche, toujours prête à lui tendre la main sans jamais la juger. Elle sait combien ces instants partagés sont précieux. Depuis leur dernière rencontre, elle sent que le poids des semaines s’est accumulé, comme si elle avait gardé bien trop de choses pour elle. Ce soir, plus que jamais, elle a besoin de la présence de son amie, de cette tendresse franche et réconfortante que seule son amie sait lui apporter. Les pensées de la Wayne dérivent vers les souvenirs, les longues soirées passées à refaire le monde, à échanger sur leurs rêves, leurs désillusions et tout ce qu’elles ont traversé ensemble. Ce soir, c’est comme une bouffée d’air pur dans son quotidien parfois pesant ; elle attend Irini avec une impatience douce, celle qui lui rappelle combien cette amitié est précieuse, combien chaque moment partagé est une véritable parenthèse de bonheur.
Ajustant une dernière fois les coussins du canapé, vérifiant les petites guirlandes lumineuses qui diffusent leur lueur douce, Charlotte se dirige avec empressement vers la porte quand elle entend la sonnette. Elle accueille Irini avec une joie sincère, un sourire lumineux étirant ses lèvres. La présence de son amie, cette complice d’enfance qu'elle considère comme une sœur, emplit l’espace de chaleur et de réconfort, comme si tout le poids de ses tracas s'évanouissait soudainement. "Toi aussi tu m'as manqué." Étreinte douce, pleine d'une tendresse que les deux partagent. Pas qui se dirigent d'eux-même en direction du salon, sa blonde préférée la suivant de près. Tandis qu'Irini dépose la bouteille sur la table, Charlotte sent monter en elle une douce nostalgie, une tendresse profonde mêlée à une étrange nervosité. Ce soir, pourtant, elle voudrait retrouver cette légèreté d'autrefois, cette sensation de liberté partagée dans l’insouciance. Mais elle sait aussi qu’un nœud semble s’être formé en elle, un poids invisible, que même les rires et la douce lumière de la pièce n'effacent pas complètement. Leurs verres s'entrechoquent doucement, et Charlotte profite de cette première gorgée de vin. Elle écoute Irini lui parler d’Hélios, et un sourire attendri vient éclairer son visage. Elle se remémore les éclats de rire d'Hélios, ses câlins spontanés et les surnoms qu'il lui donne, comme autant de preuves de la place qu'elle occupe dans son cœur. Elle se réjouit de voir cet enfant heureux et épanoui. "Oh, ça je ne peux que te croire. Chaque fois que je le vois, il a pris au moins dix centimètres." Elle ressent une vague de chaleur en pensant à cet enfant qu'elle chérit tant, et dont elle observe avec fierté l'épanouissement. "C'est incroyable comme il change d’une visite à l’autre ! Il faut qu'on organise au plus vite une soirée pyjama filleul-marraine." C'est le sourire aux lèvres qu'elle se remémore leur petite tradition qu'elle tente de faire le plus souvent possible, même si son emploi du temps ne lui permets pas de le faire autant qu'elle le souhaiterai. Elle rit doucement, touchée de le savoir sous le charme de sa baby-sitter et si heureux dans ce nouvel environnement. "Je dois dire qu'il a le don de me surprendre à chaque fois. Je le sens tellement épanoui quand il est ici ; il a ce regard vif et curieux... Hélios est un petit soleil, Irini, et c’est un bonheur de le voir éclore ainsi, tu fais un super travail de maman !" Elle se tait un instant, absorbée par le flot de souvenirs et d'images de ses moments passés avec lui. Cet enfant est un don du ciel dont elle ne peut que chérir le développement. "Je suis heureuse que tout se passe bien pout lui. Mais toi ? Comment tu vis ce nouveau quotidien ?" Main qui rencontre celle de sa meilleure amie dans un geste d'affection, ses doigts frôlant les siens avant de se poser délicatement, dans un geste empli de douceur et d'affection. Ce contact, simple mais si intime, reflète l’attachement profond qui les lie depuis tant d’années.
Alors que le silence s'installe, Charlotte sent son coeur se serrer. Elle baisse un instant le regard, touchée par cette sollicitude, cette attention sincère, cette inquiétude qui lui rappelle combien elle est précieuse pour Irini. L'entendre lui dire qu'elle semble porter des choses sur le cœur la déstabilise, même si elle sait que rien n’échappe au regard de son amie. Elle inspire lentement, cherchant ses mots, comme si elle devait trouver le courage de faire tomber le masque qu’elle arbore en permanence, cachant en elle un flot de sentiments qu'elle n'ose avouer. Ses doigts se resserrent légèrement autour de la main d’Irini, un geste à la fois de gratitude et de fragilité, comme si ce simple contact pouvait lui donner la force nécessaire pour parler. Elle relève doucement les yeux vers elle, son sourire vacillant. "Oh rien de bien grave au final, mais je..." Les derniers mots sont murmurés, tentant de trouver les mots pour s'exprimer, pour exprimer tout ce qui se déroule en elle dans ce flou constant qui l'anime depuis quelques temps. "Avec Tim'..." Elle prononce son nom comme une confession, une barrière qu’elle brise à peine, la voix presque inaudible. "Les choses ont changé. Tout est devenu compliqué, mais en même temps plus magiques, plus profondes." Elle s’interrompt, hésitant un instant, avant de reprendre, ses mots teintés d’une douceur qu’elle a du mal à dissimuler. "Je crois que j’ai des sentiments pour lui. Et ça rend tout à la fois plus beau et plus effrayant, comme si je redécouvrais des émotions que j’avais gardées enfermées depuis bien trop longtemps." Elle lâche un petit rire nerveux, le regard brillant, presque amusée par l'ironie de ses propres sentiments. "J’ai peur de m’attacher, peur de me laisser aller, comme si aimer encore voulait dire risquer de tout perdre à nouveau." Charlotte sent ses pensées s’emmêler, comme un écheveau qu’elle n’arrive pas à démêler. Des doutes tenaces l’assaillent, chacun plus oppressant que le précédent. Ce départ de son ancien fiancé l’a laissée fragilisée, méfiante même, et malgré le temps qui a passé, elle craint encore de revivre cette même déception. La peur d’être à nouveau vulnérable, d’être blessée au moment où elle oserait baisser sa garde, la tenaille. "Je... Je sais pas quoi faire. Je veux pas gâcher notre amitié, ni être brisée à nouveau..." Cette fois c'est une fragile larme qui dévale lentement sa joue avant qu'elle ne la supprime d'un revers de main. La tension qui l’habite se traduit dans cette larme silencieuse, qu’elle tente de dissimuler d’un revers de main, comme pour nier cette faiblesse passagère. Mais Irini est là, son regard bienveillant posé sur elle, et cela lui rappelle combien elle peut être elle-même en sa présence. Elle lève un regard incertain, cherchant une réponse, un réconfort qu’elle a du mal à se donner seule.