Avec un soupir, tu examines ton reflet dans le miroir, cherchant à déterminer si le chemisier que tu viens de passer, est suffisamment élégant pour le dîner à venir. Personnellement, tu prêtes peu d’attention à ce que tu portes, mais ta mère a lourdement insisté sur le “tenue correcte exigée”. Elle rêve sans doute de te voir débarquer en robe mais c’est bien au-delà de tes forces. Le fait que tu abandonnes tes éternels jean et t-shirt unis et que tu mettes un peu de rouge à lèvres, est déjà un gros effort pour toi… En fait, assister au dîner tout court est un effort. Tu n’as aucune envie d’y aller… Tu détestes quand ton père te force à venir à ses petites soirées dans lesquelles il exhibe sa famille soi-disant parfaite pour impressionner ses investisseurs. Mais comme il est l’une des seules personnes au monde à qui tu ne tiens pas beaucoup tête, tu cèdes à chaque fois… Bip. Tu es tirée de tes pensées par un texto de ta sœur à qui tu as demandé un petit service. “ Je me suis renseignée, comme tu me l’as demandé, les invités des parents, ce soir, ce sont les Monroe. Avec leur fils. J’espère qu’il est mignon, au moins ;,)” Foudroyée par ce que tu viens de lire, tu te laisses tomber sur ton lit, fixant longuement le vide, alors que tu n’es pas spécialement en avance. Mais tout prend sens à présent. Troisième dîner en 6 semaines avec les Monroe et leur fils. Troisième dîner ! Comment as-tu pu être assez conne pour ne pas voir ce qui se tramait ? C’était un piège, ni plus ni moins. Tout à coup, tu te rappelles des allusions de ta mère, de son insistance pour que tu te fasses belle, de ses tentatives pour que tu te retrouves toute seule avec le fils Monroe lors du précédent dîner… Il ne s’agissait pas d'impressionner des investisseurs, c’était un tout autre type de deal qui avait été passé… Sous le coup de la colère, tu tapes ta réponse à Asha. “ Merci. Il est canon effectivement, mais complètement paumé, toujours dans la lune. Et il s’appelle Archibald. A-R–C-H-I-B-A-L-D. C’est pas un nom de vieil aristo libidineux ? Ou un nom à se faire casser la gueule à la récré ?” C’est méchant et gratuit mais tu es en colère.
En fait, ta première idée est de les planter, de ne pas aller à la soirée. Mais tu n’arrives pas à oublier l’affront et l’inaction n’est pas vraiment ton fort. Finalement, tu as besoin de vérifier si tu as bien compris, si tes parents sont vraiment en train de recommencer avec cette histoire de mariage arrangé. Et il serait bien de savoir si le fameux Archibald est au courant, aussi. Tu serais bien incapable de le dire, il t’avait paru tellement distant aux deux dîners précédents… Bien que tu devais l'admettre, tu n’avais pas été un modèle de sociabilité non plus, tu avais subi comme toujours, ne répondant que lorsque l’on t’adressait la parole… Ton plan est donc de réussir à parler seule à Archibald, loin des regards entremetteurs de vos parents respectifs. Tu mises sur le fait qu’il va être en retard, comme les fois précédentes, l’attendant en embuscade à quelques mètres du prestigieux restaurant où vous devez tous vous retrouver. Et il ne trahit pas tes pronostics, se pointant avec un bon quart d’heure de retard, ne marchant pas du tout à une vitesse adéquate compte tenu de la situation. Tu décides de jouer sur l’effet de surprise pour découvrir ce qu’il sait. Une méthode que tu as déjà éprouvée maintes fois en interrogatoire. Alors quand il arrive à ton niveau, tu surgis dans son champ de vision, quittant le mur auquel tu étais adossée. “ Mon cher Archibald, tu es en retard !” Dis-tu d’une voix mondaine qui ressemble plus à celle de ta mère que la tienne. Puis, tu assènes ta petite bombe. “ Ce n’est pas très élégant de faire attendre sa future femme…” Tu scrutes son visage, guettant sa réaction. “ Sauf si tu étais en train d’acheter ma bague, là tu es tout pardonné.” Bon si tu t’étais trompée ou s’il n’était pas au courant, tu allais passer pour une vraie folle, mais c’était bien le cadet de tes soucis.
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meera pravesh you saw her beauty but not the iron underneath.
Le cœur profondément épris. Un coup de foudre inexplicable l'a frappé, le jour où son regard a croisé celui du tatoueur. Si l'intensité de ce qu'il l'effraie encore, il n'a qu'à plonger dans ses yeux pour s'abreuver d'une forme étonnante de confiance. Il apprend à se faire confiance auprès d'Eden. Il se découvre une énergie nouvelle, porté par l'espoir de lendemains à deux.
Ébéniste & Sculpteur sur bois. Il tient une permanence le jeudi dans une boutique partagée. Par ailleurs, il est encore architecte pour le compte de son père (directeur d'un chaîne d'hôtel de luxe), occasionnellement et à son corps défendant.
Dans l'immense villa de sa bienfaitrice, Edna, à l'extrême Est de la ville. Son atelier borde Jacks Peak Park
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Sujet: Re: marriage is neither heaven nor hell, it is simply purgatory (archie) Ven 27 Sep - 14:03#
Grand Dieu, mais comment fait-elle, ma mère, pour savoir que je suis encore en retard ? Dispose-t-elle d’un sixième sens ? D’une intuition arachnéenne ou du don de la double vision. Dans un soupir profondément découragé, je cale mon téléphone dans le fond de ma poche. - Mes parents m’attendent pour dîner. J’avais totalement… Oublié. Je serais d’ailleurs bien tenté d’oublier une nouvelle fois, dans l’unique but de profiter d’Eden quelques longues minutes de plus. Néanmoins, la voix intransigeante de ma conscience se rappelle à moi. Je leur dois bien ça, non ? Après tout ce qu’ils ont fait pour moi ! Puis, ces derniers temps, j’essaie de toutes mes forces d’améliorer nos relations. Je voudrais leur présenter l’homme qui partage désormais ma vie.
Alors, je me hâte, je me presse, je me dépêche ! Ces trois manières d’agir me sont si étrangères. Je m’empêche de regarder les oiseaux, de m’arrêter pour respirer les odeurs. Non, je me concentre, comme ses hommes sans âmes qui poursuivent leur route sans jamais relever le nez de leurs chaussures… Jusqu’à ce que mon téléphone vibre de nouveau. Mon pas se ralentit pendant que je lis les quelques mots d’encouragement, écrit par mon petit ami. Une brise chaude me retourne les sens. J’ai tellement de chance, c’est…..
Je n’irais pas au bout de cette pensée.
Une ombre indistincte vient de s’imposer dans mon champ de vision. Un parfum féminin me chatouille les narines. Une expression de stupeur me hante le visage. - Mee….? Mademoiselle Pravesh ? Oui, pardon, je… n’ai strictement aucune excuse. Je papillonne des yeux, réellement pris de court. Jusque là, Meera a été tout à fait charmante. J’ai envié, plus d’une fois, son assurance. Tout à l’air si facile pour elle, du choix d’un mets à comment alimenter les conversations quand, moi, j’ai tendance à perdre le fil. Au jeu de l'aisance sociale, elle est bien meilleure que moi. Ma bouche s’arrondit en comprenant ce qu’elle vient de dire à l’instant. - Ma future… Quoi ? Une… Quelle bague ? Je balbutie, la diction aussi fluide que celle d’un bambin pris en faute, la main dans le pot de sucrerie. Je suffoque sous la surprise, bien incapable d'établir un lien de cause à effet entre nos précédentes rencontres et cette histoires de noces ! Je secoue la tête de gauche à droite en essayant de me remettre les idées en place. Après tout, peut-être ai-je mal entendu. Mon imagination me joue probablement un tour. - Non, Tu… Je… Ah ! Donc j’ai totalement perdu ma capacité à faire des phrases ! Heureusement que le ridicule ne tue pas. - Ce n’est pas possible, enfin ! Fais-je finalement d’une traite, complètement abasourdi par la perspective d’une union prochaine. - Meera, je suis vraiment navré, je ne sais pas ce qui t’as été dit. Tu es une jeune femme admirable, pleine de qualités et de… Grâce. Pour les compliments aussi, je me retrouve en difficulté. En réalité, faire de la peine à autrui me fait horreur. Je déteste profondément l’idée de la blesser, alors même que nous ne nous connaissons que de façon superficielle. Ma voix vibre de compassion. Le regret hante mon regard. - C’est que… J’ai déjà quelqu’un dans ma vie. Je le lui avoue du bout des lèvres, presque à mi-voix. Me voilà dans de beaux draps ! - Mais, je…Si tu pouvais ne pas l’ébruiter, ce… Je t’en serais éternellement reconnaissant ! Car je ne suis pas prêt !
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Sujet: Re: marriage is neither heaven nor hell, it is simply purgatory (archie) Mar 1 Oct - 12:55#
C’est totalement réussi pour l’effet de surprise. Archibald Monroe est clairement déstabilisé par la manière dont tu l’alpagues, et se met à bredouiller, s’excusant et te donnant du Mademoiselle Pravesh au passage. Il y avait bien longtemps que l’on ne t’a pas qualifiée de demoiselle… Si tu avais été moins irritée par les magouilles de tes parents, tu aurais pu trouver cela drôle. Et tu aurais sans doute eu un peu plus de pitié pour ta victime. Mais là, tu te contentes de le laisser se débattre, tel un lapin pris entre deux phares, complètement inflexible. Encore que tu n’as pas besoin d’en rajouter trop, niveau intimidation. Tu as clairement fait peur à l’héritier de l’empire Monroe…Tu scrutes attentivement ses réactions, tel un véritable détecteur de mensonge humain. Et très vite, tu as ta réponse : Archibald n’est pas dans la combine. Comme toi, il était un pion sur l'échiquier de vos parents. Personne ne pouvait feindre la surprise à ce point… A vrai dire, il paraît extrêmement choqué, alternant entre stupéfaction et déni, ne réussissant pas à aligner deux mots pendant de très longs instants. Et même s’il est en train de te prouver son innocence, tu ne peux pas résister à la tentation de la taquiner un peu, la patience n’étant pas ton fort. “ Une chose est sûre, mes parents ne t’ont pas choisi pour tes talents d’orateur… A force, je vais finir par être vexée vu comme la perspective a l’air de te rebuter.” Cependant, ta voix s’est radoucie. Tu as compris que vous êtes dans le même bateau. Tu laisses donc tomber ton petit numéro, réalisant que ce n’est pas la bonne manière de t’y prendre.
Et enfin, Archibald arrive à faire une phrase avec plusieurs mots et une construction grammaticale correcte. Et cette fois-ci, tu n’arrives plus à cacher ton amusement à l’entente de cette dernière. Tu éclates d’un rire franc. Ce n’est pas bien parce que le pauvre a l’air sincèrement mal à l’aise et désolé par la situation mais c’est plus fort que toi. “ Pleine de grâce… Pleine de grâce…” Répètes-tu à plusieurs reprises. “ C’est le compliment le moins adéquat qu’on ne m’a jamais fait, je crois.” Dis-tu, en appréciant particulièrement la saveur. Mais tu reprends vite tes esprits, allant droit au but maintenant que la véritable discussion était amorcée. “ On ne m’a rien dit justement, c’est bien ça le problème.” Tu pousses un petit soupir, prenant quelques secondes pour envisager que tu ais pu te tromper. Non ! Ton instinct ne te trompait jamais ! Enfin, si, quand même, tu avais cru Archibald impliqué à tort et pour cela, tu lui dois des excuses. “ Ne sois pas désolé, tu n’y es visiblement pour rien…” Cependant, la situation est bien pire que tu ne l’imagines. Car maintenant Archibald parle pour de bon et il finit par te faire un aveu, presque à voix basse. Il est déjà en couple avec quelqu’un mais visiblement, ses parents ne sont pas au courant car il te demande de le garder pour toi. C’est à ton tour d’être surprise et de sentir ta bouche s’arrondir. Mais malgré sa demande, tu ne promets rien pour le moment. Car cette information pourrait être justemetn ta carte de sortie... “ Et bien félicitations… Mais du coup, ça rend la situation encore plus improbable. Et compliquée pour toi…” Dis-tu cependant avec une once de compassion. “ Je crois qu’il faut qu’on parle toi et moi… Rien que nous deux... On dit à nos entremetteurs de commencer l’apéritif sans nous et on tire tout ça au clair ?” Tu attrapes déjà ton téléphone, déjà prête à dire que tu as un imprévu au boulot.
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Sujet: Re: marriage is neither heaven nor hell, it is simply purgatory (archie) Mar 8 Oct - 17:00#
Quel idiot je fais ! Meera ne manque rien de l’incontestable démonstration de la facilité avec laquelle je perds mes moyens. Pour preuve, elle me taquine sur le sujet, s’attirant de facto, un regard sincèrement désolé. Je me sens plus penaud encore lorsqu’elle met en lumière mon regrettable choix de mot. Quoi qu'en réalité, je la trouve bien plus gracieuse que moi dans l'immédiat. Je grimace, craignant de l’avoir froissée en plus d’avoir, une fois de plus, conduit toute ma famille sur le chemin de la honte. Pendant une toute petite seconde, je couve l’espoir fou d’une méprise concernant ses fiançailles organisées. Puisque personne ne lui a rien dit et que je ne suis moi-même, pas mis au courant, la possibilité d’une mauvaise interprétation ne saurait être totalement écartée !
L’inquiétude me fait frotter mes mains l’une contre l’autre, et je l’observe tout en l’écoutant. Ma fiancée ! Mais quelle idée ! - Es-tu sûr que … ? Je ne vais pas au bout de ma question. Mon esprit se charge de rassembler les morceaux du puzzle. Certains conseils de ma mère me reviennent en mémoire, concernant mon choix de tenue notamment. Quant à mon père… Moi qui pensais naïvement que nos relations s'amélioraient alors qu’il nourrissait seulement le désir de me voir me rendre utile, de me “normaliser” par le biais d’un mariage. Je fronce les sourcils, pris dans mes propres réflexions avant d'admettre que j'entretiens déjà une relation amoureuse.
Le brin de compassion de Meera, plus encore que ses félicitations me font hocher gravement la tête. - Je ne leur ai encore rien dit à ce sujet. Sans doute, l’a-t-elle déjà deviné à la suite de ma première intervention. Tout le monde ne brille pas aussi fort que moi en matière de “train de retard”. - Tu as raison… Fais-je en hochant la tête. Mettre en commun nos réflexions pourrait nous aider à comprendre dans quel guêpier nous avons bien pu nous fourrer. Un étau me serre douloureusement la poitrine. - Il y a un dinner, à deux pas d’ici. Ils ne penseront jamais à aller nous débusquer dans un endroit si simple. Mon cœur bat à tout rompre tandis que j’amorce notre fuite. - Je suis tellement désolé Meera. J’aurais dû comprendre que mes parents avaient une idée derrière la tête… J’ai pris mes rêves pour la réalité. - C’est donc pour cela qu’Augustus n’était pas convié ! annoncé-je, l’air d’y comprendre enfin quelque chose. Impossible de vanter mes qualité en présence de mon cadet dont le caractère, bien plus affirmé, aurait su charmer l'assemblée.
Absorbé par cette histoire abracadabrantesque, j’oublie d’avertir nos entremetteurs de mon retard. Peu importe, mes proches connaissent mon rapport chaotique avec les horaires. Arrivés à l’endroit indiqué, mon éducation reprend le dessus sans que je n’y songe. Je lui ouvre naturellement la porte. - Dis-moi, qu’est-ce qui te fait penser que tes parents pourraient souhaiter un mariage entre nous ? Pour les miens… Je connais leurs raisons. - C'est que... Tu ne m'as pas l'air d'avoir besoin de leur aide pour savoir ce que tu veux.
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Sujet: Re: marriage is neither heaven nor hell, it is simply purgatory (archie) Dim 13 Oct - 12:21#
« Est-tu sûr que... » Archibald n’a pas besoin de terminer sa phrase pour que tu voies où il veut en venir. « Sûre à 100%, non, mais j’ai de forts soupçons. » Tu aurais voulu pouvoir lui répondre que tu t’étais sans doute trompée, que tu devenais parano à force de subir les coups tordus parentaux mais le faisceau d’indices était trop difficile à ignorer. Vous étiez tous les deux pris dans la même galère. Tu poses d’ailleurs un regard curieux sur ton camarade dans ce combat inégal. Il a toujours l’air aussi mal à l’aise, voir penaud. Tu y es sûrement allée un peu fort avec lui... En même temps, tu n’as pas l’habitude de rencontrer des fils à papa qui ne sont ni arrogants, ni imbus de leur personne. C’est presque déstabilisant, cet aura doux et timide que dégage Archibald. En tout cas, maintenant que tu le sais innocent, tu t’adresses à lui de manière beaucoup moins acerbe. « Et je suppose qu’il y a une bonne raison à cela... » Lui réponds-tu lorsqu’il t’explique que ses parents ne sont pas au courant de sa relation, essayant de comprendre le tableau dans son ensemble et de le faire parler s’il en a envie. Tu n’es pas surprise. Tu l’avais soupçonné, ses parents devaient forcément le penser célibataire pour l’impliquer dans un truc pareil. Sinon, c’était encore plus tordu que prévu... En tout cas, il est d’accord pour que vous fassiez attendre vos diaboliques géniteurs pour tirer tout ça au clair et te propose d’aller au dinner au coin de la rue, arguant que personne ne viendrait vous débusquer dans un endroit aussi simple. La façon dont il le dit te fait sourire, te faisant soupçonner que vous aviez peut-être plus en commun que ce que tu avais pensé de prime abord. « Parfait ! Mêlons-nous au gens du petit peuple. Même si je dois bien avouer que je donnerai cher pour voir mon paternel dans un tel endroit. » Dis-tu avec un brin d’ironie.
Vous vous mettez donc en route et le brun en profite pour s’excuser à nouveau. Tu secoues la tête. « Ne sois pas désolé, je viens seulement de le comprendre aussi. Alors que mes parents n’en sont pas à leur coup d’essai... » Oui, toi aussi, tu aurais dû être plus vigilante. Déjà parce que comme tu venais de le dire, cela s’était déjà produit mais surtout parce que déduire les choses était tout de même ton métier. C’est à toi que tu as envie de mettre des claques. Pour cette raison et pour une autre aussi. Tu prends une petite inspiration. « En vrai, c’est plutôt moi qui devrait m’excuser de t’avoir sauté dessus comme ça, en te parlant de bagues.. Tu as dû me prendre pour une folle. Je croyais que tu étais dans la combine, je t’ai accusé à tort. Sans doute parce que le précédant mari que mes parents m’avaient trouvé, était dans le coup, lui. » En revanche, il te perd quand il prononce un nouveau prénom suranné, disant que tout cela expliquait son absence. « Qui est Augustus ? » Demandes-tu, les sourcils froncés. Ton portable vibre, signe que la réponse sans doute incendiaire de ta mère est arrivée mais tu ne jettes même pas un œil à l’écran, concentrée sur la conversation révélatrice que tu es en train d’avoir avec ton ex-futur mari. Vous arrivez dans l’endroit choisi par ses soins, qui a l’air bien plus chaleureux que l’endroit terriblement pompeux où vous étiez censés manger. Il te tient la porte pour que tu puisses entrer et tu apprécies ce geste de galanterie tout simple. Le fils Monroe était bien parti pour devenir le moins pire des prétendants parmi ceux que tes parents avaient dégotés. Vous vous installez et en attendant qu’on prenne votre commande, tu réponds à ses questions du mieux que tu peux, souriant à nouveau quand il te décrit comme une femme plutôt déterminée. « Je sais ce que je veux, oui. Et c’est bien ce qui les embête. Je leur ai dit que je ne voulais pas me marier, et ils ne veulent pas l’entendre. Ils sont persuadés qu’ils savent mieux que moi ce qu’il me faut. Alors, ils se sont mis en tête de me trouver un mari. Comme je te disais, ce n’est pas la première fois qu’ils me font le coup. Je me suis déjà disputée avec eux à cause de tout ça, mais visiblement, ils ne sont pas décidés à arrêter. » Tu hausses les épaules, un peu gênée. Tu n’aimes pas trop parler de toi en vérité. Mais Archibald mérite bien quelques éclairages. « Et au-delà de ma mère qui se voit avec des petits enfants, je pense qu’il y a le côté plus calculateur de mon père. Je pense qu’il espère une union entre nos deux familles pour également conclure un partenariat commercial. J’ai entendu des choses dans ce sens. Sur le coup, je n’ai pas fait attention, mais ajouté aux allusions de ma mère à ton propos et au nombre de dîners auxquels, ils nous forcent à assister ensemble, j’ai de gros soupçons. » Tu plonges tes yeux dans les siens, pleine de curiosité. « Et toi, alors ? Qu’est-ce qui leur fait penser que tu ne peux pas trouver de fiancée tout seul ? De ce que je vois, tu es un très bon parti. » Mignon, galant, gentil, riche... A part le prénom d’anthologie, il n’y avait pas grand-chose à redire.
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Sujet: Re: marriage is neither heaven nor hell, it is simply purgatory (archie) Jeu 7 Nov - 8:04#
- Tu es toute pardonnée, vraiment. Je comprends ta méprise. J’imagine également comme ce doit être pesant d’être la victime renouvelée des tentatives d’entremetteurs improvisés. Je vais finir par croire que nos parents vivent sur une autre planète que la nôtre, ou dans un autre siècle. Prenant conscience de mon manque de clarté, je précise dans la foulée : - Oh pardon, je… Augustus est mon petit frère. Mes parents ont dû estimer que sa présence me rendrait moins intéressant. Ils sont très attachés à mon statut d’aîné. Ou alors, l’homme qui m’a mis au monde se cache derrière cette norme séculaire pour justifier de vouloir à tout prix me faire rentrer dans le moule. Cela fait des années qu’il alterne entre de semblables essais et des périodes d’ignorance teinté de mépris. Je ne suis jamais à la hauteur de ses attentes.
Sentir Meera s’adoucir me réconforte quelque peu. Au moins, ai-je une alliée dans cette histoire digne des plus grands vaudevilles. Nous nous installons confortablement tout en continuant notre conversation. Les éclairages de la jeune femme me poussent à froncer les sourcils. Ma nature empathique me pousse à la compassion. L’idée qu’on cherche à la manipuler pour obtenir d’elle une union me fait horreur. Pourtant… Ma situation est-elle si différente ? - Cela ressemblerait à mon père. S’il a l’occasion de nouer des amitiés solides pour faire prospérer les hôtels Monroe, il n'hésitera pas une seule seconde. Pourquoi alors, cela me semble-t-il acceptable dès lors qu’il s’agit de moi ?
La question de ma prétendue fiancée me tire un sourire triste. - Un bon parti ? J’accueille ce compliment d’un haussement de sourcils désabusé. Cette expression me fait l’effet… - C’est une imposture. Crois-moi. Ils dissimulent les tares de leur fils depuis si longtemps qu’ils se sont eux-mêmes persuadés de cette histoire qu’ils racontent. Je suis tout aussi coupable qu’eux puisque j’endosse mon rôle en toute connaissance de cause. Par amour ? Respect ? En réalité, ma motivation première est tout autre. J’essaie d’éviter de leur faire honte. - Je ne sais même pas par où commencer la longue liste de mes insuffisances selon mon père. Mon cruel manque de caractère ? À ses yeux, un homme n’a de valeur que lorsqu’il sait s’imposer en société. Ensuite, je ne souhaite pas reprendre l'empire familial. J’ai même abandonné l’architecture pour un métier beaucoup moins vendeur dans les galas de charité, tu en conviendras. Et enfin, pour couronner le tout… Ils font semblant d’ignorer que je suis alcoolique, bien que sobre depuis bientôt 6 ans. Elle n'a pas pu manquer sa manière de remplir mon verre de vin, même si je n'y ai pas trempé mes lèvres. J’affiche une mine purement désolée juste avant de lever mon index. - Je te laisse imaginer ce qu’il pense de mon orientation sexuelle puisque je ne suis pas spécifiquement attiré par les femmes. Espérons qu’elle, en l’occurrence, soit suffisamment ouverte d’esprit pour en faire un non-sujet.
Avant même que Meera puisse reprendre la parole, Darla s’impose dans notre champ de vision. Chaleureuse et bienveillante, j’ai eu l’occasion de discuter plusieurs fois avec elle depuis sa prise de poste, quelques mois auparavant. - Je te mets un Pumpkin Spice Latte avec des donuts ? Harry n’est pas là ce soir, mais il a demandé de tes nouvelles, pas plus tard qu'hier. Je peux lui en garder de côté pour quand il passera si tu veux ? J’accepte d’un hochement de la tête. Puis, Darla se tourne vers mon invitée. - Qu’est-ce que je vous sers, madame ?
J’attends que les commandes soient prises pour me justifier, sans pouvoir m’en empêcher : - Je viens souvent ici. J’aime marcher en ville, à des heures où il n’y a plus grand monde dans les rues. C’est plus calme… Prendre une bonne inspiration ne me rend pas plus courageux. Pourtant, je me surprends à lui avouer. - Je croyais… que mes relations avec ma famille allaient en s’améliorant. J'espérais leur présenter prochainement celui qui partage ma vie. Je crois qu’on peut dire que…. Je me suis trompé sur toute la ligne. Un rire triste et feutré m’échappe. Ma déception transparaît sans mal. Comment ai-je pu être aussi bête ? - Je ne suis pas spécialiste des plans de vengeance, mais si je peux faire quelque chose pour vous aider à … te sortir de cette mascarade, je le ferais sans hésiter. Personne n’a le droit de te forcer à te marier si tu n’en as pas envie Meera. Même si j’imagine qu’elle le sait, lui redire n’est pas inutile. Mon entourage me semble parfois si coincé dans leurs propres perspectives qu’ils parviennent à me faire douter du bien-fondé de mes décisions. Je n’ai jamais su les affronter.
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Sujet: Re: marriage is neither heaven nor hell, it is simply purgatory (archie) Jeu 14 Nov - 16:28#
Archibald accepte tes excuses instantanément, te pardonnant sans même y réfléchir deux fois alors qu’il aurait pu te faire un peu mariner. Mais il est vraiment bon prince. C’était à se demander comment tu avais pu seulement l’imaginer en manipulateur à la solde de tes parents alors qu’il respire la sincérité et la gentillesse... Tu lui lances un regard reconnaissant, rendue plus humble par cette réconciliation rapide. Pour autant, tu ne peux retenir une pique quand il t’apprend qu’Augustus est son frère. Tu écarquilles un peu les yeux. « Archibald et Augustus... Vous ne faites pas semblant dans la famille... Rien que pour ça, on ne pourrait pas se marier. Je n’ai pas envie d’élever un petit Alistair. » Il faut peut-être mieux en plaisanter que s’attarder sur ce qu’il a laissé transparaître dans sa réponse. Tu ne peux pas t’empêcher de ressentir de la compassion pour lui. Comment pouvait-on lui faire sentir que la présence de son petit frère éclipserait la sienne ? Comment en était-il arrivé à penser qu’il était moins intéressant que ce dernier ? Comment pouvait-on mettre en compétition ses enfants, les dresser les uns contre les autres ? Réponse : tu n’es pas la seule à avoir une famille dysfonctionnelle. Et finalement, Archibald et toi, vous avez bien plus en commun que prévu. Tu apprécies d’ailleurs la discussion à cœur ouvert que vous êtes en train d’avoir, l’oreille attentive qu’il te prête quand tu t’épanches sur les magouilles de tes parents, l’empathie que tu sens émaner de lui. En plus, il ne se moque pas de tes théories, les prenant au contraire au sérieux. Il croit en l’aspect commercial de l’alliance que vos parents essayent de nouer. « Alors on a un bon mobile... » Dis-tu assez sombrement, en pleine déformation professionnelle...
Les pièces du puzzle se mettent doucement en place. Surtout qu’Archibald finit par t’expliquer pourquoi il se retrouve impliqué là-dedans aussi. Il t’avoue sans fard qu’il n’a rien du parti idéal, qu’il est au contraire la honte de son père. Et en quelques phrases, qu’il aligne avec un certain courage, il déroule la liste des « défauts » qu’il a au yeux de son paternel, te révélant des choses particulièrement intime à son sujet. Il n’est pas tendre dans le portrait de lui-même qu’il dresse de lui-même et pourtant, toi, tu te mets à l’apprécier de plus belle. On était loin du fils à papa insipide que tu avais imaginé. Il s’agissait d’une vraie personne, avec une histoire, des blessures et des combats... Tu vas ouvrir la bouche pour lui répondre, mais vous êtes interrompue par l’arrivée d’une serveuse qui semble bien connaître le brun. Ils échangent quelques mots avant qu’elle ne se tourne vers toi pour prendre ta commande. Tu lui réclames un coca et des frites, réalisant que tu as de moins en moins envie d’aller à ce foutu dîner d’hypocrites... Quand elle est partie, Archibald surprend ton regard intrigué et t’explique qu’il vient souvent ici et qu’il est plus ou moins un oiseau de nuit, marchant dans les rues calmes. « Je peux comprendre qu’on ait envie de fuir un peu le monde parfois... » Dis-tu, forte de tes penchants misanthrope. Mais celui qui aurait pu être ton faux fiancé commence à faire figure d’exception. Il te plaît de plus en plus, s’attirant ta sympathie et ta compassion en se présentant à toi sans artifices Sans compter que les propos qu’il tient à propos de sa famille et cette impression constante de les décevoir trouvent un écho douloureux en toi... A tel point que sans y réfléchir, tu poses ta main sur son bras pour tenter de le réconforter. Tu es touchée par sa colère et sa déception lorsqu’il réalise que le piège de vos fiançailles est encore un moyen de lui prouver qu’il n’est pas à la hauteur. « Je suis désolée... Si ça peut t’aider, je comprends ce que tu ressens... Cette impression que tu ne pourras jamais être toi-même, que ce n’est pas suffisant, que tes choix ne sont voués qu’à les blesser... Cette culpabilité qu’ils arrivent à te faire ressentir alors que tu aimerais ne rien leur devoir... Oui, je comprends. »
Tu marques une petite pause avant de reprendre. « Merci de t’être montré si franc avec moi... Je comprends mieux comment on en est arrivés là. » Dis-tu avec un petit sourire désabusé. La situation te met toujours autant en colère mais contre toute attente, tu as trouvé un allié dans ce marasme. « En fait, j’ai maintenant l’impression de te connaître mieux en quelques phrases qu’en trois dîners. Et je dois dire que je préfère de loin cette version à celle que j’avais imaginée... Pour ce que ça vaut, je le trouve génial, moi, ton caractère. Et je crois que tu tout sauf inintéressant. » Tu te permets d’être franche à ton tour, comprenant que finalement, c’est ce qui vous aiderait à vous en sortir. Tu te dois d’ailleurs de lui dire que rien de ce qu’il t’a dit ne te donne envie de le juger. « Félicitations pour tes 6 ans de sobriété et aussi pour avoir trouvé quelqu’un avec qui tu as envie de partager ta vie. J’ai bien noté qu’il ne fallait pas que je me fasse de faux espoirs. » Dis-tu, plus taquine sur la dernière phrase pour alléger l’atmosphère. Bien que cela n’aidait pas à répondre à la question la plus cruciale de toute : Qu’alliez-vous faire maintenant que vous saviez ? Archibald parle de vengeance mais tu te retrouves à hausser les épaules. « Merci pour la proposition mais je t’avoue que je suis dépitée aussi et que je ne sais pas quoi faire... » Dis-tu, réfléchissant ensuite presque à voix haute, enfouissant ta tête entre tes mains quelques instants tant la situation te tend. « Ma première idée est de débarquer au restaurant et faire un esclandre, de dire que je ne veux pas me marier... Mais ils recommenceront sûrement dans deux ou trois mois... Ça me fatigue tellement, tu n’as pas idée. » Tu relèves les yeux pour le regard. « Comment tu te vengerais-toi ? » Normalement, tu étais d’une nature plutôt rancunière mais tu n’avais jamais encore envisagé de te retourner contre tes parents...