— Lorsque Deirdre a reçu ce fameux message, elle a cru à une mauvaise blague. Comment quelqu'un pouvait osé lui demander des comptes sur la mort de cette amie qu'elle a pleuré quand sa mort a été annoncée à la une des journaux locaux. Pourtant Alyssa Di Lorenzo, ça résonne encore et toujours dans sa tête. Se souvenant encore du premier bracelet d'amitié qu'elle lui a offert, promettant ainsi une amitié éternelle. Une meilleure amie qu'elle a perdu mais que pourtant, elle pleure toujours à l'approche de la rentrée. Qui est là dans ses pensées les plus profondes. A l'époque, leur bande était soudée et la mort de celle qui les réunissait a finit par les éloigner. En découvrant ses sous-entendus anonymes piquants et méchants, elle s'est imaginé qu'il s'agissait de Birdy. La blonde qu'elle n'avait pas vu depuis cette fameuse nuit où la vie de leur amie commune a été arrachée. La vérité demande à éclater, très bien alors elle voulait être la première à demander des comptes à celle qu'elle soupçonnait.

Un SMS envoyé pour renouer le contact et l'hameçon était enclenché. Elle se délectait de la voir mordre à celui-ci telle une sirène, s'accrochant à un navire qui sombre dans les profondeurs marines. Soupçon de paranoïa lorsqu'elle se déplace en ville depuis quelques jours, guettant la moindre activité suspecte, priant pour qu'elle ne soit pas suivie par un détraqué. La peur et tel un SOS dans la nuit, elle ne pensait qu'à se tourner vers celles avec qui elle a tout affronté, des premiers émois amoureux aux premières déceptions mais aussi le deuil et les pleurs. Personne ne sait ce qu'elles ont vécu et jusqu'à présent, personne ne les avait soupçonné jusqu'à ce message envoyé tel une sentence venue d'entre les morts.

Il est temps que la réalité éclate, toute cette vérité que vous avez si bien dissimulé derrière vos petites vies tranquilles d'étudiantes populaires. Je sais tout et je suis venue pour que vous crachez le morceau.
Numéro Inconnu.

Relisant cette menace, elle pénétra donc sur le campus universitaire où elles se sont donnés rendez-vous, informant même les autres que Birdy sera bien là, ce soir dans leur conversation groupée. Pour celle qui a vu ses espoirs de Jeux Olympiques envolés, c'est dur à avaler, le bras encore en écharpe, elle ne sentait pas la douleur que son bras pouvait lui donner. Non sa douleur, c'était le souvenir de son amie disparue, fauchée dans sa jeunesse. Eternelle dans son esprit. Poussant la porte de cet immeuble universitaire, elle regardait autour d'elle et aperçut Birdy, assise dans un fauteuil, face à une estrade. « Hey Bee. T'es arrivée depuis longtemps ? J'viens d'arriver, t'as pas croisé les filles ? » demanda-t-elle, en essayant de les déceler dans la nuit. Mais non, rien que le vide et personne d'autre qu'elles deux. Priant pour qu'elles soient rejointes, elle fuyait le regard comme si quelqu'un les observait. Perturbée par ces retrouvailles qu'elle aurait aimé plus joyeuses mais pourtant totalement apeurée par ce sentiment de contrôle face à ce numéro inconnu qui se présente comme celui qui cherche à venger celle qui n'a sûrement rien demandé, peu importe là où elle peut bien se trouver. Sûrement au Paradis ou peut être en enfer, qui sait ? Bien trop jeune pour se poser cette question. Où sont-ils ? Ça elle est incapable d'y répondre mais pourtant cette question ne faisait que sans cesse lui tarauder l'esprit.

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