[ @Cleore Loevi-Stösser   ]

{outfit} ∆ Rien de prévu aujourd’hui, ni travail, ni peinture chez ton frère. Tu n’avais prévu de voir personne non plus. Une pause plutôt bienvenue dans ton monde de tumulte. Tu ne t’arrêtais jamais, tu ne savais pas faire. Toi, tu voulais vivre, tu avais besoin d’action. Tes moments de calme étaient lorsque tu dormais. Ou lorsque tu t’adonnais à ta passion, la peinture, le dessin. Le soleil pointait déjà au travers des vitres de ton loft. Tu voulais prendre le temps de dessiner au soleil. C’était décidé. Jettant la couette, tu te leves, filant rapidement vers la salle de bain. Tu ne fais pas de chichi, plutôt une adepte du naturel, lorsque tu ne travailles pas, tu enfiles une petite robe, des sandales et une paire de lunettes de soleil. Attrapant un sac suffisamment grand pour y glisser ton carnet de dessin et des crayons, tu claques déjà la porte de chez toi. Déambulant dans les rues, tu cherches le spot parfait. Tu ne savais jamais vraiment à l’avance ce que tu allais esquisser, mais tu savais que quelque chose allait attirer ton regard. Tes pas te mènent jusqu’au port, tout est si calme. Les bateaux flottant sur la mer tranquille, leur mat donnant l’impression de toucher le ciel. Il ne t’en fallait pas plus pour chercher un coin où t’installer. Chacun vaquait à ses occupations, et sur le bateau en face de toi, un jeune homme s’affait sur l’extérieur de son bateau. Et c’est lui que tu choisis de croquer. Ses gestes sont sûrs, il a l’air de savoir ce qu’il fait. Et alors que ton crayon glisse sur le papier, tu te demandes ce qui peut mener quelqu’un à vivre sur un bateau. Tu n’étais pas du genre grande maison ou grand luxe, mais tu aimais ton petit confort. Est-ce que vivre sur l’eau était aussi confortable que dans un bâtiment ? Sentir la mer tanguer sous ses pieds, donne-t-il un sentiment plus important de liberté ? Tant de questions que tu tentais de faire transparaître dans ton croquis. Et puis finalement, tu en entames un second, moins ancré sur le décor et beaucoup plus sur le brun qui n’avait aucune conscience de ta présence. Toi-même, tes yeux courant entre lui et ton carnet, ta musique dans les oreilles, tu étais dans ta bulle. Faisant abstraction du monde autour. Et pourtant, ta bulle éclate quand l’homme tombe à l’eau. Tu as l’impression que la scène se déroule au ralenti. Le voyant déséquilibré, des mouvements de bras inutiles pour tenter de retrouver une stabilité, son corps qui disparait de ta vue, remplacé par une gerbe d’eau. Tu te lèves précipitamment, rangeant à la va vite tes affaires dans ton sac avant de courir vers le bord du quai. Dans un même mouvement, tu retires tes écouteurs et te penches pour chercher des yeux le brun. Et quand sa tête émerge de l’eau, tu t’inquiètes aussitôt. "Ça va ? Tu ne t’es pas blessé ?" Il n’avait pas l’air mal en point et tu sentais le rire pointer le bout de son nez. Mais tu te retiens, laissant simplement transparaitre la malice dans tes yeux et un sourire amusé poindre au coin de tes lèvres. "Comment je peux t’aider ?" Tu n’allais pas tourner les talons et le laisser se débrouiller. Mais tu ne savais pas vraiment comment le sortir de là.

[ @Diego Villanueva   ]

[ @Cleore Loevi-Stösser   ]

{outfit} ∆ Ton cœur balançait régulièrement entre deux aspects totalement contradictoires de ta personnalité. Tu adorais te sentir entourée, pas forcément être le centre de l’attention, mais faire partie d’un monde. Étre au milieu des gens, faire des rencontres. Et parfois, tu avais juste besoin d’être seule, dans ta bulle. Sans personne pour te déranger. Toi, tes envies et tes pensées. Et ce matin, c’est cet aspect là qui a pointé son nez. Tu aurais pu disparaitre au cœur de la nature, profiter de ce besoin de solitude. Mais tu avais choisi le port. Tu ne sais pas vraiment pour quelle raison. Tu n’avais rien prémédité, mais tu savais à l’instant où ton crayon glissait sur le papier que tu avais fait le bon choix. Le calme de cette journée était apaisant. La musique qui retentissait à tes oreilles était galavanisante. Le spectacle qui se jouait sous tes yeux était inspirant. Ton regard glissait entre ta feuille et le brun qui gesticulait sur son bateau. Lui aussi semblait dans sa bulle, s’afférant sur la réfection du bateau. Enfin, c’était ce que tu imaginais qu’il était en train de faire. Sinon, tu ne voyais pas vraiment pourquoi il se démenait pour arracher les barrières. Il suffit d’une seconde pour que le jeune homme disparaisse de ton champ de vision. Le temps d’un battement de cil. Le temps que tu poses tes opales sur ton carnet de croquis. La gerbe d’eau trahit ce qu’il vient de se passer. Le brun venait de passer par dessus bord. Sans même réfléchir, tu te précipites vers lui, inquiète. Mais  son visage émerge de l’eau presque aussitôt. Sa réponse chasse ta panique momentanée, laissant place à une envie irréprésible de rire. Surtout face à son commentaire sur la température. Un sourire fleurit sur tes lèvres alors que tu lui proposes ton aide. Et il ne se fait pas prier pour l’accepter. Hichant doucement la tête, tu longes le port jusqu’à l’échelle qu’il t’a indiquée un peu loin. Alors que lui, te rejoins à la nage. Mettant rapidement l’échelle à l’eau, lui tendant la main pour l’aider à remonter sur la terre ferme. Alors qu’il reprend son souffle, tes yeux le parcours. Mis à part son air de chien mouillé, il avait l’air en forme. Tu sens à nouveau la moquerie poindre, pourtant, tu ne cèdes pas à cette envie de rire. Tu ne voudrais pas le vexer. Mais quand son regard croise finalement tes prunelles amusées, il éclate de rire. Comme un signal, tu le rejoins dans ce fou rire. "Excuse-moi, j’devrais pas me moquer, mais ta chute était assez drôle !" Tu ne sais pas combien de temps vous riez ensemble de la situation, mais tu finis par te calmer. "Je suppose que ce plongeon matinal n’était pas prévu au programme !" Tu laisses échapper un petit rire, laissant ton sourire s’inscrire sur ton visage. "Tu as ce qu’il faut sur le bateau pour te changer ou au moins te sécher ?" L’idée de vivre sur un bateau n’était pas forcément surprenante, mais étant donné qu’il était en pleine réfection, peut-être qu’il ne vivait pas ici. Qu’il allait devoir traverser la ville trempé, dégoulinant de l’eau du port sur le goudron chaud. L’une de tes mains joue avec ta queue de cheval sans le lâcher des yeux. Toujours amusée par la scène à laquelle tu venais d’assister. 

[ @Diego Villanueva   ]