{outfit} ∆ Depuis quelques semaines, tu passais autant de temps dans l'appartement de ton frère que dans le tien. Mais tu mettais autant de soin dans l'aménagement de son chez lui que tu en avais mis dans chez toi. Tentant de le solliciter aussi souvent que possible, par acquis de conscience mais la moitié du temps, tu savais qu'il allait te dire de choisir. Il avait été pas mal absent ces dernières semaines, et même si tu étais fière de sa carrière, tu devais avouer que tu le préférais à Monterey là où tu pouvais l'avoir à l'œil. Après tout c'était tes peurs et tu ne pouvais pas les lui imposer. Il était rentré depuis peu mais quand tu avais débarqué ce matin, personne dans les environs. Alors tu avais fais comme d'habitude, et fais comme chez toi. Les déménageurs allaient arriver avec son nouveau lit et dégager l'ancien. Une fois l'imposant lit que vous aviez choisi ensemble monté, tu souris face au mur qui allait l'accueillir. Tu t'étais lancé dans le projet fou d'une fresque pour décorer le mur au dessus de son lit. Il aurait surement été plus intelligent de le faire durant son absence. Mais ça t'avait pris seulement quelques jours plus tôt. Tu avais choisis de reproduire l'un des paysages de votre enfance. Un endroit où vous passiez vos hivers.
Il est onze heure du matin quand les hommes grands et forts avaient finis avec les lits. Tu prends le temps de mettre rapidement les draps neufs que tu avais ramener. Gris et beige, simple, sombre. Ca lui conviendrait très bien. Et puis si ça ne lui plaisait pas, il pourrait très bien refaire son lit plus tard. Tu prends rapidement les mesures pour délimiter la zone sur laquelle tu allais peindre. Tes mains glissent dans tes cheveux pour les relever en chignon, ne voulant pas être gêner. Tes écouteurs dans les oreilles, tu lances la playlist que tu écoutes non stop lorsque tu peins, dessines, quand tu es dans ta bulle. Commençant par crayonner sur le mur gris. Fixant la trame que tu allais suivre. La photo qui t'avait inspirée était accrocher sur le mur à coté, te permettant d'y jeter un œil régulièrement. Au bout de deux heures, tu es satisfaites. Plus qu'à passer à la peinture. Mais avant, ton ventre te rappelait à l'ordre. Tu n'avais rien prévu et décide de fouiller le frigo de ton frère. Te préparant un repas rapide avant de te remettre à ton œuvre. Les baies vitrées de la chambre grande ouverte pour les odeurs de peinture, tu laisses ton instinct tracé les traits au bout de ton pinceau. Alternant les couleurs, posant des ombres, de la lumière par ci par là. Totalement absorber dans ton art et la musique qui s'écoule dans tes oreilles. Faisant abstraction du reste du monde. Ca avait toujours été ton moyen de t'évader. Ta possibilité de reprendre le contrôle. Ton exutoire.

A cheval sur ton escabeau pour peindre les hauteurs du murs, tu manques de tomber dans la porte de la chambre s'ouvre un peu plus prestement qu'il était nécessaire. L'un des pinceaux vient s'écraser au sol, sur la toile de protection, alors que tu te rattrapes pour ne pas tomber. Tournant vivant ton visage vers ce qui venait de t'interrompre. Tes prunelles se fixant sur Uriah. Qui n'était pas seul. "Tu essaies de me tuer !" Est-ce que c'était bien le moment de lui faire des reproches ? Ton regards oscille entre les deux hommes alors que tu retires tes écouteurs. "Tu rentres tôt.." Avisant l'heure sur ton téléphone, visiblement, tu n'avais pas vu le temps passer. "Ou c'est moi qui suis restée un peu trop longtemps.. Ca vous plait ?" Un grand sourire se glisse sur tes lèvres alors que tu es toujours perchée en hauteur. Le lit trônant au milieu de la chambre. Alors quitte à ce que ce soit gênant autant inclure sa conquête dans la question.

[ @Uriah Loevi-Stösser   ]

Tu pousses la porte de ton loft dans un souffle lourd. La journée te semble longue, et après des semaines de compétitions intensives, d'entraînements rigoureux, et de sollicitations médiatiques incessantes, tu n'as qu'une idée en tête : passer un moment agréable avec le bel homme que tu as rencontré récemment et oublier tes échecs récents. Un moment de répit, sans complications ni interruptions. Ton flirt, un homme séduisant et charismatique, te suit de près, visiblement aussi impatient que toi de s’échapper du monde extérieur pour se retrouver dans l’intimité de ton loft. Mais en ouvrant la porte de ta chambre, la scène qui s'offre à toi est loin de ce que tu avais imaginé. Là, perchée sur un escabeau, ta sœur Cléore est en plein travail. Une fresque en cours de réalisation occupe une bonne partie du mur au-dessus de ton nouveau lit, et des draps fraîchement installés couvrent celui-ci. Le sol est protégé par une toile de peinture, jonchée de pinceaux et de pots de couleurs diverses.

La surprise initiale que tu ressens se transforme rapidement en une frustration palpable. Tu lui avais laissé ton appartement pendant ton absence, sachant qu'elle s'impliquerait dans ce genre de choses comme tu le lui avais demandé, mais tu ne t'attendais pas à la trouver ici, dans ta chambre, en pleine transformation artistique. Glöckchen est comme ça, toujours à vouloir embellir ton espace, à à se lancer corps et âme dans ce qu'elle juge importants pour toi. Mais cette fois, cela tombe particulièrement mal. Alors que le pinceau de ta soeur tombe au sol dans un fracas, interrompant brusquement le silence de la pièce, tu te figes. Tu la regardes, incapable de décider s'il vaut mieux en rire ou en crier. Son ton faussement accusateur t’interpelle, en se retournant pour découvrir que tu es là, debout à l'entrée de la chambre. Tu restes un instant silencieux, laissant tes pensées se bousculer dans ta tête. D'un côté, tu te sens envahi par cette intrusion dans ce que tu espérais être un sanctuaire privé pour le temps d’un moment de détente. D’un autre côté, tu ne peux pas nier l’attention touchante que Cléore a portée à ton espace. Elle a choisi de reproduire un paysage de votre enfance. Tu le reconnais en un coup d’oeil. Cet endroit cher à votre cœur, que vous avez toujours associé à des moments de bonheur et de sérénité. L’irritation que tu ressens est donc mêlée à une forme de tendresse, même si tu aurais préféré qu’elle trouve un autre moment pour se lancer dans ce projet.

Ton flirt, toujours debout derrière toi, observe la scène avec une curiosité mêlée d’amusement, sans comprendre ce qui se passe. Il doit probablement se demander ce qui se passe dans cette famille apparemment si fusionnelle. Toi, en revanche, tu sens une tension monter en toi. La frustration de voir tes plans bouleversés par cette intrusion, mêlée à une vague de culpabilité en réalisant que ta soeur a fait tout ça pour toi. Mais ce n'est ni le moment ni l'endroit pour une telle scène. Tu prends une profonde inspiration, tu sais que ta sœur agit toujours avec les meilleures intentions, mais en ce moment, tu as besoin de tranquillité, d'un peu d'espace pour toi. Le sourire en coin de ton flirt n'aide pas. Il ne comprend pas la complexité de ce qui se passe, et tu te rends compte que ce moment d'intimité, tu n’en as plus vraiment envie. Tu laisses échapper un soupir, te passant une main dans les cheveux. « T’aurais pas pu choisir un autre moment pour faire ton chef-d'œuvre ? » Tu le demandes dans votre langue natale, ton ton mélangeant amusement et exaspération. Tu sais que Cléore comprendra ce que tu ressens, même si tu as du mal à exprimer tes émotions de manière claire et directe. Après tout, c’est elle qui t’a toujours compris mieux que quiconque. Elle te connaît, tes humeurs changeantes, tes sautes d'humeur parfois brusques, mais aussi la tendresse que tu dissimules sous tes airs durs. Elle sait que, malgré ton irritation, tu apprécies l'effort qu'elle a mis dans cette fresque.

Ta conquête te regarde, semblant attendre une réaction qui ne vient pas. Tu te tournes finalement vers lui, prenant une décision qui commence à se former dans ton esprit. Ce moment que tu avais prévu n’a plus vraiment de sens à tes yeux. Tu n’es plus dans l’état d’esprit pour profiter de sa compagnie, même si cela perturbe tes plans, tu préfères privilégier la présence de ta sœur. « Écoute. » Tu commences sur un ton calme, presque détaché en te tournant vers lui. « Je te raccompagne pas, tu connais la sortie. » Les mots sortent plus facilement que tu ne l'aurais pensé. Tu es étonné de la facilité avec laquelle tu te débarrasses de cette distraction. Ton flirt te regarde, surpris, et un peu déçu. « Ce n’est pas le bon moment. » Il hoche la tête, comprenant sans vraiment comprendre. Tu fais quelques pas jusqu’à la porte de ta chambre, partant sans faire d’histoires, et te laissant seul avec ta soeur.

Une fois la porte refermée, tu restes un instant immobile, avant de te tourner vers elle. Toute la tension que tu ressentais semble s'être dissipée en même temps que la présence de ton flirt. Finalement, tu laisses échapper un léger rire. « Je savais que tu étais douée pour t’incruster Glöckchen, mais là tu repousses vraiment les limites. » Ta voix est teintée d’une ironie, alors que ton regard balaye la pièce, observant les détails de la fresque. Elle est impressionnante, tu ne peux pas le nier. Le soin avec lequel elle a recréé ce paysage, témoigne de l'amour et du dévouement qu'elle met dans chaque geste. Sous cette pensée, tu te rapproches enfin de la fresque et te décides à donner ton avis. « C’est impressionnant, vraiment. Tu as réussi à capter l’essence du paysage. » Un sourire, sincère cette fois, se dessine sur ton visage. « Merci d’avoir fait ça pour moi. Même si j’aurais préféré être au courant. » Tu poursuis avec une pointe de taquinerie, attendant qu’elle se décide à descendre de son escabeau. « Tu aurais dû me dire que tu venais aujourd'hui, mais bon, je suppose que ça fait partie du charme de ta surprise, hein ? » Ainsi, tu te laisses tomber sur ton lit en soupirant, laissant tes chaussures se loger dans un coin de ta chambre. « Fais chier, comment je fais pour me détendre moi maintenant ? Tu me dois un coup Cléore et ta soirée aussi pour la peine. » D’un simple geste de la main, tu tapotes à côté de toi pour lui faire comprendre de te rejoindre. Après tout, vous ne vous êtes pas vus depuis près d’un mois et vous en avez des choses à vous raconter, du moins, toi, tu as besoin de parler de tes dernières semaines.

[ ft. @Cleore Loevi-Stösser   ]