Début juillet 2024

Ça fait un petit moment maintenant que je n’ai pas vu la starlette coréenne, j’ai nommé sa majesté Caïn Wilder. Alors, évidemment, je pourrais agir comme une personne normalement constituée et lui envoyer un SMS. Mais, franchement, où serait le fun ? Je me suis payé le luxe de créer un tee-shirt à son effigie pour cette séance de dédicace, annoncée de longue date. Me mêler à la foule de ses admirateur·rices ne me branche pas tellement, sauf que…. Il faut ce qu’il faut. Quand un visage, malheureusement connu, se montre sur l’estrade, je lâche un juron. Je suis à deux doigts de me pincer afin de vérifier que je ne sois pas en train de rêver. Comme le monde est petit. Minuscule, même ! Une nouvelle fois, je subis le sens de l'humour super discutable du Karma.

Je fronce les sourcils en apprenant l’annulation de la dédicace. Je ne sais pas vraiment pourquoi ça me met la puce à l’oreille comme ça. Toujours est-il qu’il faut que j’en sache plus ! Alors, mon tee-shirt soigneusement plié sur le bras, je joue des coudes pour me sortir de la foule déçue. Dès que je suis assez près, j’appelle : - Hey, Soeur Sourire ! Aucune chance qu'il se sente concerné, revenons-en aux basiques. - Monsieur Kang !

La tronche qu’il tire mériterait d’être immortalisée, puis proposée au Guinness Book des têtes de fion ! Un rire m’échappe, croisement d’un gloussement d’adolescent pré-pubère et du cri claqué au sol de la girafe d’une certaine vidéo, devenue virale. Voyant qu’il se reprend de justesse sur sa façon de m’accueillir, je riposte. - Je vois que t’as pris des leçons de respect depuis la dernière fois, je te félicite. L’ironie suinte sur ma langue. Ceci dit, il peut bien penser ce qu’il veut, je m’en cogne. Je plante mes deux pieds dans le sol, je relève le menton, visiblement très déterminée à me faire entendre. - Il a quoi Caïn ? Pourquoi il est pas venu ? Dit comme ça, j’ai l’air de m’inquiéter, mais… Bon, ok, je m’inquiète ! Je me rappelle un peu trop bien la tête qu’il avait quand Eden s’est tiré. Je me tords le cou en regardant dans toutes les directions, derrière Kang. - Il est vraiment pas là ou il se planque ? On ne sait jamais, hein ? D’une voix claire et déterminée, je décrète :  - Faut que je le vois. J’ai un truc pour lui ! À aucun moment, je n'envisage le fait de passer potentielle pour une fan hystérique à tendance stalkeuse. Cette image est beaucoup trop loin de la réalité pour moi.

@Hyun-Jin Kang

Bon sang de poudre de fée ! Saperlipopette ! Monsieur Kang est cassé ! Je plisse les yeux en l'écoutant me recracher son discours bien lisse et sans aspérité. Son visage m'a l'air taillé dans de la cire. Même son sourire me semble.... inexpressif. Déjà, il sourit ! Je ne l'en savais même pas physiologiquement capable. Le résultat s'avère tellement immobile qu'il en devient factice. On dirait un pantin. Qu'on appelle Gepetto pour le remettre d'aplomb ! Y'a urgence. Suivant ma métaphore mentale, je hausse les sourcils en répliquant, d'un air follement ironique. - T'inquiètes pas, Pinocchio, un jour, tu seras un vrai petit garçon ! Après avoir gloussé de fierté, je me dis qu'il ne va peut-être pas comprendre ma superbe référence, considérant son cruel manque de magie. Impossible qu'il aime les Disney, celui-là.

Je prends également vaguement conscience d'un truc. - Tu me prends pour une de ses fans ou quoi ? C'est plausible, puisque je suis sur une séance de dédicaces, et qu'en plus, j'ai la tête de Caïn thermocollé sur le tee-shirt blanc, bien exposé sur mon avant-bras. Là, je pars en fou-rire. C'est plus fort que moi. Des spasmes hilares me secouent. J'en ai les larmes aux yeux quand j'arrive finalement à me calmer. - T'as sniffé un truc avant de venir ? Je frappe des mains, surjouant mon enquête. - Non je sais, tu t'es envoyé trois ou quatre valliums, histoire d'être sûr de pouvoir tenir le coup. Je comprends mieux pourquoi tu tire la tronche tout le temps, ça fait du sens. Les pièces du puzzle se mettent en place. Enfin bon, c'est pas parce que Caïn te mène à la baguette qu'il faut te venger sur les autres. C'est petit, ça, MÔSSIEUR KANG !

Il faut vraiment que je me calme, sinon, il va me faire mettre dehors par la sécurité et là, je l'aurais bien dans l'os. Et qu'on ne me conseille pas d'appeler Caïn lui-même. Franchement, le rôle d’institutrice régulant une dispute entre deux de ses élèves, et pas les plus disciplinés, ne lui irait pas. D'autant plus qu'à mon humble avis, il ne se rangerait pas de mon côté, par principe. Mains sur les cuisses, je peine à arrêter de me marrer. J'en ai même les larmes aux yeux. D'un mouvement sec, je rejette la tête en arrière. - Bon, je te la fais courte parce qu'il me semble que t'es un peu dur de la feuille. Je ne suis pas fan de « Monsieur Wilder ». Je ne l'ai jamais appelé Monsieur de toute ma vie, et c'est pas prêt d'arriver. On est... Ah oui, bah, tiens, on est quoi, lui et moi. Je grimace, soumise à une très intense réflexion. - Amis ? C'est sûr qu'en affirmant ça, sur le ton d'une question, je vais remporter la palme de la crédibilité ! Pourtant, ce que je dis est 100% vrai ! Je ne l'avais juste jamais formulé. C'est super bizarre de devenir pote avec l'ex de son meilleur ami ! - Je m'inquiète pour lui. Alors ? Tu passes à table ou je vais devoir redoubler de ruse ? Puis, si je peux te donner un conseil. Arrête de sourire. C'est juste flippant ! Bien campée sur mes jambes, je ne doute pas une seule seconde que mon laïus puisse être remis en question. Je ne dis rien que la vérité ! Comment pourrait on avoir un point de vue différent ?

@Hyun-Jin Kang

“Et moi je suis le président des US.” Et maintenant ? Je peux trépigner et taper du pied sur le sol ? Il ne me croit pas, punaise ! Tout ça parce que …. D’accord, pour être honnête, je n’inspire pas vraiment la confiance. Je peux même concevoir qu’il puisse me prendre pour une folle. Certains indices ont pu le conduire à tirer cette conclusion. Autour de moi, les gens adorent remettre en question ma santé mentale. J’ai fini par admettre et assumer le fait d’être un véritable ovni. Ce n’est donc pas sa remarque sur la prise de médicament qui va me perturber. En revanche, j’ai VRAIMENT l’air d’une fan ? C’est l’idée la plus stupide que j’ai jamais entendue.

Je baisse les yeux sur le tee-shirt en réfléchissant à la question. Finalement, je crois bien que oui. J’ai l’air d’une fan hardcore ascendant érotomane. Comment pourrais-je faire changer Kang d’avis ? Il ne me porte clairement pas en grande estime. Ses aprioris à mon égard surpassent presque ceux que j’entretiens le concernant. Je me creuse la cervelle quand finalement, il me coupe la chique d’une remarque un peu trop bien sentie.

Je me fige. En direct sur mon visage, débute la valse de mes émotions. La surprise fait une passe décisive à sa lointaine cousine, j’ai nommé la culpabilité. Mon cœur se serre douloureusement dans ma poitrine. Des nuages gris traversent mon regard. Je me mets à bougonner. - Ouai, je sais, j’ai été une amie merdique ces derniers temps. Pas la peine de me le rappeler. C’est que… J’ai géré mes propres merdes ? Est-ce vraiment une raison légitime pour être moins là ? Non, bien sûr que non. C’est juste que…. J’en sais rien ! Voilà ! Je ne sais pas du tout. Je pousse un lourd soupir tout en écrasant mes paumes sur mon front, ramenant en arrière ma tignasse. - Qu’est-ce que je peux faire pour te prouver que je ne suis pas une menteuse ? J’ai juste pas… J’pensais pas qu’il allait si mal. Maintenant je m’en veux et je me sens conne.

Si je l’appelle, j’ai une chance sur deux pour qu’il se venge en disant à son manager qu’il ne me connaît pas et que je suis bonne à enfermer. Enfin, peut-être que j’exagère et Eurêka! J’ai trouvé ! Bingo ! Je frappe mes paumes l’une contre l’autre avant de tendre mon index en direction de Kang. - EDEN ! Oui, mon meilleur ami est ma solution à tout. - Beckett. Eden Beckett ! Si t’es le manager de Caïn depuis un moment, t’as dû entendre parler de lui vu qu’il sont sortis ensemble et … Attends, tiens ! Je déverrouille mon téléphone pour lui montrer un selfie de ma charmante petite personne en compagnie du dit Eden.

Dans ma tête, c’est tellement logique. Comme je suis la moitié d’Eden, et qu’Eden est sorti avec Caïn, alors Caïn me connaît forcément. En conséquence, je suis vraiment UNE AMIE et pas UNE FAN ! C’est clair comme de l’eau de roche. La fierté m'inonde les traits au moment d’enfoncer le clou. - Il m’appelle la parasite ! Kang a forcément déjà entendu ce surnom, non ? Oh putain, est-ce que je viens de m’enfoncer encore un peu plus ?

@Hyun-Jin Kang    

Rien ne fonctionne, rien ne marche ! Je soupire en fermant les yeux, complètement à court d'idées pour me faire entendre. En même temps, à quoi je m’attendais ? Kang ne m’apprécie pas franchement beaucoup. Un jour, il va falloir que je comprenne que le monde n’est pas aussi sympa et bienveillant que je ne me le figure. Mon indécrottable optimisme me fait régulièrement oublier les règles les plus élémentaires de sécurité et de pragmatisme. Moi, je suis plutôt dans l’équipe montagne russe des émotions avec une petite option sur le palpitant qui éclate à chaque seconde. Je foule du pied la logique et la raison pour vivre ma vie intensément.

Sauf que voilà… Au lieu de faire mouche, mes arguments se retournent contre moi. Le manager reprend la parole et chacune de ses phrases me fait trembler un peu plus. Je deviens livide, au bord de la nausée. Plusieurs fois, j’ouvre la bouche pour essayer de me défendre en lui coupant la parole, mais, non, rien à faire, je n’y arrive pas. La première fois, c’est quand il parle de ce surnom. Autant, j’estime que Caïn a toutes les raisons de l’utiliser, autant de la part de Kang, je le trouve juste vache et blessant. Comme si cela n’était pas suffisant, il persiste, s’acharnant à écorcher ma susceptibilité, à taper là où ça fait mal.

Je refuse de pleurer devant lui une autre fois. Un mec comme ça ne mérite pas mes larmes. Je n’ai jamais stalké personne, à part cette nana, au lycée, parce qu’elle m’avait fait chier ! Même pas mon ex quand on s’est séparé. J’ai préféré ne plus rien savoir de lui et… - T’as conscience d’à quel point t’es un connard insultant ? Je sais pas trop si ton kiff, c’est de bousiller l’ego des gens en leur faisant de la peine ou si t’es simplement trop robotique pour faire preuve d'empathie ! Mais en tout cas, t'es pas obligé d'être aussi méchant. Ah ! Pour une fois, j’arrive à peu près à trouver une réplique sans devoir attendre d’être sous la douche, des heures après ! - Laisse tomber, Kang. Et, pour info, j’ai plein de potes, fais-je en secouant la tête, dans un haussement d’épaules. Bon, clamé sur ce ton, ma petite remarque pue le déni à plein nez, même si, factuellement, je m'entends avec plein de gens. Au fond, je sais très bien que je suis le clown de service, la nana qu’on fréquente tout en superficialité. D’un côté, ça me convient très bien. Les gens finissent tous par partir. Eden est ma seule exception.

Après avoir tourné les talons, je sors mon téléphone pour appeler Caïn. Mon cœur bat beaucoup trop vite dans ma poitrine. Je me retrouve tellement happée par les sonneries et je mets tellement de hâte à déguerpir des lieux que je fonce droit devant moi jusqu’à percuter un type, peut-être un employé. Je me retrouve le cul sur le sol et les larmes au bord des yeux. - Aïe ! À quelques mètres de là, mon téléphone a miraculeusement résisté à la chute. Sur l’écran, s’affiche le patronyme “Starlette Caïn” accompagné d’un petit smiley cœur transparent. J’ai dû, par erreur, mettre la conversation sur haut-parleur en me cassant la figure, car un long bip significatif se fait entendre. Puis la voix de Caïn lui-même….

@Hyun-Jin Kang

Ce mec est un incommensurable connard, du genre à se trouver des excuses pour être odieux et à surtout ne jamais se remettre en question. Je suis furieuse ! Réellement. Assez, pour être à deux doigts de le glisser définitivement dans la catégorie des sales types à ne jamais recroiser. Le hic, c’est que quand j’ai les nerfs, les larmes me viennent. Toujours les fesses par terre, je laisse tomber mon sac à main pour m’essuyer rageusement celles qui ont coulé sur mes joues pendant que Kang me toise de tout son mépris. C’en est trop pour moi ! - Mais pour qui tu te prends à la fin ? Tu crois que se faire bichonner par un connard sans cœur, ça l’aide peut-être ?

Sur cet élan, je me remets debout et me dirige vers mon téléphone pour le récupérer. J’éteins la communication. Franchement, je ne suis pas très fan de l’idée que la dramaqueen en titre entende ma conversation avec son sous-fifre. Il serait capable de se payer ma tronche alors que moi, j’ai juste la nausée. Je suis sur le point de me tirer au moment où Kang reprend la parole.

Ni une ni deux, je fais volte-face et lui fonce dessus, l’index pointé dans sa direction dans un geste accusateur. La rage se lit sur mon visage. Ce type a dépassé les bornes de ce que je suis capable de tolérer par amour pour les gens. Les gens en général, hein ? Certainement pas lui. - Mais tu te prends pour qui au juste ? T’es pas meilleur que les autres. T’es juste un peu plus con et plus froid. On dirait que t'as pas d'âme ! Moi aussi, je finirais dépressive si je devais te côtoyer tous les jours ! Espèce de connard polaire ! - Mademoiselle ! Mademoiselle, calmez-vous maintenant. Ça suffit !L’agent de sécurité s’est pointé derrière moi, sans que je le remarque. Il me tire par le bras en arrière. Clairement, je ne fais pas le poids et il n’a aucun mal à me faire reculer. Mes yeux lancent des éclairs en direction de Kang. Je n’ai plus rien de la simplette un peu naïve et survoltée à laquelle il a eu affaire. Mon énergie se déploie sous la forme d’une colère sourde, qui me rend légèrement aveugle à tout. - Va bien te faire foutre surtout ! Pour enfoncer le clou, je lève mon majeur bien haut en sa direction. Non, d’ailleurs, je lui adresse DEUX doigts d’honneur sans cesser de reculer, sous les tentatives du vigile pour me calmer. - Au plaisir de pas te recroiser ! Kang a quand même de la chance que je ne saches pas avec quel véhicule il est venu parce que croyez-moi, je me serais fait un plaisir d’aller lui crever les pneus.

Une fois mise à la porte, je me mets à frapper le sol de mes pieds, pareille à une enfant en pleine crise de frustration. J’évacue ma rage d’un cri quasiment animal. Finalement je souffle un bon coup. Étape 1: me calmer. Étape 2 : appelez Caïn pour le prévenir que je vais débarquer parce que j’ai un cadeau pour lui. D’ailleurs.. Oh putain, il est où le tee-shirt ?

Ne me dites pas que je l’ai laissé à l’intérieur avec mon sac à main !

Je me déteste.

@Hyun-Jin Kang

hrp:

Comment est-ce possible d’être aussi cruche, putain ? Sérieusement, comme dirait ma grand-mère, je perdrais sûrement ma tête si elle n’avait pas le malheur d’être solidement ficelée au reste de mon corps. Mes nerfs se révoltent à la simple idée de devoir supplier l’agent de sécurité d’aller chercher mes affaires. Pourtant, il va bien falloir s’y résoudre et…. Oh ! Je me fige littéralement en voyant Kang. Je me sens aussi furieuse que mortifiée en songeant qu’il a assisté à ma crise de frustration. Par chance, il ouvre la bouche, permettant à ma rage de prendre le dessus.

Ou la honte ? Le rouge me monte aux joues. Je fais trois pas en avant, juste le minimum pour pouvoir récupérer mon sac du bout des doigts. Ne me demandez pas pourquoi je le lui arrache des mains ! C’est plus fort que moi. Ce type m’énerve prodigieusement avec son ton moralisateur. - Ouai, ouai, tu me l’as déjà dit ! Autrement dit : je m’en fous. J’ai le réflexe de vérifier la présence du tee-shirt à l’intérieur, ce qui n’est pas franchement futé, car, paradoxalement, je n’imagine pas une seule seconde que notre incarnation de la joie de vivre ait des tendances cleptomanes. À mon avis, même dans son enfance, il n’a pas eu l’audace de piquer un bonbon dans une supérette. Trop sage. Trop propre sur lui. Chiant comme la pluie, en somme. - Tu sais que t’as de sacrés points communs avec pas mal de psychopathe célèbres ? Je grommelle en passant la lanière de mon sac sur mon épaule. En tout cas, si c’est vraiment un tueur de sang-froid, je viens de m’auto-désigner comme victime. Quoi que non, d’ailleurs. Je suis sûr qu’il me méprise au point de tout faire pour jeter son dévolu sur quelqu'un d’autre. D’une certaine manière, c’est une chance. Enfin bref ! Je déraille encore. - Merci, fais-je d’un ton qui signifie clairement que ça m’écorche toute la trachée d’avoir à le faire. J’affiche une moue contrariée, presque boudeuse. Pendant une bonne quinzaine de secondes, je le fixe en me demandant si nous sommes supposés nous parler encore. Aucune réplique ni rusé, ni pleine d'esprit, ne me vient en tête. Finalement, j’en déduis que ce mec et moi, on a vraiment rien à se dire. - Je vais passer voir Caïn, juste pour que tu le saches alors évite de te pointer si tu veux pas avoir à me tolérer. T'as pas ton mot à dire là-dessus. J'vais pas le laisser le tomber juste par que toi t'es... Toi.Mes sourcils froncés soulignent mon mécontentement. - Salut.

Je ne lui serre pas la main. Je préfère tourner les talons pour rejoindre l’arrêt de bus, à une vingtaine de mètres de là. En cherchant mes airpods dans le fond de mon sac, je les fais bien évidemment tomber, histoire d’avoir l’air encore plus tarte que prévu. Je m’énerve toute seule. Tout m’irrite ! Est-ce que je force vraiment les gens à me fréquenter ? Est-ce que je suis envahissante à ce point-là ? Sans le savoir, Kang a réactivé de vieilles angoisses chez moi. Les nerfs me permettent encore de retenir mes larmes. Je me colle de la musique dans les oreilles histoire d’oublier tout ce qui m’entoure. Est-ce que je suis prête à affronter Caïn tout de suite ? Pas sûr finalement. J’ai plutôt envie de me cacher dans un trou de souris pour les trois ou quatre prochaines décennies.

HJ: