Pour une fois, Dean sort de sa zone de confort en accompagnant ses collègues pour prendre un verre, non pas dans un bar classique, mais dans un cabaret. Et pas n'importe lequel, le Red Night, un lieu semble-t-il branché que le médecin ne connaît que de nom. En tout cas, il n'a pas de mauvaise réputation derrière lui, c'est plutôt bon signe...

Avant de rejoindre ses collègues, qui eux sortiraient après le boulot alors que lui est de repos, il profite d'avoir du temps pour promener ses deux chiens, passant une bonne partie de la journée avec eux pour qu'ils se dépensent bien et qu'ils soient sages pendant son absence, et quand vient le moment de sortir, il enfile une tenue un peu plus appropriée pour sortir qu'un pantalon de sport : une chemise blanche, un jean et son manteau bleu, son préféré - cadeau de sa mère adoptive pour le Noël précédent - et le voilà parti rejoindre ses collègues devant l'hôpital, direction le cabaret.

Il est encore un peu tôt, aussi il n'y a pas trop de monde, mais Dean apprécie l'ambiance de l'endroit et suit le petit groupe, les mains dans les poches de son jean après avoir retiré son manteau, avant qu'ils ne s'installent au bar pour passer commande. En attendant patiemment son tour, Dean s'accoude au bar et observe son environnement avec attention avant de lâcher un léger soupir : une petite pause est bienvenue, mais il ne peut s'empêcher de ruminer les révélations qu'il peine à digérer concernant sa famille et son frère disparu. Tant de silence pendant tout ce temps... Heureusement qu'il parvient à lâcher prise pour ne pas péter une durite et que le boulot lui permet de rester concentré, malgré ce qu'il traverse.

Ses épaules se détendent, et il finit par se tourner vers le bar, reportant son attention sur ses collègues partis dans une discussion animée avant qu'il n'interpelle le barman derrière le comptoir :

Excusez-moi, je vais vous prendre une bière s'il vous plaît. Les gens, vous prendrez quoi ? C'est ma tournée.

Ses collègues le remercient avec chaleur, et Dean sourit doucement, lançant des regards en coin à une barmaid un peu plus loin. C'est marrant, elle lui dit quelque chose, mais d'où il peut la connaître...

Une nouvelle soirée de boulot se profilait à l'horizon pour toi. Tu ne savais pas si elle allait se passer d'une bonne ou d'une merveilleuse façon. Jusqu'à présent, tu n'avais pas trop à te plaindre, tu es quelqu'un de sociable, les gens t'apprécient dans l'ensemble, sauf peut être ceux qui n'en voudrait qu'à ton derrière, parce qu'il y en a, surtout que la tenue que tu portes, en étant simplement barmaid laisse travailler l'imagination. Tu es dans un cabaret, tu portes un corset pour le haut et donc, même si tu es habituée et que ça ne te dérange plus ta poitrine reste légèrement compressée, et ressort bien comme il faut, te donnant un air aguicheur, juste pour satisfaire le client. Mais certains louchent un peu trop abondamment, tellement qu'ils sont limites à ne pas vouloir y plonger les mains au delà des yeux. Mais personne n'a fait ça, et le peu qui ont essayé ne sont jamais revenus, bannis pour un bon moment des lieux. Mais certains gardent ce regard lubriques. Avec un petit nombre, tu arrives à en jouer, mais avec la plupart, c'est quelques choses que tu n'apprécies pas le moins du monde. De loin, tu peux être vue, observée, mais de près, on te regarde dans les yeux. Quoiqu'il en soit, la soirée débute en douceur, il y a du monde mais pas trop, le rush n'est pas encore arrivé, tu t'en rends compte facilement maintenant. Mais il y a quand même un bon groupe qui vient d'arriver, il y a de nouvelles têtes dans celui-ci d'ailleurs. Ils sont régulièrement là, tout du moins, tu les vois régulièrement ici, pour certains, pas tous. Ils bossent à l'hôpital si tu ne dis pas de bêtises, et tu penses donc que les nouvelles têtes ne font pas exception. Ton collègue gère, mais tu t'approches de lui pour voir s'il n'a pas besoin d'aide. Il te dit que tu pourrais encaisser le jeune homme juste là, c'est sa tournée. Il te donne les verres et rapidement tu fais le calcul dans ta tête pour lui parler un peu, tout en n'oubliant pas de récupérer l'argent. Tu as bien vu qu'il te regardait à l'instant, et sans vouloir le gêner, tu t'approches donc.

" Bonsoir, bienvenue au Red Night. C'est la première fois que vous venez avec vos collègues ? "

Tu lui poses la question, et peut être que tu es complètement à côté de la plaque, peut être qu'il est le mari ou petit ami d'un ou d'une et qu'il ne bosse pas avec eux, mais il a le look, alors tu te dis que tu ne dois pas te tromper même si les apparences peuvent être justement trompeuses. Quoiqu'il en soit, tu te montres souriante et avenante, comme d'habitude.

Dean n'a pas à attendre longtemps pour voir la barmaid arriver. Une magnifique femme, aux cheveux blonds comme les blés, qui malgré sa carrure plutôt sportive - peut-être une adepte du jogging au parc - reste malgré tout élégante et féminine. Aussitôt le rouge monte aux joues de Dean, et il secoue la tête pour se reprendre ; allons, l'un n'empêche pas l'autre, et ça n'enlève en rien au charme de la demoiselle.

Il sourit doucement à celle-ci lorsque, arrivant à sa hauteur, elle lui lance :

Bonsoir, bienvenue au Red Night. C'est la première fois que vous venez avec vos collègues ?

Bonsoir, répond-il en gardant son sourire, attrapant son portefeuille pour en sortir sa carte bancaire. A vrai dire, oui, c'est la première fois que je viens, mais mes collègues ici présents m'ont déjà parlé plus d'une fois de ce cabaret, et je suis passé devant à l'occasion.

Il laisse ses collègues faire leur choix, et une fois ceci fait - en grande majorité de la bière - il reporte son attention sur la barmaid en reprenant :

Ce sera donc pour moi. Combien je vous dois ?

Dean attend le prix, puis hoche la tête et présente sa carte bancaire pour payer. Le temps que la transaction se fasse, et le médecin peut regarder avec un peu plus d'attention la barmaid qui lui fait face ; il l'a déjà vue quelque part, c'est certain, mais où... Vu sa carrure sportive, possiblement au parc où il a l'habitude d'aller avec ses deux chiens, parmi les joggeurs qui arpentent les sentiers du parc en long, en large et en travers. C'est possible, mais vu toutes les personnes qu'il croise là-bas, s'il semble se souvenir de ce visage en particulier, c'est qu'il a dû la voir ailleurs, possiblement à la télé ou quelque chose du style. Bon, clairement, il ferait un piètre détective, mais il décide cependant de se lancer et interpelle la barmaid :

Excusez-moi, mais... J'ai l'impression de vous avoir déjà vue quelque part. A la télévision, notamment.

Il sourit avec un léger air contrit :

Pardonnez mon indiscrétion. C'est bien entendu votre droit de ne pas vouloir répondre.

Il y a du monde, mais tu as appris à être observatrice, comme sur un terrain de foot, tu arrivais à sentir la passe quand tu connaissais bien tes partenaires. Là c'est un peu différent, mais tu vois bien qu'ils sont un groupe de travail, à priori, et que celui qui prend la première tournée, tu ne le connais pas, tu ne penses pas l'avoir déjà réellement vu ici, alors tu tentes le coup, et si jamais tu es à côté de la plaque ce n'est pas si grave que ça. Et donc, il te confirme rapidement qu'il vient  pour la première fois , pas ses collègues mais que pour une fois, il a bien voulu venir pour assouvir sa curiosité donc après n'être passé que devant tout ce temps.

" C'est bien parfois de sauter le pas. Vous verrez l'ambiance est sympa, surtout quand on vient avec ses amis, c'est encore mieux. "

Tu lui souris, et donc tu prends la commande du groupe, notamment des bières, pour la majorité ou des alcools communs dans l'ensemble. Tu prépares donc le tout, et tu iras leur porter à leur table une fois qu'il aura payé puisque c'est sa tournée. Tu lui donnes le montant en lui donnant le terminal de carte bancaire. Il peut payer sans contact vu le prix, ou insérer la carte selon son choix. Et tu vois qu'il réfléchit, qu'il pense à quelques choses en particulier ce qui te fait sourire. Comme pas mal de personnes, la première fois qu'elles viennent et qu'elles te voient, elles ont toujours une impression de déjà vu, sans forcément te remettre dans le bon contexte, ou alors ils n'en croient pas leurs yeux de t'avoir en face d'eux. Tu n'hésites pas à prendre des selfies ou à signer une serviette si jamais ils le désirent, parce qu'il y a ce respect vis à vis de toi. Bon, il y a aussi quelques lourdauds qui finissent par tenter de te peloter quand ils ont trop bus, mais la sécurité arrive rapidement pour les chasser d'ici manu militari. Mais ce client là est tout choupinou, si bien que tu souris lorsqu'il te pose la question.

" Il n'y a pas de soucis, on me fait souvent la réflexion. Et donc, où aurais-je pu apparaître dans ce cas ? "

Tu fais la presque surprise, et puis tu lances ton petit jeu habituel. Certains se souviennent, d'autres pas vraiment, entre l'impression de déjà vu et plus que ça donc. Pour lui, tu ne sais pas encore, mais tu le sauras sans doute tout bientôt, en fonction de sa réponse en espérant qu'il ne soit pas trop gêné au final de te croiser ici. Certains trouvent que tu es tombée bien bas en devenant "simple" serveuse. Le truc, c'est que tu as choisi, tu aurais pu faire plein d'autres choses, tu aurais pu rester chez toi, mais tu es venue ici, sur les conseils d'une amie, et depuis tu n'as pas bougée.

Dean ne peut retenir un léger sourire lorsque la barmaid lui répond en lui vendant l'ambiance de l'endroit ; il est vrai que ses collègues lui ont également parlé de cette ambiance sympathique, où ça ne dégénère jamais, et vu le caractère discret du médecin, c'est pas plus mal que ça se passe bien comme ça. Attrapant sa carte bancaire, il la présente au terminal pour régler la tournée, mais il ne rejoint pas ses collègues pour le moment. Il a envie de discuter avec la barmaid, comme ça, sans pression, car même s'il a l'impression de l'avoir déjà vue quelque part, ce n'est pas ce qui l'intéresse. Il découvre un autre monde, et cette personne devant lui en fait partie, et c'est ce qui l'intéresse à cet instant.

Elle lui lance alors :

Il n'y a pas de soucis, on me fait souvent la réflexion. Et donc, où aurais-je pu apparaître dans ce cas ?

Dean réfléchit, creusant dans sa mémoire où il a bien pu la voir ; à première vue, elle est plutôt sportive, il n'est pas exclu qu'il l'ait croisée au parc à courir pendant qu'il promenait ses deux chiens, mais plus il y pense, et plus il se dit que c'est plus que ça. Peut-être une ancienne sportive de haut niveau... Avec une légère grimace, comme s'il n'était pas sûr, il se lance :

J'ai deux options... Soit au parc, à faire du jogging pendant que je m'occupe de mes chiens, soit... sur un terrain ? Du genre terrain de foot ?

Pour le peu qu'il regarde, ça l'étonnerait presque qu'il vise juste, mais il a une bonne mémoire des visages, et celui-là, il est certain de l'avoir déjà vu. Avec un léger sourire, il continue :

En tout cas, votre visage ne m'est pas inconnu, c'est à peu près certain.

Tu fais ton job de ton mieux, tu aimes bosser ici, même si au départ ça n'a pas été simple. Mais tu ne pouvais te reposer sur tes lauriers, n'est ce pas ? Tu aurais pu, tu avais le capital nécessaire, mais même si tu as pris ta retraite dans ta première vie, tu étais loin d'en faire de même dans la deuxième. Elle était bien différente, loin des médias, même si de temps en temps, tu voyais certains journalistes venir plus pour toi que pour le cabaret en lui-même. Mais la vérité était ailleurs, cela faisait de la pub pour le cabaret en vrai, et certains venaient ici simplement pour te voir, parce qu'au départ, beaucoup ont pensé que c'était une blague, que tu n'étais pas vraiment là, et souvent, ils tombent des nues en te voyant. Toi tu en souris la plupart du temps, surtout quand on te demande un autographe et une photo, tu dis rarement non, sauf quand c'est vraiment un coup de bourre énorme, mais même dans ces cas là, tu fais l'effort qu'il faut pour la poignée de fans qu'il y a. Et là, ce n'est pas vraiment un fan que tu as en face de toi, mais un connaisseur qui se demande où il a pu te voir. Alors tu joues à ton jeu préféré, pour voir leur niveau d'implication qu'ils ont pu avoir dans le football. Certains regardaient d'un oeil, mais dans le foot féminin, tu as été une figure emblématique pendant des années, tu fais partie des légendes de ce sport. Le jeune homme en face de toi réfléchit, et grimaçant, il lance sa réponse, et ça te fait sourire. Et donc, tu lui réponds avec ce même sourire.

" Sans doute un peu des deux. Je cours souvent en matinée quand je ne bosse pas ici le soir, c'est une reconversion, j'ai été joueuse de football avant. Bravo, vous avez une bonne mémoire des visages ! "

Et tu es à la limite de trinquer avec lui. Tu te sers un fond de bière, et tu la lèves dans sa direction, portant un toast à sa trouvaille du moment. Il t'est sympathique comme tout. Tu ne sais s'il compte rejoindre ses collègues tout de suite, mais s'il a envie de papoter un peu, il est le bienvenue, ce n'est pas trop la cohue, donc tu peux faire ce peu.

La réponse de la barmaid détend sensiblement les épaules de Dean :

Sans doute un peu des deux. Je cours souvent en matinée quand je ne bosse pas ici le soir, c'est une reconversion, j'ai été joueuse de football avant. Bravo, vous avez une bonne mémoire des visages !

Avec un sourire, Dean lève son verre pour répondre à son toast, prenant une gorgée de sa bière avant de reprendre en haussant légèrement les épaules :

Je n'ai aucun mérite, pour le coup. Mais je suis content d'avoir pu viser juste.

Il lui sourit plus franchement, faisant signe à ses collègues qu'il viendrait les rejoindre plus tard ; pas qu'il ne les aime pas, loin de là, mais il semble plus intéressé par la femme qui lui fait face. Elle a l'air chaleureuse, avenante, prenant soin de sa santé, et malgré son palmarès, ce n'est pas ce qui l'intéresse le plus. Non, il a envie de la connaître un peu plus, au-delà de l'ancienne sportive qu'elle a pu avoir été, et il va essayer de ne pas être trop maladroit dans son approche.

Reprenant une gorgée, il pose son verre et reporte son attention sur la barmaid, gardant un doux sourire :

A vrai dire, il y a quelque chose qui m'intrigue... Je n'ai pas suivi toute votre carrière sportive, et je m'en excuse, mais comment passer d'une grande joueuse à une barmaid ? Une blessure qui a précipité votre retraite sportive et pas de suivi par la suite pour vous éviter de devoir vous débrouiller toute seule ?

Sentant que c'est le médecin qui parle, il rosit, toussote pour reprendre contenance et continue en souriant toujours :

Navré, déformation professionnelle... Je suis médecin, après tout.

Tu le félicites d'avoir trouver la bonne réponse finalement. Il a vu juste, il a pu te voir à la télévision, ou en courant le matin, si lui aussi cours, ou s'il promène un chien par exemple. Tu ne fais pas tellement attention aux visages que tu croises, tu es concentrée ou en train de parler avec Aiden, alors vu le monde qu'il y a, tu ne fais pas attention, bien moins qu'ici au cabaret. Il te dit qu'il n'a aucun mérite, mais au contraire, tu trouves qu'il en a énormément, mais il joue la carte de l'humilité, ce qui n'est pas si courant que ça de vos jours.

" Et pourquoi vous n'avez aucun mérite ? Vous avez vraiment dit ça au hasard ou bien ? "

Tu es curieuse de savoir pourquoi il dit ça, pourquoi il pense ça aussi, parce que pour toi, ça n'est pas comme ça que les choses fonctionnent, mais tu ne veux pas non plus le mettre mal à l'aise. Il fait signe à ses collègues qu'il les rejoindra plus tard. Tu sens qu'il est intrigué, qu'il y a quelques choses qui le rend curieux, ou qu'il veut peut être tout simplement te draguer après avoir réussi à te parler et à trouver là où il avait du déjà t'apercevoir. En tout cas, le courant passe bien, le feeling est naturel entre vous deux, et le fait qu'il s'excuse de ne pas avoir suivi ta carrière sportive assidument te fait sourire. Il n'a pas à s'excuser pour ça, mais il le fait quand même. Et comme bien des personnes, il reste surprit de ce passage d'une grande sportive à celui de barmaid. Il s'excuse à nouveau, donnant l'information qu'il est médecin.

" Ne vous excusez pas pour tout ça voyons. Vous n'avez pas eu d'obligation à suivre ma première carrière et si cela peut vous rassurer, votre question est tout à fait légitime, vous n'êtes pas le premier à vous la poser. Mais rassurez-vous pas de blessures non, mais j'ai voulu arrêter à 37 ans, c'est déjà un bel âge pour une joueuse de football, et ensuite, une bonne amie à moi travaillait ici, alors en discutant, après quelques semaines de repos, j'ai postulé pour venir travailler ici, histoire d'occuper mes journées, et ne pas tourner en rond chez moi à ne rien faire. Je suis toujours active dans le monde du foot, je participe à des tournois amicaux, ou des matchs caritatifs par exemple. Mais ici, c'est dynamique, ça bouge, c'est un boulot qui me convient bien. "

Mieux que derrière un bureau assurément, bien mieux. Tu n'avais donc pas du arrêter à la suite d'une grave blessure, mais au moins, tu étais encore en forme, tu n'avais pas fait une overdose de ta passion. Tu y rejoues régulièrement avec plaisir, pas comme certains ou certaines que tu connais.

Dean hausse de nouveau les épaules lorsqu'elle lui demande d'expliciter pourquoi il pense n'avoir aucun mérite, puis reprend une gorgée avant de répondre doucement :

J'ai effectivement une bonne mémoire, mais je la travaille tous les jours du fait de mon boulot. Je n'oublie jamais un visage, qu'il s'agisse d'un patient, d'un confrère ou de qui que ce soit, à partir du moment où je suis amené à le croiser régulièrement, même s'il doit après disparaître pendant un long moment. Et ça, je l'ai eu à force de travailler, ce n'est pas un don naturel.

Et quand bien même c'en serait un, il ne s'en vanterait pas pour autant. C'est alors qu'elle lui explique qu'elle a arrêté sa carrière à 37 ans, un bel âge pour un joueur - et une joueuse - de football, sans avoir été blessée, et qu'elle a pu se reconvertir en discutant avec une amie sans pour autant renoncer à sa passion première, continuant de pratiquer par le biais de matches caritatifs, ce qui impressionne Dean qui ne peut s'empêcher de lui lancer :

Un joueur ou une joueuse sans blessure, c'est assez rare et admirable... Mais je ne suis pas médecin sportif, peut-être que je m'aventure sur un terrain qui n'est pas le mien et que je me fourvoie complètement.

Il reprend une gorgée, tranquillement, sans détourner son attention de la barmaid ; c'est agréable de pouvoir discuter avec quelqu'un sans avoir à crier pour se faire entendre, et surtout, avec une conversation des plus intéressantes. Avec un léger sourire, il repose sa bière et reprend tranquillement :

En tout cas, content pour vous que vous ayez pu rebondir en pleine forme, sans mauvais jeu de mot. C'est assez rare pour être noté, de mon point de vue en tout cas. Quel était votre poste, par curiosité ?

Pourquoi n'aurait-il aucun mérite ? Tu ne le comprends pas pleinement, et donc il t'explique le pourquoi du comment. Il avait peut être eu un peu de chance mais à tes yeux, il avait du mérite de réussir ce genre de choses. Toi aussi, tu es assez physionomiste malgré tout, encore plus depuis que tu travailles ici, même si tu ne connais pas tous les prénoms, tu sais reconnaître une personne qui vient ici régulièrement même si cela veut dire une fois par mois peut être. Bien entendu, c'est plus facile pour ceux qui sont là chaque semaine mais encore faut-il les repérer dans le monde que brasse le cabaret. Ainsi, il a travaillé sa mémoire, et donc, à tes yeux il a le mérite d'avoir fait ça, puisque ce n'est pas un don inné.

" Bah justement, vous avez le mérite d'entraîner votre mémoire puisque ce n'est pas inné. Moi aussi j'essaye de le faire au maximum depuis que je bosse ici. Je ne connais pas tous les clients, c'est impossible, mais je connais les habitués, j'arrive à reconnaître les visages. "

Et sans doute que le sien te reviendra en mémoire si d'aventure il revient par ici, seul ou avec ses collègues qu'il a pour le moment abandonné pour te parler. Et donc, tu lui expliques que ce n'est pas une blessure grave qui a mis un terme à ta carrière, mais un choix de ta part. Tu voulais t'en aller avant que tu n'en puisses plus du football comme c'est le cas de quelques uns. Et durant ta carrière, tu n'as jamais eu de grosses blessures, au delà de quelques semaines, parce que tu t'es efforcée d'avoir un régime alimentaire strict, sans excès. Aujourd'hui, tu es plus relachée vis à vis de ça, même si tu gardes une alimentation très équilibrée et que tu continues de faire pas mal de sport pour garder la forme.

" Je n'ai jamais eu de véritables grosses blessures. Parfois, il y avait un peu de fatigue musculaire avec l'enchaînement de certains matchs, il ne faut pas croire, mais je ne me suis jamais fait un ligament, ou une fracture. Il faut savoir faire preuve de rigueur pour maintenir le niveau, ce n'est pas en claquant des doigts qu'on y arrive. "

Parce que comme lui, tu n'étais pas spécialement la plus douée, mais avec la détermination et les entrainements, tu as su arriver à un très bon niveau. Tu étais une des meilleures ailières de la ligue, et certains disaient même du monde à ton prime.

" C'est pour ça aussi que j'ai arrêté en étant encore en forme. Certains continuent encore et encore jusqu'à ce que le corps lâche. J'aurais pu faire une ou deux saisons de plus en tant qu'ailières, à droite ou à gauche selon les besoins. Mais j'ai arrêté au bon moment, je ne regrette rien, parce qu'aujourd'hui, je joue toujours au foot avec un grand plaisir. "

Ce qui n'aurait peut être pas été le cas si tu avais forcée un peu trop sur la fin. Difficile à dire, tu ne le sauras pas, mais n'est ce pas mieux comme ça après tout ? En tout cas, la conversation était simple mais dynamique, ça semblait lui faire plaisir, et c'était grandement réciproque.

Décidément, cette femme est admirable en tout point, songe Dean avec un sourire. Non seulement elle est plus qu'agréable à regarder, mais en plus, elle a su, contrairement à bon nombre de ses confrères et consœurs, s'arrêter à temps avant la grosse blessure qui mettrait un terme définitif à sa carrière ; non, vraiment, plus les secondes s'écoulent et plus il l'admire, sans nécessairement s'en rendre compte.

Sans se départir de son sourire, il finit par entendre un collègue qui l'interpelle, et se tournant vers le petit groupe, lui fait un signe avant de lancer :

J'arrive !

Puis il reporte son attention sur la barmaid et reprend avec un sourire un peu désolé :

Je vais devoir y aller, mes collègues s'impatientent quelque peu... Mais j'ai été ravi de faire votre connaissance.

Attrapant son portefeuille, il y farfouille avant d'attraper sa carte de visite qu'il lui glisse sur le comptoir :

Si jamais, par le plus grand des hasards, vous avez besoin d'un médecin, n'hésitez pas à m'appeler.

Il rosit en souriant :

Même si c'est juste pour discuter autour d'un verre ou d'un café... Ce sera avec grand plaisir.

S'inclinant poliment, tel un gentleman, il se redresse pour descendre de sa chaise et, se redressant, reprend avec un sourire :

J'ai complètement oublié mes bonnes manières, pardonnez-moi. Je m'appelle Dean, Dean Rider

Clair, net et concis, mais c'est ce qu'il est pratiquement tout le temps. Alors qu'il attend patiemment la réponse de la barmaid, son collègue l'interpelle de nouveau :

Hey, Dean ! Arrête de faire le joli coeur et rejoins-nous, on t'attend pour trinquer !

J'ai dit que j'arrivais, laisse-moi deux minutes !, réplique Dean en se tournant vers son collègue.

Il se tourne vers la barmaid, gardant son sourire, et incline légèrement la tête :

Il va falloir que j'y aille, mais j'espère que l'on se reverra. A bientôt, j'espère.

Et c'est avec entrain qu'il rejoint ses collègues pour passer le reste de la soirée, lançant de temps en temps des regards en coin à la barmaid ; il ne sait pas pourquoi, mais pour le coup, il a bien envie de la revoir. Peut-être à l'occasion, qui sait.

Tu pourrais te la péter, mais ce n'est pas ton genre, tu as toujours bosser de ton mieux pour faire ton maximum. Dans ta carrière de joueuse ça a été payant, tu as toujours fait les efforts avec humilité pour arriver à un très bon niveau sans pour autant t'en glorifier encore aujourd'hui. Tu pourrais t'abstenir de travailler, de faire ce boulot à plein temps en vérité, et te contenter de quelques interventions ici et là dans le cadre de ta légende, mais tu n'agis pas de la sorte, ce n'est pas ton genre. Quoiqu'il en soit, tu ne regrettes pas de bosser ici, au moins tu fais des rencontres et celle de ce docteur est agréable même s'il faut croire qu'il a un peu trop abusé de la patience de ses collègues et amis, ou juste amis, tu n'as pas saisi s'il y avait une différence. Mais il te confirme que ce sont des collègues, avec qui il s'entend suffisamment bien, sinon, il ne serait pas là. Enfin, tu t'entendais bien avec les autres joueuses, mais tu n'étais pas forcément collée à leurs baskets après les entrainements ou les matchs. Il sort alors sa carte pro de son portefeuille et te la donne. Il ose comme bien d'autres avant lui, et peut être encore d'autres après, mais le feeling a été vraiment bon, alors pour quoi pas lui donner une chance de t'approcher un peu plus, pourquoi pas. Tu prends la carte en souriant et tu la glisses dans une poche, histoire de ne pas la perdre, ce serait dommage vu qu'il n'est pas "encore" un habitué du cabaret. Et donc, tu peux l'appeler si jamais tu as besoin d'un médecin, ou juste pour un verre, en gros, il te fait comprendre que la balle est dans ton camps. La comparaison te fait sourire intérieurement d'avantage encore. Tu sais manier le ballon, mais de cette façon là, c'est bien plus compliqué depuis la mort de ton mari. Mais ne faudrait-il pas que tu ailles de l'avant ? Cela commence à faire quelques années, tu es encore jeune, alors peut être que tu pourrais songer à agir de la sorte, peut être bien oui. Et donc, il finit par se présenter même si tu avais pu lire rapidement et discrètement son nom sur sa carte. Tu n'as pas le temps de lui répondre qu'un de ses collègues revient à la charge. Tu en souris, surtout de ce qu'il dit. Peut être qu'il est un homme à femme, peut être bien, mais si c'est le cas, il ne ressemble pas au profil type, il ne ressemble pas à ceux qui t'abordent, et te laissent une carte, sûrs de leur chance avec toi, comme si c'était dans la poche. Même s'il est médecin, tu n'as pas lu dans son regard ou ses propos une arrogance qui leur sied habituellement, alors peut être que ça pourrait le faire, peut être que tu lui laisseras véritablement une chance. Alors qu'il s'en va, tu lui souhaites une bonne soirée.

" Je ne suis pas encore partie du cabaret Dean Rider. Mais sans doute à bientôt, profitez bien de votre soirée. "

Il pourrait avoir encore besoin de tes services, cela est possible même si tu n'insisteras pas et que sans doute lui non plus, ne voulant pas faire s'impatienter d'avantage ses collègues. Et déjà un autre client vient vers toi pour une commande alors que Dean rejoint enfin ses collègues.