@Allegra Adelson & Basil
tw : alcool, age gap.

Voilà des mois qu’il ne l’a pas revu. Pourquoi ce soir, pourquoi comme ça. Lui et Allegra, c'était comme deux électrons diablement opposés qui pourtant, s’attirent inévitablement. Tout les sépare : leur façon de penser, leurs idéaux, leurs projets, leurs familles et surtout, leurs vingt ans d’écart. Pourtant, si y’a que trois noms féminins d’important sur la liste des femmes de sa vie, elle en est. Allegra elle est celle qui lui ouvert les yeux, et qui a donné le coup de poignard final à son mariage. Il savait pourtant que ça ne durerait pas entre eux, elle trop jeune, ou lui trop vieux, ils n’auraient jamais envie des mêmes choses. Ouai il le pensait, pourtant plus de deux ans après leur rencontre, il en est encore là, le volant entre ses doigts à filer la chercher en pleine nuit. Tout c’était mal terminé, parce qu’il n’a pas quitté sa femme assez vite pour elle. Largué par l’une comme par l’autre, il s’était juré de ressaisir et de ne plus jamais tomber dans des histoires aussi compliquées. Et d’éviter d’Allegra aussi. S’il a une faiblesse, elle pourrait porter son nom, et il veut d’être bien plus fort que ça.  

Il peste, tout seul dans sa voiture, contre lui-même. Le bleu de ses yeux rivés sur la ville et ses illuminations de Noël qui défilent, brillant de plus belle avec l’humidité de son parebrise. Il se dirige vers l’adresse indiquée, et en moins de quinze minutes, il y est. Il coupe son moteur, s’arrête devant l’établissement mentionné par le petit chaperon rouge. Il peste une dernière fois, puis se résigne à sortir de son pickup, claquant doucement la portière derrière lui. Les mains se faufilant dans les poches de sa veste, il cherche des yeux la blondinette qui ne tarde pas à apparaître parmi la foule de jeunes gens visiblement plus très frais. Il marche doucement vers elle, incertain mais sans la quitter des yeux. Il prend son temps, autant pour lui que pour l’emmerder elle. Elle n’a pas menti à propos de sa robe rouge, de son petit rouge à lèvre et des ondulations dans ses cheveux. Même après trois verres de trop elle garde cette prestance, ne laisse rien transparaître. C’est agaçant. Il s’arrête devant elle en silence, la toise de haut en bas, avant de laisser un petit sourire fendre le coin de ses lèvres.

_ “ Tiens. “

Il sort de sa poche un sac en papier kraft un peu chiffonner.  

_ “ Je tiens à mes sièges. “

Qu’il se moque, sans pouvoir détacher ses yeux d’elle, à son grand désespoir.  

_ “ Tu vas pouvoir marcher jusqu’à la voiture ? “

Il recule d’un pas, désigne l’auto d’une main en arrière.  

_ “ J’te porte pas hein, j’ai de vieux os y paraît. “

De vieux os en pleine forme, tant il est sportif, mais toute excuse était bonne à prendre pour éviter le contact physique et s’assurer une victoire à la fin de l’histoire. Le film de Noël, c’est pas ce soir qu’elle l’aura.