Je suis née un 28 décembre, juste après Noël et un peu avant le nouvel an. J’ai eu trente et un ans…
Le coeur a ses raisons que la raison ignore. Je suis célibataire, pourtant, je ne veux pas l’être quand je n’ai d’yeux que pour Thomas.
« Il y a beaucoup de manières d’aimer les gens qui en ce monde souffrent, la seule qui soit bonne est de les aider à porter le poids de la vie en leur fortifiant le cœur et en combattant avec eux »
Je travaille dans une galerie d’arts en tant qu'artiste confirmée, dans le centre de Monterey. Cependant, j’ai toujours rêvé de devenir architecte et il me manque quelques modules pour terminer cette dernière année qui m’a empêché d'accéder à mon souhait le plus cher, à l’époque. Ceci dit, reprendre les cours du soir pour compléter mon cursus ne serait pas une si mauvaise chose, au fond… Je dois juste trouver le temps, que je n’ai pas, pour foncer !
J’ai emménagé avec Oonagh à l’Ouest de la ville, dans l’immeuble communautaire. Au début, j’étais pas très convaincue mais en découvrant des voisins hors du commun, j’ai changé d’avis ! Et puis, j’dois bien laisser du leste à mon frère et lui permettre de s’occuper de son fils tout seul. Après tout, ce n’est pas le mien…
Oonagh est allongée sur le canapé, avec un bébé en remuant. On écoute ce que veulent les femmes sur le câble, film qu’on a vu des milliers de fois toutes les deux mais on ne s’en lasse pas. Je me goinfre de chips crème sure en ayant les pieds sur la table basse. J’en reviens pas de la bedaine de mon adorée. Le bébé surprise bouge beaucoup lorsqu’elle est au repos et je profite gracieusement de ses mouvements tant que je le peux. Bientôt, ce seront ses cris, qu’on entendra dans tous l’appartement. Il a de la chance que j’aime les bébés, lui. Tata Nikki veille au bien être de cette petite crevette et j’suis déjà prête à l’affronter !!!
Enfin… Je me persuade que tout se passera bien, que rien ne changera notre mode de vie et qu’un bébé supplémentaire chez nous ce n’est pas grand chose. Zeus, mon adorable neveu, passe beaucoup de temps ici alors on sait à quoi s’attendre. Les nuits blanches ça me connait, ainsi que les biberons et les changements de couches à tous les deux ou trois heures. On finit par s’y faire. Seulement, je dois me rendre à l’évidence ; Oonagh n’est pas seule, Wally est présent pour elle et leur bébé. Je suppose qu’elle finira par quitter l’appartement pour vivre avec sa famille, ce que je comprends totalement, seulement j’suis pas prête à ce qu’elle me quitte maintenant. Aller, pense pas à ça maintenant. Concentre toi sur le film, ou le bébé, tiens. Tu aimes les bébés, Nic. Tu veux pas un bébé rien qu’à toi ?
Je secoue la tête, chasse cette question de mon esprit et malgré ma bouche pleine, je dis à Oonie tout en mâchant :
Tu te rends compte que Mel Gibson n'est pas loin d’avoir soixante et dix ans ? Il a perdu sa grâce d'antan.
Je hausse les épaules, résignée. Après tout, il était canon dans le temps et l’adage qui dit que le bon vin se bonifie avec l’âge.. J’sais pas pour vous, mais moi, je ne l’applique pas pour cet acteur. Tout à coup, mon téléphone vibre, je le sens sur mes fesses. Je le retire de la poche arrière de mon jean et remarque qu'il s’agit de Thomas. Immédiatement, je rougis. Quand il montre le bout de son nez, que ce soit par texto pour visite physique, je ne peux m'empêcher d’avoir les joues en feu. Et ça, mon adorée le voit tout de suite, pas besoin de dire quoi que ce soit. Allongée sur le côté, je déverrouille mon téléphone à l’aide de mon pouce, et me redresse aussi vite lorsque je prends connaissance de son aveu !
Oh putain !
Raide comme un piquet, j’écris frénétiquement sur mon clavier, je n’en crois pas mes yeux. Thomas est guéri. Il en est sûr hein ? Le docteur veut le voir. J’imagine que c’est pour lui donner plus de détails quant à cette incroyable révélation. Mon cœur cogne tellement fort dans ma poitrine que j’en perd mes mots. Oonagh cherche à avoir une explication et en me levant du canapé, je cherche mes clés, mon sac… jamais là où il est censé être ce truc et j’explique à mon adorée ce qu’il vient de se passer. Je dois rejoindre Thomas, le plus rapidement possible. Je suis confuse, dans ce que je ressens. Heureuse et soulagée pour lui, car mes sentiments à son égard sont en train d’évoluer, de grandir et j’imagine plus facilement un avenir pour nous. Songeuse et triste que ce bonheur ne soit jamais arrivé dans la vie d’Ari, notre meilleure amie, à Oonagh et moi. Je me sens presque “coupable “ de ressentir ces choses positives pour lui alors que d’autres n’ont pas cette chance. Mon adorée toujours allongée, je me penche vers elle depuis l’arrière du canapé et dépose un baiser sur son front, je lui dis :
Je te tiens au courant… Je caresse ensuite son ventre et ajoute : Sois sage avec ta maman, mon p’tit bébé d’amour…
Je rassemble mes affaires, lance un dernier j’vous aimes à mes deux personnes préférées et quitte l'immeuble communautaire. Je rejoins sans tarder, l’homme du jour, j’en ai encore les membres qui tremblent mais je dois garder la tête froide. C’est pour lui qu’on va à l'hôpital, à la rencontre de son oncologue, certainement pas pour moi. Durant tout le trajet, je peux remarquer la tranquillité d’esprit de Thomas, tandis que dans le mien, c’est tout le contraire qui se joue. Et s’il s’était trompé, hein ? Garder espoir, c’est tout ce que nous avons, mais une fois l’espoir envolé, alors il ne nous reste plus rien. Plus d’avenir, plus de lui. plus de nous.
Et puis, assise dans la salle d'attente, je regarde ma montre plusieurs fois. A vrai dire, toutes les deux minutes. Il est déjà 16h22. Le médecin a vingt deux minutes de retard. Je sens l’impatience m’envahir, je regarde ma montre, l’horloge du couloir, la porte des médecins, en soupirant, en laissant ma jambe tremblante comme une feuille. Je souffle, attrape la main de Thomas, qu’il vient de poser sur ma cuisse. Ok, je sais que je dois me calmer. On est là pour avoir de bonnes nouvelles, c’est ce que je tente de me rappeler. Je plonge mon regard dans le sien en serrant sa main dans la mienne. Je fronce les sourcils, puis me mordille la lèvre inférieure.
Je… Je t’aime… (marque une pause) Tu sais…
Baissant la tête, non pas par honte mais simplement par timidité ou je ne sais pas, le pourpre me monte aux joues de nouveau, je peux le sentir. Je précise ensuite :
C’est ce que j’essaie de te dire depuis un moment déjà… J’ai…
Pas le temps de terminer le fond de ma pensée que nous sommes interrompu par un raclement de gorge
Monsieur Fraser ?
Je relève la tête, voit l’oncologue présenter sa main à Thomas. L’heure est arrivée et je suis sur le point de partir en vrille… Mon dieu, faite que le médecin ne se soit pas trompé sur l’état de santé de mon bien aimé.
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▬ We promised each other a lot of things. I am able to keep all my promises.
Dernière édition par Nicole Lawson le Sam 9 Nov - 4:27, édité 1 fois
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Charlie Sharp // Christa Alcaraz // Oonagh Fitzgerald
34 ans et rempli d'espoir de vivre pendant de longues années encore, je m'accroche à la vie, coûte que coûte.
Célibataire, j'y ai pourtant cru jusqu'au bout mais quand la vie offre, elle reprend avec une vive cruauté. Loin d'être prêt pour affronter une histoire d'amour, je tente d'abord de continuer ma route, seul.
Jusqu'à ce que j'ouvre les yeux et que je comprenne que...
Penser à elle, envisager de l'aimer...
C'est sans doute ma plus belle façon d'être vivant...
Pâtissier, le métier de mes rêves, celui qui me fait vibrer depuis enfant. J'ai pris mon courage à deux mains, affrontant ma peur et mes questions en ouvrant mon propre établissement "Cranachan"
Un appartement dans le centre ville de Monterey, dans lequel je suis en tête à tête avec mes tourments et mon avenir incertain.
『 Waiting for the end to come
Wishing I had strength to stand
This is not what I had planned
It's out of my control 』
* Gravement malade depuis plusieurs mois, il oscille entre des périodes de calme et de tempête
* Admirateur de la poésie
* Fan absolu du groupe anglais "Muse", il se rend à tous leurs concerts
* Ne bois que du thé, anglais, de préférence et ne termine jamais ses tasses. Et ne sait pas pourquoi, d'ailleurs
* Le rouge est sa couleur préférée
* Adore se laisser des notes sur des post-it qui tapissent les murs de sa chambre
* Joue au golf de manière totalement incongrue, loin de tous les clichés bobo de ce sport magnifique
* Déteste le vent
* Ambidextre
* Possède un stylo porte bonheur que son père lui a offert
* A un rituel très précis lors du coucher, ne s'endort que sur le dos et avec une musique bien particulière : "Georgia", de Ray Charles
* Tente péniblement d'apprendre le français afin de découvrir des recettes de ce pays ambassadeur de la pâtisserie
* Collectionne les CDS de manière frénétique
⦅ Aucune somme d'argent et aucun succès ne vaut plus que le temps passé avec ta famille - Family Fraser ⦆
Ode à la vie que je n’espérais pas possible, prochaine étape jusque là incertaine qui, contre toute attente, est la marche que je suis disposé à grimper. Tous les signaux sont au vert et après de longues années de souffrances, de doutes et de questionnements, j’y suis enfin. J’ai triomphé de la mort, j’ai échappé à sa sentence, je me suis joué d’elle, me battant parfois sans conviction mais remportant la partie, au prix d’incroyables sacrifices. Je viens de prévenir mes soeurs et leur soulagement me touchant en plein coeur, je ne retiens pas les quelques larmes qui dégoulinent sur mes joues, soupirant de satisfaction, croisant mon reflet dans le miroir de la salle de bain où je laisse échapper ce poids qui comprimait ma poitrine depuis bien trop longtemps. La nouvelle ne sera officielle qu’une fois mon rendez-vous avec le docteur passé, je ne devrais pas me réjouir aussi vite… Mais à la fois, j’ai perdu tellement de temps à espérer, il faut savoir réaliser quand un acquis devient si concret. Euphorique, je me laisse donc aller, esquissant quelques pas de danse, l’album “Absolution” de Muse résonnant à la puissance maximale dans le salon, mes pieds enveloppés de chaussettes en laine glissant sur ce parquet contre lequel j’ai passé bien trop de nuits à gémir, la douleur étant insupportable pour réussir à m’endormir.
Et j’ai envoyé un message à Nicole. Je n’ai pas pu résister, je me devais de partager cette bonne nouvelle avec celle que j’ose enfin considérer comme ma petite amie. J’ai confiance en elle, je sais qu’elle répondra présente à ma requête. Elle ne peut pas me décevoir, être présente à mes côtés est la seule chose dont j’ai besoin pour être apaisé et pour affronter la plus belle révélation de mon existence depuis bien longtemps. Et quand je m’installe sur une chaise dans le couloir de l’hôpital, que nous patientons sans un mot, jusqu’à ce que tout s’emballe, jusqu’à ce que sept lettres franchissent la barrière de ses lèvres, je n’en reviens pas, je ne pensais pas mon bonheur plus intense, mais ses sentiments, qu’elle affiche, comme seule Nicole Lawson peut le faire, me surprennent, je suis foudroyé sur place, je baragouine, estomaqué, souriant pourtant de toutes mes dents:
Je… Nicole, je…
Mais une voix masculine interromps mon charabia, s’insinue dans notre bulle qui éclate, telle celle formée par du savon, miracle divin qui redevient mortalité banale à souhait:
Monsieur Fraser?
… … …
Quelqu’un me parle, sans doute? Oui, j'ai bien l'impression. Oui, le docteur, qui relance, selon l’usage, ne dissimulant pourtant pas sa joie:
Monsieur Fraser? Entrez, je vous en prie.
Ma main qui, après serré celle du Docteur, retrouve sa place naturelle dans celle de Nicole. Prenant place sur les deux fauteuils installés face à son plus que massif bureau, il pousse mon dossier sur le côté, prend soin de me regarder droit dans les yeux, poursuivant, très excité par ce qui doit être un instant bien rare dans sa profession:
Bon… Les nouvelles sont excellentes, Thomas. Vous permettez que je vous appelle par votre prénom? C’est une tradition quand il s’agit d’utiliser un mot aussi festif dans notre vocabulaire… La rémission.
Frissonnant, j’ose un sourire, écoutant pendant de longues et savoureuses minutes mon oncologue m’expliquer que la surveillance sera toujours de mise, au rythme d’une fois par trimestre, pendant un an minimum. Une broutille, bien entendu, je me plierais à cette demande avec grand plaisir. Pendant ce temps, je vais devoir particulièrement prendre de moi, reprendre des forces, manger et surtout me faire entourer. Mais quand je tourne la tête en direction de Nicole, je sais que grâce à elle, je suis enclin à réapprendre à vivre. Que je ne disparaîtrais pas, non, cette menace est derrière moi, ne nous concerne plus. Je suis sauvé.
Comme dans un rêve, je flotte hors du bureau après avoir chaleureusement remercié mon docteur, regagne le couloir, retrouve la rue où je peux admirer le bâtiment de l'hôpital qui finalement n’est pas si horrible. Souriant comme un enfant, me sentant renaître de mes cendres, tel un phénix, je propose à Nicole, d’une voix malicieuse:
Avant de devenir mon infirmière personnelle… Aurais-tu envie de fêter ça comme il se doit? Je me suis toujours promis, si ce jour béni arrivait un jour, de jouer au golf. Un dix huit trous. Tu es partante…?
C’est qu'autant d'étapes, c’est long, très long, ce parcours risque de nous prendre littéralement l’après-midi. Et alors, quel est le problème? Nous avons tout notre temps…
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MAP OF THE PROBLEMATIQUE
Garder espoir, c'est se sentir vivre ; w/Thomas (5)
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