Je suis née un 28 décembre, juste après Noël et un peu avant le nouvel an. J’ai eu trente et un ans…
Le coeur a ses raisons que la raison ignore. Je suis célibataire, pourtant, je ne veux pas l’être quand je n’ai d’yeux que pour Thomas.
« Il y a beaucoup de manières d’aimer les gens qui en ce monde souffrent, la seule qui soit bonne est de les aider à porter le poids de la vie en leur fortifiant le cœur et en combattant avec eux »
Je travaille dans une galerie d’arts en tant qu'artiste confirmée, dans le centre de Monterey. Cependant, j’ai toujours rêvé de devenir architecte et il me manque quelques modules pour terminer cette dernière année qui m’a empêché d'accéder à mon souhait le plus cher, à l’époque. Ceci dit, reprendre les cours du soir pour compléter mon cursus ne serait pas une si mauvaise chose, au fond… Je dois juste trouver le temps, que je n’ai pas, pour foncer !
J’ai emménagé avec Oonagh à l’Ouest de la ville, dans l’immeuble communautaire. Au début, j’étais pas très convaincue mais en découvrant des voisins hors du commun, j’ai changé d’avis ! Et puis, j’dois bien laisser du leste à mon frère et lui permettre de s’occuper de son fils tout seul. Après tout, ce n’est pas le mien…
Les choses ont changé, ces dernières semaines. Elles ont évolué, même. Manoé et moi avons rompu. Une étape difficile mais nécessaire pour être libre. Aussi bien pour lui, que pour moi. C’est un homme bien, Mano. Je l’ai toujours su mais il n’est pas fait pour moi. De plus, on ne choisit pas de qui on tombe amoureux. S’il trouve son bonheur dans la vie d’une ex petite amie qu’il n’a jamais réellement pu oublier, alors soit, je lui souhaite que le meilleur pour l’avenir. Quant à moi, je suis certaine de trouver le mien dans les bras de Thomas. Nous ne sommes pas ensemble mais je crois que nous avons surtout besoin de ne pas précipiter les choses entre nous. Et se découvrir d’une toute nouvelle façon me convient très bien. Après le fiasco à la pâtisserie, nous n’avons pas eu le temps de nous voir beaucoup. Je crois aussi qu’on s’évite tous les deux, ne sachant pas trop quoi se dire mais peut-être que cette distance entre nous est nécessaire pour mieux se retrouver ?
Il faut dire que je n’accorde pas vraiment de temps à mon entourage et pour cause : Oonie fait face à une situation qu’elle n’avait pas prévue. Elle est enceinte. Il n’était pas question qu’elle affronte la situation toute seule, alors j’étais là, tout le temps. Je l’ai pas lâchée d’une semelle. Les tensions sont redescendues à présent. Ma meilleure amie sait qu’elle pourra toujours compter sur moi, même si je sais qu’elle est bien entourée et que tout se passera bien. De mon côté, j’ai cherché une façon de prouver à Thomas que mes sentiments à son égard sont sincères et que je ne me joue pas de lui. Au contraire, je suis sérieuse. Je veux être avec lui, je veux qu’on se prenne dans les bras, qu’on parle encore et encore… Et qu’on s’embrasse tout autant. D’habitude, je n’ai pas peur de dire les choses, sauf ces derniers temps où j’ai été vraiment stupide et pas du tout rationnelle. Ce n’est pas cette image là que je veux qu’il ait de moi.
Et c’était à l’approche de l’anniversaire de Thomas, en juin dernier que j’ai eu une idée folle en triant les prospectus, à la galerie. Mon patron revient toujours avec des flyers de tous genres. Ça peut être de simples voyages à rabais, comme des stages à l’étranger. Les domaines sont variés mais quand j’ai fait le ménage là-dedans, j’suis tombée sur une offre qui correspondrait tout à fait à Thomas. Je n’ai pas réfléchi davantage et j’ai foncé tête la première dans ce projet hallucinant. Bien sûr je ne pouvais pas organiser une surprise de cette envergure toute seule alors j’ai demandé de l’aide à Grace, sa sœur. Gigi, pour les intimes. Elle et moi, on s’est rencontrées tout simplement à la pâtisserie l’année dernière. Thomas avait fait les présentations, juste avant le coup de feu. Depuis ce jour, nous nous sommes croisées à de nombreuses occasions et nous avons gardé le contact. C’est elle que j’ai appelé pour lui expliquer ce que j’avais en tête et que je voulais son avis. J’suis certaine qu’elle m’a trouvée folle dingue, je me trouve moi-même folle dingue, mais elle n’a rien dit. Elle s’est contentée d’approuver et de m’offrir son aide. Ce dont j’avais terriblement besoin.
Et du coup, nous avons mis plusieurs semaines à organiser cette dinguerie. Je me suis occupée de toutes les réservations, Gigi, de me donner tous les documents nécessaires aux inscriptions et il nous suffisait d’attendre en gardant le secret. Durant les dernières heures, je trépigne d’impatience. Je vérifie une bonne centaine de fois que j’ai tout ce qu’il faut. J’échange quelques sms avec Grace pour savoir si de son côté, tout est correct et je suis soulagée de savoir que tout fonctionne sans problème. J’espère simplement que Thomas sera prêt à sauter avec moi. C’est ainsi que je suis à l’aéroport depuis deux heures. Je n’ai pas le temps de me poser, je m’assure que le vol n’est pas annulé et je fais les cents pas. Je reçois un message de ma complice qui m’informe de leur arrivée mais qu’elle ne l’accompagne pas, elle fait juste le déposer avec sa valise qu’elle a soigneusement préparée pour moi.
C’est le cœur battant à tout rompre que je l’aperçois, au loin, tirant sa valise dans une incompréhension la plus totale. Je m’avance donc vers lui, en inspirant et expirant à de nombreuses occasions. Puis, quand il me découvre, j’étire un large sourire avant de m’arrêter devant lui afin de répondre à ses questions, qu’il n’a pas le temps de me poser.
Tu te demandes ce que tu fais là hein ? C’est simple… On s’envole pour Paris, toi et moi. Tout est arrangé. Tu n’as aucun souci à te faire. J’ai eu l’accord de ton cancérologue… enfin, pas moi à proprement dit…
C’est plutôt Gigi qui a eu toutes ces infos, puisque je ne suis pas de la famille…
Et tes employés au Cranachan sont aussi au courant…
Je lui tends alors la main et ajoute, le souffle court :
Est-ce que tu as confiance en moi ?
_________________
▬ We promised each other a lot of things. I am able to keep all my promises.
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Charlie Sharp // Christa Alcaraz // Oonagh Fitzgerald
34 ans et rempli d'espoir de vivre pendant de longues années encore, je m'accroche à la vie, coûte que coûte.
Célibataire, j'y ai pourtant cru jusqu'au bout mais quand la vie offre, elle reprend avec une vive cruauté. Loin d'être prêt pour affronter une histoire d'amour, je tente d'abord de continuer ma route, seul.
Jusqu'à ce que j'ouvre les yeux et que je comprenne que...
Penser à elle, envisager de l'aimer...
C'est sans doute ma plus belle façon d'être vivant...
Pâtissier, le métier de mes rêves, celui qui me fait vibrer depuis enfant. J'ai pris mon courage à deux mains, affrontant ma peur et mes questions en ouvrant mon propre établissement "Cranachan"
Un appartement dans le centre ville de Monterey, dans lequel je suis en tête à tête avec mes tourments et mon avenir incertain.
『 Waiting for the end to come
Wishing I had strength to stand
This is not what I had planned
It's out of my control 』
* Gravement malade depuis plusieurs mois, il oscille entre des périodes de calme et de tempête
* Admirateur de la poésie
* Fan absolu du groupe anglais "Muse", il se rend à tous leurs concerts
* Ne bois que du thé, anglais, de préférence et ne termine jamais ses tasses. Et ne sait pas pourquoi, d'ailleurs
* Le rouge est sa couleur préférée
* Adore se laisser des notes sur des post-it qui tapissent les murs de sa chambre
* Joue au golf de manière totalement incongrue, loin de tous les clichés bobo de ce sport magnifique
* Déteste le vent
* Ambidextre
* Possède un stylo porte bonheur que son père lui a offert
* A un rituel très précis lors du coucher, ne s'endort que sur le dos et avec une musique bien particulière : "Georgia", de Ray Charles
* Tente péniblement d'apprendre le français afin de découvrir des recettes de ce pays ambassadeur de la pâtisserie
* Collectionne les CDS de manière frénétique
⦅ Aucune somme d'argent et aucun succès ne vaut plus que le temps passé avec ta famille - Family Fraser ⦆
Encore une journée où je peux crier silencieusement que je suis toujours vivant. Et à quel point j’en suis heureux.
Un sourire timide mais qui a le mérite d’être sincère, un regard inspirant porté sur le monde et un espoir naissant, presque trop fragile, qui se consolide au gré des journées qui s’écoulent dans le temps. Tel un acquis naturel pour certains, chaque nouveau réveil symbolise une victoire somptueuse dont je ne cesse de m’émerveiller. Je pose un pied sur le sol, ensuite le second, je quitte mon lit et je démarre un cycle que je chéris et dont je savoure chaque seconde. Me préparer avec soin, profiter de mon appartement, passer de longues heures à la pâtisserie en compagnie de mon équipe, poursuivre la formation d’Adaline, prendre des nouvelles des autres membres de la famille Fraser… Que de banalités qui me réjouissent et qui me poussent à exprimer une joie sans précédent. Et quand je pense à Nicole, mon cœur s’envole hors de ma poitrine et des papillons s’insinuent dans mon ventre.
Je n’arrive toujours pas à exprimer avec exactitude ce que nous sommes, à l’heure actuelle. Notre tête à tête, l’autre soir, hante mon esprit et nourrit chacun de mes rêves. Quand autrefois mes nuits étaient longues, mornes et complexes, j’ai désormais hâte de me faufiler sous mes draps et de retrouver Nicole pour une intimité que je n’ai pas été capable d’assumer. Je ne me sens pas à la hauteur de la formidable femme qu’elle est. Elle est si vibrante, son aura est si forte. Tandis que moi, je tente tout simplement de… survivre. Luttant contre l’envie de fuir cette relation pour laquelle je serais certain d’être une pure et simple déception, je reste prudent, je prends mon temps. Je m’arme de patience alors que je n’ai qu’une envie: quitter mon travail afin de lui proposer de partager une tasse de thé ou de l'emmener en mer grâce au bateau familial et mon permis acté.
Mais c’est également une journée où je peux m’étonner d’un étrange manège dont je ne suis qu’un simple pantin.
Grace a débarqué, sans prévenir, dans mon labo, au Cranachan. Une intervention qui m’a drôlement perturbé durant la préparation de ma fournée d’éclairs à la crème citron yuzu. Elle m’a affirmé que je devais quitter le travail afin de rentrer à mon appartement pour préparer une valise. Et que surtout, je devais le faire TOUT DE SUITE. Un simple échange de regard avec Adaline m’a permis de comprendre que ce coup était préparé dans les moindres détails, le sourire que m'offrent chacun de mes collaborateurs est sans appel: tout le monde est au courant d’une étrange machination et je suis au coeur d’une tornade loin d’être inquiétante mais qui stimule ma curiosité.
Que se passe-t-il à la fin…?
C’est la dernière question que je pose à ma petite sœur tandis qu’elle me dépose devant la gigantesque entrée nord de l’aéroport, faisant voler un baiser grâce à ses doigts. Désormais seul, tirant ma valise, le dos droit, je ne cesse d’imaginer mille scénarios, tous plus rocambolesques les uns que les autres. Intrigué, j’obéis à sa dernière requête: attendre dans le hall des départs qu’une personne me rejoigne pour m’annoncer la destination. Avec autant de patience que possible, autant de courtoisie et de bienséance que mon éducation me l’a toujours exigé. Mais quand j’aperçois le visage de Nicole, ses beaux yeux bleus, ses cheveux bruns tombant en cascade sur ses épaules et son entrain légendaire, je perds tous mes moyens. Tremblant, je n’arrive pas à produire le moindre signe positif, l’écoutant sagement avant de bredouiller, sous le choc:
Pa… Paris?
Je n’arrive pas à me contenir, je bégaie tant je suis sous le coup de l’émotion. Cette ville est le symbole de la gastronomie mondiale et leurs connaissances dans le domaine de la pâtisserie est sans précédent. C’est un rêve de toujours qui se réalise, un projet que j’ai en tête depuis de nombreuses années. Mais que je repoussais sans cesse, me disant que j’aurais bien le temps, plus tard… Plus tard… Il semblerait que réduire au silence mes désirs ne soit plus envisageable. Réaliser que Nicole a organisé cette formidable surprise, rien que pour moi, que l’on soit en tête à tête, ravit mon esprit en perpétuel questionnement et réchauffe mon âme. Dans un soupire, je demande, prononçant un seul mot, qui veut tant dire et qui symbolise ce qui nous relie de manière invisible:
Confiance…?
L’hésitation ne dure qu’une poignée de secondes, je dois paraître tellement interdit. Tout au fond de moi, j’ai envie de bondir de joie, d’attraper Nicole dans mes bras, de la faire tournoyer et de laisser exploser cette diffusion de bonheur qui coule désormais dans mes veines. Mais ma contenance, oui, celle à laquelle je m’accroche sans relâche, me pousse à affirmer, plissant des yeux et osant enfin produire un léger rictus:
Bien sûr que j’ai confiance, Nicole. Mais… Dis donc, Grace est une sacrée cachottière…
Quand je serai de retour, je risque d’avoir une longue explication, avec la dernière née du clan Fraser! Mais ce n’est pas le moment de m’attarder sur ce genre de broutilles. Agissant tel un gentleman, j’attrape la valise de Nicole et lui demande, les traits de mon visage s’étant enfin détendus:
Alors… On y va?
La suite? Je n’en ai pas réellement de souvenirs, j’ai la sensation de vivre un de mes songes idéalisés. Le vol se déroule sans encombre, ou presque. Cela faisait des années que je n’avais pas repris l’avion, je suis quelque peu angoissé et des maux de ventre habituels interviennent tandis que ma gêne est à son paroxysme. Mais quand enfin nous posons le pied sur une terre ferme mais encore inconnu, je ne peux m’empêcher de murmurer, des étoiles dans les yeux, tel un enfant le matin de Noël:
Nicole… Paris… Nous sommes en France….
Glissant mes doigts sur la paume de sa main droite, je lui offre la seule chose dont je suis capable, sans artifice, avec le plus de sincérité possible. Un sourire qui en dit long, une étincelle dans le regard qui est le reflet de la gratitude que je ressens à son égard…
Je suis née un 28 décembre, juste après Noël et un peu avant le nouvel an. J’ai eu trente et un ans…
Le coeur a ses raisons que la raison ignore. Je suis célibataire, pourtant, je ne veux pas l’être quand je n’ai d’yeux que pour Thomas.
« Il y a beaucoup de manières d’aimer les gens qui en ce monde souffrent, la seule qui soit bonne est de les aider à porter le poids de la vie en leur fortifiant le cœur et en combattant avec eux »
Je travaille dans une galerie d’arts en tant qu'artiste confirmée, dans le centre de Monterey. Cependant, j’ai toujours rêvé de devenir architecte et il me manque quelques modules pour terminer cette dernière année qui m’a empêché d'accéder à mon souhait le plus cher, à l’époque. Ceci dit, reprendre les cours du soir pour compléter mon cursus ne serait pas une si mauvaise chose, au fond… Je dois juste trouver le temps, que je n’ai pas, pour foncer !
J’ai emménagé avec Oonagh à l’Ouest de la ville, dans l’immeuble communautaire. Au début, j’étais pas très convaincue mais en découvrant des voisins hors du commun, j’ai changé d’avis ! Et puis, j’dois bien laisser du leste à mon frère et lui permettre de s’occuper de son fils tout seul. Après tout, ce n’est pas le mien…
Et s’il me disait non, au final ? Je suis dans un état déplorable. J’angoisse, je doute. Pendant un bref moment, je me ronge les ongles tout en regardant le panneau d’affichage des départures avec l’idée qu’il ne viendra pas même si Gigi me texte pour m’avertir de son arrivée. Et quand il découvrira que je veux l’emmener loin de Monterey pour quelques jours, il me trouvera mille et une excuses pour ne pas m’accompagner. Mais alors pourquoi suis-je si défaitiste ? Peut-être parce que vous vous ignorez, Nicole. En fait, je me prépare au pire afin de ne pas être déçue, bien que je rêve de m’enlever dans les airs en sa compagnie. Ce n’est pas pour moi que je fais ce voyage mais pour Thomas. Je sais ce qu’il aime, je sais de quoi il rêve et je sais ce qu’il a toujours repoussé ; Paris. Pour la gastronomie hors du commun, qui se démarque des différents pays du monde. Sans parler de la pâtisserie, j’estime qu’on ne peut les égaler et ça, Thomas le sait très bien. Il voue tout un culte à la pâtisserie et je le connais assez bien pour dire que ce voyage, ce serait le voyage de toute une vie. Il ne peut pas refuser. Et quand je le cherche dans le grand hall de l’aéroport, j’ai le cœur qui s’emballe encore plus que tout à l’heure. Je l’appercois, au loin et j’ai envie de sautiller comme une dingue mais je me retiens, j’ai pas envie qu’il s’imagine que je suis une folle échappée de l’asile. Je lui annonce la couleur, comme ça, d’emblée, alors qu’il reste interdit. Je suis légèrement déstabilisée face à son manque d’expression, mais tout le monde est au courant et il ne risque rien avec moi. Il le sait, au moins ? Je lui tends la main, lui demandant de me faire confiance. J’ai besoin qu’il me fasse confiance pour la suite sinon, ça ne pourra pas marcher. J’inspire profondément ses paroles, rassurée qu’il me fasse confiance et en parlant de sa sœur, je me mets à rire. ah ! Si tu savais Thomas. Sans elle, je n’aurais probablement pas réussi cet exploit, alors tout le mérite lui revient, sans l’ombre d’un doute.
Récupérant lui-même ma valise, on s’avance vers l’embarquement. Direction Paris. Le vol se passe sans difficulté, mis à part ce petit bambin deux sièges en avant de nous qui braillait sa vie mais une chance pour nous, ça n’a pas durer tout le vol. Après, c’est un bébé, je n’aurai pas pu lui en vouloir même s’il m’avait empêché de dormir. Zeus m’empêche bien de dormir et je ne rage pas après lui, p’tit père ! Thomas quant à lui, n’a émis aucune plainte, il est bien trop adorable pour pester contre un enfant. Quand je sens ses doigts glisser dans ma main droite, je me tourne vers lui, et lui souris à mon tour. Non Thomas, tu ne rêves pas… Ce n’est pas la première fois pour moi, mais c’était il y a longtemps alors j’ai l’impression moi aussi, de découvrir Paris pour la première fois. Bon, j’admets qu’on est encore dans l’aéroport et que pour les étoiles dans les yeux on repassera, et sans le quitter du regard, je viens déposer mes lèvres contre sa peau, lui offrant un baisemain tout à fait naturel avant de lui dire à mon tour :
Et t’as encore rien vu !
Sans lui dire plus à ce sujet pour ne pas gâcher la surprise, je récupère nos bagages et nous nous dirigeons vers l’extérieur afin de trouver un taxi, près à nous faire traverser la ville pour retrouver l’auberge dans laquelle nous allons séjourner. Une auberge de jeunesse dans le 12e arrondissement, qui propose des chambres familiales ainsi que des chambres communes. J’ai longuement hésité, pour l’effet auberge et voyage spontané, mais après réflexion, je me suis dit qu’une chambre pour nous deux serait bien plus intime…on ne sait jamais… BAH QUOI ??? Dans la voiture, Thomas et moi, on regarde partout, on s’émerveille comme deux gamins et on rit à s’en fait mal au ventre, si si !! J’arrive pas à croire que j’ai fait ça ! Le pire, j’ai laissé un message plutôt rapide à Eugène pour lui dire que je ne serais pas joignable les cinq prochains jours, ou que très peu dépendant de la connexion wifi qu’on aura, sans lui dire exactement où j’étais. Une fois arrivé à destination, je laisse Thomas se débrouiller avec nos deux valises tandis que je file chercher la clé de notre chambre à la réception. Il n’y a pas d'ascenseurs à l’auberge mais ce n’est pas grave, nous sommes sur le premier plancher donc, pas d’étage à monter ! En marchant dans le corridor tout en regardant les numéros des chambres, je m’adresse à Thomas :
On va pouvoir se poser un peu, histoire de se remettre du vol et on ira dîner ensuite. J’ai concocté un itinéraire pour t’en mettre plein la vue…
Une manière indirecte de séduire le pâtissier, je n’en ai pas honte. J’espère juste que ça lui plaira. Très tôt demain matin, je l’emmènerai là où l’attend sa véritable surprise. Je glisse la clé dans la serrure une fois que j’ai le bon numéro de porte et m’engouffre sans peine à l’intérieur. Je lâche ma valise pour faire un tour rapide des lieux. Lit double, minibar, salle de bain privative avec douche…
Lit double. Oui. C’est bien ce que j’ai demandé sur la réservation. En me tournant vers Thomas qui lui aussi fait le tour de la chambre, j’attends qu’il arrive vers moi pour plonger dans ses bras, glissant mes bras derrière sa nuque que je caresse du bout des doigts. Mes yeux dans les siens, je murmure :
Il n’y a qu’un lit, oui. Et c’est fait exprès…
Je me mordille la lèvre inférieure, en soutenant son regard. Que serait ce voyage sans aucune audace de ma part, hein ? si je veux faire passer un message à Thomas, c’est le meilleur moyen d’allumer tous les warnings. Il connaît mes intentions à son égard, ça n’a pas changé depuis le flop de l’autre jour au Cranachan…
_________________
▬ We promised each other a lot of things. I am able to keep all my promises.
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Charlie Sharp // Christa Alcaraz // Oonagh Fitzgerald
34 ans et rempli d'espoir de vivre pendant de longues années encore, je m'accroche à la vie, coûte que coûte.
Célibataire, j'y ai pourtant cru jusqu'au bout mais quand la vie offre, elle reprend avec une vive cruauté. Loin d'être prêt pour affronter une histoire d'amour, je tente d'abord de continuer ma route, seul.
Jusqu'à ce que j'ouvre les yeux et que je comprenne que...
Penser à elle, envisager de l'aimer...
C'est sans doute ma plus belle façon d'être vivant...
Pâtissier, le métier de mes rêves, celui qui me fait vibrer depuis enfant. J'ai pris mon courage à deux mains, affrontant ma peur et mes questions en ouvrant mon propre établissement "Cranachan"
Un appartement dans le centre ville de Monterey, dans lequel je suis en tête à tête avec mes tourments et mon avenir incertain.
『 Waiting for the end to come
Wishing I had strength to stand
This is not what I had planned
It's out of my control 』
* Gravement malade depuis plusieurs mois, il oscille entre des périodes de calme et de tempête
* Admirateur de la poésie
* Fan absolu du groupe anglais "Muse", il se rend à tous leurs concerts
* Ne bois que du thé, anglais, de préférence et ne termine jamais ses tasses. Et ne sait pas pourquoi, d'ailleurs
* Le rouge est sa couleur préférée
* Adore se laisser des notes sur des post-it qui tapissent les murs de sa chambre
* Joue au golf de manière totalement incongrue, loin de tous les clichés bobo de ce sport magnifique
* Déteste le vent
* Ambidextre
* Possède un stylo porte bonheur que son père lui a offert
* A un rituel très précis lors du coucher, ne s'endort que sur le dos et avec une musique bien particulière : "Georgia", de Ray Charles
* Tente péniblement d'apprendre le français afin de découvrir des recettes de ce pays ambassadeur de la pâtisserie
* Collectionne les CDS de manière frénétique
⦅ Aucune somme d'argent et aucun succès ne vaut plus que le temps passé avec ta famille - Family Fraser ⦆
Se sentir chez soi à des milliers de kilomètres de la ville dans laquelle je vis.
C’est une contradiction que j’ai déjà connu, dans le passé, étant un enfant provenant d’un autre continent que celui que j’occupe actuellement. Mais ici, sur le sol français, la sensation est différente. C’est comme si une étincelle m’offrait une source inépuisable d’énergie. Tous mes sens sont en éveil, avec encore plus de vivacité depuis que nous avons rejoint la terre ferme. Le trajet s’est déroulé sans encombre mais je ne suis pas mécontent de pouvoir me dégourdir les jambes. Ébahi et émerveillé tel un enfant, je me laisse guider par Nicole qui gère d’une main de maître les aspects techniques du début de notre voyage et s’occupe de nous commander un taxi, juste devant l’aéroport. Après avoir installé moi-même les bagages dans le coffre, tel le gentleman qu’elle mérite, je m’installe sur la banquette arrière et, malgré nos ceintures de sécurité qui entravent mes mouvements, je m’approche de son épaule que je frôle, tout en pointant du doigt les merveilles que nous découvrons conjointement à travers la fenêtre bien trop étoite pour ce fabuleux paysage:
Regarde, Nicole… La Tour Eiffel! On l’aperçoit, de loin mais c’est déjà ça… Oh et Montmartre, nous devons absolument y aller, j’ai eu vent d’un restaurant qui proposait un buffet de desserts… Je dois t’y amener!
Je me sens exalté par ces couleurs, ces formes, cette vitesse et cette vie qui s’étale sous nos yeux. J’en tremble d’excitation et le sourire qui s’étire sur mes lèvres provoque une crampe qui fait souffrir ma mâchoire. Mais ce n’est qu’accessoire, peu importe, je ne laisserais pas mon corps m’empêcher de profiter de ce séjour. Cette issue n’est pas envisageable, j’ai prévu pour cela une batterie de médicaments prescrits par mon médecin, ce dernier se voulant plus que rassurant ces derniers temps, se permettant même de parler d’une potentielle rémission. Je m’occupe surtout de vivre l’instant présent et dès que nous atteignons la chambre réservée par Nicole, dans une charmante auberge, je peux sentir une attraction entre nous. La fatigue est presque envolée, je retrouve toute ma vivacité tout en lui murmurant, d’une voix malicieuse:
J’imagine qu’il ne s’agit pas d’un simple oubli. Tu es bien trop intelligente pour cela…
Je plonge en direction de ses lèvres que je meurs d’envie d’embrasser depuis plusieurs minutes. La proximité, la tranquillité, l’intimité que nous offre cette chambre est amplifiée par un simple coup d'œil en direction de l’objet de toutes les tentations. Ce lit est grand, je l’imagine confortable, propice à des instants qui nous ont laissé sur notre faim, la fois dernière. Mais je ne veux plus ruminer le passé, il suffit simplement de se détendre, de lâcher les chevaux. De laisser un peu de place pour mon esprit audacieux. Laissant ma langue rejoindre la sienne, une poigne certaine s’appliquant sur ses hanches, je suis subitement mis à mal par un souvenir qui me saute à la gorge et qui me désarçonne. Lors de notre dernier tête à tête, je n’ai pas été à la hauteur et tenter de l’ignorer n’est pas si évident que prévu. Je préfère donc clôre notre baiser, dernière pression tendre sur ces adorables lèvres, et j’ajoute, ajoutant une gestuelle à mes paroles théâtrales:
Au diable cette chambre, ce lit! Paris nous tend les bras, Miss Lawson. Allons rejoindre cette ville, il y a tant à découvrir!
On peut dire que la pirouette est plutôt adroite et m’offre une opportunité de remettre à plus tard ce qui m’angoisse tant. Tout vient à point à qui sait attendre, c’est ce qu’explique l’adage, n’est ce pas… La frustration a été telle que je ne veux pas la laisser reprendre le dessus. Je préfère espérer et surtout baiser les mains de ma partenaire durant cet incroyable séjour, n’oubliant pas l’essentiel:
Je ne sais comment te remercier, Nicole. Laisse moi t’offrir un café, un croissant, un verre de vin, un dessert français… Laisse moi t’offrir le monde.
Romantique Thomas qui n’est jamais bien loin. La gorge nouée par l’émotion soudaine qui grimpe, je délgutis et ajoute, à voix si basse que je l’oblige à se pencher en direction de mon torse afin qu’elle puisse déchiffrer ma timide requête:
Mais avant… Dis moi, acceptes-tu d’aller dîner?
Et je lui tends mon avant bras afin qu’elle puisse s’y accrocher, s’y abandonner, s’y perdre, si elle le désire. Que la découverte des saveurs et des plaisirs simples commence!
Je suis née un 28 décembre, juste après Noël et un peu avant le nouvel an. J’ai eu trente et un ans…
Le coeur a ses raisons que la raison ignore. Je suis célibataire, pourtant, je ne veux pas l’être quand je n’ai d’yeux que pour Thomas.
« Il y a beaucoup de manières d’aimer les gens qui en ce monde souffrent, la seule qui soit bonne est de les aider à porter le poids de la vie en leur fortifiant le cœur et en combattant avec eux »
Je travaille dans une galerie d’arts en tant qu'artiste confirmée, dans le centre de Monterey. Cependant, j’ai toujours rêvé de devenir architecte et il me manque quelques modules pour terminer cette dernière année qui m’a empêché d'accéder à mon souhait le plus cher, à l’époque. Ceci dit, reprendre les cours du soir pour compléter mon cursus ne serait pas une si mauvaise chose, au fond… Je dois juste trouver le temps, que je n’ai pas, pour foncer !
J’ai emménagé avec Oonagh à l’Ouest de la ville, dans l’immeuble communautaire. Au début, j’étais pas très convaincue mais en découvrant des voisins hors du commun, j’ai changé d’avis ! Et puis, j’dois bien laisser du leste à mon frère et lui permettre de s’occuper de son fils tout seul. Après tout, ce n’est pas le mien…
Je ne peux pas dévoiler mes plans à Thomas. J’ai passé en revue tout notre itinéraire, qui je l’espère comblera tous les souhaits de monsieur Fraser. Dés que j’ai eu le flyer par mon patron, j’ai su qu’une telle occasion ne se représenterait pas de sitôt. J’ai plongé tête la première sans imaginer une seule seconde qu’il refuserait. En fait, c’était même impossible qu’il refuse de m’accompagner à Paris. De un, je sais de source sûre que c’est une ville qu’il a toujours voulu visiter (Et je le tiens de lui en personne, merci à nos nombreuses conversations) et de deux, comment dire non à une fille comme moi ? J’ai l’art et la manière de faire les choses outrageusement ! Comme convaincre un aveugle de porter des lunettes contre le soleil (Enfin, c’est façon de parler hein, je l’ai jamais fait)
Alors je continue de sourire à Thomas, et acquiesce tout ce qu’il souhaite me faire visiter. Ça m’évite de vendre la mèche et évidemment, on va avoir du temps, pour profiter de cette ville, à deux. Y’a le musée Grévin sur ma liste, que j’aimerais faire, tant qu’on est ici. Ce serait bête de passer à côté. Comme passé à côté des choses qu’il aimerait faire. Seulement, on est quand même pris par le temps et je sais dors et déjà que nous ne pourrons pas tout faire, malheureusement. Ce que je lui réserve risque déjà de prendre pas mal de son temps et ce qu’il nous restera, on le passera en tête-à-tête.
A l’auberge, je récupère les clés de notre nid douillet pour les prochains jours. Opter pour une chambre familiale est plus intime qu’une chambre remplie de lit superposé etc. Si j’avais eu dix ans de moins et pas des vues sur Thomas, je crois que l’idée m’aurait grave emballée. Avec Oonagh, on aurait très certainement pris d’assaut la chambre, et régné en Reines durant tout notre séjour. Ici, c’est différent, j’ai surtout une envie irrésistible de séduire cet incroyable magicien pâtissier, de reprendre là où nous en étions la dernière fois, malgré l’issue catastrophique de notre petit moment d’amour. Je souris davantage, collant ma poitrine contre son torse. Un signe de tête qui veut dire non quand il présume que le lit double n’est pas un oubli. Un signe de tête pour dire oui quand il affirme que je suis plus intelligente que cela mais je ne prononce pas un seul mot.
Et nos lèvres s’accrochent immédiatement. Je sens sa langue rejoindre la mienne pour une danse des plus convoitée. Mes mains caressent doucement les cheveux de Thomas mais je sens tout de suite que le contact va être rompu d’une seconde à l’autre à la façon dont il a de m’offrir un dernier baiser. Tout ce qu’il désire, c’est découvrir les endroits que renferment jalousement cette merveilleuse ville lumière. Je continue de lui sourire, de l’écouter, de l’admirer… J'ajoute à mon tour, en me dandinant ;
Mais le monde, tu me l’as déjà offert…
Et je suis sincère, mon monde, c’est lui. Et tandis que sa voix se veut à peine audible, je me penche vers lui afin d’entendre sa proposition. Je me redresse et glisse mes mains dans les siennes.
J’accepte d’aller dîner avec toi, Thomas.
Je dépose un baiser sur le bout des lèvres avant d’attraper ma valise et de pointer celle de Thomas du menton.
Normalement Grâce t’a prévu quelques tenues pour ce genre de sortie. Je vais me changer à la salle de bains, tu me laisses dix petites minutes ?
Pas besoin de douche, ça sera pour plus tard. J’espère que Grâce n’a pas oublié de mettre ses chinos que j’affectionne tant. Je referme la porte derrière moi et m’active afin de chercher une tenue appropriée pour ce premier vrai dîner en tête-à-tête.
Oh mais c’est vrai !! C’est un vrai rencard
Le premier d’une longue liste, j’espère. On s’est souvent retrouvés tous les deux. à prendre le petit dej’ dans le même café. A dîner dans de chouettes restos de Monterey mais là, je me rends compte que c’est vraiment le tout premier depuis que nous nous sommes rapprochés –intimement. Particulier, différent de tous les autres. C’est un rencard, vrai de vrai. Et à cet instant, je me mets à paniquer pour une broutille : Et si je n’avais pas choisi de robes suffisamment distinguées pour lui ou qu’elles ne soient pas agréables à regarder sur moi ? Je veux vraiment que ces quelques jours lui fassent plaisir, qu’il décompresse de son quotidien, et puis, je veux qu’il puisse passer du bon temps en ma compagnie. Je ne parle pas de sexe… enfin, pas que hein, mais vu le flop de l’autre jour, au Cranachan, j’ai pas envie de rester sur un échec pareil. Il faut qu’on réessaie. Les conditions ne sont plus les mêmes, ça devrait pouvoir être bien plus séduisant. En tout cas, je mentirais si je n’y pensais pas !!
Après m’être regardée dans le miroir quelques minutes, afin de m’assurer que la tenue soit adéquate, c’est peu convaincue que je sors de la salle de bain pour rejoindre Thomas qui s’est changé, lui aussi. Et je suis ravie de voir qu’il porte les vêtements que je préfère. Merci Grâce pour le coup de pouce, il est divinement beau.
Est-il possible de retomber amoureuse ?
Sans voix, j’articule difficilement, tout en me frottant les paumes sur le tissu de ma robe noir, à hauteur de mes cuisses. Le range également mon téléphone dans mon petit sac à main après avoir commandé un Uber :
J’espère que ma tenue est appropriée ? Je désigne ensuite la sienne : ça te va bien !
Dépassant d’une tête Thomas grâce à mes talons hauts, je lui dis, présentant ma main ;
Allez viens, je t’emmène quelque part…
S’il pensait avoir le monopole de cette première soirée… il s’est fourvoyé. Je n’ai pas préparé ce séjour à l’aveugle. Tout est organisé dans les moindres détails, même si je n’ai pas été seule pour tout faire.. Quittant donc l’auberge main dans la main, nous montons dans le Uber qui nous conduit à l’adresse indiquée par l’application et nous nous dirigeons vers le port de la Conférence où le bateau dîner-croisière sur la Seine nous attend. L’embarquement est à 20:00, nous sommes parfaitement dans les temps.
En dînant sur un bateau, c’est faire plaisir au romantique qui sommeille en Thomas, mis à part que c’est inversé. Découvrir la magie de la ville Lumière, savourer un dîner incroyable, accompagné de musiciens jouant en fond sonore, en naviguant devant les symboles illuminés comme le Louvre, la Cathédrale Notre-Dame ou encore la tour Eiffel. En descendant de la voiture après Thomas qui m’offre sa main, je lui dis alors :
Nous y sommes…
_________________
▬ We promised each other a lot of things. I am able to keep all my promises.
Joanne Prescott // Caleb Adelson // Andrea Hopkins // Nyls Norwood // Gregory Sutterlee // Valeria Myers // Eli Hartley // Stefan Salomon // Charlie Sharp // Christa Alcaraz // Oonagh Fitzgerald
34 ans et rempli d'espoir de vivre pendant de longues années encore, je m'accroche à la vie, coûte que coûte.
Célibataire, j'y ai pourtant cru jusqu'au bout mais quand la vie offre, elle reprend avec une vive cruauté. Loin d'être prêt pour affronter une histoire d'amour, je tente d'abord de continuer ma route, seul.
Jusqu'à ce que j'ouvre les yeux et que je comprenne que...
Penser à elle, envisager de l'aimer...
C'est sans doute ma plus belle façon d'être vivant...
Pâtissier, le métier de mes rêves, celui qui me fait vibrer depuis enfant. J'ai pris mon courage à deux mains, affrontant ma peur et mes questions en ouvrant mon propre établissement "Cranachan"
Un appartement dans le centre ville de Monterey, dans lequel je suis en tête à tête avec mes tourments et mon avenir incertain.
『 Waiting for the end to come
Wishing I had strength to stand
This is not what I had planned
It's out of my control 』
* Gravement malade depuis plusieurs mois, il oscille entre des périodes de calme et de tempête
* Admirateur de la poésie
* Fan absolu du groupe anglais "Muse", il se rend à tous leurs concerts
* Ne bois que du thé, anglais, de préférence et ne termine jamais ses tasses. Et ne sait pas pourquoi, d'ailleurs
* Le rouge est sa couleur préférée
* Adore se laisser des notes sur des post-it qui tapissent les murs de sa chambre
* Joue au golf de manière totalement incongrue, loin de tous les clichés bobo de ce sport magnifique
* Déteste le vent
* Ambidextre
* Possède un stylo porte bonheur que son père lui a offert
* A un rituel très précis lors du coucher, ne s'endort que sur le dos et avec une musique bien particulière : "Georgia", de Ray Charles
* Tente péniblement d'apprendre le français afin de découvrir des recettes de ce pays ambassadeur de la pâtisserie
* Collectionne les CDS de manière frénétique
⦅ Aucune somme d'argent et aucun succès ne vaut plus que le temps passé avec ta famille - Family Fraser ⦆
Comme une envie d’apprendre le français pour pouvoir dire “je t’aime” à Nicole dans la plus belle langue du monde.
Je m’emballe, cela ne fait aucun doute. Mais la magie qui se dégage de cette ville mythique me pousse à envisager les pires folies, même celles que je ne réaliserais jamais. Il est bien trop tôt, je suis bien trop lâche. Mais je refuse de me livrer à une telle pression. Je me contente de m’émerveiller de Nicole, face à la terrible audace dont elle a fait preuve pour organiser ce voyage. Il a dû lui coûter une fortune et bien que l’idée de lui faire un chèque pour payer ma part me traverse l’esprit, je réalise, amèrement, que je n’ai pas les ressources financières pour assumer cette démarche. Cette infériorité pourrait détruire ma bonne humeur naissante mais je refuse de céder à la panique, ni même d’enfiler le masque d’un Thomas bougonnant. Il n’a aucune raison de prendre le dessus.
Le romantisme que je sens, dans la douce voix de Nicole, colle parfaitement à ma propre vibration. Il est nourrit par elle, par moi, par nous, par cette chambre, par ce que cette ville peut nous offrir de plus inoubliable durant ce voyage. Je n’en reviens toujours pas, de cette chance qu’elle m’accorde, de prendre une pause bien méritée, de m’éloigner de mon affreux et néfaste quotidien. Et surtout, de dîner dans la plus belle ville du monde, en tête à tête avec celle qui fait vibrer mon coeur. Souriant malicieusement, je demande, presque par ironie:
Oh, Grace… Quelle charmante sœur ai-je, n’est ce pas? Dix minutes, c’est d’accord, ne traîne pas trop, ton cavalier ne saurait patienter une seconde de plus sans sa belle à son bras…
Et je termine ma noble tirade par un élégant baisemain, mes lèvres qui effleurent simplement le dos de sa main tandis que je l’observe s’éloigner de moi, mon regard qui s'égare quelque peu en direction du bas de son dos. Voyons, Thomas, tu te défais de ton éternelle bienséance! Mais je dois bien avouer que les courbes de Nicole sont de réelles tentations, y résister est une hérésie dont je ne suis pas capable, malgré toute la bonne volonté du monde. Que je ne souhaite pas fournir, qui plus est! La chute est fatale, je suis bien content qu’elle ne puisse pas m’observer rougir, essuyer mes mains moites sur mon pantalon fort confortable pour mon voyage et me réfugier dans les bagages préparées par la jumelles Fraser. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ses goûts vestimentaires sont indiscutablement les meilleures de notre fratrie! Sa sélection fait partie des pièces les plus raffinées de ma garde robe, ayant même eu l’audace d’ajouter une chemise confectionnée par ses soins, offrande dont je découvre l’origine grâce à une missive manuscrite. À mon retour à Monterey, je n’oublierais pas de chaudement la remercier pour un tel cadeau. Je la réserve pour notre dernière soirée, jetant mon dévolu sur des vêtements que j’affectionne particulièrement, que j’enfile après m’être débarrassé de ceux, salis, que je plie pourtant proprement et que je laisse sur une des chaises de la chambre. Par curiosité, je cherche Nicole du regard, qui n’est pas encore sorti de sa forteresse d'intimité. Une vive envie de la rejoindre me gagne, d’ouvrir la porte de la salle de bain afin de m’y engouffrer et de… et de quoi? Et si l’échec de notre dernière tentative était condamné à se reproduire, encore et encore? Ce n’est pas la sensualité dégagée par Nicole qui me rebute, non, bien au contraire. Le problème, c’est moi, mon corps capricieux, mes érections fragiles. Mais je refuse d’y penser, de me laisser gagner par une telle négativité, de me morfondre.
Quand il y a de la vie, il y a de l’espoir. Et, grâce au ciel, nous pouvons compter sur les deux. Pour le moment. Mais prenons ce qu’il y a à prendre tant que cela est possible, voilà la doctrine qui fera vibrer mes pensées durant ces quelques jours hors du commun.
Nicole. Là, que je découvre, portant une robe magnifique, outrageusement courte, d’un noir élégant, et en guise de réponse, je balbutie, définitivement pris de court:
Oh, tu es… Je… Splendide. Je ne trouve pas d’autre mot pour te qualifier.
Moi qui regorge d’ordinaire de nombreux adjectifs à son sujet, voilà que je me retrouve sans voix! Une première mais une habitude que je serais prêt à adopter, tant il s’agit de celle qui me fait ressentir une telle parade d’émotions. À ses côtés, je me sens si vivant, presque invincible. Et littéralement incapable de prendre la main sur la suite des évènements tandis que je découvre le lieu de notre dîner, la suivant docilement. Ébahi, découvrant ce bateau sur la Seine, ces lumières, la musique, la beauté enchantée de ce contexte hors du commun, je n’arrive qu’à produire un son une fois installé sur une des deux chaises entourant une table dressée à la perfection, d’une nappe blanche et de verres en cristal, quelques remerciements bien pâles à côté de la surprise réservée par une Nicole aux anges:
C’est, je…
Fort heureusement, un serveur me sauve, sans le vouloir, de la panade en nous apportant deux flûtes de champagne qui me permettent de rebondir d’un geste qui me ressemble davantage, en trinquant et en prononçant avec une immense satisfaction les mots suivants:
À toi, Nicole, à Paris, à ce voyage. Et encore merci, du fond du cœur.
Les mets se succèdent, sont d’une saveur sans nom. Trop longtemps anesthésié, mon palais se trouve stimulé à l’extrême et l’explosion atteint des sommets quand arrive le dessert: un saint honoré, que je trouve, ayant pourtant l’âme critique qui se réveille, d’une perfection sans nom. Nicole ayant choisi un autre choix sucré, je me permet donc une folie, sentant l’alcool me désinhiber, en tendant une portion, à même les doigts, à la bouche de mon adorable compagnie, gloussant comme un enfant:
Nicole, il faut absolument que tu goûtes ça…
Et, grâce à un geste malencontreux, un peu de crème se permet une sortie de route et atterrit sur le bout de son nez. Oups. Et tandis que seuls les clapotis de l’eau se font entendre, je perce le silence poli qui perdure auprès de tous les autres clients attablés et éclate de rire. Si fort. Sans retenue.
Pourquoi donc empêcher la Vie de prendre le pas sur tout le reste…?
_________________
MAP OF THE PROBLEMATIQUE
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: ❝ Le bonheur continu nous rend audacieux ; w/Thomas #
❝ Le bonheur continu nous rend audacieux ; w/Thomas
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum