@Meera Pravesh et @Tommy Keller

tw :: aucun pour le moment.

Tu te gares à quelques mètres de la maison de Tommy, coupant le contact sans toutefois descendre de ta voiture, paralysée par l’indécision. Une part de toi brûle de lui annoncer la grande nouvelle, tandis qu’une autre partie de toi, plus revancharde, plus sombre, te souffle de le laisser dans l’ignorance. Après tout, vous ne représentez désormais plus grand chose l’un pour l’autre. Cette belle amitié que vous pensiez indestructible n’avait pas pesé bien lourd face aux drames vécus et au passage du temps. Il t'avait écarté de sa vie au pire moment, te blessant amèrement. Ce serait de bonne guerre que tu fasses pareil... Sauf que voilà, ta foutue conscience n’arrête pas de te tourmenter. Te murmurant que si les rôles avaient été inversés, tu aurais voulu qu’il vienne te le dire, peu importe l’état de votre relation. Tu prends donc une profonde inspiration, bâtissant un plan d’attaque. Tout ce que tu as à faire, c’est descendre de la voiture, lui dire et repartir. Tu n’as pas besoin de mêler des émotions à cette équation. Tu n’as qu’à faire preuve du même détachement qu’au travail. Simple, efficace et concise.

Forte de cette résolution, tu vas enfin sur le trottoir, longeant la clôture de sa maison. Tu n'es jamais venue ici mais tu n'es pas vraiment surprise de voir que c'est une belle maison. Malgré tes efforts pour faire comme s'il n'avait jamais existé, tu sais qu'il a plutôt bien réussi dans la musique. Il était normal qu'il en profite à présent... Arrivée devant l'entrée, tu te dépêches d'appuyer sur la sonnette avant de changer d'avis. En attendant qu'il sorte, tu serres tes bras autour de toi pour te frictionner, ayant un peu froid... Les soirées commençaient à se rafraîchir... Heureusement, tu ne poireautes pas longtemps car il apparaît à la porte. Tu lui jettes un regard que tu veux détaché par dessus la barrière, même si en réalité, tu as l'estomac noué rien qu'en le voyant apparaître. Forcément, ça te fait quelque chose de le revoir après tout ce temps. Et bien entendu, il a l'air surpris de te voir à sa porte mais tu ne lui laisses pas vraiment le temps de s'en remettre. " Salut. Rassure-toi, ce n'est pas une visite de courtoisie. Je ne suis pas venue rétablir le contact ou quelque chose du genre. J'ai juste quelque chose à te dire et après, je repars. J'aurai bien appelé mais je n'ai plus ton numéro."

@Meera Pravesh et @Tommy Keller

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Je suis installé dans mon salon, à mon piano et comme souvent quand je suis seul, je joue encore et encore… d’anciennes chansons à moi… des nouvelles que j’imagine. Et j’en profite pour faire le point sur ma vie. Je suis heureux de vivre à Monterey car il y a mes frères et ma sœur mais parfois, je me demande si je ne devrais pas suivre les conseils de mon manager et déménager à Los Angeles. J’ai la sensation de n’avoir plus rien qui me retient ici, enfin je veux dire à part ma famille, mais ils ont déjà tellement de problèmes. Sans savoir pourquoi, mes mains se mettent à jouer un air que j’avais créé pour Lulu et Meera. Nous étions tellement inséparables tous les trois que j’ai encore du mal à réaliser que je ne les vois plus, ni l’une ni l’autre. Alors évidement Lucinda a disparu depuis… longtemps maintenant… mais Meera. Je n’arrive même pas à me rappeler la véritable raison de notre éloignement. Je tente de chasser ce souvenir douloureux de mes pensées, mais voilà que je me mets à penser à cette fille que j’ai croisé plusieurs fois. Elle est complètement folle et me rend complètement dingue… pas amoureux, hein mais plutôt sur les nerfs ! Elle m’exaspère… je ne sais même pas pourquoi je pense à elle à cet instant, tout en jouant un air romantique. Oulà, c’est comme si ma sœur Bella avait investi mes pensées à ce moment là. Je me lève brusquement pour aller boire une bière quand je vois quelqu’un que je connais bien tenté de regarder par-dessus ma barrière. Je sors alors rapidement et j’aperçois Meera. La vie est parfois étrange, je pensais justement à elle… mais bien entendu, ça je ne lui dirai pas. Je n’ai encore rien dit qu’elle me balance sur la défensive qu’elle a quelque chose à me dire. J’appuie sur le bouton de ma télécommande pour ouvrir mon portail et je la vois s’approcher d’un air déterminé. Je ne peux m’empêcher de lui répondre alors :

Pas besoin d’être agressive !! Et quand on est poli, on commence par dire bonjour…

Je la laisse toutefois entrer chez moi, referme le portail et la porte d’entrée avant d’ajouter :

Mais je t’écoute si tu n’en as pas pour longtemps…

@Meera Pravesh et @Tommy Keller

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Si Tommy est troublé en te voyant, il ne laisse rien paraître. Encore qu'il met quelques instants à réagir à ta présence, restant figé derrière sa clôture. Tu en profites pour prendre le temps de le regarder. Tu ne l'as pas vu depuis quelques années, alors forcément, ça te frappe de voir que ses traits sont moins juvéniles, son regard moins frondeur, ses manières plus graves. A moins que ce ne soit pas dû à l'âge adulte mais à la perte de Luce... Sa disparition, vous avait détruit tous les deux même si vous aviez préféré imploser dans votre coin plutôt que de vous serrer les coudes... En tout cas, malgré ton entrée en matière un peu sèche, il doit être intrigué car soudain, le portail s'ouvre devant toi, une invitation à entrer tandis qu'il t'attend en haut des marches du perron. Tu fais quelques pas en sa direction, traversant son allée, ne voulant pas crier ta nouvelle depuis l'autre bout du jardin. Sauf que tu t'arrêtes dès qu'il ouvre la bouche. Tu n'en crois pas tes oreilles et ton sang ne fait qu'un tour.

" T'es sérieux, là ? Moi je suis agressive ?!  Le premier mot que je t'ai dit était justement bonjour. C'est le comble pour un musicien d'être dur d'oreille comme ça."

Deux minutes, et il te tape déjà sur le système. Ça c'est un truc qui n'a pas changé depuis l'enfance, il a toujours le don de t'énerver. Tu le fusilles d'ailleurs du regard, vraiment échauffée par ses propos.

" Et ne t'avise pas de me donner des leçons de politesse, Tommy Keller. C'est particulièrement déplacé de la part de quelqu'un qui a passé des semaines à me ghoster."

Assènes-tu, toujours prise dans ton coup de sang. Tu t'en veux aussitôt, car dans ta colère, tu t'étais un peu trop dévoilée, lui laissant un peu paraître à quel point la façon dont il t'a traitée après la disparition de Luce t'a affectée. Tu aurais voulu pouvoir dire que depuis le temps, cette blessure là ne te faisait plus souffrir mais il n'y a qu'à voir comment il a réussi à te faire démarrer au quart de tour en quelques minutes à peine. Soudain, ta présence ici te paraît complètement absurde et tu réalises que tu t'es trompée en venant le voir. Il te fait regretter ta bonté d'âme.

" Tu sais quoi, je n'aurai pas dû venir, c'était clairement une putain erreur. Oublie que je suis passée."

Tu tournes les talons, repartant d'où tu es venue, priant pour qu'il rouvre son portail pour te laisser sortir, sinon la situation allait devenir encore plus ridicule qu'elle ne l'était déjà.

@Meera Pravesh et @Tommy Keller

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La situation ne peut clairement pas être pire. Je n’ai pas envie qu’elle soit là, elle n’a très certainement pas envie d’être là, et mes propos n’aident absolument pas à détendre l’atmosphère. Pourtant, Meera m’a piqué au vif. J’ai désormais envie, je dirai même besoin de savoir ce qu’elle est venue me dire à cet instant. Mais comme je pouvais m’y attendre, elle ne souhaite plus me parler, elle veut repartir. Ses remarques sont cinglantes, comme elles l’ont toujours été d’ailleurs. Je réalise à cet instant, encore plus, à quel point c’était Lulu qui nous tenait tous les trois ensembles, elle a toujours été le lien entre nous. Je sais parfaitement que si elle n’avait pas été là, Meera et moi n’aurions jamais évolué dans le même cercle d’amis, nous sommes trop différents, ou peut-être trop semblables tous les deux pour que ça ne finisse pas exactement comme c’est entrain d’arriver à cet instant en dispute. Elle se dirige vers ma porte d’entrée, la passe et semble attendre que je rouvre mon portail afin de pouvoir quitter le plus rapidement possible cette maison, ma maison. Il est évident que je ne peux pas la retenir contre son gré, je sais comment on appelle ce genre de comportements, mais elle ne peut pas non plus débarquer tous azimuts chez moi en me disant qu’elle a quelque chose à me dire avant de repartir sans l’avoir fait. Je sais qu’il n’y a qu’une chose qui la fera rester, qui la fera aller au bout de ce qu’elle était venue me dire. J’imagine que vous êtes entrain de penser à des excuses, mais on sent sincèrement que vous ne savez pas à quel point notre relation est compliqué. Des excuses, même sincères, n’ont jamais servi à rien entre nous… enfin je n’en ai jamais fait non plus, mais disons que je sais que si elle m’en faisait, je m’en moquerais comme de la guigne, alors j’imagine, sans difficulté, que c’est exactement la même chose de son côté. Non, je sais par contre que si je vais dans son sens, alors elle ira à contre-courant, car il en a toujours été ainsi entre nous. Je m’avance alors vers l’interrupteur de mon portail et tout en l’actionnant, je lui lance :

Mais je t’en prie… repars donc… je te rappelle que je ne t’ai jamais demandé de venir !! Et pas de soucis pour oublier que tu es venue... tiens c'est déjà fait !!

Et afin d’être sûre, qu’elle ne pourra s’empêcher de rester pour parler, j’ajoute rapidement :

De toute façon, te connaissant, ça ne devait pas être très important ce que tu avais à me dire !!