Deirdre était triste d'être rentrée plutôt que prévu à la maison, ses rêves de médaille olympique envolés par une foutue blessure. Encore comme si le Karma s'acharnait sur elle. Si 2024 n'est pas son année, 2028 le sera et à Los Angeles, elle raflera tout. Le Water-Polo de Monterey n'a qu'à bien se tenir car elle ne laissera plus personne se mettre en travers de son chemin. L'été est quasiment finie et la brune a l'impression de ne pas l'avoir vu passé. Cette journée à la plage où elle devait retrouvé Leroy devait au moins lui permettre de penser à autre chose. Son maillot de bain flambant neuf et son plus beau gloss, sa serviette sous le bras et son sac de plage rempli de conneries inutiles, elle marche sur le sable fin à la recherche de l'endroit parfait. Installant son drap de plage, elle regarde le soleil qui est parfait à cette heure de la journée, elle s'applique de la crème solaire sur les jambes lorsqu'elle entend des marmonnements. Un homme qui pourrait avoir l'âge de son père est penché pour chercher quelque chose. Elle fronce les sourcils tout en se demandant ce qu'il fait là. Elle a cette impression de l'avoir déjà vu quelque part. Un professeur de l'université ? Non un instituteur de Monterey. Voilà plusieurs années qu'elle n'a pas mis les pieds à l'école élémentaire où elle a fait ses classes avant de rejoindre la California State University de Monterey Bay. Etudiant désormais le sport dans l'espoir de devenir professeure de sport, la fille Fitzgerald-Lester y voit un signe. Fallait aider ce pauvre malheureux.« Bonjour. J'peux vous aider. Vous semblez chercher quelque chose. » lance-t-elle, en direction de son voisin de serviette. Porte-t-il vraiment un tee-shirt et un short de bain où elle hallucine. C'est fou comme parfois les hommes peuvent être au summum du mauvais goût. Elle lève les yeux aux ciel en essayant de chasser de ses pensées les paroles de sa mère. Elle a l'impression de voir son père devant elle, troublée, elle se fige sur place. « Pardon mais c'est que vous ressemblez à mon père. Enfin bref. » ajoute-t-elle, en cherchant ses mots. Elle baisse les yeux sur le sol et remarque quelque chose de brillant à ses pieds. Une gourmette ? Non des clés, elle se baisse donc pour ramasser. « Ah vos clés ! Quelle idée de venir à la plage avec des clés de bagnole. J'ai laissé ma Mini sur le campus universitaire, y'a personne en ce moment. » déclare-t-elle, comme s'il en avait quelque chose à foutre. Soupirant intérieurement pour elle-même, la voix de ses sœurs qui lui répètent qu'elle parle trop. Pas une Fitzgerald-Lester pour rien.