Qui sera le mieux placé pour conseiller l'autre ?

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ft @Daniel Keller
Chez Daniel - 19h - Août 2024

Deavon a écrit:: 2 minutes, j'arrive, lâche tes doigts de ce putain de clavier de téléphone

SMS envoyé.

Deavon range son téléphone et enfourche sa moto. Il s’est arrêté quelques minutes pour acheter des biscuits apéritifs et deux bouteilles de vodka. Vu les récents échanges avec Daniel, il sait que ces breuvages seront plus que nécessaires et bienvenus. La fin de journée tombe sur Monterey alors qu’il se dirige vers l’Ouest de la ville. Le vrombissement de la moto résonne dans la rue tranquille, attirant l'attention des voisins curieux. Il gare sa moto devant chez Daniel, coupe le moteur et retire son casque. Un sourire provocateur et amusé se dessine sur ses lèvres lorsqu'il remarque les voisines qui le toisent d’un œil suspect. Deavon, fidèle à lui-même, leur adresse un clin d’œil avant de se diriger vers la porte d'entrée de Daniel, les sacs en main.

La soirée n’était pas prévue. Il y a encore quelques heures, Deavon ne savait pas qu’il débarquerait chez Daniel ce soir-là. Deux semaines plus tôt, ils s’étaient retrouvés pour une partie de tennis habituelle mais elle avait été écourtée lorsque Deavon avait reçu un appel d’urgence sur le terrain. Ils avaient donc remis à plus tard leur soirée, et puis la vie avait reprit le dessus pour chacun d’eux. Pourtant, leur dernière conversation SMS n’avait laissé aucune place au doute. L’un et l’autre avaient actuellement besoin de conseils, et de soutien. Si Deavon n’était pas le mieux placé pour des conseils de couple, Daniel lui avait demandé de l’aide pour son dossier d’adoption.

Car oui, Daniel allait adopter.

Une nouvelle qui se bousculait encore dans l’esprit de Deavon et qui nécessitait évidemment d’en parler autour d’une bière.

En plus, il avait un crush sur sa voisine de pallier. Si Deav’ avait ironisé en disant qu’il passerait chez lui expressément pour essayer de la croiser, la discussion s’était rapidement animée autour de la discussion sms que Daniel menait actuellement avec cette jeune femme.

Et s’il n’était pas bon en conseils de couple, il avait un master en drague.

Il frappe à la porte de Daniel et n’attendant pas son aval, pose la main sur la poignée et rentre à l’intérieur. « Hé, mec, je suis là... J’espère que tu n’as pas tout foutu en l’air en quelques sms ! »

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ft @Deavon Keane
Chez Daniel - 19h - Août 2024

Lorsque je lis le sms de Deavon, j’écarquille les yeux et verrouille tout de suite mon téléphone pour ne pas faire de connerie supplémentaire. Ne pas répondre et me tenir loin de ce clavier. Ok, compris. Il semblerait bien néanmoins que ce soit trop tard. Dans l’action et avec l’incapacité de me retenir, j’ai répondu au tac au tac à Romane qui s’est braquée et dont le dernier message exprime très clairement l’absence d’envie de me parler. Je me laisse tomber sur mon canapé, soupirant à voix haute. Ah oui, parce que maintenant, j’en ai un de canapé. En plus de mon matelas qui traine au sol dans la chambre d’à côté et de la plante verte, j’ai légèrement équipé la maison mes jours de repos de la semaine dernière. A présent, un canapé flambant neuf est placé au milieu du salon, une télé est accrochée au mur et une petite table basse traine, elle me sert spécialement pour mes repas. Côté cuisine, j’ai enfin un micro-onde, je n’aurais donc plus besoin d’embêter ma voisine, bien que j’eusse en réalité une bonne excuse pour aller la voir.

L’attente de Deavon est interminable… finalement, comme si celui-ci avait entendu ma pensée, la porte s’ouvre sur mon ami qui débarque. Je me lève aussitôt et me dirige vers lui, fermant la porte derrière lui. « C’est la crise, genre, vraiment. » soupirais-je sur un ton désespéré. C’était plutôt bien partit pourtant, nous discutions de plusieurs choses, j’avais même l’impression que nous flirtions. Et puis… bam, un malentendu, un quiproquo, je ne sais pas exactement ce qui s’est passé et tout s’est arrêté. Elle n’était plus contente du tout, pour je ne sais même pas quelle raison. « J’espère que t’as pas trainé sur le pallier avec l’espoir de la croiser. » Lui fis-je remarquer, parce que ça lui ressemble tellement ce genre de comportement.

Le jeune homme n’a pas débarqué les mains vides, je le laisse poser ses sacs sur le plan travail, ma cuisine étant ouverte sur le séjour et je commence à sortir le pack de bière que j’ai mis au frigo quelques heures avant. Je récupère également les paquets de chips dans les placards, les cacahuètes et de quoi grignoter, ainsi que les alcool forts dont monsieur semble avoir besoin pour lâcher quelques confidences concernant son ex. Avant de tout poser sur la table basse, je sors mon téléphone de ma poche, le déverrouille, ouvre la discussion avec Romane et la lui montre. « Regarde. Je ne comprends pas… Comment j’ai fait pour me mettre dans une situation pareille. » je soupire, en lui laissant mon téléphone et en récupérant le tout pour les poser à côté du canapé. « Et surtout, comment je sors de là.»

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Deux trois coups d’œil dans l’appartement, et Deavon se rappelle des messages qu’il a reçus tout au long de la semaine. Des meubles à monter. En observant la pièce dans laquelle il pénètre, il prend en effet conscience que son ami, fraîchement séparé, est en plein réaménagement de son logement et donc de sa vie. Il semble avoir toutefois le principal pour tout mâle qui se respecte : une télé, un canapé et une table. La cuisine répond aussi à ses attentes : un réfrigérateur, un micro-ondes, des meubles. Il devine qu’un lit doit patiemment attendre dans la pièce d’à côté tout comme une salle de bain lui permettant de s’apprêter chaque matin. Ce n’est finalement pas si mal.

Il avance dans l’appartement et quand Daniel referme la porte derrière lui, il lâche un soupire franchement exagéré. « La crise ? Mais attend je t’ai dit de tout arrêter... » Il lève les yeux au ciel et se retourne vers Daniel, une moue innocente sur le visage lorsque celui-ci lui demande s’il a expressément trainer sur le palier. « Alors sache déjà que non, je suis venu aussi vite que j’ai pu pour te sauver les fesses... C’est pas l’envie qui m’en manquait MAIS » Il insiste sur ce dernier mot, ponctuant sa phrase d’un doigt levé, dans un geste très théâtrale. « Les potes avant les meufs, toujours ! » C’est une règle. Il la partage avec ses trois acolytes, Dante, Tim et Ionas et en fait de même avec Daniel. Ils ne se connaissent pas depuis si longtemps mais le météorologue a su se faire une place de choix dans la vie de Deavon. La différence d’âge ne se voyant absolument pas, Deavon se demande souvent lequel des deux est finalement le plus mature. Et il n’y a jamais de réponse unique à cette question. Tout dépend de la situation. Ce soir, par exemple, Deavon se prend pour le plus avisé des deux.

Alors que Daniel récupère les objets tant convoités en cuisine -les bières fraiches et le nécessaire pour une soirée pleine de stratégie et de réflexions-, Deavon ne peut s’empêcher de détailler les lieux et le manque cruel de décoration. « Bon par contre règle numéro 1, ça manque de déco pour qu’une fille – une femme se pointe ici et apprécie la vue » Il se tourne vers Daniel qui revient les bras chargés. « On va aller faire un tour à Modani, je vais demander de l’aide à une femme de goût... Je devrais trouver ça dans mon répertoire ! » Son esprit réfléchit rapidement et deux prénoms lui viennent en tête : Irini ou Mina. Elles pourront clairement les aider à aménager cet appartement en un lieu chaleureux, accueillant, masculin mais romantique et qui ne transpire pas le désespoir d’un homme séparé qui n’a pas su choisir entre la gamme bois et la gamme métallique du magasin de meubles. « En plus avec l’arrivée de la petiote, ça va devenir automatiquement un appart’ adorable ! Compte sur un bébé pour rendre ça tout de suite chaleureux »

Il attrape une bière des mains de son ami, le remerciant d’un signe de tête. Il sort un briquet de sa poche pour décapsuler rapidement sa bouteille et la porte à ses lèvres avant de prendre le téléphone que Daniel lui tend. Ses yeux s’écarquillent alors qu’il découvre une discussion sans-queue-ni-tête. « Mais qu’est-ce... D’où tu... Pourquoi... Qu'est-ce que.. Bah oui... Non.. Evidemment que... » Les mots se heurtent à ses lèvres, il n’arrive pas à les aligner correctement tant il va de surprises en surprises.

Citation :

Est-ce une invitation monsieur Keller?

« Là tu réponds oui ! »

Citation :

J’ai un pote qui ne va pas tarder à débarquer, sinon on aurait pu y aller aujourd’hui même. Je suis dispo quasi tous les soirs de la semaine si un jour l’envie te prend de faire un tour.

« Là tu me dis non, mec, dégage, rentre chez toi, j'ai un date
et tu files faire du vélo. »

Citation :

Peut être qu’elle n’a pas envie de comprendre que c’en est une ? Je trouvais mon message suffisamment explicite

« Bah non, non, non clairement pas »

Citation :

Passe une bonne soirée avec ton ami Daniel..
A bientôt,
R.

« ... »

Il lève les yeux vers Daniel, lentement. Très lentement.

« Je ne sais pas ce que je vais faire de toi » Lâche-t-il le plus sérieusement du monde. Un sourire s’étire tout de même sur ses lèvres alors qu’il boit une nouvelle gorgée de sa bière. Changement de plan. Mode Cyrano de Bergerac, souffleur de mots activé.

« Prends ce téléphone et écris :

Citation :

Mon ami a vraiment besoin de moi ce soir, je ne pouvais pas le laisser tomber. Sinon j’aurai été ravi de passer la soirée avec toi. Elle aurait été certainement meilleure.

Comme ça tu passes pour un mec qui aide ses amis, le sauveur d'âmes, mais tu lui accordes toute ton attention. »

Il dépose sa bière sur la table basse et retourne sur ses pas tandis que Daniel écrit ce qu’il vient de lui dicter et attrape deux verres pour les alcools forts. Il les dépose sur la table et s’assoit directement à même le sol, genoux levés. « Je nous sers des munitions en avance. »

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ft @Deavon Keane
Chez Daniel - 19h - Août 2024

« Je suis super méga touché ! » lui dis-je en l’accueillant, bien que je ne le crusse qu’à moitié. Parce que je le connais bien le loulou, je connais ses façons de faire. Mais lorsqu’il prononce the famous phrase sur les nanas et les potes, j’ai presque honte d’avoir remis en cause ses paroles. Raaah, sacré Deavon, qu’est-ce qu’il peut me réserver comme surprise parfois. Avant d’attaquer les sujets principaux, ma déco est la première chose qui vient sur le tapis, sans mauvais jeux de mots. J’ai emménagé il n’y a pas si longtemps – bon, si quand même, j’ai juste eu la flemme en réalité – et donc… l’espace est vide. Quelque chose qui traine par-ci par-là mais rien de cosy ou de doux. Pas de sentiment d’appartenance à cette maison. Donc clairement, l’idée d’inviter Romane dans un endroit aussi… froid et sans vie n’est même pas envisageable. Bien que jusqu’à présent et jusqu’à ce qu’il le sous-entende, je n’avais pas du tout envisagé la chose. « Tu penses à quelqu’un en particulier ? » qui pourrait nous aider pour la déco. Hmmm, je réfléchis de mon côté, Siobhan ou encore Bella me viennent en tête bien sûr, mais je n’ai envie d’embêter ni l’une ni l’autre avec ça, elles ont déjà des vies bien remplies et des préoccupations plus importantes. « J’ai tellement hâte de l’avoir ici, avec moi. » Il a suffi qu’il évoque ma petite Dinah et voilà que je me retrouve avec des étoiles dans les yeux. Jusqu’à présent, je ne savais même pas qu’il était possible d’aimer autant un petit être que nous venons à peine de rencontrer.

Je ne tarde pas à mettre les pieds dans le plat et à lui montrer la conversation. La façon dont elle s’est terminée est pitoyable, vraiment. Mon ami en perd ses mots de désespoir face à ce qu’il lit. Il commente chacune de mes paroles et les remet en question. « J’aimerais bien t’y voir toi, en action. » D’ailleeeeeeeeeeurs, en parlant de lui, qu’il ne croit pas que j’ai oublié qu’il doit passer aux confessions aussi. Sûrement plus tard. Je récupère mon téléphone et me voilà prêt à taper sur mon clavier. ENVOYE. Plus qu’à attendre la réaction de la jeune femme.

« Merci. » je récupère un verre et bois d’un cul sec. BEURK. C’est dégueulasse. Au même instant, je saute sur mon téléphone que j’entends vibrer. « Euuuuh Deav’ ?! » les yeux écarquillés, j’approche mon téléphone de son visage et lui colle pratiquement l’écran sous le nez pour qu’il puisse lire ce qui est écrit. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH, j’ai envie d’hurler ! Je me lève soudainement, commençant à faire les cent pas dans mon séjour, face au canapé. J’en ai de l’espace, puisque la moitié de la pièce n’est pas encore meubler. « Oh my goood et dire que je pensais la situation ne pouvait pas empirer… » soufflais-je plus pour moi-même que pour l’autre gars qui m’a conseillé sur quoi lui écrire. « Bravo monsieur j’ai un master en drague. » je balance mon téléphone sur le canapé et applaudis nerveusement en fixant mon ami. « J’ai envie de répondre un simple OK. Ou de ne pas répondre du tout. Ouais, tu sais quoi, on ne va pas répondre, voilà tout. T’essayes d’être mignon et regarde ce que tu te prends sérieux… » je soupire, en me laissant tomber sur le canapé. Je tourne ensuite ma tête vers lui, le regard débordant de sous-entendu. « C’est de cette façon que tu draguais ton ex ? ça marchait bien ? » a ton tour de passer aux confidences monsieur !

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« Elle débarque quand cette petite montruosité ? » Amusé, il insiste sur ce dernier mot, un large sourire placardé sur le visage. Il darde un regard discret vers son ami qui s’imagine déjà père au moment où le prénom de la petite fille s’échappe de ses lèvres. L’air béat sur son visage ne ment pas. En le voyant, tout son être crie déjà qu’il sera un excellent père... Deavon n’a aucun doute là-dessus.

La conversion prend une tournure nettement plus drôle, ou sérieuse selon le point de vue. Le pied qui tapote nerveusement contre le sol, il attend la réponse de Romane qui ne se fait pas attendre. Le sourire victorieux qui se lit sur son visage, par anticipation, se tord toutefois lorsque les yeux écarquillés de Daniel se heurte à lui. Il vient lui coller le téléphone sous le nez, contre le nez même serait plus exact, et Deavon doit enclencher un mouvement de recul pour ne pas manger le plastique. « Détend toi, oh oh oh, calmos amigos, c’est un premier pas » Pas du tout, il ne s’attendait pas à une réponse aussi fermée de la part de la jeune femme. « Bon déjà, on peut se dire qu’elle est plus intelligente que la moyenne, c’est rassurant » Un pouffement s’échappe de ses lèvres alors qu’il tend les mains devant lui pour repousser son ami de quelques centimètres. Ce dernier se lève et arpente la pièce comme un animal perdu.

« Tu crois que c’est une science exacte ? Non, on se détend, on réfléchit, on continue ! » Toute l’attitude de Daniel le fait rire mais il se contient, comprenant que le jeune homme est plutôt vraiment angoissé. C’est fou ce que cette femme lui fait comme effet. C’est presque mignon. Si ce n’était pas, aux yeux de Deavon, aussi cliché et chiant.

Deavon attrape la bouteille, l’air pensif. Il sert deux nouveaux shots et en fait glisser un jusqu’à Daniel tandis que l’autre finit aussitôt entre ses lèvres. « On va attendre quelques minutes... Mais pas trop, elle va croire que c’était vraiment ton intention et que tu ne sais plus quoi dire... » Factuellement, c’était le cas. Mais son esprit était trop tordu et obstiné pour l’admettre. Quand il évoque Nevada, son geste est automatique. Un second verre. Obligatoire. Son air jusque là amusé se confond avec un visage plus troublé, frustré. Les émotions se mélangent. Il n’en a pas encore fait le deuil de cette histoire et à chaque évocation, son passé mêlé à l’avenir qu’il croyait possible pendant quelques secondes viennent frapper contre les parois de son âme, et de son cœur. Un instant passe et d’un haussement de sourcil, il se part d’un sourire nonchalant.

Son arme favorite. S’il sourit, s’il se force, alors tout devient vrai. Non ?
« Je n’ai pas eu besoin de la draguer par SMS, j’ai fait ça en vrai... En face à face tu sais... A l’ancienne ! » Bon et il avait 20 ans, c’était aussi la grande différence. Tout semblait plus simple à cet âge. « J’avais 20 ans quand on s’est rencontrés et crois-moi elle ne pouvait pas m’encadrer » En même temps il était... Deavon. Pas très différent d’aujourd’hui quand on y repense. « Mais mon charme naturel a fait son effet et hop hop hop... » Il mime d’un grand geste un semblant de « saut dans le temps » comme si c’était compréhensible pour les autres que lui. « Première fois en couple... J’aurai dû m’abstenir tiens. »

« J’ai une idée de SMS ! » S’exclame-t-il comme si une lumière venait de s’allumer dans son cerveau. Il reprend la bouteille et sert deux nouveaux shots à Daniel et lui. Il s’empare également d’une poignée chips pour commencer à éponger le liquide qui s’écoulera bientôt dans sa gorge.

« Ecris :
Je ne voulais pas que tu le prennes comme ça, désolé
C’était sincère mais je crois que j’ai vraiment perdu l’habitude de dire à une femme qu’elle me plaît par SMS... J’en viens à dire n’importe quoi ...
Et t’ajoutes un smiley triste et confus »

Un smiley bien sûr qu’il mime pour aider son pote à le trouver dans la bibliothèque d’émoticones.

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ft @Deavon Keane
Chez Daniel - 19h - Août 2024

Je pouffe de rire en entendant Deavon qualifier Dinah de petite monstruosité. Elle ressemble plus à un ange qu’à autre chose, mais soit, il sera complètement gaga le jour où il posera les yeux sur elle. J’avais hâte de l’avoir avec moi, près de moi et de ne plus la quitter. « Après l’été, en septembre sûrement, mais nous n’avons pas encore déterminé de date. » Lui expliquais-je en toute franchise. La paperasse et le côté administratif est beaucoup moins fun car e parcours est beaucoup trop lourd, même lorsque les deux parties sont d’accord. Bien évidemment, mon divorce ne joue pas du tout en ma faveur, mais ça, c’est une toute autre histoire…

Un premier pas, me dit-il, lorsque je lui mets sous le nez la réponse de Romane. Une réponse inattendue pour le don juan qu’il était. Beaucoup trop sûr de lui, Deavon n’a même pas envisagé la possibilité que Romie puisse être réticente, voire inflexible face aux belles paroles proposées. « C’est ce que je n’arrête pas de te dire mec, elle est vraiment spéciale. » Soulignais-je, une nouvelle fois. Fort malheureusement, nous sommes vraiment mal partit et la situation me paraît une nouvelle fois irrattrapable. Deavon de son côté ne se prive pas de rire, prenant la chose à la légère. Je devrais sûrement faire pareil, me détendre un peu, afin de retrouver la fluidité d’une conversation entre elle et moi. Je pousse un soupir et me laisse de nouveau tomber sur mon canapé, fixant le plafond. Comment suis-je arrivé là sérieux ?

On se détend, on réfléchit, on continue. Okaaaay chef. Je ne bronche pas pour autant et le laisse aller au bout de ses pensées, voir ce qu’il a à me proposer. Mais cette fois, c’est à moi de sauter sur l’occasion et de le bombarder de questions. Je veux savoir ce qu’il en est de sa relation avec son ex, je veux voir les petites étoiles dans ses yeux, comprendre ce que cette jeune femme a de si spéciale pour l’avoir à ce point mordue. Je pouffe de rire, me détendant soudainement lorsqu’il évoque qu’elle ne pouvait pas l’encadrer. Chose, que je ne peux que comprendre, malheureusement. « Elle a dû te toucher en plein cœur pour que tu parles de couple. » Lui fis-je remarquer. « Ca a duré combien de temps ? » je demande, laissant ma curiosité prendre le dessus. « Et pourquoi c’est devenue une ex ? » je veux le fin fond de l’histoire, je me doute qu’elle soit compliqué, on parle de Deavon tout de même, mais il semble bien attaché à elle, donc bon.

« Je t’écoute ? » Voilà qu’il commence à s’exciter, comme s’il venait d’avoir une révélation concernant le fameux message à envoyer. J’écoute attentivement ses directives, choisis minutieusement les smileys et hop, envoyé !

Romie a écrit:: Peut-etre que lui dire en face serait plus opportun..
Elle ne peut pas le comprendre seul..
même si cela s’avère réciproque..

La réponse de Romane ne tarde pas à arriver. « Bon… je crois qu’on va laisser tomber pour ce soir… » je secoue la tête en la relevant ensuite vers Deavon pour lui montrer le sms. Elle n’a pas tort en soit. Seulement… je ne sais pas trop ce que je veux. L’attirance que je ressens pour elle est indéniable et en même temps, je ne me sens pas suffisamment prêt pour le grand saut. Je suis emballé, sans doute beaucoup trop, j’ai du mal à me contrôler en sa présence et pourtant, je fais un pas en avant pour reculer de six en arrière. Je pousse un soupire. « J’ai juste envie de me laisser aller, tu vois ? Mon divorce n’est même pas acté, que je me retrouve à draguer une autre femme. J’ai envie de prendre mon temps et à la fois… pas trop. C’est bizarre, tu ne trouves pas ? » je demande à mon ami, qui lui, de par son expérience, saura peut-être m’éclairer.

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