Qu’en est-il de mon salut, à présent ?

L’angoisse.
Elle me traverse le corps tout entier.
J’ai des palpitations, je les sens sur ma main, posée sur ma poitrine. Des bouffées de chaleur, accompagnées de difficultés à respirer.
Elles me déconnectent littéralement de ma vie que je pensais sous contrôle. J’ai toujours fait en sorte de réfléchir avant d’agir. Sauf… Sauf cette fois-là !!!

Mon regard pourrait presque incendier cette chose que je fixe depuis dix minutes dans un rayon de la pharmacie que je ne pensais jamais prendre. Me rongeant les ongles de la main, je n’arrête pas de me demander comment j’en suis arrivée là ? Ok, oui je sais comment et pourquoi je suis dans cette situation, j’ai simplement du mal à me dire que c’est possible.

Pourtant, les faits sont là ; Grégory et moi, nous avons… OH SEIGNEUR, je sais, je sais, ça n’aurait jamais dû se produire. J’ai failli à mes devoirs, encore plus à mes convictions. Je suis certaine d’avoir ma place en Enfer, avec ça !! Le travail me stresse beaucoup ces temps-ci que je n’ai pas fait attention tout de suite, mais j’aurais dû être plus attentive, plus responsable, moins tête en l’air… J’ai fait une grosse bêtise et maintenant je suis à deux doigts de m’évanouir en attrapant cette boîte que je n’ai pas quitté des yeux depuis tout à l’heure.

Mon passage à la caisse est rapide, passe presque inaperçu. J’ai l’air fine, avec mes lunettes de soleil sur le nez, alors que dans l’établissement, ce n’est clairement pas nécessaire. Direction chez Paloma, parce que je ne peux pas faire ça toute seule. J’ai vraiment besoin de ma petite sœur pour cette vérité qui me pend au nez. Dans le fond, je pressens l’impossible dans mon cas. J’ai toujours fait passé ma carrière avant le mariage, avant une hypothétique vie de famille et là, je sens que ma vie est sur le point d’être chamboulée : je n’ai jamais eu de retard de règle, sauf de quelques jours, parfois quand je suis stressée ou autre, mais là, on parle de plus de deux semaines et je sens ma poitrine douloureuse, c’est mauvais signe. J’ai lu des trucs sur internet qui me font froid dans le dos et j’espère sincèrement que mon jugement est erroné. Que je fais fausse route, sur toute la ligne.

En arrivant alors chez Paloma, d’un pas rapide, je frappe plusieurs fois à la porte, dans l’espoir qu’elle m’ouvre sans plus attendre. Je me mordille la lèvre inférieure en serrant la boite contenant le fameux test de grossesse dans mes mains. Quand cette dernière apparaît dans l’entrée, je ne peux m’empêcher de geindre, à deux doigts de fondre en larmes :

« Dios mio hermanita… Je crois que j’ai fait une grosse grosse bêtise… »

Je lui tends alors ce qui va être la pièce à conviction très bientôt de cette situation anormale. J’ai pêché et le chemin de la rédemption s’annonce impitoyable avec moi. Je me retrouve face à une possible problématique que je n’ai pas hâte de voir résolue, mais il va falloir… Ne me juge pas, ma sœur… offre moi ton aide, je t’en conjure….


@Paloma Villanueva ; @Diego Villanueva  

Qu’en est-il de mon salut, à présent ?

Paloma relaxe chez elle devant un bon film espagnol. Elle est presque endormi, un peu épuisée de ces journées de travail dernièrement. Elle travaille beaucoup vu que le beau temps est arrivé. Les gens veulent des vêtements pour avoir moins chaud. Paloma a quelques styles différentes. Elle peut même modifier certains aspects pour ajuster pour le client. Ce n'est pas tout le monde qui offre ce service. Paloma n'a pas jugements. Elle accepte tous les corps différents. Heureusement qu'elle ne fait plus de robes pour des évènements spéciaux sauf pour ses proches. D'un seule instant, elle entend cogné à sa porte à plusieurs reprises. Au début, elle n'entend pas puisqu'elle est à moitié endormi sur le sofa. Elle se lève du sofa malgré la fatigue qu'elle ressent. C'est sa soeur à la porte. Cela doit important pour qu'elle vienne à sa porte. Elle aurait pu l'appeler ou la texter si non. Sofia rentre tout de suite. Paloma veut lui faire un câlin. Sofia semble presser de lui parler de quelque chose. Sofia lui dit qu'elle a fait une bêtise. Paloma ne comprend pas grand chose.  

- Laisse-moi t'offrir quelque chose à boire et on pourrait en parler calment.


Paloma lui donne un verre d'eau de son frigidaire. Elle texte Diego pour lui dire de venir à son condo. Sofia ne va pas bien. Elle dit qu'elle a fait une bêtise, viens on a besoin de toi. Elle retourne à la table pour s'assoir près de sa soeur.  Elle est maintenant prête à l'écouter.

@Sofia Villanueva ; @Diego Villanueva  

Qu’en est-il de mon salut, à présent ?

Les relations hors mariage sont courantes de nos jours. Presque plus personne ne se marie, d’ailleurs mais chez les Villanueva, c’est primordial. C’est l’essence même de notre famille. Il n’y a pas d’incartades, de petits amis à tout va et encore moins d’enfants conçus illégitimement. Non, c’est impensable, inconcevable pour être tout à fait honnête. J’ai toujours fait en sorte de respecter les valeurs familiales, de me plier à chacune de leurs directives sans jamais sourciller. Sauf que j’ai jamais voulu épouser un homme dont je ne tomberais pas amoureuse. C’était ma condition, voilà pourquoi j’ai refusé par deux fois, les hommes qu’ils pensaient être bons pour moi. Quand on voit le résultat avec Paloma, j’ai bien fait d’y avoir renoncé, et d’avoir filé à l’autre bout du monde. Cependant, filer à l’autre bout du monde, c’est m’être exposée à la plus cruelle des tentations. C’est tomber amoureuse d’un homme qui ne m’a pas été promis. C’est souffrir en silence, c’est faire semblant de le voir heureux avec une autre femme que moi… C’est cédé au plaisir de la chair alors que… ce n’est pas ainsi que j’ai été élevée. Et aujourd’hui, mes choix m’ont conduite à ce jour particulièrement difficile où je vais devoir faire face au jugement. A la barre des accusés, je plaide mon innocence mais… Sofia, tu n’es pas aussi innocente que tu oses le prétendre. Vous étiez deux.

Paniquée, chez Paloma, je lui avoue avoir fait une bêtise. Et quelle bêtise, n’est-ce pas ? Je suis peut-être enceinte et j’ai besoin du soutien de ma soeur pour faire face à cette éventualité. En faisant un test de grossesse à ses côtés, peut-être que j’accepterai mon sort plus facilement ? Hum… J’attape le verre d’eau qu’elle me tend, que je descends aussi rapidement que je me suis enfoncée dans son canapé. En reprenant mon souffle, je lui tends mon sac en papier, venant de la pharmacie. Dedans, la chose qui va me permettre de faire taire toutes les suppositions qui véhiculent dans ma tête. Je lui dis :

« Je crois que je suis enceinte… et j’veux pas le faire seule »

@Paloma Villanueva ; @Diego Villanueva  

Qu’en est-il de mon salut, à présent ?

Paloma voit sa soeur qui ne semble pas du tout bien. Elle semble bien stressé d'une situation. Paloma n'aime pas voir les personnes proches ainsi. Elle se soucis toujours des autres. C'est sa nature d'être comme ca. Même si Sofia est la grande soeur. Paloma ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter pour elle. Paloma est encore endormi puisqu'elle était en plein relaxation devant la télévision. Elle se réveille malgré elle. Elle ne peut pas écouter sa soeur à moitié endormi. Elle se sert un verre d'eau ainsi qu'un autre pour sa soeur. Sa soeur ne lui donne pas beaucoup d'explications. Elle lui indique simplement qu'elle pense être enceinte. De nos jours, c'est certain que plusieurs personnes pensent aux relations intimes avant le mariage. Dans la famille Villanueva, c'est encore vieux jeu. Les enfants ne doivent pas le faire avant le mariage. D'ailleurs, les parents ne leur donnent pas le choix de marier un homme qu'ils décident pour eux. Cela ne semble pas de fonctionner puisque plusieurs enfants n'ont pas accepté leurs demandes. Sofia et Roman ne sont pas mariés comme les parents l'ont tant dis. Paloma se sentait bien seul. Elle a accepté de se marier. Son mariage a été loin d'un conte de fée. Cela a été désagréable. L'histoire a mal terminé. Heureusement que le chapitre est terminé. Paloma ne sait pas ce que son avenir amoureux va ressembler mais, elle sait qu'elle aime bien son indépendance du moment. Sofia lui montre un test de grossesse. Elle lui dit qu'elle a besoin d'elle pour le faire.

- Tu as une relation intime ?

Paloma se demande simplement la question car, c'est peu commun. Sofia lui répond donc que oui. Malgré le fait que Paloma est surprise de cette nouvelle. Elle sait que sa soeur a besoin de son soutien.

- Je sais que c'est difficile. On va y aller une étape à la fois. Viens, on va aller à la salle de bain pour que tu puisses le test. Je reste avec toi, je te le promets. On peut même chanter la chanson qu'il te calmait quand tu étais qu'un enfant.

Sofia fait maintenant le test. Il ne reste qu'à avoir le résultat dans quelques minutes. Une attente qui semble si longue.



@Sofia Villanueva ;  @Diego Villanueva   

Qu’en est-il de mon salut, à présent ?

Le dire à haute voix, c’est prendre conscience que j’ai bafoué ma religion. C’est prendre conscience que j’ai fait un choix contre mes valeurs en connaissant pertinemment les conséquences de cet acte charnel. Depuis Seattle, je n’arrête pas de penser à ce que nous avons fait, Gregory et moi. C’était très mal, et pas seulement vis-à-vis de moi, je parle surtout pour sa compagne, Martha. Elle ne méritait pas une telle trahison de sa part, et je n’ai rien fait pour l’en empêcher. Je ne suis, par conséquent, pas mieux que l’écrivain. Je suis même pire. J’ai l’impression. Prier, et demander partout à l’Eternel ne sera sans doute pas suffisant mais je m’y emploie chaque jour pour que cela ne se reproduise plus jamais. Mais maintenant que je pense être enceinte, je crois que je n'obtiendrai jamais le pardon pour mes méfaits. Et la punition sera sans doute de veiller sur cet être sans défense, que je n’ai jamais voulu. Que je ne veux toujours pas.

Mais plutôt que de laisser place aux spéculations, autant faire ce test tout de suite pour qu’on n’en parle plus ! Paloma semble plus qu’étonnée, d’entendre mes paroles et en baissant la tête, je lui avoue, honteuse :

« Oui… je sais, je sais, c’est affreux… »

Enfin, affreux oui mais non. Je veux dire, sur le moment ce n’était pas du tout affreux… mais là, oui. Enfin… vous avez compris ! Bon dieu, je suis tellement angoissée à l’idée d’être enceinte que j’ai beaucoup de mal à mettre de l’ordre dans mes pensées.

Chanter la chanson que j’adorais enfant semble être une idée totalement justifiée pour le moment qui s’apprête à être révélateur, d’ici quelques minutes. Toutes les deux dans la salle de bain, c’est fébrile que je réalise le test de grossesse tout en fredonnant quelques paroles en espagnol. Comptine pour enfant qu’avait l’habitude de nous chanter Abuela quand il y avait de l’orage. J’en avais peur avant, alors qu’aujourd’hui, cela me fascine.

L’attente est longue, je regarde ma montre toutes les deux secondes en soupirant. De ma main libre, je serre la main de ma petite sœur, lui lance quelques regards inquiets et soupire aussi souvent que mon cœur cogne dans ma poitrine. Les trois minutes dépassées, j’inspire une nouvelle fois :

« Je crois qu’on y est ! »

Je retourne le bâton souillé et découvre alors, en même temps que Paloma, deux petites barres roses.
Une barre, ça signifie qu’il n’y a pas de grossesse.
Deux barres, c’est que c’est le cas.
Et y’en a deux ! Y’en a deux !!!!!!

Ma respiration s’accélère, les larmes me montent aux yeux. Je me laisse tomber sur la petite chaise à côté de la douche en pleurant

« Qu’est-ce que je vais devenir, hermanita ? Ça ne peut pas être possible… Pas ça… pas à moi ! »

Je suis punie par le créateur, je ne vois que ça.

« Qu’est-ce que je vais dire à nos parents, hein ? J’ai déshonoré notre famille… ils vont me renier, c’est sûr… »

@Paloma Villanueva ; @Diego Villanueva  

Qu’en est-il de mon salut, à présent ?

Tes feuilles de notes sont réparpiller un peu partout sur ton lit, hors de question que tu te loupes. Tu as une patronne exigeante, mais tu sais très bien que c’est pour ton bien et vu la voie que tu as choisi, il est hors de question que tu te loupes. Non, non, entre tes mains, tu vas avoir des petits êtres sans défenses et c’est grâce à toi qui pourras rejoindre les bras de leurs parents… Mais a une seule condition… Que tu ne loupes pas. Heureusement, que tu as encore quelques notions de l’école de médecine que tu as faite en Espagne, le seul souci, c’est que tu es en train de traduire tout le charabia médecine en ta langue natale pour que ce soit plus clair pour toi… Tu as toujours eu un bon niveau anglais, mais là, c’est du level puisqu’il t’arrive à passer des nuits courtes pour justement réviser tes cours et les conseils que le médecin que tu suis toute la journée te donne. Tu n’entends même pas ton téléphone sonné tellement que tu es concentré et c’est seulement avec l’envie de boire un café que tu as pris en main ton cellulaire. Plusieurs notifications, tu souris bêtement, en voyant le prénom d'Adaline apparaître sur ton téléphone répondant à son message et les quelqu’un qui suivent dans la foulée. Tu finis par appuyer sur la notification de ta grande sœur Paloma, tu fronces les sourcils avant de répondre sans plus attendre. « Je prends une douche et j’arrive ». Même si c’étaient tes sœurs, ça ne devait être si grave que ça sinon, tu aurais reçu plusieurs appels de ta sœur. Tu mis moins de 5 minutes avant de te doucher, de t’habiller et de sortir de ton bateau. Prenant le premier taxi pour rejoindre l’appartement de Paloma. Ne vivant pas a côté, tu mets un peu de temps avant d’arriver à destination. Le taxis payé, tu finis par te rendre à l’étage où se situe son lieu de vie. Tu sonnes une fois. Pas de réponses… Tu sonnes deux fois… Pas de réponse… Très bien. Par chance, en appuyant sur la poignée de la porte elle était ouverte donc tu as pu te faufiler. « Las ninas ?! » Tu entends des bruits provenant du bout du couloir dans la salle de bain. Tu toques a la porte qui est ouverte avant de voir Sofia en pleure et stressée, arrivant au milieu de sa phrase où elle parle d’être reniée par vos parents. Tu poses le regard sur elle en premier sans comprendre puis à Paloma qui essaie tant bien que mal de porter son soutien à Sofia. « Okkkkk… Euh… Je peux savoir pourquoi vous faites des têtes d’enterrement ? Il y a quelque chose de grave ? » Tu fais un pas vers tes sœurs. . « Ça ne va pas, Sofia ? »
@Paloma Villanueva ; @Diego Villanueva