this man is on fire ~ Lukas

Janvier 2024
Dernier appel de la journée, Ismaël pose son casque et pousse un soupir soulagé. Il vient, doucement, porter une main à ses tempes pour les masser délicatement. Il est épuisé et bien sûr, comme d'habitude, il a bien trop forcé, il le sait. Pourtant, il n'y prête pas vraiment attention, comme d'habitude, il n'est pas à l'écoute de la moindre douleur ou d'un symptôme qui pourrait apparaître. Il l'est rarement, d'ailleurs. Mais il le fait sans réellement y réfléchir, sans vraiment y penser. Il a toujours été ainsi, d'aussi loin qu'il se souvienne, les autres passaient toujours avant lui. Et le centre d'appels n'a pas arrêté de la journée, c'est à se demander si les habitants de Monterey ne se sont pas spécifiquement passé le mot pour se mettre dans les situations les plus complexes tout au long de la journée. Du chat perché dans les arbres aux conseils de plomberie, Ismaël n'a même pas pris la peine de manger quoi que ce soit depuis des heures, et il ressent les effets catastrophiques de ce manque très rapidement quand il doit se lever pour partir. Il ne doit plus jouer avec sa santé, il en a parfaitement conscience mais il ne cesse de se dire que la situation ne peut pas vraiment empirer. Des mois déjà qu'il attend cette greffe et que son état empire chaque semaine. Il voit bien que son médecin est inquiet même s'il tente de le lui cacher.

Il ramasse ses affaires, salue ses collègues qui restent et qui interviendront pour le reste de la nuit. Il décide de passer par la caserne qui est juste à côté. S’il peut voir l’équipe, ça pourrait lui faire du bien. Autant que ça lui fait du mal de ne plus pouvoir intervenir en mission. Il adore ça, il sait qu’il est fait pour ça et pourtant, il ne peut plus aider comme il en avait l’habitude. Et ça le consume, un peu plus à chaque fois. Quand il arrive, une des équipes est dans la salle de repos et le salue chaleureusement. Il aime chacun d’entre eux, il est attaché à tout le monde mais il cherche un regard en particulier et ne le trouve pas. Il doit être dans la seconde équipe, il est forcément en intervention. La déception lui laisse un goût amer mais il essaie de ne pas y penser. La prochaine fois. Ou peut-être qu’il lui enverra un message. Les choses sont tellement étranges entre eux depuis quelques mois. Ce baiser échangé lui a laissé un goût indélébile sur les lèvres, il ne cesse d’y repenser. Autant que le rejet qui a suivi, l’impression que son contact avait dégoûté Lukas lui reste bien en tête, lui aussi. Il renonce à le croiser au moment où il quitte la salle de pause pour le hangar afin d’y trouver la sortie, le camion d’intervention y pénètre. Alors, Ismaël sourit malgré lui et attend qu’il soit complètement arrêté. Il espère faire la surprise à Lukas mais c’est un ami très énervé qu’il voit descendre de l’engin, suivi par un coéquipier, encore plus sur les nerfs.

« T’es vraiment qu’un connard ! » Okay, la situation va dégénérer dans 5… 4 … 3 … 2 … Avant que qui que ce soit ait pu faire le moindre geste, Ismaël s’interpose bien vite et rencontre le regard de Lukas, il vient immédiatement poser sa main sur son épaule pour le retenir. « Qu’est-ce qui se passe ? » L’inquiétude lui fronce les traits du visage tandis que les deux collègues se toisent avec colère. Il ne doit pas laisser les choses aller plus loin. De ses doigts, il vient serrer l’épaule de son ami, pour lui témoigner sa présence et l’empêcher de sauter à la gorge de celui qui leur fait face.

@Lukas Barrows coeur

this man is on fire
@Ismaël Rhodes

Cela ne faisait même pas un an qu’il était devenu pompier, Lukas. Mais il se faisait à cette nouvelle vie. Il appréciait cette adrénaline quand on sauve des personnes et qu’on doit se battre pour les sauver. C’est le goût du danger qui l’avait attiré dans cette discipline. Seulement, il n’aurait pas pensé que les personnes les plus difficiles à supporter soient ses propres coéquipiers. Un accident de la route avait eu lieu et ils étaient intervenus rapidement. Seulement, la personne était bloquée dans la carcasse de la voiture, empêchant le moindre de ses mouvements. Alors que tout le monde se demandait quoi faire, Lukas s’était jeté dans la gueule du loup quand il s’était rendu compte que la voiture avait une fuite et menaçait d’exploser à tout moment. Ils parlaient et le moment était critique, personne ne prenait de réelle décision. Alors, l’impulsif avait tenté le tout pour le tout, mettant sa vie en danger pour extraire rapidement la personne de la voiture. C’était dangereux et il savait qu’il désobéissait à son supérieur mais Lukas n’avait pas été élevé pour recevoir des ordres. Quand il sentait que la situation le demandait, il agissait. C’était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il n’avait pas été affecté avec l’équipe chargée de s’occuper des feux. On lui avait donné ces sauvetages à adrénaline, ce n’était pas pour rien.

Lukas était ressortit avec le blessé quelques secondes avant que la voiture n’explose. Il savait qu’il avait failli ne pas s’en sortir et son supérieur avait eu peur pour son équipier, mais Lukas n’en avait que faire. Il savait qu’il avait eu raison d’intervenir. Néanmoins, un de ses coéquipiers en avait profité pour en rajouter une couche alors qu’il rentrait d’intervention. « J’en ai rien à foutre de ce que tu en penses et des risques ! » Il sortait du camion en grondant, claquant presque la porte. « T’es vraiment qu’un connard ! » Avant que Lukas n’ait eu le temps de réagir, prêt à en coller une à cet enfoiré, un regard le perturba, lui faisant perdre ses moyens. La dernière fois qu’il avait vu ce visage de si près, Lukas venait d’embrasser Ismaël avant de le repousser brutalement, ne comprenant pas ce qu’il se passait au fond de lui. Il avait remis en question tellement de choses. Et pourtant, Ismaël restait le seul capable de le calmer dans des situations pareilles. « J’ai sauvé une vie et il trouve encore quelque chose à redire ! » Le regard noir, il fixait son coéquipier qui venait de l’insulter. « Tu as mis ta vie en danger et ceux de ton équipe pour sauver une personne sans te soucier des conséquences, tout en désobéissant les ordres ! Tu n’as rien à faire chez les pompiers si tu n’es pas capable d’écouter ton supérieur, Barrows. » Le sang de Lukas ne fit qu’un tour, il était déjà prêt à faire valser son poing dans la figure de son coéquipier, qu’importe les conséquences. Au pire, il ne serait plus pompier. Tant pis, il n’aurait plus besoin de se questionner concernant Ismaël.

Janvier 2024
Des situations tendues, Ismaël en avait vu un paquet, dans sa vie. Il était éducateur, il avait côtoyé des détenus, des délinquants, des jeunes complètement perdus, des femmes maltraitées, des maris odieux. Il était devenu pompier et il en avait encore plus à raconter. Il avait l’habitude de garder son calme devant l’adversité, surtout que cela faisait intégralement parti de son caractère. Il était d’un naturel empathique, complètement hermétique aux conflits. Mais quand ça impliquait quelqu’un à qui il tenait, c’était légèrement différent. Depuis qu’il l’a rencontré, il connaît ce Lukas impulsif, prêt à exploser à la moindre petite étincelle. Et il a toujours réussi, jusqu’à maintenant, à contenir l’impact des explosions, au fur et à mesure qu’ils ont appris à se connaître. Mais aujourd’hui, il n’est plus aussi sûr de lui, de réussir à le contenir, à l’empêcher de complètement perdre pied. Il le faut, pourtant, il en va de sa place parmi les pompiers. La violence n’est pas tolérée, à la caserne. Mais il sait aussi que Lukas ne peut pas s’en empêcher. C’est la raison pour laquelle il intervient de suite, sans même chercher à savoir ce qui se passe, dans un premier temps. « J’ai sauvé une vie et il trouve encore quelque chose à redire ! » Il le regarde à peine, son attention se fixe sur l’homme avec lequel il a fortement envie d’en découdre. Ismaël, lui, ne quitte pas Lukas des yeux, pas un seul instant. « Tu as mis ta vie en danger et ceux de ton équipe pour sauver une personne sans te soucier des conséquences, tout en désobéissant les ordres ! Tu n’as rien à faire chez les pompiers si tu n’es pas capable d’écouter ton supérieur, Barrows. » Pas sûr que ce soit la meilleure attitude à adopter pour contenir le jeune pompier. Non, bien sûr que non, il le sent à la tension qui s’empare de son ami. Il ose à peine le toucher, parce que des images bien nettes se superposent à l’instant présent, des images qu’il aurait voulu effacer de son esprit et pourtant qui restent, bien ancrées. Et les sensations qu’il a ressenti et leur lot d’interrogations, aussi.

Mais quand il sent la situation sur le point de dégénérer, il n’a plus le choix. Il attrape l’épaule de Lukas et le pousse, sans brutalité, à reculer doucement. « Luke, regarde-moi. » Il le forcera, s’il le faut, à plonger son regard dans le sien. « Ça n’en vaut pas la peine, il ne vaut pas la peine que tu perdes ta place. » Il aime être pompier, il ne pourra pas faire croire l’inverse. Un seul coup de poing pourrait remettre ça en question. Alors il n’est pas question de le laisser faire. « Dans son dos, l’autre continue de beugler. « Laisse le faire, Isma’, qu’il nous prouve ce qu’on sait déjà tous ! » Il fanfaronne, persuadé qu’Ismaël le protège en s’interposant. Ce n’est pas lui qu’il cherche à préserver, mais bien son ami et coéquipier. « Tu voudrais pas faire ce qu’on veut déjà tous ? La fermer et rentrer chez toi ? » Il le fusille du regard en détournant les yeux. Il sait ce qu’il dit, parce que la plupart de leurs coéquipiers ne le supportent que modérément. « C’est au capitaine de régler ce genre d’histoire et je suis sûr qu’il l’a déjà fait. Ce n’est pas la peine d’en rajouter une couche. » Si Lukas a vraiment désobéi, il ne pourra pas lui donner raison. En revanche, ce n’est pas une raison pour insulter qui que ce soit et pour s’en prendre à lui. Il détourne son attention de leur collègue pour la reporter sur son ami. « On va aux vestiaires, tu as fini ta garde, non ? Tu devrais aller te changer. » Il le pousse, l’entraîne avec lui pour qu’il s’éloigne, pour qu’il se calme.

@Lukas Barrows coeur

this man is on fire
@Ismaël Rhodes

Il n’était pas encore capable de maîtriser sa colère, malgré un âge suffisamment avancé pour lui permettre, normalement, une maturité suffisante. Lukas sentait son sang affluer dans toutes les parties de son corps. Son poing était prêt à s’envoler, comme il l’avait jamais déjà autrefois. Son collègue ne serait ni le premier ni le dernier à prendre un coup de la part du fils Barrows. Seulement, la seule personne capable de calmer encore Lukas était présente. Le jeune homme le perturbait encore. Sa vue le perturbait. Le problème, c’est que sa colère pourrait bien se retourner contre Ismaël. Quand ce dernier tenta de le faire reculer, Lukas repoussa légèrement son geste même s’il fit quelques pas en arrière. Son égo refusait de se montrer vulnérable face à celui avec qui il avait une altercation. Lukas croisa une seule fois le regard d’Ismaël qui rendit les jointures des doigts de Lukas plus foncées. Sa main se desserrait, mais le poing restait toujours visible. Derrière Ismaël, leur collègue continuait de chercher Lukas, qui avait fait un nouveau pas en avant. Son poing s’était resserré. Lukas s’apprêtait à l’ouvrir mais il fut décontenancé par la réplique cinglante d’Isma qui cloua tout le monde sur place. Lukas attendit de voir ce que son collègue allait dire à cela, mais étonnamment, personne ne réagit et Ismaël tira le jeune homme aux vestiaires. Lukas posa un dernier regard énervé sur son interlocuteur et quitta la pièce pour se suivre Ismaël sans un mot. Au fond de lui, il continuait de bouillonner de rage. Par chance, celle-ci diminuait petit à petit, mais pas assez pour le contenir.

Sans un mot, il se rendit directement à son casier pour récupérer ses affaires. Ses pensées affluaient. Il aurait dû le remercier, par politesse, mais Lukas ne faisait jamais comme dans les convenances. « Je n’avais pas besoin que tu interviennes. » Dire qu’il maîtrisait la situation était un mensonge, car il aurait pu sauter à la gorge de son collègue, s’il avait fallu. Mais il refusait de mettre son égo de côté. Il coula un léger regard de biais à Ismaël pour apercevoir sa réaction derrière la porte du casier pendant qu’il sortait ses affaires. La même sensation que la dernière fois lui revenait, celle où il avait été subitement attiré par cet homme. Il internalisa cette sensation et reprit le contrôle de ses émotions.

Janvier 2024
Il voit sa tension, il fait attention de ne pas le toucher plus que nécessaire, parce qu’il sait qu’un rien peut déclencher l’incendie que Lukas contient au fond de lui. Ismaël ne s’est jamais imposé auprès de lui, il a toujours appris à respecter son espace vital pour lui permettre de retrouver son calme. Même si avec le temps qui passe, il comprend de mieux en mieux à cerner le jeune impulsif et qu’il sait qu’il ne dirigera pas sa colère contre lui, Ismaël reste prudent et respectueux, en toutes circonstances. Sa priorité est de l’éloigner de l’objet de sa colère, de la personne qui entretient la flamme de ses nerfs. Il a besoin de l’isoler et que les choses s’apaisent doucement. Alors il le repousse légèrement et finalement, il comprend le moment où Lukas se laisse faire et entraîner à sa suite.
Quand ils se retrouvent dans le vestiaire, il ne peut empêcher son imagination de se mettre en action. C’est ici-même qu’ils ont échangé ce baiser dont aucun des deux n’a visiblement envie de parler. Pas après la réaction violente de son ami, pas après qu’il l’ait repoussé pour faire comme s’il n’avait pas existé. Dire qu’il est perdu et blessé ne serait pas exagéré et pourtant, il fait ce qu’il faut pour ne pas l’évoquer davantage, pour ne pas qu’un malaise ruine complètement leur amitié. Il agit donc avec naturel, avec une aisance légèrement feinte tandis qu’il se pose contre les casiers et qu’il observe le jeune homme. « Je n’avais pas besoin que tu interviennes. » Ismaël penche légèrement la tête sur le côté et lui adresse un sourire bienveillant. « Je sais. » Ils savent tous les deux que si, justement, il était nécessaire que quelqu’un intervienne. Lukas en a conscience, Ismaël le sait. Il n’est pas nécessaire de le dire à haute voix, de le contredire sur ce point. « Je l’ai quand même fait. » Une légère nonchalance dans le creux de sa voix, il ne quitte pas son ami des yeux, intéressé par ce qu’il ressent à cet instant. « Tu m’en veux ? De l’avoir fait ? » Il lui demande, concerné par sa réponse. Il pense bien la connaître et pourtant, il a besoin que Lukas le lui assure. Pour qu’il se rende compte que justement, il n’y pas réellement de problème.

Il croise les bras, l’épaule nonchalamment posée sur son appui, il réfléchit à ce qui a pu se passer dans ce camion, qui a conduit les deux hommes à se disputer. « Tu veux me raconter ? Tu as vraiment mis ta vie en danger ? » Est-ce que ce point est vrai ? Il observe d’un peu plus près la tenue dans laquelle il est, à la recherche d’une faille, d’une blessure dans son uniforme ? Prétendre qu’il n’en profite pas allègrement serait un mensonge énorme. Il relève les yeux rapidement. « Tu es blessé ? » Il demande, concerné et inquiet, également. Sa priorité reste son état d’esprit mais aussi, sa condition physique. S’il a besoin de soins, quel qu’il soit, il pourra toujours lui apporter son aide, là-dessus au moins. Le fait de ne plus pouvoir être pompier lui manque horriblement. Il vit les aventures de Lukas comme si elles étaient les siennes. Il a envie de les partager à chaque instant, de retrouver cette flamme qui l’embrase quand il part en mission. Sa condition physique est déplorable, il le sait. Après une journée de travail, c’est tout juste s’il tient sur ses jambes.

@Lukas Barrows coeur

this man is on fire
@Ismaël Rhodes

Lorsque la colère prend possession de lui, Lukas est presque inarrêtable. Presque. Parce que des présences apprennent à le calmer, à détourner son attention de la situation. Presque. Parce qu’il en vient rarement aux mains, à moins d’un affront particulier violent à son égard ; Lukas est un impertinent, impatient, impulsif. Il ne sait pas tenir la langue dans sa poche, mais possède un cœur en or qui font de lui un connard adorable, qu’on adore détester. Il est toujours préférable d’être du côté de ses amis, pour lesquelles il se battra corps et âme plutôt que ses ennemis, qu’il sera prête à détruire jusqu’à son dernier souffle. Aujourd’hui, la présence d’Ismaël et l’isolement rapide lui ont permis de ne pas commettre l’irréparable. Pour sûr, il entendra parler de cette altercation, bien qu’il n’en soit pas venu aux mains. Parce qu’il a désobéit, encore une fois, préférant écouter son instinct plutôt que les ordres. S’il avait accepté qu’Ismaël l’isole, il n’avait pas mis son égo de côté pour autant. La prison, trois ans plus tôt, lui avait appris à ne s’abaisser devant personne. À se battre corps et âme pour les choses auxquelles on croit. Seulement, Lukas appliquait plutôt mal ce conseil et en faisait ce qu’il voulait. « Tu m’en veux ? De l’avoir fait ? » Lukas leva les yeux de son sac de sport qu’il était en train de fouiller. Il regarda Ismaël et secoua la tête négativement. Il n’avait pas envie d’admettre avec des mots qu’il était reconnaissant qu’Ismaël l’ait sauvé, encore une fois. À chaque fois, il était présent pour le sauver de la misère. À chaque fois, il intervient au bon moment. L’empêche de commettre l’irréparable. Il devrait le remercier, mais il craint la douceur, la gentillesse. Il craint de se montrer faible. Il craint d’admettre son attirance. Il craint de casser tous les codes qui lui ont été inculqués, dans lesquels les hommes n’aiment pas les hommes. Pourtant, tout au fond de lui, il commence à réaliser. Mais son égo refuse de le voir.

La nonchalance d’Ismaël a plus d’impact sur lui qu’il ne le croit. Son inquiétude, mine de rien, le toucha. Lukas n’avait rien dit. Et pourtant, il savait qu’Ismaël avait compris : dans ce sauvetage plein d’adrénaline, Lukas s’était largement griffé le bras. Il avait prit soin, dans le camion, de cacher sa blessure. Mais sa tenue assombrie par le sang était un indice particulièrement pertinent pour affirmer qu’il s’était blessé. Il secoua à nouveau la tête négativement. « Une égratignure. Je … on était sur un accident de voiture. On devait sortir le mec de la carcasse avec prudence au cas où il se blesse si on ne découpait pas la voiture, bla-bla-bla. » Il marqua une légère pause avant de reprendre. « Sauf que y’avait de l’huile qui coulait. À tout moment, la voiture allait exploser. Le lieutenant avait demandé que tout le monde s’éloigne. Sauf que je pouvais pas le laisser mourir ! Alors j’ai couru, je l’ai arraché du siège et je l’ai sortit avant que la voiture explose. » Il termina son récit en baissant la tête, légèrement honteux. Il avait désobéit, après tout.